Le Domaine du Baron Ruthven

A l'extérieur du Domaine la ville est en fête, la foule s'est réunie pour célébrer le premier jour de régence du Baron Ruthven, un homme issu de la noblesse d'Argelas dont on chante les louanges bien que personne ne connaisse les coulisses de son ascension aux côtés de la famille Tyrionval.
Devant les lourdes portes de fer du Domaine, ouvertes à tous comme on tendrait les bras à un inconnu, bien que toutefois protégées par plusieurs miliciens locaux, quelques roulottes dont émergent des bouffons vous saluant avec déférence arborent un symbole :

Et à leur tour ils rejoignent la foule à l'intérieur du jardin.
La bâtisse à l'allure lugubre au premier abord est un ancien édifice réaménagé par le Baron il y'a de ça plusieurs années, mais l'homme est un individu secret, bien que l'ont raconte que son jardin secret est aussi fourni que celui de sa demeure, lui même luxuriant et semblable à une véritable jungle mais qui fourmillerait de bourgeois, nobles et autres badauds plus modestes s'adonnant à des conversations badines autant qu'aux échanges à voix basse au sujet du propriétaire des lieux.
Les escaliers de pierres jonchés par quelques lanternes vous mèneront jusqu'à une fontaine imposante, en son centre une statue associée à Zandaros recrache des flots ruisselants dans le bassin, en poursuivant leur route les invités guidés par quelques individus costumés donnant le ton de la soirée : Masquée, parviendront jusqu'aux portes de la bâtisse elles aussi gardés par deux hommes en armure, arborant sur leurs plastrons le blason du Baron : Un cerf de rouge et de noir.

Malgré vos réflexions vous ne parvenez ni à vous souvenir du nom du Baron et encore moins de la famille qui portait ce blason, la foule semble s'impatienter pour entrer et ne vous laisse guère le temps d'y réfléchir plus longtemps, les gardes consulteront votre carton d'invitation puis vous laisserons pénétrer le domaine. Ils ne répondront à aucune question, aussi aimables que des portes de prisons de la Commanderie et vous souhaiterons toutefois une bonne soirée d'un ton égal. Si l'aspect extérieur du domaine vous avait jusque là refroidis cet intérieur devrait quant à lui probablement vous intimider. Les étoffes y sont luxueuses, le plafond vous semble immense, les quelques symboles de parts et d'autres des murs ne vous rappellent rien non plus, et vous n'êtes pas les seuls à vous intéresser à cette curieuse décoration, la foule composée d'hommes et de femmes pour certains vêtus de nobles apparats, d'autres de leurs économies entières qui ne suffisent pourtant pas à faire pâlir les nobles sieurs et dames de l'assemblée.

Symboles aux murs

Le regard avisé pourra constater l'absence manifeste de gardes à l'intérieur du Manoir, tant que vous n'arborez aucune tenue extravagante, que votre physique n'est pas atypique et que vous n'appartenez à aucune ethnie exotique (autre qu'humain), vous n'attirerez nullement l'attention, pour les autres, ceux qui correspondent à cette description quelques murmures et regards dans votre direction seront votre lot pour la soirée. A l'étage finalement, sur le balconnet une silhouette fait son apparition au dessus de l'imposante pendule d'or annonçant 20h, un homme masqué et élégamment vêtu se présente à la foule qui fait taire les murmures pour mieux l'écouter, aucune musique ne s'échappe de l'assistance, aucun membre du personnel ne semble présent, les "festivités" commencent déjà à provoquer quelques regards préoccupés, puis finalement l'homme prend la parole.

"Sires et gentes Dames bonsoir ! Bienvenue dans la somptueuse demeure de Sire Ruthven, Baron et régent d'Argelas. Je serais votre Maître de Cérémonie, Monsieur Lioncourt, représentant des Sybarites qui accompagneront ce soir vos festivités aux côtés de leurs compagnons les Saltimbanques."
A ses mots plusieurs individus masqués font irruption à ses côtés, semblent apparaître aux quatre coins de la foule et entament pirouettes et accords musicaux venant prendre au dépourvu une partie de l'assemblée.


A l'étage


"Le Baron Ruthven vous rejoindra pour ouvrir le Bal, profitez durant ce temps de mets issus des îles au delà de nos terres mais aussi des plats traditionnels de notre région du Nord du continent. Puisse Brastos vous accompagner dans ses réjouissances et longue vie à notre Régent !"
Ses paroles pleines d'entrain rassurèrent finalement les convives qui furent accompagnés par les flûtes et les extravagances des Saltimbanques jusque dans la salle du banquet, semblant faire oublier à beaucoup la raison tragique de cette même régence : Le mal inconnu frappant l'un des membres les plus éminents de la famille Tyrionval, s'étant gardée jusque là bien à l'abris d'évoquer tout commentaires. Monsieur Lioncourt fini à son tour par disparaître dans l'assemblée profitant de la cohue générale, les convives quant à eux pour la plupart se retrouvèrent finalement transposée dans une grande salle tenant toutes ses promesses : Pourvues de nombreuses tables, aussi longues que larges, des victuailles raffinées sur celles-ci, des plats du nord du continent, mais aussi de Minghelle et quelques mets exotiques de l'île des chasseurs, des domestiques masqués intégralement glissant dans l'assistance avec de nombreux verres d'un vin local succulant tandis que des alcools moins nobles mais tout aussi efficaces reposaient sur des présentoirs prévus à cet effet. Dans la salle du banquet la musique se poursuivait au rythme des conversations, de nombreux sièges disposés pour permettre aux invités de soulager leurs éminents postérieurs. Sur le mur du fond, une horloge d'or, à nouveau, absolument démesurée indique à son tour 20h15. Le discours fut bien plus long qu'il n'en avait l'air, finalement, peut-être étiez-vous totalement subjugués par les événements. Les pitres poursuivent leurs numéros tandis que des cracheurs de feu s'ajoutent aux artistes venant subjuguer l'assistance.
Place à l'amusement ! La soirée ne fait que commencer.
Alors qu’elle s’apprêtait à faire face à celui qui montait sans s’inquiéter outre mesure, en partie persuadée qu’il savait déjà qu’elle était là, elle sentit une main délicate la saisir avec force et la tirer dans la cage aux oiseaux. Elle retint un cri de surprise, consciente que sa présence n’était pas souhaitable, et que si elle se fichait bien de s’attirer des ennuis, ils étaient parfois préférables à l’ennui, elle ne souhaitait pas accabler celle qui semblait en avoir bien assez.
La pièce était somme toute assez banale, un bureau transformer en atelier d’artiste. Loin des capharnaüms dont elle avait l’habitude, on y ressentait le désordre propre aux artistes, bien qu’il essayait ici de s’ordonner, probablement pour s’adapter à son noble milieu. Elle ressemblait à cette pièce, un désordre profond vêtu de bienséance. Non pas que la barde pensait que Carmina jouait volontairement la comédie, plutôt qu’on lui avait surement appris à être ainsi et qu’elle avait tout fait pour rentrer dans le moule.
« Carmina, tout va bien ? »
Bien qu’elle ait déjà entendu la voix du baron, elle avait eu l’esprit ailleurs lorsqu’il avait parlé, si bien qu’elle ne reconnut pas la voix. C’est la musicienne qui lui confirma l’information, tirant un sourire satisfait à la barde qui regardait toujours la pièce et qui cachait donc ce sourire mal avisé à sa nouvelle protégée. Ils échangèrent quelques banalités. Le baron semblait vouloir trouver une porte d’entrée, mais Carmina s’y refusa. Il sentait que quelque chose ne tournait pas rond, et sans preuve, le mécène risquait probablement trop à brusquer son artiste.
« C’était une très belle représentation. Je vais tâcher à ce que son souvenir ne soit pas souillé par quelques interventions extérieures. »
Son sourire s’étira, et elle tourna la tête vers sa consœur. Un sourire qui ne cachait rien de bon, à part le plaisir d’être ce qu’il ne souhaitait pas : la souillure de sa lubie. Elle aurait presque voulu être Roland et le gifler d’un revers de son gant pour le défier en duel. Mais il lui manquait de nombreux éléments. Elle semblait trop jeune, elle était là, elle qui avait disparu. Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Elle devait d’abord comprendre la situation. Elle devrait bientôt présenter ses hommages au baron et le féliciter de ses goûts musicaux. Le grain de sable savait être folie. Sa Sincérité s’en était allée, elle pourrait donc flatter le noble sans vergogne pour en savoir plus sur ses rapports avec la jeune Vercci.
« Lorsque le Baron reprendra la route à l’opposée, vous devrez quitter cet endroit, Antagara. Très vite. »
Elle était mignonne. Et elle le pensait sans méchanceté. Elle était innocemment amusée de la voir lui faire signe de se taire avant de prononcer ces mots. Elle lui cacha cet amusement, car elle ne voulait surtout pas l’offensé, elle était nerveuse et avait probablement de bonnes raisons de l’être. Nerveuse, la barde l’était aussi, mais elle l’était comme quand elle se préparait à monter sur scène et faire son spectacle. Pour elle, c’était avant tout une gorgée d’adrénaline. Mais elle avait des dizaines d’années que l’humaine n’avait pas eues pour s’habituer. Et peut-être une vision différente de la vie. Mais toutes ses considérations passées, elle se pencha sur elle, en lui posant la main sur l’épaule, avec une certaine fermeté qu’elle voulait rassurante. Sa voix ne fut qu’un souffle qui frôla l’oreille de sa protégée.
« Vous n’êtes pas seule, Carmina. Et nous veillerons à ce que vos notes s’envolent à nouveau, si c’est votre volonté. »
Après ces mots, elle s’écarta. Son ton avait temporairement été empreint d’un sérieux qu’elle n’avait pas laissé paraitre jusque-là. Pas de gravité, cela rendait les choses trop solennelles. Elle n’aimait pas dramatiser, elle laissait ça aux conteurs, ils adoraient. Et sa petite protégée semblait bien assez entourée par le drame, elle avait besoin d’autre chose. D’un espoir peut-être. C’était ce qu’elle avait voulu transmettre.
Et quand le moment fut venu, elle se dirigea vers la sortie. Une part d’elle voulut avoir l’audace de toquer à la porte du baron, mais l’autre se rendit compte que c’était prématuré. Puisque le baron était parti, il était peut-être temps qu’elle retrouve sa Sincérité, pour un temps. Elle ne savait pas bien, mais elle était prête à laisser le hasard guider ses pas le temps qu’une occasion se présente. Elle salua simplement Carmina d’un geste de la main et d’un sourire.
Le masque semblait avoir fait son effet, Valmont l'avait enfilé avant même de lui donner son avis sur ce dernier. Peut-être que le choix des couleurs avait suffi pour le convaincre.
Il lui tendit ensuite la main et Elizabeth fit de même, lui retournant un sourire alors qu'il la complimentait.
"- Laissez-moi vous offrir le plaisir d’une danse avant que mes responsabilités se rappellent à moi. Noble Dame."
"Avec grand plaisir, Chevalier Valmont.", en lui faisant une courte révérence.
Elle marchait à ses côtés jusqu'à la salle de bal, ignorant les quelques regards curieux qui s'étaient tournés vers eux sur leur passage. Laissant le Chevalier la guider, elle répéta soigneusement chacun des gestes qu'elle avait appris lorsqu'on lui avait enseigné la danse.
"- Mais où avez-vous appris ces grands dons, magicienne ? De l’école de Trigorn ?"
"Oh non, ma famille ne côtoie pas les écoles de magie, nous apprenons avec les nôtres. Et vous, ça ne doit pas être de tout repos de surveiller une telle soirée. Comment faites-vous pour rester attentif à ce qu'il se passe ?"
Sa réponse à la question l'intéressait réellement, non pas parce qu'elle devait en savoir plus sur le baron mais bien parce qu'elle ne refusait jamais quelques conseils qui pourraient l'aider tôt ou tard.
Alors que ses pas furtif et sa présence discrète la firent aller sans trop d'encombre à l'endroit qu'elle avait désigner comme ça prochaine zone de 'recherche', Fractal finit par arriver à l'étage. Elle regarda rapidement que personne ne l'avait vue et fit quelque pas, avant de finalement se retrouver face à un long couloir. Ce dernier était occuper par exactement quatre portes, quelques bougies qui furent allumées, qui se balançaient par intermittence et nonchalance, éclairant ainsi l'endroit. Les derniers ajout furent des peintures murales, tout aussi distingué qu'il fut obliger pour bien représenter l'endroit et surtout la noblesse, tous d'une couleur bleuté, et surmonté de Lys noirs. S'arrêtant quelques secondes pour regarder les peintures, mais reprenant ses pas, elle vit au bout du couloir, un assez grand tableau, qui représenter alors, une Forteresse, semblant prospère au vue de l'entourage pleine de verdure. Les connaissances inculqué par 'La Maison', pendant leur apprentissage, lui firent tiqué cependant à quelques choses qui n'aller pas avec les tableau de ce couloir! "-De ce que je me souviens et qu'on nous à rabâcher plusieurs fois, c'est Ô combien les nobles et la Noblesse sont attachée au symbole. C'est presque comme un genre de marque de fabrique.. Et si mes souvenirs sont exacte, le Lys à plusieurs représentation, tel que , la pureté, l'unité, l'amour pur et la noblesse des sentiments... Mais ce Lys est représenter par un Lys de couleur blanche.." pensa t'elle, tout en mettant un doigt sur son fin menton, réfléchissant alors. Regardant à nouveau les tableaux, elle reprit son flot de pensée. "- Admettons que comme je l'ai dis plutôt, les nobles sont sensible au symbole, le blanc est censé représenter le bon côté, le gentil en quelque sorte. Mais comme toute bonne chose, il y en a des mauvaises, et toujours représenter par le noir.. Si ce que l'on dit est donc vrai alors, ces Lys Noir représenterais l'antithèse des Lys Blanc, et pourrait être vue comme l'impureté, la désunion, l'amour trompeur et de l'aversion à la Noblesse..?" finit-elle par pensé. Alors qu'elle se reculée et se trouver alors au milieu du couloir, elle souffla une seconde, et parla à voix basse comme pour ne pas être entendu, alors qu'elle était seule; -Non je dois avoir chercher un peu trop loin dans les détails.. Mais cela reste suspect. Vraiment dans quel genre de bourbier j'ai pu avoir était envoyer.. Elle se mit alors à regarder vers les portes, et compris que, au vue de la disposition de celle-ci, devait être les portes des chambre. Si elle pouvait faire la différence entre les portes au vue de chaque type de porte, elle dirait qu'il y avait, deux chambre d'amis, une chambre pour le Chevalier ou Garde du Corps et que la dernière serais posséder par le Baron lui-même. Passant à chacune d'entre elle, tout en revérifiant à nouveau être bien seule à l'étage, elle remarqua qu'elles furent toute occuper car fermer. Se dirigeant finalement vers celle qu'elle savait instinctivement être celle du Baron, Fractal se mit à enlever sa Rose multiformes de sa robe et s'accroupie, dans l'idée de crocheter cette porte. Cependant aussi idiot que cela puisse être pensé, elle se dit qu'elle devrait possiblement crocheter les autres aussi, car après tout, par sécurité, il était plus simple et sécuritaire de cacher des choses dans des chambres qui n'était pas celle qu'on utilisait. Se fut à ce moment qu'elle réussit son crochetage et, tout en se relevant, elle remit sa Rose à sa robe, et se mit à ouvrir la porte discrètement. Elle ne s'attendait cependant pas à voir d'aussi troublante découverte; «-Mais qu'est ce que!?»
