Histoire

Serf-Ville, quartier Enfumé.

L’arrestation d’Ivelan, Ailes-du-Smog, fit grand bruit et plongea le quartier Enfumé à la merci des autres quartiers alentours. Si le plus fort demeurait le Lignage, une hiérarchie interne s’était mise en place. Ivelan, Sorcier de Guerre orné d’amétrine en était la tête. L’un des plus puissants de la Serf-Ville commit une erreur : insulter le clan de l’Antre.

Enfermé. Son calice brisé. Les vautours prirent l’avantage.

Parmi les plus faibles, une femme : Vœu-de-Grandeur. Incapable de la moindre once de magie, mais épouse d’Ivelan. Parmi les plus faibles, un fils : Nyho. La perte d’Ailes-du-Smog les placèrent dans une situation complexe, qu’une seule chose pouvait résoudre. Nyho devait pratiquer le rituel pour être orné et atteindre le Joyau de son père.

Pour cela, il demanda à Celui-qui-murmure un rituel qui avait salué les amétrines et les sorciers de guerre. Ainsi, il se retrouva à côtoyer les représentants du clan de l’Antre présents dans la Serf-Ville, suivant les pas de son père par le rituel des Membranes.

Nyho fêla son Calice sur le quartz, un peu plus sur la citrine et en tentant de pénétrer plus en profondeur pour sauver sa vie comme celle de sa mère, le brisa sur l’œil de tigre. Perdu dans le Soi, incapable de Talent ou d’Art pour s’en sortir, il se perdit chaque jour un peu plus.

Jusqu’à ce qu’il en ressorte, sans ailes, sans rien et avec une simple citrine entre ses doigts serrés et ce qu’il éprouva être l’insulte suprême : une empathie démesurée pour tous ceux qui l’entouraient. Son désir ardent de se muer en Sorcier de Guerre fut balayé par son rôle de Guérisseur, à un joyau si faible qu'il ne devrait pas exister.

Il cacha sa nature, affirma ne pas être parvenu à aller plus loin, et le premier membre de sa harde fut sa mère, qui n’ignora pas ce qui désormais les liait. Il se promit de ne jamais mentionner ce qui s’était passé lors du rituel des Membranes et ne trahit sa promesse qu’après la perte de tout ce qui lui importait auprès d’Hyra.

Les terres sauvages, nomade.

Alors menacé par Isaiah, il partit la rejoindre dans sa fuite avec l’ébène d’Esabia. Hyra le refusa, dans un premier temps, mais certain que le Cruel tuerait les siens, insista. Peu à peu, Sorcière de Guerre et Guérisseur finirent par s’apprivoiser, d’autant qu’il parvint à soigner ses plaies.

Mais alors qu’il était absent, parti accomplir les volontés d’Isaiah, la Serf-Ville se retourna contre eux, Esabia décida de se venger de leur vol. Sa harde fut détruite, et ainsi le Calice de Nyho se fêla une fois de plus, mais lui implora pour qu’il se brise, pour se perdre aux côtés des siens.

Nul ne répondit à ses suppliques et Nyho trahit sa promesse. Il lui raconta le déroulement du rituel, il expliqua la sensation de son Calice brisé, de son âme éparpillée entre toutes les dimensions temporelles, la certitude qu’il périrait avant de se réveiller et la présence de Jelila. Sa main tendue et ses mises en garde, elle lui promit de le réparer, mais que l’éveil aurait un coût qu’elle ne pouvait l’empêcher de payer.

Le coût fit de lui un Guérisseur, une nature profonde qu’il honnit pour ce qu'elle aggrava en lui. Il devint incapable de protéger véritablement les siens, incapable d’obtenir les ailes qui lui auraient permis de fuir l’Enfumé si nécessaire.

Hyra lui fit offrir un présent, une simple broche sur laquelle sceller sa citrine. Elle lui confia les ailes qui ne lui furent jamais offertes lors du rituel des membranes, qu’il conserva, dans l’attente que son Calice finisse de se briser et ne voulut plus jamais voir le monde qui lui avait tout arraché.

Propriétés

Il est important de séparer la broche de la pierre enchâssée. La citrine est le fruit du rituel des Membranes, lourde, continuellement chaude, comme habitée par un feu intérieur. Nul ne peut en comprendre les propriétés pour qui n’a jamais arpenté les routes des rituels, mais tous ceux qui la toucheraient en ressentirait une part de Nyho qui a survécu à Ihuicatl. Ils ressentiraient son empathie impossible à réprimer, sa volonté d’aider quiconque le lui demanderait et le désespoir qui l’habite.

La broche fut créée par Quetzalcoalt, à la demande d’Hyra. Elle confie à son porteur la capacité à s’envoler et à imiter les chauves-souris pour percevoir le monde par les sons plutôt que par la vue. Dans sa version du sortilège la plus poussée, il peut appliquer une métamorphose complète sur la personne, mais auquel cas, rend inemployable pour son porteur la citrine enchâssée.