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Équipage du Carvin
« Il n'y a pas d'endroit où l'on peut respirer plus librement que sur le pont d'un navire. »
Fondation et clôture :
Type d'Organisation :
1243 - ...
Pirates
Entre Mâts et Voiles
Dépassant ses deux frères, le grand mât est accompagné de son nid de corbeau où l’on retrouve le plus souvent Earl, parfois secondé par Yisha. De là, les matelots ont tous les horizons du navire à trois mâts. Ils aiguillent de là-haut la direction et voguent au gré des vents sur les hauteurs du Carvin qui est autant leur demeure que leur cœur.
Depuis les rives de Micarko, beaucoup les voient au loin, provoquant l’ire des soldats au service du roi face à ce présage d’une attaque imminente. Il arrive qu’il accoste aux quais de la cité, manœuvré avec un talent qui surprend parfois encore les soldats en faction. Du haut de leur nid de pie, ils guettent et accompagnés par Willanjis assurent le meilleur moment pour se rapprocher des terres de la capitale, le moment venu ils sonnent le cor et hissent à la corne d’artimon la flamme de guerre du Carvin.
Si par le passé, avant le naufrage des condamnés, ils ont pu hisser le pavillon noir, les pirates du Carvin s’en sont rapidement détachés, et préfèrent la flamme créée par Ada sur les bons conseils d’Amalthée. Tissée dans la traditionnelle étamine de laine, l’étoffe représente une roue hérissée de huit pointes entourant une étoile à huit branches symbole des directions du navire avec une tête de mort en son cœur ; lorsque l’étoffe claque l’air, ils se jurent de ne quitter la Capitale que lorsqu’ils auront accompli leur mission pour laquelle Earl ou Yisha descend du grand mât.
Celle-ci accomplie, Earl est le seul à remonter, à moins qu’il ne fût que trop blessé. Son expérience et son sang-froid à toute épreuve lui permettent de guider le navire au cœur d’eaux inexplorés pour leurs dangerosités. Le Carvin a été renforcé afin de lui permettre d’affronter l’océan des condamnés à l’est de Harroka mais seule son expertise assure qu’ils fendront les eaux et non pas l’inverse.
Lors de ces moments de fuite, quel que soit l’itinéraire, il devient maître à bord et sa parole de Zandaros. Mis en contact avec le Carvin par les Vigies Élémentaires suite au naufrage des condamnés de 1243, Earl a, au cours de cette décennie, été suspecté d’être oracle tant son instinct au sujet des eaux était développé. Rien, pour autant, ne le prouve. Poursuivis par les marins et corsaires du Roi, ils lèvent les voiles jusqu’à les distancer sous ses bons conseils et ce sont principalement Khiba, Aleyne et Dhardos qui régissent l’organisation des voiles des trois mâts, assurant la cohésion des pirates et permettant l’improbable fuite. Lorsque l’horizon se fait moins menaçant, et que la nuit tombe, Yisha prend son relai.
Sauvée par le Carvin mais incapable de rester à terre après son temps passé dans les galères de Harroka rétablies au cours du règne de Keadon V, à l’issue des révoltes Vulrek, elle fait partie de ceux ayant survécu au naufrage du Brise-Chaîne et est sur le navire depuis son adolescence. Son impulsivité l’empêche de progresser mais depuis la décennie aux côtés d’Earl, elle se montre de plus en plus capable de veiller sur les nuits des matelots quand ne résonnent pas les mélodies des instruments.
C’est elle, d’ailleurs qui accrochera aux vergues des chaînettes serties de lampes à huile, si les autres marins étaient perplexes à cette utilité, ils y découvriront très rapidement un moyen de surprendre leurs adversaires nocturnes ou d’attirer certains poissons à eux.
Les eaux à perte de vue et le calme sur le navire, laisseront aux matelots l’occasion de démontrer à quel point cette grande famille peut s’avérer chaotique lorsqu’aucun but commun et imminent ne les occupe, si Khiba et Yisha sont capables de se comprendre d’un regard, lors de ses nuits de veille, le Shaamah joue de son luth des musiques entêtantes qui rende ivre de rage Yisha.