Rose Multiformes
La mine plongée vers l’extérieur, Aveline glissait ses doigts contre la peau fine de son poignet. A la surface de la peau, elle sentit son pouls s’emballer. La peur émergea des tréfonds de son être et pointa son immonde face au-dessus d’elle, un filet de bave de terreur dégoulinant sur ses épaules. Elle émit un râle, et un frisson remonta le long de l’échine de la jeune femme. Cela expliquait les mouvements qu’elle avait décelé, mais ses yeux n’étaient pas assez perçants pour distinguer autre chose de ce qui faisait face. La bête se raidit lorsqu’elle détourna la tête vers Victorien. A son instar, il jeta un coup d’œil par la fenêtre, mais si quelque chose faisait rage, il n’en montra rien. “Vous devez être Aveline Crisurvier. Je suis enchanté de vous rencontrer, je me présente, Victorien de Karnstein.” La jeune femme entrouvrit les lèvres en observant le visage de l’individu face à elle, la bête de la peur rugit à nouveau, mais elle y demeura sourde. Elle réajusta le masque de ses expressions, afficha un sourire aussi poli que le fut sa révérence. “C’est bien moi, vous avez l’œil, Sire de Karnstein. Je suis ravie de faire enfin votre connaissance.” Sa voix était un peu trop haut perchée la faisant minauder. Quelle mouche l’avait encore piquée ? “En avez-vous eu assez de danser Demoiselle, ou puis-je vous inviter à mon tour ?” Elle resta un instant silencieuse en sentant les bêtes s’affronter dans un coin de son esprit, la peur bavait sur l’envie et celle-ci piquait la peur de tous ses intérêts. Au milieu, Aveline l’observait un sourire aux lèvres. Elle rejeta ses cheveux en arrière, en profitant pout reposer son regard sur l’extérieur. Il fallait savoir agir et vite, l’immobilisme apportait plus d’ennuis que de raisons. Son sourire se crispa et la bête gagna en force lorsqu’elle regarda par la fenêtre. Elle se claqua mentalement d’être aussi portée dans d’émotionnelles réactions. Quelle horreur, songea-t-elle avec dégoût pour sa propre personne. Que pouvait-elle faire ? Il avait regardé par la fenêtre, il savait et pourtant tout ce qu’il trouvait à faire était de lui proposer une danse. Et Aveline aimait danser, quand bien même ne serait-il pas Mystral. Son regard balaya la foule et avant que son silence n’en devienne inconvenant, elle esquissa un sourire. “Il serait bien malvenu de venir à un bal pour n’esquisser qu’une seule danse.” Elle tendit la main dans sa direction. “Et je crois que nous faisons toujours mieux connaissance avec un partenaire de danse. Qu’en pensez-vous, Sire de Karnstein ?” Elle répéta son titre, autant par politesse que pour se souvenir de son rang. L'astre de la soirée avait quitté le jeu, remplacé par l’un des serpents des courts. Qu’à cela ne tienne, le venin de l’intérêt sinuait dans ses veines, et Aveline avait des crocs qui rayaient les parquets. En tenant sa main, la jeune Crisurvier le guida auprès des autres couples qui valsaient, déposa son autre main sur son épaule, s’il l’acceptait et le laisserait mener. Autant se retrouver à côté de quelqu’un si les ennuis pénétraient dans la pièce, et pour sûr, elle obtiendrait davantage d’informations. Elle fit briller ses yeux, et fut surprise de constater qu’elle n’ait pas tant eu à se forcer.
(Pour Elizabeth) Elle avait grimacé, Valmont avait-il touché une corde sensible en évoquant sa mère ? Elizabeth semblait pourtant plus prompte à parler d’elle que de son père, la raison de sa venue ici.
"J'espère ne pas vous donner l'envie d'aller lui raconter que le talent de sa fille n'est pas à la hauteur du sien dans ce cas."
Son air amusé et son propos lui arracha un faible sourire et il se contenta de contenir son compliment réconfortant à son égard, bien que creux.
Il se laissa contempler, patientant tranquillement tout en l’écoutant avec une certaine attention qu’il accordait aux interlocuteurs d’intérêt.
"Ma mère n'aime pas faire des créations communes, plus passe-partout. Ses créations sont toujours aussi originales et uniques. Mais j'ai le sentiment que vous ne cherchez pas à attirer le regard à tout prix, vous ne le faites malgré vous en étant.. vous, tout simplement. C'est pour cette raison que je pense à quelque chose d'assez simple et qui attirera moins les regards que votre visage découvert."
Son visage à nouveau présenta un air amusé, non il ne cherchait pas à attirer l’attention. Avant l’avait-il voulu, il souhaitait être glorifié, reconnu, aujourd’hui la lumière placée sur lui était une telle une malédiction.
Ses yeux se posèrent sur le phénomène magique qui lui faisait face, Romulus n’avait jamais vraiment compris la magie, il ne la ressentait que faiblement lorsqu’elle ne lui était jamais directement adressée, pourtant il la côtoyait bien plus souvent qu’il ne l’aurait voulu. Les évocateurs quant à eux étaient une source d’inquiétude autant que de fascination aux yeux du chevalier. Capables de créer en l’espace de quelques instants, avec pour seule limite l’imagination.
Il s’était ensuite saisit du masque du bout des doigts, goûtant la magie du mieux qu’il en était capable, caressant légèrement celui-ci tandis qu’Elizabeth poursuivait, le sourire aux lèvres.
"Alors, qu'en pensez-vous ? S'il ne vous plaît pas, je peux toujours vous en faire un autre, maintenant que vous savez ce que je suis."
A nouveau il reposa son regard sur elle, un faible sourire aux lèvres en retour, plaçant le loup aux couleurs qui rappelait indéniablement le Baron auquel il était décidément lié plus que de raison.
Sa main s’était tendue dans la direction de l’évocatrice tandis que la musique se poursuivait, maintenant que les choses étaient en ordre et malgré l’agitation extérieure il comptait bien honorer sa parole.
« Vous êtes capable de merveilles à n’en pas douter. Et je crois que grâce à vos dons, vous n’aurez rien à envier à votre mère dans le futur. Vous avez parfaitement cerné mes attentes. » Un faible sourire s’était à nouveau étiré tandis qu’il avait pris sa main dans la sienne.
« Laissez-moi vous offrir le plaisir d’une danse avant que mes responsabilités se rappellent à moi. Noble Dame. » Et il l’avait entraîné dans la salle du bal, pressant un peu plus ses doigts autour des siens dans une douce étreinte.
D’un regard il avait avisé les alentours, comme si il s’était attendu à autre chose, tandis que les couples formés pour la soirée virevoltaient autour d’eux. Il avait pris place, comme il l’avait appris et dans un rythme forgé par l’expérience il avait mené la danse.
« Mais où avez-vous appris ces grands dons, magicienne ? De l’école de Trigorn ? »
Il continuait à la faire valser, un faible sourire planant toujours sur ses lèvres.
(Pour Antagara)
- Si mes mots sont parfois empreints de mensonges, mes notes, elles, ne mentent jamais. »
Les mots de la barde enorgueillirent l’artiste qui avait retrouvée de sa superbe, au moins jusqu’à ce qu’elle perçoive distinctement les pas dans l’escalier.
« J’ai déjà beaucoup entendu cela, vous savez ? »
« Dites-moi plutôt qui le désire. »
Sans répondre Carmina l’entraîna à l’intérieur par les poignets qu’elle avait saisit avec force, la jeune femme menue n’avait rien d’impressionnant mais sa force de volonté se transmettait au travers de sa musique, mais aussi de son corps.
Les pas remontaient l’escaliers jusqu’au couloir, et d’un geste qui ne risquait d’éveiller les soupçons elle referma la porte plus doucement, après avoir passé derrière elle l’hybride, la laissant contempler par elle-même ce qui semblait avoir été autrefois un bureau et qui présentait des allures d’atelier.
Un piano trônant dans un coin de la pièce, tandis que plusieurs tableaux réalisés par l’artiste et rappelant ceux du couloir, demeuraient entreposés sur les meubles, une toile avait été laissée en cours de travail, représentant un sombre dédale.
De l’autre côté de la porte une voix s’était échappée, celle du Baron : « Carmina, tout va bien ? »
Elle n’avait encore jamais lâché Antagara, et resserra ses doigts autour de son poignet, souhaitant s’assurer par cette pression comme un signal qu’elle demeure silencieuse.
« Parfaitement Ruthven, merci. » Un silence s’en suivit, « Souhaites-tu manger quelque chose ? »
La pression fut en partie relâchée sur Antagara et elle reprit « Non, je n’ai pas faim, merci.
- C’était une très belle représentation. Je vais tâcher à ce que son souvenir ne soit pas souillé par quelques interventions extérieures. »
Ses épaules s’affaissèrent et elle souffla un « merci », au travers du bois, tandis que les pas s’éloignaient à nouveau vers le fond de la pièce.
Ce n’est que lorsqu’elle eut l’assurance que la porte fut fermée qu’elle se relâcha totalement la barde, se tournant dans sa direction à demi et lui intimant le silence, déposant son index sur ses propres lèvres.
Sur le ton de la confidence elle ajouta, très bas « Lorsque le Baron reprendra la route à l’opposée, vous devrez quitter cet endroit, Antagara. Très vite. »
(Pour Fractal)
Les pas de Fractal vers l’étage l’avaient mené vers un long couloir menant sur quatre portes, quelques bougies allumées se balançaient avec nonchalance éclairant l’endroit par intermittence, aux peintures murales distinguées, d'un bleu surmonté par des lys noirs.
Au fond de celui-ci un tableau représentant une forteresse prospère entourée de verdure indiquait l’endroit où le long tapis écarlate aux bordures d’or bifurquait vers l’inconnu.
Le silence y régnait tandis qu’en opposition les rires, la vie et la musique s’échappait de l’escalier.
Personne ne semblait se trouver à l’étage, laissant à l’invitée le soin d’explorer librement.
(Pour Aveline)
Victorien poursuivit son chemin vers la jeune Crisurvier, glissant son mouchoir de poche à l’intérieur de sa tenue tandis qu’il avait incliné la tête dans sa direction, constatant qu’elle l’avait remarqué.
Il vint se placer à ses côtés, jaugeant à son tour l’extérieur, avant d’en revenir à la jeune femme. « Vous devez être Aveline Crisurvier. » Derrière le loup sombre le jeune homme lui avait souri, avant d’incliner respectueusement la tête. « Je suis enchanté de vous rencontrer, je me présente, Victorien de Karnstein. »
Ses doigts se déposèrent délicatement sur le tissu de son épaule, semblable à une caresse au travers de celui-ci.
« En avez-vous eu assez de danser Demoiselle, ou puis-je vous inviter à mon tour ? »
Elizabeth écoutait Valmont attentivement tandis que ce dernier lui dressait son propre portrait, profitant également de ce moment pour analyser sa tenue. Loyal, honorable, courageux, gentilhomme, voilà qui était tout à son honneur, mais était-ce la vérité ou ce qu'il espérait être réellement ?
L'ambiance autour d'eux se calma légèrement, le bruit laissant place à une sensation familière qui attira son regard le temps d'une seconde. Ne voulant pas paraître une nouvelle fois suspicieuse, elle reporta son attention sur le chevalier qui continuait sa description.
"- J’ai toujours aimé les grandes aventures chevaleresques, les héros, voyez-vous. Je crois que c’est à cela que j’ai toujours aspiré."
Il avait porté sa main contre le symbole qui ornait fièrement son torse, un geste qui ne manqua pas de la faire sourire. La loyauté avait toujours été une valeur importante pour elle, enseignée dès son plus jeune âge pour ses parents, et elle respectait tous ceux qui la partageaient.
"- Je suis quelqu’un de plutôt romanesque, je crois, en somme."
Valmont lui parut un instant inquiet puis son expression changea lorsqu'elle ressenti à nouveau la sensation. Elle plissa légèrement les yeux en l'observant, n'ayant aucun doute sur ce qu'elle venait de ressentir : quelqu'un faisait usage de télépathie et il venait d'en être la cible.
"- Cherchez-vous à me faire parler pour étudier si je ferais le parfait cavalier à vos yeux ?"
Elle souffla du nez à sa question, pariant que son air contrarié était dû à la télépathie et non à l'idée qu'elle puisse effectivement l'étudier. Comment réagirait-il si elle lui disait la vérité ? Que le parfait cavalier à ses yeux ne serait nul autre qu'une cavalière ? Inutile de le torturer plus qu'il ne semblait déjà l'être.
"Je ne doute pas un instant que vous soyez un bon cavalier, Sire Valmont. Si ce n'était pas le cas, nul doute que vous resteriez auprès du Baron plutôt que vous mêler aux invités."
"- Mais je suis aussi entêté, il faut croire. Cela m’a autant desservi qu’été utile, par le passé."
Elle hocha la tête en silence et lui sourit légèrement. Il n'avait pas encore l'air habitué à ce genre d'exercice mais personne n'allait lui en vouloir pour ça.
"- Si cela vous suffit, je suis prompt à observer vos dons de créatrice, en espérant… Qu’ils seront à la hauteur de la réputation de votre mère."
Elle grimaça légèrement à la mention de sa mère.
