Description de l'île aux ébènes, commun à tous les habitants de ces lieux.

L'île aux Ebènes est la troisième île d'une ancienne archipel localisée par-delà l'océan des condamnés, à plus d'une trentaine de jours de voyage de Harroka. Les deux autres îles furent submergées par diverses catastrophes qui les touchèrent suite aux exactions magiques des démons lors de l'ère démoniaque, mais les nombreux vestiges souterrains d'une ancienne civilisation de l'île aux ébènes attestent qu'aucun démon n'en a jamais foulé le sol.

Son existence serait liée à la magie et la seule chose qui ralentirait que l'île soit submergée, les multiples sorts de résistance associés ont fossilisé d'obsidienne la plupart des éléments organiques de l'île à l'exception des insectes qui sont les seuls à faire montre de vie.

Préservée du temps par la magie, un gardien en son cœur continue d'alimenter l'ensemble de l'île pour maintenir les protections millénaires qui la préservent. En surface, ce ne sont que des étendues rocheuses, peuplées d'une forteresse - construite suite au bannissement des Trencavel, et de quelques golems nommés les Eclats d'Ebènes qui s'animent au même rythme que l'île.

Comme pour de nombreuses choses, en surface l'île est aride, hostile, peu propre à la survie humaine et ses lisses reliefs ne vous apporteront rien ; il vous faudra donc descendre dans les profondeurs de l'île pour y découvrir tous les secrets qu'elle recèle.

La magie présente et vestige d'une ancienne époque, à ce jour oubliée, a créé de multiples créatures par le temps, notamment une ethnie nommée les Cerclés au sujet desquels nul n'ose parler. Ce sont les échanges de la zoologiste Luce de Trencavel avec ces créatures qui lui permettront de découvrir chez la plupart de ces créatures une intelligence équivalente à celle des humains, dans un tout autre domaine.

Elle découvrira qu'ils sont les protecteurs et les créateurs d'immenses réseaux de cités souterraines, basées sur les vestiges d'un ancien peuple qui résidait en ces lieux, le Clan des Roches. D'anciennes lettres, miraculées d'un sort qui lèvera le secret sur cette archipel et les habitants humanoïdes qui résidèrent lui apprendront qu'il y avait un clan par île de l'archipel, le Clan des Azurs et le Clan des Perpétuels.

Ses investigations seront limitées par son incapacité à comprendre les créatures, trop différentes d'elle, dont les communications liées à la magie lui échappaient considérablement, mais elle comprendra que le Clan des Azurs demeure bien en dessous du niveau de la mer, dans leur île et qu'ils pourraient être responsables du cataclysme qui submergea l'île, sans aucune certitude.

C'est ainsi qu'en découvrant les Ascendances, elle comprendra qu'il y a là une clef qui doit être utilisée pour libérer l'île du sort auquel elle est soumise, sans parvenir à véritablement intégrer toutes les conséquences, alors afin de pouvoir aider ce peuple et mieux le comprendre, elle suivra le rituel des Glaces, modifié par l'un des membres de l'île et son principal gardien : Skelligar.

Extrait du journal de Luce de Trencavel :

« A force de communication, j’ai acquis nombre de privilèges de la part de cette société au fonctionnement presque utopique et l’un des plus importants a été ma rencontre avec Skelligar. Je dois bien avouer avoir trouvé en cette créature, anciennement humaine quelque chose qui me manquait depuis tant d’années, bien avant l’exil.

J’ai longtemps dû échanger avec lui, je crois que c’était une manière de me préparer à ce qui viendrait ensuite, une protection des idées qui devait être réalisée… Je crois que ces enseignements devraient être accessibles à tous, même si cela va à l’encontre de nos préceptes. Bien sûr, cela pourrait être utilisé à mauvais escient, mais également à de meilleurs. J’espère qu’Amaryllis acceptera de me venir en renfort pour créer un ouvrage à ce sujet.

Aux termes de nos échanges, il finit par me laisser progresser plus en profondeur, mais je dois bien avouer que c’est mon corps qui me fit défaut. Nous connaissons tous les théories au sujet de l’éther, qui sont les mêmes que pour le domaine des ombres, mais cela était plus compliqué. Je me sentais étrangère, comme si j’avais mis les pieds dans un monde parallèle. En vérité, je pense que c’est le pouvoir des créatures qui y logent.

Elles communiquèrent par télépathie de nombreuses choses et leurs mots me reviennent par intermittence dans mes rêves. Leur langue n’est pas la mienne, elle me semble universelle. Le dénominateur commun entre feu, chath ou nárë, s’affranchissant des langues et de tout ce que le commun a dénaturé. Lorsqu’ils le prononcèrent, je sentis à la fois la présence de Fulrullia, mais également le souffle d’un quelconque dragon sur ma peau, la douleur en moins.

Peut-être n’était-ce qu’une illusion, je sais que je dois rester pragmatique, je ne connais rien de ces créatures pour l’heure et être à leur contact m’a épuisée durant plusieurs jours, si bien que Skelligar dut venir me chercher. Mon corps était trop différent et mon énergie trop morcelée, selon ce que je compris.

Ils me dirent qu’ils se nommaient Ascendance, mais je ne crois pas qu’ils se considèrent comme de quelconques ancêtres. Je crois plutôt qu’ils souhaiteraient découvrir le ciel étoilé, mais Skelligar aussi bien que ma famille me le déconseille. Je sais pourquoi, mais cela me semble d’une telle injustice, car j’ai pu percevoir leur souffrance dans ce lieu qui est leur cage. »