Il n’est pas rare que des bouteilles assassines soient balourdées du haut du mât en réponse à ces provocations pendant que le Shaamah se dissimule dans les cordages et voiles repliées de sa misaine pendant que Yisha lui jure mille et une misères. Noire, la voile aurique a été choisie par Khiba qui est né dans les rares peuplades du flanc de Fulmyne. Nomade et attentif à son environnement, c’est son adresse à s’y suspendre sans tomber par tous temps qui lui permettra d’obtenir ce rôle malgré son jeune âge. Il la fera noire comme la lave refroidie et économise ses parts du butin pour pouvoir demander à Ada de les veiner d’orange.
Lorsqu’ils se remettent en déplacement, les eaux sont rarement paisibles et les marins se retrouvent confrontés à des adversaires.
S’ils se sont détachés du pavillon noir, l’équipage du Carvin conserve le rouge lorsque des navires ennemis ne réagissent pas à leurs multiples sommations. Si le plus souvent ils parviennent à s’en sortir en poussant les navires marchands à se rendre, d’autres fois ils se retrouvent la cible des corsaires mandatés par de quelconques rois aux peuples enchaînés. Composé d'un sablier ailé, symbole du temps qui échapperait à leurs cibles pour fuir, à gauche d'un crâne devant des os croisés représentant la menace de Vanilius qui s'abattrait sur eux, le pavillon rouge est alors élevé et le cor est sonné.
Pour autant, les vigies savent que le meilleur combat est celui qui n’a pas lieu et en de multiples méthodes, ils ont développé une technique pour mettre en déroute de potentiels ennemis avant même d’avoir eu à lancer l’abordage : faire croire que l’équipage du Carvin est constitué que d’individus comme Affahin, un lycan plus imposant qu’un minotaure. C’est alors Dhardos sur son mât d’Artimon aux côtés d’Aleyne qui va s’échiner à rendre le navire aussi agile que son camarade à l’avant. Responsables des manœuvres, ils n’ont connu que le Carvin et portent avec leurs actes le souvenir de leurs prédécesseurs, leur jeunesse les rend téméraires mais le vulrek et l’humain sont bien différents, tant d’un point de vue culturel que de tempérament. Si seuls leurs faiblesses et leur apprentissage constant du fonctionnement du navire ressortent, ils se tempèrent l’un l’autre ce qui ne manquera jamais de créer des tensions que l’oiseau d’Araild apaisera de quelques coups de becs bien senti.
Une fois recadrés, l’on raconte que le navire pourrait être aussi mobile qu’un félin et capable de manœuvres de l’ordre des prouesses ; cette rumeur ayant été émise par l’équipage lui-même, seuls leurs adversaires pourraient en confirmer ou infirmer le propos.
Parmi leurs ennemis, il n’est pas rare que les pavillons du sultanat ou du royaume léonin soient élevés. S’il est moins connu, le Carvin a commencé à lever les flammes de guerres à l’approche de ces terres, d’autant plus depuis l’arrivée de Vaja et de Tsrani, en 1251. Encore prudents, l’équipage des hauteurs est particulièrement anxieux au large des côtes qu’ils méconnaissent et des armes de guerre qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de sortir. Ils parviennent à accoster au large de Solipha et prennent garde à ne pas lancer un quelconque assaut direct.
Si l’on reconnaît le Carvin à sa réputation, moitié aussi importante que celle du Brise-Chaîne, la plupart du temps ces pirates sont plus proches des vauriens racontars que des monstres décrits à Micarko, tout du moins, les îles explorées ont toutes su s’accorder sur le point de ne pas les attaquer et reçoivent le droit à une grande voile déployée et au pavillon du Carvin, une ancre représentant un bateau, en hommage au Brise-Chaîne.
Notamment sur l’île aux pirates reconnaissable de loin aux nombreux monstres marins qui en gardent l’accès, elle provoque, encore aujourd’hui, à Aleyne des frissons de sueur de crainte de rencontrer des membres de son ancien équipage. Pour autant, en confiance aux côtés des autres gabiers, s’il ne descend jamais de ses cordages, il consent à s’y rendre.
Il en va de même avec le Continent, bien que leur réputation ait traversé les mers avec le procès d’un ancien membre de l’équipage : Eddard, la présence des Trencavel qu’ils avaient aidé leur permet de retrouver un semblant de paix en ces terres étrangères.
Le navire ne reste statique qu’à de très rares occasions, et lorsque les gabiers voient au loin les terres du chef-lieu du Carvin, au sud-ouest de Harroka, ils font résonner leurs cors à l’unisson jusqu’à ce que le quai improvisé soit bel et bien présent. Les voiles sont rentrées et Earl, le voilier du navire se charge des réparations à faire, aux côtés des autres artisans du navire pour s’assurer que le Carvin éprouvé par ses voyages puisse repartir.