"J'espère ne pas vous donner l'envie d'aller lui raconter que le talent de sa fille n'est pas à la hauteur du sien dans ce cas.", l'air amusée d'être comparée avec elle. Après tout, il était chose courante pour elle en tant qu'évocatrice de l'être, c'était devenu une habitude dont elle ne s'offusquait plus.
Elle l'observa à nouveau de bas en haut et se remémora tout ce qu'il lui avait dit depuis leur rencontre.
"Ma mère n'aime pas faire des créations communes, plus passe-partout. Ses créations sont toujours aussi originales et uniques. Mais j'ai le sentiment que vous ne cherchez pas à attirer le regard à tout prix, vous ne le faites malgré vous en étant.. vous, tout simplement. C'est pour cette raison que je pense à quelque chose d'assez simple et qui attirera moins les regards que votre visage découvert.", lui dit-elle en rapprochant ses mains l'une de l'autre, paumes vers le haut.
Ses lèvres bougèrent dans une courte incantation silencieuse et une forme commença à se matérialiser au-dessus de ses mains, d'abord méconnaissable puis s'affinant avec le temps jusqu'à prendre la forme d'un masque noir assez fin avec des finitions dans un ton rouge foncé.
Elle attendit que le masque soit terminé avant de le lui tendre avec un leger sourire sur les lèvres.
"Alors, qu'en pensez-vous ? S'il ne vous plaît pas, je peux toujours vous en faire un autre, maintenant que vous savez ce que je suis.", avec une lueur amusée dans le regard.
Son bras droit dans le dos de sa cavalière, serrant délicatement la main de la jeune femme dans la sienne, Parfait menait la danse, se fondant parfaitement dans ce jeu.
Il ne jouait pourtant pas, il dansait sérieusement au gré de la musique, faisant sienne la douceur du rythme ternaire. Son maintien était ferme pour transmettre ses intentions à la danseuse mais ses pas se montraient suffisamment souples pour faire ressortir son élégance.
Il devait bien cela à celle qui l’accompagnait. Elle avait suscité son intérêt et sa magie se sculpterait d’après son esquisse. Il se devait de s’en montrer digne.
Ou peut-être jouait-il tout de même le jeu des regards. Un moment il plongeait le sien dans les yeux de sa partenaire ; le suivant il prenait le temps de laissait vaguer celui-ci vers d’autres horizons, se jouant de l’envie de la femme d’en apprendre plus sur l’homme derrière le masque tandis qu’elle-même gardait ses lèvres bien closes à profiter de l’instant.
Deux pas et ils reculaient, deux pas de plus et ils avançaient, tournoyant comme les aiguilles d’une horloge, jouant finalement ce jeu de dupe que la danse savait faire oublier le temps d’un instant qui échappait au Sablier d’Or.
Le temps passait inéluctablement en dehors et bientôt la valse jouait ses dernières notes.
Il raccompagna la dame en périphérie de la salle et la remercia sobrement tout en inclinant le buste, la main gauche de cette dernière toujours dans la sienne.
« Ce fut un plaisir, gente dame », dit-il en lui accordant un dernier regard avant de la laisser.
Il balaya la salle du regard puis se dirigea à nouveau vers le festin. Il entretenait son étiquette, cela lui permettait d’étendre son expérience de vie. Ces soirées faisaient tout à fait l’affaire, d’une envergure suffisante pour que tout le monde ne puisse se connaître bien qu’elles se fussent rares.
Il caressait les flux éthérés de son pouvoir, les accompagnant, les suivant, prenant le pas par endroits sur la nature, déployant son influence à sa guise. Il commettait quelques erreurs qu’il s’empressait de corriger, continuant de se familiariser un peu plus à ces situations. A l’insu de tous ses griffes s’étendaient déjà dans la chair de bon nombre de convives.
Un message vint alors troubler cette harmonie et s’échouer dans sa toile. Oh il était bien un artiste, oui, mais d’un art qui ne s’admirait pas par le commun des mortels.
Provenant du hall et irradiant vers le domaine, ce message semblait s’être adressé aux gardes et à d’autres personnes au sein du domaine qu’il localisait à présent, tandis que quelques membres de l’assistance y réagirent plus ou moins subtilement au milieu des festivités.
Il nota dans sa tête les personnes réagissant puis regarda hasardeusement les heureux dans la confidences, scrutant les réactions sur leur visage de sa vue périphérique.
Que pouvait bien valoir une telle débauche de moyens ? Une soirée mondaine, vraiment ? Même lui n’était pas si fantaisiste avec son affaire.
Poser l’œil sur un télépathe était toujours plus rassurant que de le laisser évoluer librement. Parfait était prudent, mais les limites de cette dernières se trouvaient être plutôt larges le concernant.
Il saisit une pâtisserie qu’il analysa d’un air songeur, et se positionna à l’entrée de la réception pour avoir vue sur le hall, s’adressant par la même occasion à un groupe s’y trouvant, se prétendant ravi d’avoir l’occasion d’étendre son réseau.
Il jeta un coup d’œil anodin en direction du hall, comme s’il se taraudait à l’idée de sortir s’aérer un peu avant de reprendre les festivités, puis un autre en direction de l’escalier dont le baron avait le secret.
La pianiste se révéla enfin dans l’entrebâillement hésitant de la porte, et le regard de la barde découvrit la bête en cage. La proie acculée. Un sourire tendre et rassurant se glissa sur ses lèvres, mais les sons en elle ne résonnaient plus pareil. La fête était terminée, la barde entrait dans la danse. Dans le Grand Jeu des nobles. Antagara était une bien piètre danseuse, mais elle était la troubadour. Cavalier ou cavalière se pliait au rythme imposé par le musicien, et si le baron était le Cavalier pour Carmina, il était temps de lui imposer une autre valse.
« Dites-vous vrai ? L’avez-vous apprécié ?
- Si mes mots sont parfois empreints de mensonges, mes notes, elles, ne mentent jamais. »
La dague qu’elle tenait fermement montrait toute la terreur qu’elle éprouvait, mais aussi toute son impuissance. Elle le tenait comme un enfant la main de ses parents. Un objet rassurant dont elle ne prévoyait jamais réellement d’avoir à utiliser, mais il n’y avait pas plus dangereux qu’une proie acculée.
« Je suis bien Carmina Vercci, j’entends parfaitement votre surprise, mais je vous saurais gré de garder cela pour vous, s’il-vous-plait. »
Antagara hocha la tête d’un air entendu, gardant un léger sourire aux lèvres, qui se voulait rassurant. Cela dit, elle doutait que cela reste un secret, les saltimbanques devaient bien avoir remarqué cela, quoiqu’ils puissent être de mèche. À vrai dire, il n’y avait pas besoin d’être un artiste émérite pour reconnaître Vercci, et sans avoir vu interpénétrer, la foule se laisserait, comme elle, convaincre que ce fut bien elle. Si elle était la seule à en avoir la preuve, ses mots se mêleraient de toute manière aux ragots.
Mais le chasseur et Cavalier approchait. Le regard de la proie s’agitait et elle entendait les pas décidés, mais légers de ce dernier. Sa main s’était serrée un instant autour de son poignet, avec une délicatesse surprenante. La barde était définitivement un espoir, mais, à ce stade, probablement n’importe qui d’autre l’aurait été. Le hasard voulu que ce n’importe qui soit de la Confrérie des Arts, et en cet instant, Carmina devenait sa mission.
« Vous ne devriez pas être ici, Antagara. Vous devriez… partir. »
Un léger sourire en coin vint se loger sur ses lèvres.
« J’ai déjà beaucoup entendu cela, vous savez ? »
Son regard restait focaliser sur la pianiste, bien que, du coin de l’œil, elle surveillait la seule issue par laquelle s’approchait le Cavalier.
« Dites-moi plutôt qui le désire. »
« Oh ne vous en excusez pas. »dit-il d’un air très amusé« J’ai l’habitude des originaux, l’excentricité est une forme de normalité parmi les Saltimbanques, vous savez. Et vous êtes très loin d’être originale dans le mauvais sens du terme, comme d’autres individus de la haute société, une minorité, bien entendu. » Fractal l'écouta alors que tout comme lui, pendant une fraction de seconde à peine, elle se mit d'un coup d'œil à regarder vers la foule.
-"Serait-ce un sort télépathique? Aussi subtil soit-il, j'ai pu le percevoir, et pourtant le psychisme et moi ça fait trente-deux.." Elle vit alors du mouvement dans l'assistance, remarquant les gardes du Baron se mouvoir et partir en direction du Hall.
-"Utiliser de la télépathie pour les gardes? Ce n'est pas une information direct, mais ça m'en donne une autre, soit le chef des garde connait la magie, soit et là c'est encore plus bizarre, ce Baron connaitrait la magie...?" Tout cela se fit en très peu de temps, comme hors du temps, c'est donc normalement qu'elle pu remarquer son interlocuteur lui faire une révérence respectueuse, quoique un peu rocambolesque, faisant ainsi tinter ses grelots. « Bien que notre conversation fût pour moi très intrigante et que vous avez représenté un vent de fraicheur dans cette soirée… » il s’était penché pour s’adresser à elle sur le ton de la confidence, comme bien plus tôt.« Pleine de personnes ternes. » Sa voix laissa passer une note amusée. « Je me vois dans l’obligation de la poursuivre en allant jouer mon rôle auprès des autres convives, j’espère que vous ne m’en voudrez point de vous abandonner ainsi. Mais je suis certain que vous trouverez de quoi vous sustenter, qu’il s’agisse de mets ou de conversations. » Il avait esquissé un pas en arrière, lui laissant le temps de lui répondre avec de s’éclipser à son tour avec une nouvelle gestuelle respectueuse mais quelque peu exagérée. Tout en le regardant faire, elle lui répondit, car elle savait cas un moment, elle se retrouverait seule à nouveau dans cette endroit, ce n'était pas un convive normal, mais une personne pour le spectacle, il devrait retourner donc à ses compagnon 'Saltimbanques' comme il disait. -En effet, notre conversation fût très intrigante mais aussi très intéressante, à n'en point douter, mon cher! Je me doute bien que vous devez retourner à vos occupations, je ne prend donc pas mal de cet abandon. Je trouverais bien comme vous dites, de quoi me sustenter. Ce fut alors que Fractal le vit partir en répétant une nouvelle révérence gestuelle exagéré mais toujours respectueuse. -"Eh bien, aussi original fût-il, enfin, quoi de plus normal vue le personnage, j'ai pu trouver quelques informations, et ce même si ce n'est pas par lui, tout comme cette magie ayant était diffuser dans l'air. Je pense qu'il pourrait-être temps de commencer à bouger et chercher, je n'aurais pas d'autres informations par ses Nobles, qui ne semble rien savoir eux même, à pars savoir qu'ils veulent s'amuser. pensa t-elle en le regardant disparaitre, ce fut alors qu'elle commença à se déplacer, aussi discrète que possible.
« Vous savez, Amarante. Léonard ne se dissimule parmi les loups que rarement avec des artifices sur lesquels il est si simple de lever le voile, lorsque l’on peut être n’importe qui d’autre il n’a souvent pas d’intérêt à être reconnu. » Un bref sourire étira ses lèvres, alors que les deux femmes se rapprochaient elle laissa à sa compagne de valse un faible murmure, envolé du coin des lèvres « Il est plus proche du renard dans le poulailler que du fier coq qui marche la crête haute. »
Le regard d’Aveline s’étrécit aux mots de sa cavalière qui lui avait fait perdre toute notion du temps qui s’écoulait, si Willanjis maudissait les bons instants, elle supposait déjà l’heure avancée. La grande horloge le lui aurait assuré, mais elle ne quitta pas du regard son interlocutrice, lui conférant l’intégralité de son attention.
« Monsieur Lioncourt nous sers de représentant, ce soir. Léonard avait une affaire bien … » Son ton s’abaissa tandis qu’elle jetait une œillade à gauche, puis à droite « plus importante, selon ses propres dires, sur le feu. »
La curiosité siffla sur les présomptions qui fourmillaient dans son crâne. Se pouvait-il que ce Lioncourt soit en vérité Léonard ? La jeune femme s’amusa des mots, les réorganisant. Lion, léo… Court ? nard ? Un bref sourire étira ses lèvres, sentant qu’elle cherchait un peu trop loin, ou peut-être pas. C’était ce qui l’amusait le plus et la décevait davantage encore. De trouver des liens saugrenus dont le sens faisait l’évidence mais qui s’avérait de n’être rien de plus que des inepties que son esprit ennuyé formulait.
« Si je puis avoir été la meilleure rencontre de cette soirée pour la jeune lune derrière le masque, laissez-moi l’être que pour celle dont l’ascension ne s’arrêtera pas avant les étoiles. »
Aveline arqua un sourcil, derrière son masque en observant l’astre qui, à dessein, faisait remuer la Vaniteuse. Elle se laissa emporter par la mélodie qui jouait à ses oreilles, évitant avec une aisance née de l’habitude, et des pieds écrasés, les gens qui dansaient autour d’elles tout en valsant. Elle réajusta sa main sur sa taille en écoutant attentivement ses mots.
« Voici Victorien de Karnstein, l’honorable fils du Comte de Naep, il est bien prompt à parler sans qu’on lui demande, lorsqu’il s’agit de notre hôte. Peut-être pourriez-vous en tirer plus, à l’occasion d’une danse. »
Elle détourna le regard, finalement, observant Lioncourt à la dérobée, puis Karnstein qu’elle lui désignait. Les leçons durement acquises et celles que ses pérégrinations aux échappées de l’imaginaires lui avaient insufflées se rejoignirent. Leur histoire s’écrivait dans le sang, avait expliqué sa mère. Elle avait ensuite incliné la tête dans sa direction et d’un sourire avait grandit la bête de l’ambition. La plupart des histoires s’écrivaient dans le sang, tout particulièrement celle des femmes. Mais ils étaient trop obnubilés par leurs guerres et leurs meurtres à perpétrer pour se souvenir de celui qui avait entouré leur naissance.
Elle quitta ses pensées et le visage de son interlocutrice s’était assombri, Aveline eut envie de dire un mot pour cajoler la mélancolie jusqu’à ce qu’elle se rendorme. Elle n’en fit rien, autour d’elle déjà avait éclos plus d’arbres et des fleurs qu’elle ne pouvait en nommer, le sinople semblait un lointain souvenir face à l’impériale forêt qui se dressait à leurs côtés.
Elle entrouvrit les lèvres, et peut-être son rythme s’en trouva altéré pour quelque chose de plus instinctif, abandonnant l’ivresse artificielle d’une danse guindée pour celle d’une feuille oscillant dans sa chute au gré du murmure des vents et du chant des oiseaux.
