Extrait d'un carnet mal relié.
29 grimstel 1209
La plupart des grandes découvertes sont fortuites. Certains passent des années à chercher quelque chose sans jamais être capable de le trouver, et d’autres se pencheront un jour pour ramasser le vital à leur pied. Ce n’était pas tout à fait à mes pieds, néanmoins, cela peut y correspondre.
Dans l’un des lieux [...] chargé en magie, une étrange créature a fait son apparition. Il est vrai que l’air y était saturé de magie, si bien qu’elle formait comme un étrange brouillard perpétuel. Je ne m’en souciais pas vraiment, ce serait comme s’occuper de la poussière générée par la construction d’un bâtiment. Faute sur moi, j’ai été orgueilleuse et oublié l’une des leçons les plus importantes que nous enseigne la magie : toujours rester attentive.
La créature est apparue et a progressivement commencé à dissiper le brouillard, tant que je ne lançais aucun sort, elle restait paisible. [...]
Voilà ce qu’elle me dit au sujet de cette créature ; les Sapuiern sont des engeances nées des déperditions d’énergie, comme Ténèbres et Lumière à leur origine firent naître les humains. En cela, ils seraient nos cousins, à notre maigre échelle. Notre magie est imparfaite, pour autant, aussi ne sont-ils jamais proches de nous atteindre en termes de perfection.
Le masque qu’ils portent est de figure humaine, mais peut parfois prendre l’apparence d’autres créatures qui auraient créé la pollution magique. J’appris, de la même manière et grâce à elle, que les écoles de magie afin de se prémunir de leur apparition établissait des enchantements spécifiques. Certaines personnes sont en mesure de les dompter et dès lors ces créatures se chargeront de protéger un objet pour elles, préservant les alentours, j’ai eu beau essayer de dompter le mien, quand je lui en ai parlé ses moqueries m’ont permis de comprendre quelque chose.
Seuls certains pouvoirs très particuliers, liés à une entité dont elle n’a pas voulu me communiquer le nom, sont en mesure de ne pas aller à l’encontre de la nature de ces créatures. Leur nature serait de rétablir l’équilibre ; elles existent pour compenser la pollution magique et une fois celle-ci disparue périssent puisqu’elles ne peuvent plus s’alimenter.
[...] La pollution magique dont aucun des cours d’aucune école ne fait mention n’existe que dans une mesure bien précise et les cercles de pouvoir que je refusais d’utiliser en sont l’un des éléments principaux. Ce n’est pas seulement la puissance, mais la fréquence qui entre en ligne de compte.
La créature n’est pas seulement faite d’abjuration, puisqu’elle est temporaire et son corps disparaît une fois morte, elle est également liée à l’évocation. Je n’ai jamais rencontré de créatures capables d’unir ces deux courants, l’un immobilise, l’autre agite : son existence est un paradoxe. Cependant, [...], j’ai pu conserver l’une de ses griffes sur laquelle j’ai placé un enchantement. Continuellement, comme la créature, l’enchantement alimente la griffe et se nourrit du mana ambiant pour générer cette pollution requise à sa survie. Les autres griffes, à la mort de la créature, ont disparu.
De ses compétences, elle ne se nourrit que de ce qui la renforce et la créature devient capable d’emprunter les pouvoirs et les propriétés des animaux autour d’elle. Si dans la pollution, un mage s’est téléporté, elle en sera capable. Cependant, si elle est vue comme bénéfique puisque nettoie les conséquences de nos actes, elle est particulièrement meurtrière face à quiconque en génèrerait à nouveau.
Comme toutes choses liées au mana elle n’est ni profondément bonne, ni profondément mauvaise, il sera dangereux de croire l’un ou l’autre. Un équilibre doit être trouvé. [...]