Le Pont
Le pont grouille de tous les membres de l’équipage, certains parfois plus présents que d’autres, ils s’échinent à faire en sorte de protéger le navire et de demeurer prêts à tout.
A l’approche de Micarko, le pont est pratiquement déserté au premier abord, les artilleurs se placent à leurs canons respectifs en les personnes d’Affahin, un gigantesque lycan, Jocelyn, une Vulrek aussi grande que fine et enfin Yisha lorsqu’elle n’est pas sur le Nid de Corbeau.
Sous les ordres de Vaja, ils se préparent à devoir faire feu à l’encontre de la ville, en espérant ne pas avoir à le faire. Leur animosité ne les aveugle pas au point d’ignorer qu’un canon tue aussi bien les innocents et que les soldats ont besoin d’avoir du pain sur la table, eux aussi. Tout particulièrement Affahin qui a fui le continent suite à la guerre contre les lycans grâce à l’aide d’Earl, craignant de voir à nouveau des bains de sang.
L’organisation du pont fut chaotique à ses débuts, et l’est encore parfois à ce jour, notamment lorsque Vaja se doit de corriger avec une certaine proportion à la violence les artilleurs. Une fois que le navire est à quai de Micarko, Jocelyn sera la première à descendre. Fille et veuve de pirate, elle a pour autant de grandes capacités dans la dissimulation et a pour mission de partir à la rencontre des associés de terre du Carvin. Une fois qu’elle les a rencontrés, Jocelyn lance les premières hostilités. Sa moralité aussi bancale que l’on pouvait s’y attendre, il n’a pas été rare qu’elle commette bien trop de meurtres, ce qui provoqua un combat entre elle et Affahin en plein milieu d’une mission.
Habituée aux méthodes pirates, celles du Carvin diffèrent de bien des manières et cet affrontement donnera place à une clarification de la part du capitaine, rappelant à tous qui était le véritable maître à bord. Depuis, la vulrek se tient plus proche des méthodes établies et la fuite des emprisonnés et autres esclaves qui n’en portent plus le nom.
Ils sont rapatriés sur le pont et pris en charge par Nessyan qui les emmène dans la cale et le navire met les voiles.
Les artilleurs retournent alors à leurs postes respectifs et se préparent à faire feu de sommation pour mettre en déroute les navires du roi qui tenteraient de les poursuivre jusqu’à arriver en eaux plus calmes. Parmi ces personnes, certains décident de rejoindre le Carvin, c’est le cas de Modeste, un ancien mercenaire vulrek qui obéit à tous les ordres et a une situation particulièrement mobile sur le Carvin. Arrivé suite au saccage de Micarko qui libèrera Atl’chi Catli en 1253, c’est le tout dernier membre arrivé et sa spécialisation n’est pas encore établie.
Son arrivée récente lui permet pour autant de trouver le plus souvent les mots justes et ses compétences de combat sont telles qu’il peut repousser sans mal plusieurs soldats, d’autant qu’il est connu de ces derniers.
Le navire avec ses nouveaux passagers quitte les abords de Micarko jusqu’à arriver en des eaux plus calmes. Ce temps est accordé au repos pour certains membres pendant que d’autres restent sur le pied de guerre afin de réparer les différents dommages subis par le Carvin au cours de l’intervention. Affahin et Vaja quittent leurs canons pour rejoindre Thybaudin pour réparer les éventuelles fissures ou dommages subis. Si le gros d’œuvre est généralement dans la coque du navire, ils font en sorte de garder le pont aussi propre et dénué de fissures que possible, le navire reprend ensuite la mer pour continuer sa route.
Pour autant, le pont est loin d’être paisible même quand tout le travail à faire est finalisé, les jeux des différents membres du navire n’impliquent pas d’or suite aux recommandations d’Araild, plutôt des défis tous plus terribles les uns que les autres ainsi que des histoires liées à leurs passifs toujours plus abracadabrantes. Lors de ces moments, certains airs de musiques résonnent et l’équipage se détend enfin, laissant naître les animosités inhérentes à la vie constante les uns sur les autres des membres de l’équipage. Aussi, Vaja se retrouve souvent à devoir se battre avec ses artilleurs qu’il a malmené durant le jour sous le regard amusé de Tsrani.