Du bout des lèvres, alors que l’émotion tendait à l’emporter, elle murmura en retour : « J’aimerais comme beaucoup, me tenir entre les bras d’une personne qui m’était chère. »
Aveline observa la végétation faner, les doigts visqueux de la peine l’affligèrent d’un sourire qui voila ses yeux émerveillés quelques instants plus tôt. L’opulence lui arrachait parfois un sourire, mais son imaginaire se gorgea de cette scène. Il s’en alimenta comme un assoiffé perdu au milieu d’une mer impropre à la consommation.
Elle observa Mytral, et décela un instant chez la demi-elfe ce que les nobles prétendaient être authenticité mais qui avait une saveur particulière chez ceux qui baissaient la garde. Elle lui laissa le temps, en conservant le silence, de se reprendre. De remettre ses affaires en place et de reprendre les rênes de ses émotions. Peut-être aurait-elle dû faire un trait d’esprit, ou dire quelque chose d’intéressant, mais elle s’en abstint et ne tenta rien d’autre que de l’observer. Aucune compassion n’exsuda de ses traits, ni même une empathie qu’elle était prompte à jeter en pâture à qui le voulait. A sa manière, un peu Crisurvière, elle se contenta d’ignorer ce qui était face à elle.
« J’ai passé un très agréable moment à vos côtés, Amarante. »
Aveline s’inclina, dans une révérence habituelle qui ne différait qu’au regard appuyé qu’elle lança à son interlocutrice, rapidement dissipée par quelque chose d’inhabituel.
« Je vous suis reconnaissante pour cet instant hors du temps. Puissiez-vous trouver d’autres plaisirs en cette soirée et que Brastos vous bénisse encore longtemps de ses faveurs. J’ose espérer pouvoir de nouveau croiser votre route un jour. »
Elle se retint de donner son nom, et conserva Mytral et les yeux ternes du manque pour elle, l’insidieuse créature des mystères referma ses griffes sur les tabous qu’elles avaient brisé côte à côté.
Dans un murmure, presque inaudible, destiné uniquement à la lune elle lui ajouta : « Je ne vous apprendrais rien, en vous conseillant de vous méfier, alors je ne puis que vous souhaitiez une douce soirée. »
Aveline inclina la tête et, d’une main délicate la déposa sur son épaule, affichant un sourire comme si la saltimbanque lui avait une plaisanterie.
« Passez également une bonne soirée. J’espère que vous trouverez le chemin vers de plus vertes soirées. »
Elle l’observa s’éloigner, s’immobilisant au milieu des danseurs qui l’imitaient. Elle aurait pu la suivre du regard, mais quelque chose avait attiré son attention, et Aveline Crisurvier, n’ayant que son bagout pour elle, inspecta ce qui détonnait dans une salle pleine de convives. Elle croisa les mains dans son dos, adressa un sourire à l’héritier des Karnstein l’invitant à se diriger dans sa direction, d’un geste souple se dirigea vers les fenêtres.
S’isoler pour découvrir ce Victorien était un premier pas, mais ce qui l’intéressait était de comprendre le manège qui se jouait à l’insu de tous. Elle croisa les mains dans son dos et inspecta brièvement l’extérieur avant de se tourner vers le bal.
(POUR TOUS)
La musique s’était alors interrompue, puis une seconde avait repris lorsque les convives s’étaient sentis disposés à inviter de nouveaux joueurs dans la danse, aux yeux de tous ou presque la soirée se déroulait à merveille. Seuls quelques sens avisés avaient compris l’envers du décor.
Pour Aveline
La jeune noble était, ce qui ne surpris l’astre à aucun instant, une partenaire de danse idéale, l’étoile et la lune venant éblouir quelques regards dans l’assistance par leur singularité absolue. « Que de secrets pour un seul individu, un pas dangereux que de se présenter sans l’appui de ses alliés et lorsqu’ils sont affaiblis. » « Nombre de détracteurs y verraient une forme de malice. » Astre laissant l’adolescente mener la danse comme elle l’entendait, après tout c’était là son initiative de lui offrir la main. Parfaitement à l’aise dans le rôle de suiveuse autant que dans celui de meneuse, la saltimbanque se laissait porter par la délicatesse de la jeune noble, profitant de ces instants pour étudier avec intérêt les réactions de sa cavalière. « Les masques n’aident en rien, mais je ne crois pas l’avoir croisé, en cette réception. Il ne passe pas inaperçu, pourtant. Est-il ici sous un loup ? Les secrets aiguisent ma curiosité, en cela, je ne suis qu’une parfaite représentante de ce monde dont les dorures ne dissimulent pas l’attrait des commérages. » « Vous savez, Amarante. Léonard ne se dissimule parmi les loups que rarement avec des artifices sur lesquels il est si simple de lever le voile, lorsque l’on peut être n’importe qui d’autre il n’a souvent pas d’intérêt à être reconnu. » Un bref sourire étira ses lèvres, alors que les deux femmes se rapprochaient elle laissa à sa compagne de valse un faible murmure, envolé du coin des lèvres « Il est plus proche du renard dans le poulailler que du fier coq qui marche la crête haute. » Amusée par la perspective que la jeune Amarante nourrisse une telle curiosité elle se décida à profiter encore un peu de la danse pour la faire languir, avant de lui révéler la stricte vérité qu’elle n’avait aucun intérêt à dissimuler plus longtemps « Monsieur Lioncourt nous sers de représentant, ce soir. Léonard avait une affaire bien … » Son ton s’abaissa tandis qu’elle jetait une œillade à gauche, puis à droite « plus importante, selon ses propres dires, sur le feu. » « Je suis venue présenter mes hommages à cet intriguant baron. Mais en vérité, comme beaucoup d’entre nous ici, je fais ma représentation endeuillée de la famille. Peut-être devrais-je verser une larme, à un moment, pour le spectacle. J’imaginais devoir danser avec des damoiseaux à l’haleine déjà avinée, mais… Je me retrouve à réellement apprécier cet instant et à ne pas regretter la quiétude de mon propre foyer. » « Si je puis avoir été la meilleure rencontre de cette soirée pour la jeune lune derrière le masque, laissez-moi l’être que pour celle dont l’ascension ne s’arrêtera pas avant les étoiles. » D’un geste du menton elle avait désigné un jeune homme, en pleine conversation dans l’un des coins de la grande pièce. « Voici Victorien de Karnstein, l’honorable fils du Comte de Naep, il est bien prompt à parler sans qu’on lui demande, lorsqu’il s’agit de notre hôte. Peut-être pourriez-vous en tirer plus, à l’occasion d’une danse. » Ses yeux s’étaient mis à scintiller et lorsque cette chère Amarante avait posé la question qui s’en suivit, ils étaient devenus ternes à nouveau, la grande obscurité avant l’explosion du feu d’artifice dans le ciel. « Et vous, si vous ne deviez pas manger pour distraire quelques figures de notre Royaume, où préfèreriez-vous être ? » Les yeux de la saltimbanque virèrent lentement au vert d’émeraude, et la salle de bal se nimba de couleurs de verdoyantes, les convives tournoyants à présent au sein de la luxuriante Cirel. Sous la mélodie des oiseaux rares. Du bout des lèvres, alors que l’émotion tendait à l’emporter, elle murmura en retour : « J’aimerais comme beaucoup, me tenir entre les bras d’une personne qui m’était chère. » Et lentement ensuite, alors que l’instant semblait suspendu dans le temps, la musique s’était interrompue, les plantes et les arbres s’étaient comme fanés, jusqu’à disparaître et présenter à nouveau la sobriété d’une salle de bal luxueuse dans un domaine noble. Mytral avait poursuivie un instant l’étreinte de leurs doigts, puis comprenant son erreur avait souri, replaçant sur ses traits le fard avenant de la Saltimbanque, elle s’était inclinée dans une révérence. « J’ai passé un très agréable moment à vos côtés, Amarante. » D’un pas elle s’était esquissée en arrière, avant de consulter les alentours, là où les danseurs s’étaient tous interrompus. Dans un murmure, presque inaudible, destiné uniquement à la lune elle lui ajouta : « Je ne vous apprendrais rien, en vous conseillant de vous méfier, alors je ne puis que vous souhaitiez une douce soirée. » Elle s’était éloignée, dans quelques pas d’une danse solitaire qui avait à présent bien plus attrait à une certaine mélancolie et avait dissimulé derrière ses attitudes et ses sourires la fracture nommée Galadriel qui avait fait surgir Mytral là où n’était pas sa place. La saltimbanque n’avait pas été la seule à s’intéresser à Aveleine Crisurvier, Victorien de Karnstein le bien nommé, tout en essuyant d’un mouchoir immaculé le coin de ses lèvres se dirigeait à présent dans sa direction.
Pour Fractal Il l’avait écouté avec la politesse qu’il accordait à tous ses interlocuteurs et ça oui, à sa manière décalée elle jouait assurément le Jeu. Le Fou aurait même qualifié cela de valse, un pas en avant, un pas en arrière. Elle laissait une porte ouverte avant de la refermer. Elle était indéniablement en quête d’informations, comme beaucoup d’autres ici, mais le Fou ne savait probablement pas ce qui l’intéressait en réalité, comme la plupart de ceux qui se tenaient ici et souhaitaient en apprendre plus sur le Baron. « Oh ne vous en excusez pas. » dit-il d’un air très amusé « J’ai l’habitude des originaux, l’excentricité est une forme de normalité parmi les Saltimbanques, vous savez. Et vous êtes très loin d’être originale dans le mauvais sens du terme, comme d’autres individus de la haute société, une minorité, bien entendu. » Son regard fut un instant attiré par la foule, puis il se tourna vers celle-ci tandis que la musique s’était arrêtée, sans jamais détourner véritablement son visage de son interlocutrice. Lorsque la musique reprit et que les danseurs s’étaient à nouveau mis en marche, il en était finalement revenu à la Dame, s’inclinant dans une respectueuse révérence tandis que ses grelots s’étaient à nouveau mis à tinter. « Bien que notre conversation fût pour moi très intrigante et que vous avez représenté un vent de fraicheur dans cette soirée… » il s’était penché pour s’adresser à elle sur le ton de la confidence, comme bien plus tôt. « Pleine de personnes ternes. » Sa voix laissa passer une note amusée. « Je me vois dans l’obligation de la poursuivre en allant jouer mon rôle auprès des autres convives, j’espère que vous ne m’en voudrez point de vous abandonner ainsi. Mais je suis certain que vous trouverez de quoi vous sustenter, qu’il s’agisse de mets ou de conversations. » Il avait esquissé un pas en arrière, lui laissant le temps de lui répondre avec de s’éclipser à son tour avec une nouvelle gestuelle respectueuse mais quelque peu exagérée.
Pour Jehane « Cette réception est aussi petite qu'une pyramide, avec vous à sa pointe, alshams aljadida. J'en pense que si c'est là votre présent pour nous, je suis curieuse de connaître votre futur, sire régent. » La jeune minghelloise s’exprimait excessivement bien pour tout ce qu’elle avait l’air d’être : Une roturière, mêlant dialecte des terres de Poliomée au commun qu’il était coutume d’employer sur les terres du Roi. « J'ignore tout de ses fondations : je ne sais pas si vous l'avez bâtie par qalb min dhahab, tradition, ou emplie de richesses pour piéger d'éventuels pillards. Les souris comme moi n'appréhendent pas les labyrinthes pour ce qu'ils se veulent être. Mais je ne pleurerai pas sur leur malédiction, si c'est le tombeau que vous leur réservez. 'Aemaa ! » « Le véritable trésor est sous leurs yeux : les saltimbanques sont plus délicieuses que les oranges, et elles n'étaient que l'entrée : vous avez éclipsé un soleil de la vôtre ! » Le regard du Baron avait suivi ses gestes, une faible lueur dans son regard, la mallette avait piqué sa curiosité un instant supplémentaire, semble-t-il, mais la politesse de mise il ne s’y attarda pas. A ses mots Ruthven avait légèrement incliné la tête dans sa direction, visiblement flatté par les propos de la conteuse. « Je suis encore trop jeune pour porter une alliance, messire baron, mais cela me préserve de l'amertume des vins mal tournés : j'en pense que cette réception est un sawar, que ceux qui n'apprécient pas une telle scène ne méritent peut-être pas l'homme qui l'a imaginée, et je prie Brastos que lui-même n'oublie pas de la savourer. » « Mais si la siasa vous accable jusque dans votre palais, je peux vous escorter au buffet : j'y ai trouvé des glaces d'agrumes qui soulageraient les langues les plus irritées. A moins que vous n'ayez faim que d'oreilles attentives, auquel cas je dois me présenter à nouveau : Jehane man Yastamie.» L’homme n’avait à son expression présenté aucune surprise face aux propos de la jeune fille, ni même en raison de son dialecte, une simple attitude divertie s’était dégagée de ce qu’il avait laissé être un monologue pour la jeune chevaleresse, curieux de sa verve. Lorsqu’elle eut terminé, il entreprit de lui répondre : « Je vous remercie, Jehane man Yastamie. Madihik yunasibuni… » Il marqua un temps d’arrêt, l’air pensif. Quelque chose traversa son expression, presque imperceptible, dans un froncement de sourcils plus appuyé qu’il ne l’aurait fallu. « alhaqu fi alqalb. » Sembla t’il hasarder, avec incertitude, son minghellois semblait érodé, si il l’avait un jour parlé, les apparences en avaient peut-être été affectées et il offrit à Jehane un sourire contrit et complice témoignant de sa déconvenue. Réajustant de deux doigts son loup de manière convenable l’hôte jeta un regard oblique à la salle de bal, la satisfaction manifeste des danseurs sembla le revigorer. Puis à nouveau il présenta son regard sur la jeune fille, la couvant un instant de celui-ci comme quelque chose de précieux, ajoutant : « Peut-être vos oreilles attentives pourront m’être d’un grand secours dans une situation complexe. » Ses sourcils se haussèrent, tandis qu’il semblait l’inviter dans la confidence. « Mais pour l’heure, je suis au regret de devoir m’absenter quelques instants, Jehane. » Sa main se déposa délicatement sur son épaule, son contact lui fit l’impression qu’il ne l’avait effleuré que du bout des doigts. « Pour que cette soirée puisse s’administrer correctement il faut parfois prendre les choses en main par soi-même. » Un sourire étira ses lèvres, dont la signification sembla abstraite. A nouveau sa tête s’inclina en direction de la jeune minghelloise, et tandis qu’il la dépassait lentement il ajouta à son intention, ne l’observant que du coin de l’œil. « Mais profitez des mets à votre disposition, nous aurons l’occasion de nous revoir ce soir, wardat alrimal alshabab. » Qui cette fois ne souffrit d’aucune fausse note. Le Baron repris sa route, d’un pas ininterrompu jusqu’aux escaliers d’où il avait émergé et où la barde avait elle-même disparue. Son pas soutenu ne procurant qu’un très faible glissement sur les sols de la demeure, comme si il se contentait de les effleurer.
Pour Elizabeth "Mh.. Parlez-moi un peu de vous, de qui vous êtes à l'intérieur et je ferai de mon mieux pour vous créer un masque à la hauteur de votre personne." Le dépourvu l’avait saisi mais il tâcha de ne rien en montrer, prenant une légère réflexion il entama d’un ton qui se voulait assurer la liste de ce qu’il estimait être ses qualités, dans un premier temps. « J’estime être… loyal, honorable… » L’un de ses sourcils s’était haussé pour la prendre à témoin d’un air amusé « Courageux et gentilhomme. » Tandis qu’un trouble silencieux semblait se répandre parmi certains membres du comité, Romulus resta égal. « J’ai toujours aimé les grandes aventures chevaleresques, les héros, voyez-vous. Je crois que c’est à cela que j’ai toujours aspiré. » Dans un geste, se laissant aller à ses pensées il avait porté la main au symbole qui ornait son torse, ses doigts se rapprochant de son cœur dans l’inconscient du chevalier. « Je suis quelqu’un de plutôt romanesque, je crois, en somme. » Son visage sembla un instant marquer une fausse appréhension à cette idée. Puis une pensée sembla étirer ses traits, tandis qu’il s’était perdu dans la contemplation des siens. « Cherchez-vous à me faire parler pour étudier si je ferais le parfait cavalier à vos yeux ? » Ils se firent rieurs, mais quelque chose semblait l’avoir contrarié. « Mais je suis aussi entêté, il faut croire. Cela m’a autant desservi qu’été utile, par le passé. » Laissant passer un silence, observant les boucles d’Elizabeth demeurant coi il finit par briser le silence qu’il avait lui-même imposé, « Si cela vous suffit, je suis prompt à observer vos dons de créatrice, en espérant… » En prenant à témoin la robe de son accompagnatrice « Qu’ils seront à la hauteur de la réputation de votre mère. » Dans la salle de bal la musique venait de s’interrompre, laissant finalement place à une autre valse au grand bonheur des invités. Un sourire était né à la commissure de ses lèvres tandis qu’il avait prononcé ses mots, une légère pointe de défi qui l’espérait-il allait stimuler Dame Casteron.
Pour Antagara Elle n’avait d’abord pas réalisé, entraînée par la mélodie elle s’était laissée porter par les notes de la barde avant de se souvenir que personne n’aurait dû se trouver ici.
La curiosité l’avait animée à présent celle là même qui l’avait poussée à entrouvrir la porte pour laisser apparaître son visage que beaucoup avaient déjà oubliés.
Serrant fermement l’objet sur ses doigts, elle avait ensuite légèrement haussé les sourcils, contenant aussi habilement qu’il lui était possible sa surprise, la barde itinérante était… Une demi-elfe.
« Dites-vous vrai ? » Son visage terne et pâle semblait s’être illuminé d’une nouvelle flamme, l’espoir avait ressuscité dans ses yeux teintés d’une méfiance accoutumée.
« L’avez-vous apprécié ? » A nouveau l’artiste demeurait sur la réserve, entre flattée et soupçonneuse. Puis finalement elle avait incliné la tête, retrouvant ses bonnes manières, un faible sourire fiché aux lèvres, poli ou sincère, il était difficile de faire la part des choses quant on observait celle qui avait été toute sa vie au plus près des puissants, objet de fascination, sans l’avoir jamais été elle-même.
D’une voix basse et mesurée mais dans laquelle on devinait aisément qu’elle pouvait être mélodieuse, elle leva une partie des interrogations de la barde.
« Je suis bien Carmina Vercci, j’entends parfaitement votre surprise, mais je vous saurais gré de garder cela pour vous, s’il-vous-plait. »
Cette demande semblait être ce qu’elle était, mais pouvait très aisément se transformer en une menace bien plus qu’à demi-mot à celui qui l’entendait.
Le regard de Carmina se tourna un bref instant vers les escaliers, et d’un geste plus vif qu’elle ne l’aurait voulu elle avait saisit le poignet d’Antagara, de la même manière qu’elle effleurait les touches pour faire ressentir des émotions au public. Ses lèvres s’étaient pincées, tandis qu’elle l’avait relâchée, son regard noir s’était posé sur le visage de l’hybride. « Vous ne devriez pas être ici, Antagara. »
Puis après un temps, d’ajouter.
« Vous devriez… partir. »
Le couloir était vide, aucun garde n’y vadrouillait, ce qui était plutôt une constante dans cette soirée. Ce n’était pas que le baron ne s’occupait pas de sa sécurité, il avait eu ses gardes, mais plutôt qui ne semblait tenir à rien d’autre qu’a sa propre sécurité. Cela dit, elle ne s’inquiétait pas plus que cela, les assassins s’occupaient des nobles, sa mort n’avait rien à apporter, à moins qu’elle fouine un peu trop loin, comme derrière cette large porte qui semblait renfermer de nombreux secrets.
Mais ce n’était pas son objectif, elle se fichait bien des secrets malsains des nobles. Les notes l’intéressaient bien plus, et elles jouaient toujours derrière cette porte, mais quelques tableaux attirèrent aussi son regard. Elle n’était pas une grande amatrice de peinture, plus à défaut que par réel désintérêt. Elle n’avait pas croisé grand nombre de peintres sur la route, mais elle admirait la finesse du coup de pinceau. Elle fut, cela dit, peu surprise et peu enthousiasmée par le choix des scènes. Les nobles n’étaient fascinés que par la grande Histoire. La sphère de vie, la guerre, les villes en ruine. Cela manquait de fête, de commun. Mais tout manquait de commun ici.
Elle s’approcha alors de la porte qui l’intéressait, la musique venait d’ici, sans aucun doute. Elle attrapa son luth. Elle écouta les notes un moment et commença à l’accompagner. Elle sentit la surprise perturber le jeu de la pianiste, avant qu’elle reprenne un moment, plus sereinement. Elles partagèrent alors un moment que seuls les artistes pouvaient connaître, un partage de note à note, un échange qu’elle chérissait par-dessus tout. Et après un moment, tout s’arrêta, alors elle s’arrêta aussi. Et un silence se posa. Une réponse se fit attendre, suffisamment pour qu’elle ait le temps de remarquer l’étrange agencement des tableaux, qui lui avait échappé. Plus on se rapprochait de la porte renforcée du baron, plus ils étaient sombres ou ternes. Au vu de ce qu’elle avait déjà entraperçu de ses goûts esthétiques, cela n’avait rien de surprenant. Mais une voix, discrète et féminine émergea enfin de la pièce, une voix quelque peu perplexe, et peut être inquiète.
« Qui est là ? »
Elle fronça légèrement les sourcils, puis se rendit compte que cela n’avait rien de surprenant en soi. Elle était plutôt à contre-courant de la soirée, et ce lieu n’était probablement pas censé accueillir les invités. Non, ce qui l’étonna, c’est qu’elle semblait surprise qu’après une telle absence, personne n’aurait la curiosité de venir la voir. Au vu de la mise en scène, elle aurait parié sur le contraire.
« Antagara, barde itinérante. »
Elle hésita à développer sur ses intentions, mais elle marqua une courte pause pour voir comment elle allait réagir. Elle avait été rendue curieuse par la timidité de l’artiste qui venait faire pourtant, a ses yeux du moins, un véritable coup de théâtre.
« Que voulez-vous ? »
La voix semblait inquiète. Voilà qui était étrange, mais qui rentrait plutôt bien dans son scénario. Elle avait connu nombre d’artistes qui s’étaient brulé les ailes face à une popularité soudaine. Si elle ne vivait que pour cela, certains artistes ne supportaient pas le spectacle et le regard, parfois impitoyable, des autres. Surtout dans les milieux de ce genre. Cela sonnait bien avec sa dernière musique, "Brisée". Mais si elle avait voulu disparaître, pourquoi revenir aujourd’hui, pourquoi à un événement si attendu, pourquoi avec cette musique ?
« Vous êtes bien Carmina Vercci ? Je crois avoir reconnu votre doigté, et cela faisait un moment que vous n'aviez pas joué. Choisir ce morceau, "Brisée" , pour votre retour, un retour anonyme qui plus est...je dois bien avouer que cela m'a fait frissonner. »
Elle souhaitait lui parlait d’artiste à artiste, elle se fichait bien des ragots. À l’heure du bal, tout le monde cherchait sa cavalière après tout, et son intérêt s’était tourné ailleurs. Elle n’était pas venue trouver une partenaire de danse ni de discussion. À vrai dire, elle aurait surtout voulu faire danser les notes avec elle.
Mais elle sembla se lever, dans un geste mesuré et méthodique. Une note impromptue résonna, probablement involontaire, avant que des pas se fassent entendre vers la porte, et un verrou qui s’ouvre.
Les premiers couples avaient entamé leur valse, tous si élégamment synchrones que l’on aurait pu croire que cela eut été répété. La plupart en avait au moins l’habitude cela-dit. Le sens des pas se faisait naturel, chaque rotation évidente.
Parfait contemplait le romantisme du jardin qui dénotait de l’architecture neo-gatholienne du château. Cette statue de Zandaros, en vœu pieu d’amour véritable, reflétait dans l’eau de la fontaine le manège plus haut en de petits éclats chatoyants, comme si elle lui conférait un consentement divin.
Cette dissonance était profonde. Etait-elle volontaire ? Les lignes de champs se déchiraient ici devant la fenêtre, il les observait.
Puis, lorsqu’il n’en eut plus cure, il s’en détourna pour distraire ses sens à la lumière de la soirée. Il n’aurait pas été convenable qu’il ne dansa point après tout.
Il adorna un siège de son manteau noir. A la sortie d’une colonne, une veste sombre l’habillait désormais, plus adaptée à l’activité, sans que personne n’y porte vraiment attention. Il regarda pas moins de deux secondes quelles jeunes femmes étaient encore seules, et s’avança en direction de l’une d’elle qui faisait tapisserie.
Les regards de ces dames se tournèrent vers lui alors qu’il approchait le groupe. Et il fixa l’une d’entre elles légèrement plus que les autres, toujours le sourire aux lèvres, de façon à montrer son intérêt sans toutefois dévaloriser le reste.
« Je vous regarde maintenant depuis un certain temps déjà, mais je ne parviens toujours pas à me défaire de votre régal. Me permettriez-vous de vous offrir cette danse ? » dit-il en lui tendant le bras et en s’inclinant légèrement, la paume de sa main vers le plafond.
La femme accepta sans plus de cérémonie mais en esquissant toutefois un sourire amusé face à cette vaine flatterie qu’il avait volontairement exagérée.
Aveline valsait avec la saltimbanque, la laissant mener la danse comme elle le désirait, il était rare qu’elle doive prendre l’autre position, mais ce n’était là qu’un infime détail et, au fond d’elle, la Crisurvier ne doutât pas un instant que l’importance de la laisser faire. Elle lui adressa un sourire, se mouvant en des réflexes nés d’une habitude bien rôdé. Le soldat maniait son arme dans des danses meurtrières, la sienne ne serait pas si sanglante.
« Si par-là Amarante, aucun sous-entendu ne s'y présente, je vous répondrais que je ne connais pas le Baron personnellement. Mais si vous souhaitez savoir depuis quand le Baron opère, à ma connaissance, il n'est en place que depuis deux ans, dans l'intimité la plus totale. »
Un bref sourire étira ses lèvres, deux ans, elle avait pu sentir que c’était court, bien que certains n’apprenaient jamais les codes malgré les années et la ribambelle de titres qui accordaient à leur nom sans poids une valeur imméritée. Parfois, elle exécrait les jeux de pouvoirs de la noblesse, mais elle méprisait ceux qui refusaient de présenter les prérequis nécessaires à cet art subtil de la demi-vérité.
« Que de secrets pour un seul individu, un pas dangereux que de se présenter sans l’appui de ses alliés et lorsqu’ils sont affaiblis. » Quelque chose chafouinait l’adolescente concernant le baron, au-delà de la demeure sinistre que les rêveries de Mytral avaient éclipsé. Dans l’attitude, cela s’était ressenti, mais elle ne comprenait pas pourquoi le baron avait attendu si longtemps pour se présenter au monde, elle continua sa pensée à autre voix. « Nombre de détracteurs y verraient une forme de malice. »
Jouer avec les mots était important et il fallait parvenir à en déceler les différences notables. Le sourire de Mystral pourtant ne semblait pas être en demi-teinte et éclaira l’adolescente, la réchauffant jusqu’à ses orteils engoncés dans des chausses qui auraient ravi le Temple de Démonio tant l’inconfort pouvait se muer en douleur.
« Je ne suis pas la personne la plus apte à en apprendre à son sujet, contrairement à l'un de nos joueurs d'échec les plus invétéré… » Astre lui accorda une œillade teintée de mystère, avant de surenchérir, ne faisant que guère durer l'instant. « Léonard, entre autres personne, Fondateur des Sybarites, l'organisation à laquelle est affiliée les Saltimbanques. »
Lorsqu’elle inversa la tendance de la danse et qu’elle recula, Aveline resserra ses doigts avec douceur sur son épaule avant de la déplacer sur sa hanche, un bref sourire aux lèvres qui fit pétiller ses yeux derrière son masque. Après un temps, elle finit par visualiser ce Léonard dans des souvenirs lointains.
« Les masques n’aident en rien, mais je ne crois pas l’avoir croisé, en cette réception. Il ne passe pas inaperçu, pourtant. Est-il ici sous un loup ? Les secrets aiguisent ma curiosité, en cela, je ne suis qu’une parfaite représentante de ce monde dont les dorures ne dissimulent pas l’attrait des commérages. »
Elle fit une moue faussement contrite, révélant clairement qu’elle ne se souciait pas réellement d’être attirée par les mystères. La cause, néanmoins, elle la passait sous silence. Qui se cachait à ce point pour faire une démonstration par la suite avait sans doute quelques squelettes dans le placard. La Crisurvier voulait connaître lesquels, elle voulait savoir quelles immondices sous leurs joues fardées dissimulaient ceux qui dansaient à ses côtés.