Lorsqu’ils rencontrent des navires ennemis, Owun met en place la stratégie d’attaque, ses connaissances en tant qu’ancien artilleur et sa proximité avec Araild lui permettent d’être l’homme de confiance de la situation sur le pont. S’il a d’abord travaillé sur des navires marchands, il a toujours connu les Valduum et a même vu naître le capitaine. Le second lieutenant connaît tous les risques liés aux vents et à l’agitation de la mer ce qui lui permet de pouvoir préparer Vaja à donner le feu au meilleur moment. Cependant, il arrive que les bateaux soient forcés de se rapprocher malgré les mises en garde.
C’est alors qu’intervient Phelia, moucheur, qui a survécu au naufrage du Brise-Chaîne. Son rôle est de se diriger droit sur le navire ennemi pour égorger le capitaine et autres donneurs d’ordres. La tête brûlée a pourtant horreur du sang et nettoie systématiquement le pont après chaque combat avec une énergie telle que les membres de l’équipage s’écartent prudemment – de crainte de finir arrosés par l’eau salée.
A l’approche du Royaume Léonin, Vaja et Tsrani sont les seuls présents sur le pont, et lorsqu’ils accostent se chargent d’apporter certaines provisions aux résistants dans la jungle qui refuse la manière de vivre régie par Shamach. Leurs associations avec certains groupuscules reste pour l’heure de surface, trop récente pour leur demander de mettre en danger leur existence sur le fil. Au fond, les deux originaires du royaume léonin ayant fui celui-ci à cause de la tête mise à prix de Vaja à cause d’une histoire de bagarre, d’alcool et de tromperie, espèrent pouvoir y faire la même chose qu’à Micarko et font montre de patience en ce sens.
Puis, souvent, ils font un crochet vers Solipha, pour obtenir quelques denrées à revendre et faire le ravitaillement nécessaire à la suite du trajet. Durant ce temps, Thybaudin disparaît dans la cale et quelques étrangers traversent le pont. Ils en profitent également pour obtenir des informations en invitant lors de quelques soirées des membres d’autres équipages ou des locaux pour resserrer les liens afin de pouvoir continuer la lutte.
Sur le pont, la plus enthousiaste lorsque l’île au pirate est annoncée par les vigies, c’est bien Jocelyn qui se hâte de prévenir l’équipage et de préparer l’accostage. Ancienne aubergiste sur ce lieu tenu secret, elle y découvre ses anciens amis ainsi que son père et permet à l’équipage du Carvin parfois trop en dehors de la sphère pirate de se faire connaître de leurs potentiels concitoyens, à la demande du capitaine.
Ils profitent de ces moments pour revendre une partie des ressources issues des pillages, des achats ou des affrontements directement sur l’île aux pirates ou lorsqu’ils arrivent sur le continent par le port de Trigorn ou de Naep, afin de permettre à chacun des matelots de recevoir son solde.
Ils font escale sur une île non peuplée au large de Harroka et font à de nombreuses reprises halte pour se rendre à Doléria, la famille Sumanski les cache. Ils débarquent les éventuels esclaves ainsi que leurs trésors pour se répartir les parts. Il n’est pas rare que l’oracle de Brastos soit présente afin de saluer leur retour et de les tenir informés des futures actions de la Jacinthe Pourpre lorsqu’elle daigne les informer.
La Cale
Le Bureau du Quartier-Maître
L’un des bureaux est habité par un Vulrek en costume avec un nœud papillon. Kenta est un ancien arnaqueur professionnel, Quartier-Maître il se charge de gérer les approvisionnements que ce soit pour les charpentiers ou pour l’alimentation. Ce sont ses compétences dans le domaine qui font de lui l’une des pointures dans son domaine, les bonnes affaires qu’il déniche sont toujours à cheval sur la loi. Le bureau lui permet de tenir les comptes demandés par Araild qui, malgré son arrivée en 1247, ne parvient toujours pas à lui faire confiance quand il s’agit de gérer les finances.
Les plans du Pilote
Dans la cale, il y a également l’une des rares pièces avec une fenêtre qui est le lieu où le pilote, Nessyan et son apprentie Elyssa, programment les futurs itinéraires. Si l’un comme l’autre désireraient partir plus souvent en exploration, guidés par les instincts de Zandaros, ils parviennent à se satisfaire des explorations chaque semestre et de trouver des itinéraires toujours plus efficaces et rapides en fonction de la météorologie.