La plupart avait commis assez de crimes pour ne pas détonner au beau milieu des geôles du château.
« En quelle qualité êtes-vous venue ici, Demoiselle ?
— Oh. » Aveline esquissa un sourire. « Je suis venue présenter mes hommages à cet intriguant baron. Mais en vérité, comme beaucoup d’entre nous ici, je fais ma représentation endeuillée de la famille. Peut-être devrais-je verser une larme, à un moment, pour le spectacle. J’imaginais devoir danser avec des damoiseaux à l’haleine déjà avinée, mais… » Aveline esquissa un sourire, finissant sa phrase sur un murmure et se pencha légèrement vers la silhouette gracile de la saltimbanque après l’avoir fait tourner sur elle-même. « Je me retrouve à réellement apprécier cet instant et à ne pas regretter la quiétude de mon propre foyer. »
Sa voix avait pris un accent de vérité. Un foyer n’était pas réel, il était marqué des immondices de la précieuse noblesse. Le foyer était un lieu chaleureux, et pour les femmes Crisurvier, la chaleur était toujours factice. Elle aurait regretté assurément la bibliothèque tenue par cet homme plus vieux encore que la sphère de vie, mais heureusement, Mytral avait fait briller la nuit des lucioles, et la part encore émerveillée d’elle-même ne pouvait cesser de murmurer. Ce fut peut-être cela qui la poussa à murmurer.
« Et vous, si vous ne deviez pas manger pour distraire quelques figures de notre Royaume, où préfèreriez-vous être ? »
Le Fou l’accompagna jusqu’à la salle du bal, s’écartant avec elle pour laisser la place aux danseurs qui s’exerçait déjà sur la piste, à nouveau son regard se tourna vers son accompagnatrice.
« Alors vous ne pensez pas danser ? » Son regard s’attarda ensuite sur sa tenue avant d’en revenir à ses yeux.
« Cela serait dommage, je suis persuadé qu’avec votre panache vous parviendrez aisément à trouver un cavalier qui vous permettrait de vous améliorer. » Puis, se penchant à nouveau vers elle tandis que ses grelots venaient faire s’écarter quelques dames et gentilshommes importunés il glissa quelques mots à son intention :
« Avez-vous des problèmes avec la noblesse environnante, gente dame ? Je vous trouve très à charge à leur encontre. »
En avait-elle trop fait? Elle avait certes un petit peu "bavé" sur les nobles comme on pourrait le dire crument. Mais, après tout, qui ne penser pas ce qu'elle avait dit?
Faisans mine de réfléchir alors qu'il était pencher vers elle, elle le vit regarder sa tenue et décida de répondre à ses questions:
-Pour ce qui est de danser et s'améliorer, je ne pense pas qu'un cavalier, ou même une cavalière serais intéresser à cela! Je suis plutôt sur que les questions fuserait plus qu'autres chose, et je ne suis pas intéressée à cela! dit-elle en touchant particulièrement une des roses de sa robe!
Avant de finalement enchainer:
-Pour ce qui est de votre seconde question, disons que je n'ai pas plus de problèmes qu'une autre personne envers la noblesse environnante, j'essai de jouer mon rôle de 'noble' qui parle mal derrière leur dos.
C'est après tout une chose normal dans la 'Haute-Sphère'. Nous dirons que sur le coup, vous êtes tomber sur une originale, j'en suis désolée pour cela!
A moins que, peut-être, cela vous gène car vous avez des personnes de votre entourage que vous connaissez dans ce milieu !
Pourtant, je trouve que parfois se lâcher comme ça même si ce n'est pas à haute voix, fait toujours plaisir, comme un genre de jeu!
Mais toujours moins intéressant que Le Grand Jeu et tout ses subtilités! dit-elle légèrement souriante.
Valmont s'approcha d'elle à nouveau et la salua d'un "Madame.". Elle lui rendit la pareille, s'inclinant légèrement à son tour.
"Chevalier.", lui répondit-elle avec un léger sourire. "Vous voilà à nouveau, vos obligations sont-elles finies ?"
Elle passa sa main autour du bras qu'il venait de lui offrir et le suivi jusqu'à l'alcôve du domaine avec un petit soufflement du nez amusé à la mention d'un moment à l'écart de la foule.
"- Mais ne vous en inquiétez pas, je suis un homme de principe, vous souhaitiez une danse, vous l’aurez. Ne nous attardons pas longtemps sinon nous allons manquer celle d'ouverture."
"Oh mais cela ne m'inquiète pas. Après tout, vous devez faire bonne figure pour le Baron, il serait mal venu de faire faux-bond après avoir promis une danse."
Elle l'observait tandis qu'ils s'éloignaient de la foule et il lui sembla légèrement plus à son aise à l'écart de celle-ci. Voilà qui s'avèrerait très handicapant si la foule présente ce soir se retournait contre le Baron pour une quelconque raison. A moins que son courage ne soit plus grand que son malaise, évidemment.
"- Comment comptez-vous procéder, Elizabeth ?"
S'écartant de quelques pas pour être plus à son aise après que celui-ci l'ait relâchée, elle observa attentivement le chevalier de la tête aux pieds.
"Mh.. Parlez-moi un peu de vous, de qui vous êtes à l'intérieur et je ferai de mon mieux pour vous créer un masque à la hauteur de votre personne.", lui répondit-elle avec un nouveau sourire.
Pour tous La valse s'était imposée comme une évidence, les cavaliers avaient trouvés leurs cavalières et une grande partie des convives s'étaient laissés prendre au jeu tandis que l'horloge d'or indiquait à présent 9h10. Les Saltimbanques s'étaient fait bien moins nombreux, laissant place aux véritables étoiles de la soirée… Les invités sur la piste.
Pour Aveline
Cette fois, elle l’entraîna au milieu de la salle, rassénée par l’envie qu’elle avait de partager l’un de ces rares instants où son corps pouvait se mouvoir autrement qu’en des petits pas détestables. En elle, l’envie redressa la tête, elle voulait définitivement danser avec l’astre qui la faisait voyager, mais surtout elle voulait faire durer cet instant avec Mytral plus longtemps. Et, en se rapprochant d’elle, Aveline retrouva les pièces du grand jeu. La Saltimbanque se laissa entraîner par la jeune noble ayant retrouvée un terrain plus propice à exercer, depuis qu'Amarante avait attirée son attention dans ses pensées elle ne lui avait que peu laissée l'occasion de s'exprimer en contrôle de la situation, les rôles allaient peut-être se renverser.
« Connaissez-vous le baron depuis longtemps ? » Mais c'était sans compter sur la vie chargée d'Astre, qui avait côtoyé bien des individualités, riches comme manants, à nouveau elle s'était naturellement imposée comme la meneuse du duo, glissant sa main sous le bras de sa partenaire avant de la déposer avec douceur dans son dos. De l'autre main elle avait saisit avec sa bénédiction la paume de la jeune Crisurvier et avait entamée la valse d'un premier pas en avant.
Non, cette fois Astre ne prenait pas un plaisir particulier à mener la danse et le jeu, les codes voulaient que les dames comme Aveline apprennent à suivre le cavalier qu'elle représentait en cet instant. Pour autant, en danse, comme en politique, ou au sein même du ménage, ce n'était pas toujours celui qui menait la barque en public qui tenait les rennes, bien au contraire.
« Si par là Amarante, aucun sous entendu ne s'y présente, je vous répondrais que je ne connais pas le Baron personnellement. Mais si vous souhaitez savoir depuis quand le Baron opère, à ma connaissance, il n'est en place que depuis deux ans, dans l'intimité la plus totale. »
Et la Saltimbanque la fit valser, un sourire planant sur ses lèvres. Mytral avait sourit, appréciant l'instant. « Je ne suis pas la personne la plus apte à en apprendre à son sujet, contrairement à l'un de nos joueurs d'échec les plus invétéré… »
Astre lui accorda une œillade teintée de mystère, avant de surenchérir, ne faisant que guère durer l'instant. « Léonard, entre autre personne, Fondateur des Sybarites, l'organisation à laquelle est affiliée les Saltimbanques. » Et après un tour supplémentaire dans la ronde, elle inversa à nouveau la tendance, tout en reculant d'un pas. « En quelle qualité êtes-vous venue ici, Demoiselle ? »
Pour Fractal « Je comprends, ne vous inquiétez donc pas pour cela, nous ne pouvons pas tous avoir la chance de s'avoir correctement danser! Moi-même je ne suis pas si bonne à cela, mais bon dans un endroit où des gens se pensent être mieux que les autres, je ne m'étonnerais pas que des nobles se pense bon danseur, alors qu'ils ne font finalement que danser en Canard ou en Crabe! Cependant j'accepte l'invitation d'accompagnement! Je pense que votre compagnie sera beaucoup plus appréciable que celle d'autres, ou même d'y aller seule! Et puis quelques chose me dit que refuser serait idiot mais aussi contre-productif ! »
Le Saltimbanque laissé échapper un rire à ses propos. Puis, sous le masque, un faible sourire, tiens donc. Décidément ce qu’elle considérait comme les « hautes sphères » du Royaume était décidément un sujet particulièrement sensible.
Le Fou l’accompagna jusqu’à la salle du bal, s’écartant avec elle pour laisser la place aux danseurs qui s’exerçait déjà sur la piste, à nouveau son regard se tourna vers son accompagnatrice. « Alors vous ne pensez pas danser ? » Son regard s’attarda ensuite sur sa tenue avant d’en revenir à ses yeux. « Cela serait dommage, je suis persuadé qu’avec votre panache vous parviendrez aisément à trouver un cavalier qui vous permettrait de vous améliorer. » Puis, se penchant à nouveau vers elle tandis que ses grelots venaient faire s’écarter quelques dames et gentilshommes importunés il glissa quelques mots à son intention : « Avez-vous des problèmes avec la noblesse environnante, gente dame ? Je vous trouve très à charge à leur encontre. »
Pour Jehane
Les pensées du Baron demeuraient incapables d’affluer plus loin que le masque qu’il arborait aux esprits doués d'antennes métaphysiques, un sourire avenant fiché sur celui-ci il saluait ceux qui prétendaient d’ores et déjà êtres des soutiens à une cause dont ils ignoraient tout. Que le pouvoir attirait toutes sortes de convoitises, mais il fallait aussi en assumer les travers. Loin des conspirateurs et des obséquieux c’est une jeune fille dont la simplicité tranchait considérablement dans ce monde de faux-semblants qui fit son apparition. « Bonsoir, honoré baron. Je ne vous dérangerai pas plus que nécessaire : je veux seulement louer la générosité de cette invitation, et la venue d'un homme prêt à partager les souffrances des citoyens d'Argelas. » Faiblement il inclina la tête dans la direction de Jehane, la jeune fille ayant attirée quelques regards dans sa direction qui furent à nouveau redirigés aisément vers l’hôte de la soirée, celui dont on cherchait à s’approprier les faveurs, mais Ruthven quant à lui n’en fit pas de même auprès de celle qui semblait avoir gagné son intérêt. « Je vous remercie pour cette délicate attention, êtes-vous une habitante de la cité, Demoiselle … ? » D’un pas il s’éloignait à nouveau de ses accompagnateurs qui s’éparpillèrent progressivement dans le hall, jetant des regards obliques au nouveau duo qui s’était alors formé. Plus bas il glissa quelques mots sur le ton du conspirateur à Jehane « Merci pour votre intervention, vous m’avez permis de me tirer de nombreuses promesses d’alliances auquel je n’espérais pas avoir à réfléchir ce soir. » Un faible sourire vint animer son visage à nouveau. « Comment trouvez-vous cette petite réception, jusqu’à présent … ? » Le Baron avait manifestement envie de faire la conversation, aussi étonnant que cela puisse être… Avec celle qui ne semblait ne rien avoir à lui apporter.
Pour Elizabeth
Romulus se sépara de la foule attenante au Baron après lui avoir signalé qu’il reprenait sa « surveillance », celui-ci n’en fit pas cas devant ses invités et Romulus inspira un instant, se remettant de la foule qui le galvanisait autrefois et avait maintenant tendance l’asphyxier. A son retour proche d’Elizabeth il inclina faiblement la tête pour la saluer à nouveau « Madame. » Puis il lui offrit son bras, avant de l’entraîner, non pas vers la salle de bal, mais plus à l’écart dans une alcôve du domaine, ajoutant plus bas, sur le ton de la confidence : « Je crois que vous souhaitiez que nous prenions un peu de temps à l’écart ? » L’air quelque peu amusé. « Mais ne vous en inquiétez pas, je suis un homme de principe, vous souhaitiez une danse, vous l’aurez. Ne nous attardons pas longtemps sinon nous allons manquer celle d'ouverture. » Une fois loin de l’attroupement, ce qui sembla lui faire le plus grand bien, Romulus relâcha sa future cavalière pour lui permettre d’opérer, affichant un air curieux. « Comment comptez-vous procéder, Elizabeth ? »
Pour Antagara
Les pas animés par la curiosité de la barde l'avaient mené jusqu'à un couloir où se côtoyaient tableaux de paysages connus et fabuleusement revisités et d'autres représentants des scènes de l'histoire tristement célèbres présentant toutes ou presque un détail troublant. Des plantes en pots semblaient disposées dans un ordre précis mais échappant à toute logique. Contre les murs du luxueux couloir on trouvait aux côtés de l'art et des bougies, des œuvres plus singulières et guerrières, quelques écus représentants de nobles et anciennes familles de Vesperae : De Rivachel, Penthagast, De Aymery, Mizel mais aussi les illustres Viple et Thornemal. Au sol trois tapis démesurés faisaient la longueur de celui-ci, et représentaient à chacun une distance de bien sept grands pas, séparés eux même d'un d'écart entre chaque tapisserie.
Une armure trônait fièrement dans le couloir, une épée longue bien qu'émoussée fermement disposée entre les mains, mais le plus important, portant fièrement les couleurs du Baron Ruthven.
Toutes les portes semblaient fermées, au nombre de quatre et se succédaient jusqu'à une cinquième, la pièce la plus éloignée quant à elle présentait une structure différente, son entrée semblait renforcée, abritant probablement derrière elle son lot de secrets.
Mais la porte dont l'attention semblait avoir retenue l'attention d'Antagara était en réalité la troisième. Derrière laquelle s'échappait quelques notes dont elle n'aurait aucun mal à reconnaître la créatrice. Il ne restait plus qu'à franchir le pas, si elle l'osait.
Elle inclina la tête avec Sincérité, et la laissa remonter le courant de toute son audace. Elle lui avait promis une valse, elle s’en amusa, ce serait un moyen original de décevoir sa petite admiratrice, si elle pouvait oser ce mot. On associe souvent aux gens de talent bien des vertus, et la troubadour surprenait souvent par ses talents médiocres de danseuse. Elle était parfaitement étrangère à l’art de danse, non pas qu’elle soit incapable de se mouvoir en rythme, mais elle manquait de ce quelque chose qui rendait les mouvements si élégants.
Le baron s’était montré, et la meute de loups s’était amassée pendant que le reste s’en allait danser. Dépourvue de sa Sincérité, elle pourrait en profiter pour chercher la timide Vercci, qui avait eu l’originalité de faire une entrée remarquée tout en étant parfaitement absente. Un sens de l’ironie qui ne manquait pas de plaire à la barde, à moins que d’autres choses ne se trament. Au vu de la situation, elle aurait juré que ce ne fut pas elle, mais son ouïe ne la trompait que rarement. Ce baron avait déjà bien trop de mystère pour si peu d’ancêtre, elle voulait tenter d’en éclaircir un.
Elle avait repérée que le son provenait de ce lieu qui avait vu apparaître gardes et baron. Désormais, la voie semblait dégagée et l’envie d’aller visiter un peu se transforma rapidement en choix. Elle n’avait pas de réputation à sauver, d’apparence à conserver, alors ça ne lui coûtait rien d’essayer, quitte à s’excuser platement et d’offrir en excuse son envie de revoir la pianiste. Ce n’était même pas réellement un mensonge, au fond.
Elle n’attira pas plus les regards qu’a son habitude, puisqu’elle attirait les regards à chaque instant, principalement dus à ses oreilles disgracieuses pour cette noblesse arrondie. Mais elle ne croisait plus grand monde, la plupart des nantis étaient partis danser sur les airs des Saltimbanques qui, après leur buffet gratuit, venaient probablement les délester de quelques kilos en trop, en pièce frappée.
Elle grimpa les marches du grand escalier pour rejoindre le couloir à l’étage. Et alors qu’elle arrivait en haut, il lui sembla entendre des notes. Un sourire se dessina sur ses lèvres. A priori, elle était encore là.
Le Baron avait enfin fini par se montrer et Valmont se tenait près de lui, voilà qui venait appuyer l'histoire qu'il lui avait raconté et effacer les doutes qu'elle avait pu avoir.
Elle observait le Baron tandis qu'il faisait son discours face à une salle pleine d'invités. Elle ignorait ce que c'était mais quelque chose clochait chez lui, comme s'il n'était pas vraiment la personne qu'il prétendait être. Était-ce son attitude, la façon dont il s'exprimait, ou celle dont il se tenait ? Elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Et ce, sans oublier cette rose noire dans la poche, était-ce un hasard ou une référence discrète envers Saphan ? Le Baron, tout comme Valmont avant lui, lui apportait plus de questions que de réponses, il allait donc falloir qu'elle les obtienne, d'une façon ou d'une autre.
De nouvelles portes s'ouvrirent afin de laisser passer les invités vers le prochain espace, la salle de bal. Maintenant que la plupart d'entre eux étaient repus, un peu d'exercice, enfin de danse, ne leur ferait pas de mal. Elizabeth s'écarta pour laisser passer le gros de la foule, surveillant de temps en temps la progression du Baron jusqu'à le perdre de vue dans la foule qui l'attendait au pied de l'escalier. Puisque Valmont lui avait demandé une danse, il ne serait pas mal vu qu'elle se tienne en retrait le temps de retrouver celui-ci. Et si cela lui permettait en prime de rencontrer le Baron sans avoir à se jeter comme une groupie sur lui, elle n'allait pas s'en plaindre.
« Mes très chers invités, je suis ravi de pouvoir vous compter si nombreux pour ces festivités en l’honneur de ma nouvelle régence. A l’image de Laizan Tyrionval que je salue et à qui j’adresse toutes mes prières et mes prompts rétablissements, ainsi qu’à sa famille qui n’a pu être présente ce soir, je tâcherais d’être un dignitaire à sa hauteur. » Fractal dût se retenir de lâcher un léger rire, qui aurait pu paraître suspect, arrivant à se retenir, ne laissant qu'un sourire à peine cacher. C'était comme-ci les paroles dîtes, aurait pu être des aveux directement donner sans équivoque. Alors qu'elle s'attardée quelque peu sur ça forme, quelque chose la titilla intérieurement!
Tout dans l'attitude de ce 'Noble Baron' hurler au Faux. Non peut-être pas tout à dire vrai. Tout comme elle connaissait certains codes pour les missions comme celle-ci touchant les Hautes-Sphère, ce Ruthven, si c'était bien son véritable nom, semblait aussi connaitre certains code. Si elle, une fausse noble, pouvait voir cela, alors de véritable devait sans douté, ou alors, tout ce qui passé autour, était peut-être la pour justement faire penser autrement. Toute cette extravagance, n'était qu'un simulacre pour berné les gens. « Les hommes de Monsieur Lioncourt vont vous conduire vers la salle de Bal. » Et à ses mots les portes latérales de la salle des banquets s’étaient ouvertes, offrant la vue sur la pièce suivante, la musique s’était à son tour lentement déportée, mais chacun restait attentif aux dernières paroles du Baron.
« Que Brastos vous accompagne et que le bal puisse enfin commencer ! » Alors qu'elle regardait les portes s'ouvrir et les convives commencer à aller vers la salle de Bal pour certains et pour d'autre saluer l'acteur de cette soirée, elle jeta un regard rapide vers le 'Baron', avant de ce reconcentrer vers son interlocuteur qui c'était à nouveau tourner vers elle après le discours, le voyant s'incliner et lui dire ses quelques mots: « J’ai été absolument enchanté de pouvoir discuter avec vous, mais je crains de ne pas être un cavalier à votre hauteur, Dame. »
Il s’était penché à nouveau vers elle, sur le ton de la confidence « Je risquerais de vous marcher sur les pieds. » Elle dut se retenir de rigoler à cela. Elle préférée garder ses pieds en état, surtout si elle devait bouger plus tard aux alentours Elle le vit alors se redressé et d'ajouter Puis se redressant, ajouta : « Cela étant chose dite, rien ne m’empêche de vous accompagner jusqu’à la salle de bal, après tout notre rôle est de guider votre soirée de la meilleure manière possible. » -Je comprends, ne vous inquiétez donc pas pour cela, nous ne pouvons pas tous avoir la chance de s'avoir correctement danser! Moi-même je ne suis pas si bonne à cela, mais bon dans un endroit où des gens se pensent être mieux que les autres, je ne m'étonnerais pas que des nobles se pense bon danseur, alors qu'ils ne font finalement que danser en Canard ou en Crabe! Cependant j'accepte l'invitation d'accompagnement! Je pense que votre compagnie sera beaucoup plus appréciable que celle d'autres, ou même d'y aller seule! Et puis quelques chose me dit que refuser serait idiot mais aussi contre-productif !dit-elle tout en lui faisant geste de commencer la marche vers la salle de Bal. Oui, après tout, si elle pouvait continuer à grapiller quelques informations en étant en sa compagnie, cela sera toujours positif. Il serait bizarre qu'elle soit déjà à disparaître à peine entrer dans la salle. Elle avait semble t-il, attirer les regards, à n'en point douté, disparaître d'un seul coup, pourrait paraître suspect. Elle attendrait que quelque chose ne se passe pour faussée compagnie, seulement si une occasion lui était donner !
« Je vous dois à nouveau la vérité, j’ai fait vœux auprès vous de sincérité après tout. Nous sommes dans mon esprit, je modèle mes souvenirs pour vous offrir un aspect de mes ambitions : Un jour pouvoir toucher les étoiles. »
Aveline l’observa quelques instants avant de détourner le regard vers l’horizon. Elle avait été sincère, cela n’altérait pas le paysage sous ses yeux, de là, ils pouvaient peut-être toucher les étoiles, mais les ambitions de l’adolescente étaient bien plus pragmatiques et elle préférait baisser les yeux sur l’étendue verdoyante sous ses pieds plutôt que de les lever.
« Voyez-vous, Amarante. Il m’arrive de m’égarer, de ne plus avoir les pieds sur terre… Mais j’ai toujours tâché de ne jamais perdre de vue une chose importante, la meilleure façon de réaliser ses rêves demeure encore de se réveiller. On ne change pas la Morne Société en se contentant d’illusions. Petit à petit, peut-être arriverons nous à influencer des générations de nouveaux individus à poursuivre leurs rêves en leur montrant qu’ils peuvent toucher les étoiles si ils le souhaitent. »
La Crisurvier tourna la tête vers l’Astre à ses côtés et observa le sourire complice de Mytral. L’employait-elle aux mêmes desseins qu’elle ? Probablement. L’employait-elle à cet instant pour ces raisons ? Le doute était encore permis. Le malaise de sa proximité ne vint qu’avec un temps de retard, en quoi toute la magie qu’elle déployait était responsable de son envie de se tenir proche de la demi-elfe ? « Je me dois aussi de manger. »
Un sourire étira ses lèvres. « Les rêves ne remplissent aucune assiette, sauf peut-être pour quelques figures de ce monde dont l’influence étend ses tentacules… Mais vous avez raison et à la fois tort, ce sont bien les illusions qui sont le moteur de la morne société. Nous nous en entourons comme d’un voile, et beaucoup seraient prêts à tout pour nourrir les leurs. » L’or se mangeait, quoiqu’on en dise, l’or était la source de toute vie et de tout pouvoir. Le monde tournait autour de celui-ci et les imbéciles heureux qui pensaient le contraire attiraient un peu sa jalousie mais faisait rire son ambition à gorge déployée.
« Je l’entends tout comme vous, Demoiselle. Quand bien même cela ressemblerait à un songe, sachez que cette fois je n’y suis pour rien. »
Aveline n’avait pas cessé de l’observer, malgré l’attrait de ce monde sous ses pieds, elle préférait ne pas trop contempler les rêveries qui l’habitaient. Elles pouvaient la distraire de son véritable objectif.
« Les songes que vous m’avez présentés ont une saveur différente de cette mélodie. La nuance entre la nostalgie et la mélancolie, peut-être. »
Le monde que Mytral avait accepté de lui présenter était une merveille de beauté, plus encore, cela lui faisait ressentir une étrange nostalgie. Celle de ses rêves morts, un des prix à payer pour pouvoir vivre chaque jour sans s’inquiéter du lendemain. Un prix que beaucoup seraient prêts à payer si quiconque leur proposait, mais ils n’avaient pas conscience de ce qu’ils allaient perdre ensuite. Aveline ne s’en plaignait pas : elle était née ainsi, une cuillère en or dans la bouche supprimant l’empathie nécessaire à pouvoir voler au-dessus de la plèbe. Quand elle s’écraserait, ses os se briseraient les uns après les autres, et le mépris des petites gens ne lui ferait pas office de linceul.
« Le Baron est parmi nous, Amarante. Puisque vous trônez au-dessus des têtes des hommes, nobles comme roturiers, il va de soi de vous offrir une place de choix. »
Elle fixa le nouveau paysage qui s’étendait sous ses yeux et qui changeait, faisant remonter ce qui n’était pas une nausée mais presque. Les tapisseries royales, symbole de la dynastie des hommes Rolands quand c’était la reine qui tenait le royaume depuis l’attaque de Norgûl, cette pensée ne provoqua qu’un léger pincement de lèvres quand elle avait envie de grimacer sa répulsion.
« Une place de choix, telle que la place du Roi. »
Elle se retrouva assise, détournant son regard du baron des Tyrionval pour préférer observer l’astre qui trônait à ses côtés. Ses mains se glissèrent avant qu’elle en eût conscience sur ses accoudoirs et elle ne lâcha pas du regard l’homme qui soulevait plus de doutes qu’autre chose. Elle en revint au baron qui déclamait son grand discours, sans doute préparé bien avant la représentation.
« Mes très chers invités, je suis ravi de pouvoir vous compter si nombreux pour ces festivités en l’honneur de ma nouvelle régence. A l’image de Laizan Tyrionval que je salue et à qui j’adresse toutes mes prières et mes prompts rétablissements, ainsi qu’à sa famille qui n’a pu être présente ce soir, je tâcherais d’être un dignitaire à sa hauteur. »
Il saluait et adressait ses prières dans des festivités avec les sybarites ? Elle observa la rose d’obsidienne qui trônait dans sa poche et un sourire respectueux étira ses lèvres tandis que ses pensées au sujet du baron s’accumulaient au fin fond de son esprit.
« Les hommes de Monsieur Lioncourt vont vous conduire vers la salle de Bal. » Et à ses mots les portes latérales de la salle des banquets s’étaient ouvertes, offrant la vue sur la pièce suivante, la musique s’était à son tour lentement déportée, mais chacun restait attentif aux dernières paroles du Baron. Que Brastos vous accompagne et que le bal puisse enfin commencer ! »
Elle souriait toujours quand elle songea qu’il avait l’attitude d’un roturier ou d’un assassin, ses fossettes se creusèrent tandis que le mépris surgissait en elle. Quelque chose lui déplaisait plus que de raisons avec cet homme, et Aveline savait ce que les hommes peu habitués au pouvoir pouvaient faire de terrible. Il suffisait de voir ce que ceux qui y étaient habitués se retrouvaient à commettre pour abominations.
Elle tourna la tête vers l’astre à ses côtés et à demi-mot, si bas que si l’elfe n’avait été qu’humaine elle n’aurait pas entendu ses mots. « La reine, plutôt. » Surprise de sa propre audace un sourire taquin étira ses lèvres, dissimulant l’outrage à la royauté qu’elle venait de prononcer.
« Accepteriez-vous de briser un autre interdit et toutes autres conventions, en m’accordant une danse à vos côtés dans la plus éminente salle de bal que le Royaume ait connu ? »
Aveline déposa délicatement sa main sur la sienne et se redressa, se rapprochant d’elle que la bienséance en elle rougit en l’invectivant.