Dans cette pièce, il y a une immense carte tracée à même le sol et sur laquelle l’un comme l’autre ajoute des îles découvertes, des lieux où résident certaines créatures marines, des routes où les marchands passent… En somme, tout ce qu’ils ont pu découvrir de leurs échanges avec d’autres personnes ou de leurs propres expériences.
Il n’est pas rare qu’Araild, Phelia ou Owun viennent s’installer pour les écouter déblatérer sur la meilleure route puisqu’elle pourrait leur faire gagner une heure sur un voyage de quatorze jours. Nessyan étant un ancien révolté dès son adolescence et a pu être sauvé par Owun et Araild. Il a pour eux toute sa fidélité et sa loyauté, bien qu’il espère pouvoir trouver une région où la liberté serait le mot d’ordre avant toute autre chose.
Il a pourtant conscience, tout comme Araild, que la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres, néanmoins, ils cultivent cet idéalisme pour ne jamais avoir à tomber dans le pessimisme, il ne cherche d’aucune manière la Dilia depuis laquelle les dieux se font la guerre, mais bien sa propre version : une terre d’accueil et d’abondance sans avoir à la dérober à quiconque.
Nessyan se tient loin des récits héroïques de Poliomée ou de celui que fut Dranig en étant humain, il préfère son humanité et celle de l’équipage du Carvin, faite de tous les défauts de leurs membres qui deviennent leur plus grande force.
Les cuisines du Carvin
Un peu plus loin, on retrouve le chef-lieu de la nourriture où Tsrani cuisine ce que mangera l’équipage, il gère ses stocks avec l’aide du Quartier-Maître et devient un dangereux monstre quand quelqu’un veut prendre plus que sa part. Le raaksah sait se faire respecter et c’est l’une des raisons pour lesquelles il est devenu le cuisinier du navire. Cette notion de respect est essentielle pour l’équipage qui ne doit pas risquer d’avoir trop faim ou d’en être affaiblis.
Oubliés les festins de Niraba sur le dos des Shaamah, il prend le temps de créer de ses propres pattes ce que les domestiques faisaient pour lui et y découvre un amour pour les saveurs culinaires avec bien peu d’ingrédient chaque jour que les dieux font.
Il enseigne cela à Shireen qui commente plus souvent les poils qui parviennent à se faufiler dans ses plats que les idées de recettes que Tsrani a, heureusement Modeste vient l’aider à couper les légumes et ce dernier impressionnant davantage l’adolescente que le Raaksah de plus de deux mètres, elle se tient tranquille, sauf lorsqu’ils osent cuisiner de la volaille ce qui la rend absolument folle de rage et fait de tels éclats que son père Araild doit venir la récupérer.
Les dortoirs communs
Les différents membres de l’équipage viennent profiter des dortoirs communs, sauf quand ceux-ci ont été infestés de punaises de lit en 1251 où chacun préférait dormir arrosé par les vagues sur le pont. L’intimité d’ordinaire totalement absente a été réinstaurée par l’arrivée du Baron qui a étiré de grands draps en chaque hamac qui sert de lit. Les différents pirates, honnête une fois à bord – sauf Kenta qui attisé la méfiance de chacun et qui a offert des clefs aux coffres de chacun – ne se dérobent pas leurs biens qu’ils laissent sur le bateau bien que certains préfèrent les enterrer sur le Quai du Carvin à l’ouest de Harroka.
C’est aussi là, dans une intimité entraînée par la désertion de tous les matelos des dortoirs, que Thybaudin peut revoir sa famille. Déterminé à sauver son épouse d’une maladie et dont les médicaments étaient trop onéreux, l’ancien pêcheur de Trigorn, puis de Solipha, est parvenu à dérober un bateau, faisant ainsi mettre sa tête à prix au sein du sultanat. Il sera récupéré par le Carvin et pourra ainsi retrouver sa femme et ses enfants. Cette distance lui est difficile à vivre et il ne souhaite pas déraciner les siens de leur lieu principal de résidence, aussi, Thybaudin a refusé de vivre à nouveau avec eux et se contente de ces instants.
Il aura bien sûr déjà proposé à sa femme d’interrompre leur relation, mais celle-ci refusera systématiquement préférant une relation à distance plutôt que de trahir son époux. Cette exception faite, les histoires d’amour à bord du Carvin doivent attendre d’être à quai pour être consommées, une question d’hygiène instaurée par le Capitaine et jusqu’à présent respectée.
Les investigations du Calfat
Dans la réserve où une porte mène le long de la coque du Carvin, le Baron Nava, un ancien bâtard de noble ayant sombré dans la piraterie, s’occupe d’investiguer sur d’éventuels problèmes d’étanchéité. Il œuvre avec les charpentiers à s’assurer que le navire ne prenne jamais lots malgré les différentes réparations et s’entend tout particulièrement avec Thybaudin qui a une maîtrise des bateaux bien plus poussée que les deux autres charpentiers de fortune.
Dans ses bons jours, l’usurpateur du titre de son père, se fait nommer Baron Nava, pour autant dans les mauvais il corrige toute personne l’appelant par Baron Fullia en référence aux flammes de la déesse qu’il chérit tout particulièrement.
S’il a déjà amené certaines demoiselles rencontrées sur les ports dans les fonds du Carvin, ce comportement refusé par le capitaine lui aura valu de manquer de se faire jeter par-dessus bord à quelques reprises.
Originaire d’Harroka, il aurait dû devenir commerçant et son apparence lui permet de se mêler sans mal aux marchés et de se faire passer pour l’intendant d’une quelconque riche famille, depuis l’arrivée de Kenta il s’améliore dans ses arnaques et il n’est pas à nier que si le Carvin veut la liberté de chacun il prend surtout certaines libertés avec la loi.
Le marin conserve également quelques ouvrages à bord de toutes les langues et de toutes les peuplades qu’ils ont pu récupérer au cours de leurs voyages pour permettre aux invités à bord de pouvoir sentir une partie de leur maison même à mille lieues par-delà les mers. Sur les ordres du Capitaine, celui qui était déjà polyglotte apprend de nouvelles langues aux côtés de Vaja et d’Affahin, donnant des discussions surréalistes qui entremêlent le commun à la langue du Royaume de Canyl, d’Asag, de Harroka, et l’espèce de langage inventée sur le Carvin sobrement appelé le Carvorin.
L’infirmerie
L’un des chefs-lieux du Carvin dans lequel des défilés de matelots, ennemis, sauvés, et autres personnes toutes aussi hautes en couleur est bien l’infirmerie. Une sorte de placard à balais à peine assez grand pour contenir deux hamacs, une cursive et une commode bancale. Ici, tous les matelots et même le capitaine se tiennent tranquilles lorsque Vicar la Gueule Cousue manie l’aiguille. Il aurait dû la manier pour devenir tisserand, mais il se liera d’amitié avec l’un des membres du Carvin lors d’une évasion orchestrée par les pirates. Vicar la Belle Gueule deviendra alors l’un des associés à terre du Brise-Chaîne durant près de cinq ans. Son ami trouvera la mort lorsque le Brise-Chaîne sombrera dans les eaux tumultueuses de l’océan des condamnés et depuis il demeure aux côtés de l’équipage.
Aux côtés de Shireen, il lui apprend les arts délicats de la médecine qu’il a lui-même dû apprendre sur le tas, son agilité et une capacité inouïe qu’elle a à pouvoir recoudre ou identifier les maux de chacun des membres de l’équipage leur ont parfois même permis de recoudre des membres. Aussi, Owun a encore son pied, malgré une nécrose qui a failli finir de le lui arracher, suite à un boulet de canons ennemi. A même la terre, badigeonnée du précieux alcool du senior, ils ont passé plus d’une quinzaine d’heures à tenter de recoudre le membre et ses multiples nerfs.
S’il n’a jamais recouvré la pleine capacité de sa jambe, le canonnier est capable de marcher et a pu s’éviter les échardes d’une jambe de bois mais comme tous les blessés a reçu une part plus importante des différents butins obtenus.
Vicar la Gueule Cousue et Shireen aux Doigts de Fée ont su gagner le respect de l’équipage dans cette sale minuscule et peu à peu, il a réussi à apprivoiser l’adolescente et à comprendre les troubles qui la touchaient.
La perte de son oiseau, un héritage familial, la fragilise tout particulièrement et lui confère une émotivité qu’elle dissimule sous une mine renfrognée. Vicar peut se vanter d’avoir été le seul à lui arracher un sourire quand ses camarades eux n’ont que des grimaces à lui apporter, il faut dire que sa gueule ne prête pas à rire. Mais cela est une histoire qu’il réserve aux membres de son équipage.
La Cabine du Capitaine
« Je ne me bats pas pour le pouvoir ou la richesse, je me bats pour la liberté. Celle que je ressens lorsque nous quittons les quais, celle que je vis chaque jour aux côtés de mon équipage et les hommes libres ne craignent pas la mort. »
La décoration de la cabine du capitaine est composée de multiples portraits et de paysages de Khuzdul, Fulmyne ou des pyramides de Minghelle sans oublier des natures mortes de fleurs par dizaines qui recouvrent chacun des murs de la cabine. Sa précédente collection a coulé avec le Brise-Chaîne, mais depuis le capitaine se fait un devoir de retrouver des copies de ses peintures préférées pour ne pas oublier la beauté du monde quand le monde de la mer le fait demeurer au sein de son navire.
Parfois, l’oracle de Brastos vient s’installer à son bureau, à côté de lui. Le capitaine et elle partagent alors une pipe de Saronys sous ses commentaires sarcastiques ou une bouteille de bourbon pillé d’un navire marchand. Ils échangent au sujet des visions de la femme lorsqu’elles peuvent le concerner ou de quelconques autres plans qu’entretiennent les deux individus. Aucun doute quant à la teneur de leur relation n’existe, bien qu’il lui eût proposé de devenir fleuriste à de nombreuses reprises.
L’héritier d’une compagnie marchande de Harroka a pris les armes très tôt pour défendre ceux dont on essayait d’étouffer la voix, son cousin soldat sera difficile à convaincre mais sa présence au sein du navire manque parfois à Araild, ce que ses filles lorsqu’elles viennent à bord depuis leurs treize ans compensent tant bien que mal.
Fils d’une paladine de Zandaros et d’un marin, il n’a jamais connu que la mer et les océans, il les a adorés sous toutes leurs formes, même celles qui prendront son équipage en 1243 et briseront le Brise-Chaîne, rappelant la force herculéenne de ce domaine qui ne sera jamais conquis. Les nombreuses missives d’amour qu’il échange sont dans un coffre scellé pour les dissimuler aux yeux de ses progénitures, trop jeunes pour ce genre de choses à cet instant.
Il a connu quatre navires en presque 46 ans, le premier dont il a oublié le nom, l’Effleuré durant son adolescence, le Brise-Chaîne lorsqu’il décidera d’aider les Vulreks dans leurs révoltes et enfin, le Carvin. Hériter de la paladine et du marchand, ils lui offriront l’un des colliers et l’œuf d’une buse. Celle-ci deviendra rapidement sa plus fière alliée, capable de lui communiquer des messages. Les pendentifs bénis par Zandaros permettent à l’humain et à l’oiseau de comprendre la vérité entre l’un et l’autre à condition qu’un amour sincère existe.
A la mort de celui de Shireen, il tentera de consoler la jeune fille, mais le chasseur finira avec le nez cassé par le père en colère. Ses deux filles sont la prunelle de ses yeux, à égalité avec ses rêves de liberté pour le tout-venant, plus que le Carvin, Araild se prépare à monter une flotte entière, sachant que son équipage sera insuffisant et peu à peu demande à son équipage de nouer des liens avec de potentiels futurs matelots, tout l’or qu’il reçoit est consigné auprès des Sumanski avec lesquels il se liera d’amitié dans le but d’acheter des navires et les envies d’exploration de ses fidèles matelots sont les promesses d’une aube nouvelle dans un monde où les lois ne garantissent plus la liberté que de quelques élites dont il faisait part, à ses folles années de jeunesse.
Le père considère aussi que seule une terre où toutes les races seraient acceptées pourrait être un symbole de liberté, alors il demande à élever le pavillon, prêt à diriger le navire vers de nouveaux objectifs. Son livre à ses côtés, qu’il porte continuellement, est le récit de ses explorations, de ses actions rédigées avec la plume de la femme qu’il a aimé de tout son cœur pour certaines ou de la sienne bien moins fine, avant ou après qu’il l’aie connue. Le Brise-Cœur n’aura toujours que ses précieux navires et son rêve à l’esprit plutôt que les faveurs d’une demoiselle, puisse-t-elle tenir le sien au creux de ses mains, il appartient à la mer.