« Vous leur donnez un aspect encore plus intéressant, à ces interdits brisés, je dois bien l’avouer. » Un sourire complice étira ses lèvres. « A croire que c'est une habitude chez vous. »
Cette fois, elle l’entraîna au milieu de la salle, rassénée par l’envie qu’elle avait de partager l’un de ces rares instants où son corps pouvait se mouvoir autrement qu’en des petits pas détestables. En elle, l’envie redressa la tête, elle voulait définitivement danser avec l’astre qui la faisait voyager, mais surtout elle voulait faire durer cet instant avec Mytral plus longtemps. Et, en se rapprochant d’elle, Aveline retrouva les pièces du grand jeu.
« Connaissez-vous le baron depuis longtemps ? »
« Quel masque dénué de bon goût, pensa d’abord Parfait en regardant avec plus de recul le baron, la méfiance de ce de Karnstein est définitivement fondée. »
« Mes très chers invités, je suis ravi de pouvoir vous compter si nombreux pour ces festivités en l’honneur de ma nouvelle régence. A l’image de Laizan Tyrionval que je salue et à qui j’adresse toutes mes prières et mes prompts rétablissements, ainsi qu’à sa famille qui n’a pu être présente ce soir, je tâcherais d’être un dignitaire à sa hauteur. »
Après observation approfondie quelque chose n’allait définitivement pas avec ce baron. Mais quoi ? Parfait, les yeux rivés sur l’hôte, buvant ses paroles en accompagnement de son vin, n’était pas en mesure d’en dire davantage à ce stade de la soirée.
Il eut ensuite un rire pour lui-même en se voyant boire. Un rire silencieux que la moitié découverte de son visage exposait sans honte, comme s’il voulait se montrer boire alors que ses yeux se perdirent tour à tour sur les personnes qui entouraient le baron, guettant une réaction.
Il était déçu, et l’absence de la maison Tyrionval ce soir lui restait en travers de la gorge.
Aussi il fut sorti d’une courte stupeur lorsqu’il vit dans sa vision périphérique l’homme à côté de lui se tourner quelque peu brusquement vers les portes. Il lui jeta un regard curieux, juste assez pour voir sa crispation qui précédait un sourire trahissant la gêne.
Oh qu’il devait être pénible d’entendre un tel discours… lorsque l’on aspirait à de telles positions !
La valse qui se mit à retentir emporta ces pensées fugaces.
« Les hommes de Monsieur Lioncourt vont vous conduire vers la salle de Bal… Que Brastos vous accompagne et que le bal puisse enfin commencer ! »
Il regardait à droite et à gauche les convives commencer à se diriger vers les saltimbanques et la salle qui se vidait progressivement. Avec son interlocuteur ils ressemblaient à un rocher écartant le courant d’invités.
« Peut-être devrions-nous suivre le moment, sauf si vous espérez rencontrer le Baron ? Je pense qu’il sera bien trop fort occupé avec ses ouailles pour l’heure. Mais si c’est votre intention je ne vous retiendrais pas. Quant à moi, je dois vous l’avouer, je ne compte pas me retrouver sans cavalière pour cette danse. »
Parfait sourit de manière convenue à cette dernière phrase, puis il acquiesça en hochant de la tête avant de répondre :
« Vous devez avoir raison. J’essaierai plus tard dans la soirée, peut-être l’occasion se présentera-t-elle à moi. »
Il scruta lui aussi rapidement la salle à la recherche d’une femme à qui il pourrait proposer une danse. Une simple œillade suffit à en repérer quelques-unes.
« Mes ambitions concernent la régence d’Argelas, mais c’est une affaire délicate, comme vous pouvez vous en douter, nous en discuterons… De manière plus intime, si vous n’y voyez aucun inconvénient.
—Cela sera en effet pour le mieux. Ne m’oubliez pas une fois que vous serez en bonne compagnie, vous avez piqué ma curiosité, plaisanta-il courtement avant de calmer le ton. Mais puissiez-vous profiter pleinement de ce bal Messire de Karnstein, souhaita-il en voyant le noble plonger dans le courant.
Il songea un moment, puis rejoignit le mouvement vers la salle de bal à son tour, jetant par la même occasion un dernier coup d’œil à la salle de réception, à la jeune femme qui s’adressait à la barde rousse qui jurait encore un peu avec le reste, s’arrêtant ensuite plus particulièrement, une bonne seconde durant, sur cette autre jeune femme qui se tenait immobile en compagnie de l’Astre.
Il hésita un instant à s’immiscer dans l’illusion de force afin de satisfaire sa curiosité, mais rejeta l’idée en fin de compte.
« Quel dommage, mais ce n’est pas mon domaine après tout, je serais rapidement repéré », regretta-t-il en soufflant lentement du nez.
Dans un dernier regard lancé au baron, il franchit la porte.
La salle était spacieuse mais dégageait une atmosphère plutôt confortante et chaleureuse. Le style ne lui déplaisait pas, il devait bien le reconnaître, bien qu’il lui préférait les tons plus sombres et éclatants de la pierre nue polie.
Il rejoignit la périphérie avec vue sur le jardin pour se changer les idées, il ne parla à personne cette fois, regardant encore la fontaine en bas des escaliers et laissant ainsi les premiers couples ouvrir le bal. Il se donnerait le temps avant de lui aussi rentrer dans la danse.
(POUR TOUS)
Le Baron arrivait en haut des marches, accompagné toujours d’un pas derrière lui par son fidèle chevalier Romulus Valmont.
Pour la première fois il fit face à la foule, arborant sur le visage son masque noir pailleté dont le nez était semblable à un bec. Un sourire de circonstances complétait son visage encadré par un petit bouc grisonnant sur un visage lisse, ainsi qu’une coiffure où rien n’était laissé au hasard et débutant par une houppette grisonnante.
Sur son manteau écarlate aux rebords gris pourvus d’arabesques était élégamment disposé dans la poche extérieure de celui-ci, au niveau du cœur, une rose noire qui interpella l’attention de nombreux convives qui échangèrent des regards entendus dans un silence absolu.
La musique s’interrompit finalement et c’est après quelques secondes d’habituation au silence que le Baron prit pour la première fois la parole.
« Mes très chers invités, je suis ravi de pouvoir vous compter si nombreux pour ces festivités en l’honneur de ma nouvelle régence. A l’image de Laizan Tyrionval que je salue et à qui j’adresse toutes mes prières et mes prompts rétablissements, ainsi qu’à sa famille qui n’a pu être présente ce soir, je tâcherais d’être un dignitaire à sa hauteur. »
Ses bras s’étaient élevés et la musique avait lentement repris, le Baron s’improvisait chef d’orchestre et toute la demeure comme vivante semblait lui obéir.
Il avait déposé ses mains le long de la rambarde, les bras légèrement écartés, puis un sourire avait étiré ses lèvres.
« Les hommes de Monsieur Lioncourt vont vous conduire vers la salle de Bal. » Et à ses mots les portes latérales de la salle des banquets s’étaient ouvertes, offrant la vue sur la pièce suivante, la musique s’était à son tour lentement déportée, mais chacun restait attentif aux dernières paroles du Baron.
« Que Brastos vous accompagne et que le bal puisse enfin commencer ! »
Les Saltimbanques ouvrirent la marche, entraînant le flux de convives en direction de la salle du bal, intrigués pour certains, d’autres avaient simplement attendus cela depuis le début de la soirée.
Le Baron échangea quelques paroles à ses gardes, puis au Chevalier et ensemble ils descendirent les escaliers, un essaim se formant à nouveau au pied des escaliers, de nombreux convives souhaitant apporter leurs salutations et leurs respects à l’hôte de la soirée qui avait été absorbé par la foule.
Durant ce temps, dans la salle de bal, les invités se mirent en mouvement. Les cavaliers trouvèrent leurs cavalières, tandis que certains se trouvaient simplement de côté, profitant de chaises pour contempler les danseurs, d’autres encore contemplaient le luxuriant jardin depuis les portes de verre fermées, menant sur un balcon.
(Pour Fractal) -En effet, les masques aident beaucoup à cela, surtout les personnes qui se pense de la Haute alors qu'il ne sont à peine qu'au dessus du petit peuple. Cela leur donne enfin le moment de 'gloire' de se penser au dessus des autres, et toucher des montagnes si grande que peut peuvent normalement approcher.
Cependant, le plus intéressant son surtout ceux qui sont là, avec en tête bien d'autre projet en tête.
Les propos de la femme dont il ignorait encore nom et identité suintaient de sous-entendus, faisait-elle preuve d’un mépris naturel pour les roturiers richissimes qui se pensaient alors nobles, ou était-elle véritablement entrain d’insulter une partie de la plus haute caste du Royaume ? C’était intriguant, quoiqu’il en soit, mais peut-être était-ce simplement là le rôle qu’elle avait choisi. Il l’observa tout en écoutant avec un intérêt mesuré le piano, c’était une belle mélodie qui lui rappelait quelque chose mais il était incapable de remettre un nom sur celle-ci. -Comme c'est intéressant, ce Baron est un original, une musique de la créatrice et musicienne 'Carmina Vercci'! A n'en point douté, cela va faire du tumulte parmi les convives!
Ses sourcils se haussèrent sous le masque, cela lui revenait à présent. Carmina Vercci. Était-ce possible ? Après toutes ses années d’absence ?
Son trouble dissimulé par le masque il tourna finalement la tête vers le Baron, signifiant à son interlocutrice d’un léger signe de tête qu’il l’avait bien entendu, mais qu’il ne souhaitait pas couper la parole à l’hôte.
Le masque demeura placide le long du discours, mais cette fois il fut raccord avec l’homme. A la fin de celui-ci il se laissa pourtant aller à quelques courts applaudissements suivis par une partie des Saltimbanques aux quatre coins de la salle, sciemment disposés pour créer l’effet attendu. Alors que les portes de la salle de bal s’ouvraient il en revint à la dame qui lui faisait face, inclinant légèrement la tête il lui tint ses mots : « J’ai été absolument enchanté de pouvoir discuter avec vous, mais je crains de ne pas être un cavalier à votre hauteur, Dame. »
Il s’était penché à nouveau vers elle, sur le ton de la confidence « Je risquerais de vous marcher sur les pieds. »
Puis se redressant, ajouta : « Cela étant chose dite, rien ne m’empêche de vous accompagner jusqu’à la salle de bal, après tout notre rôle est de guider votre soirée de la meilleure manière possible. »
Carmina Vercci, avait-elle dit. Cette idée ne le quittait pas tandis qu’il s’écartait déjà de quelques pas glissants pour l’entraîner dans son sillage vers la salle de bal.
(Pour Aveline) « Sommes nous dans la réalité ?, l'interrogea finalement Aveline. Qu'importe la réponse, cela n'altère en rien cette expérience.»
« Je vous dois à nouveau la vérité, j’ai fait vœux auprès vous de sincérité après tout. Nous sommes dans mon esprit, je modèle mes souvenirs pour vous offrir un aspect de mes ambitions : Un jour pouvoir toucher les étoiles. »
« Que le bal doit vous paraître morne quand vous pouvez traverser de tels paysages. Vous êtes de ces esprits libres, qu'est-ce qui vous à poussée à accepter d'y faire les réjouissances, Mytral ? »
La remarque de la jeune noble retint un sourire sur les lèvres d’Astre, avait-elle aspirée à mieux ? Bien entendu. Se devait-elle de manger et de remplir sa bourse ? Assurément.
Les rêves et les illusions n’alimentaient que son esprit et parfois on s’y perdait à en oublier jusqu’à la réalité. D’autres avant elle s’étaient jadis perdus en rêve pour ne plus jamais s’y retrouver.
« Voyez-vous, Amarante. Il m’arrive de m’égarer, de ne plus avoir les pieds sur terre… » A cette idée ses yeux s’étaient illuminés d’un bleu de nuit. « Mais j’ai toujours tâché de ne jamais perdre de vue une chose importante, la meilleure façon de réaliser ses rêves demeure encore de se réveiller. On ne change pas la Morne Société en se contentant d’illusions. Petit à petit, peut-être arriverons nous à influencer des générations de nouveaux individus à poursuivre leurs rêves en leur montrant qu’ils peuvent toucher les étoiles si ils le souhaitent. »
Un sourire complice vint éclore sur ses lèvres tandis qu’elle s’était rapprochée d’elle, à nouveau d’une distance que la bienséance aurait considérée comme indécente. Et dans un murmure suave elle avait prononcé : « Je me dois aussi de manger. »
« L'entendez vous également ? »
Elle était finalement sortie du rêve pour poser à nouveau les pieds dans la réalité, avait acquiescée avant de se concentrer sur l’air qu’elle percevait.
« Je l’entends tout comme vous, Demoiselle. Quant bien même cela ressemblerait à un songe, sachez que cette fois je n’y suis pour rien. »
A nouveau Astre avait plongé ses yeux sur l’horizon, cette fois elle percevait des nuances invisibles aux yeux d’Aveline.
« Le Baron est parmi nous, Amarante. Puisque vous trônez au-dessus des têtes des hommes, nobles comme roturiers, il va de soi de vous offrir une place de choix. »
Ses yeux s’étaient à nouveau mis à briller tandis que le paysage s’était déformé un bref instant, les forêts à perte de vue remplacées par des murs de pierres, des tapisseries royales et des gardes à la discipline de fer.
Plus loin, comme à la demande d’une audience siégeait le Baron Ruthven. Aveline ne percevait pas les autres convives, mais elle l’entendait et le voyait distinctement tenir son rôle. Et d’une main légère, d’un geste emplis d’une certaine douceur, Astre avait osé franchir l’interdit, poussant légèrement la jeune Crisurvier en arrière et la laissant retomber sur l’instrument du pouvoir.
« Une place de choix, telle que la place du Roi. »
Debout à ses côtés elle avait pris racine, tel un fidèle conseiller prêt à murmurer à son oreille, s’appuyant sur son sceptre.
Ce n’est que lorsque Ruthven eut fini qu’elle lui adressa un nouveau regard, offrant sa main à la jeune héritière du trône.
« Accepteriez-vous de briser un autre interdit et toutes autres conventions, en m’accordant une danse à vos côtés dans la plus éminente salle de bal que le Royaume ait connu ? »
(Pour Parfait)
—Contrairement à beaucoup ici, du fait de vos rangs respectifs ou de vos occupations, je n’ai pas besoin de ces soirées pour faire apparat ou pour me faire connaître, je vois suffisamment de « vous » —au pluriel— dans mon métier, j’apprécie les voir en dehors, je l'avoue
Alors je badine, je m’instruis, je discute avec le monde en ne laissant que peu de trace, c’est le principe du masque. Qu’aurait besoin la famille de Karnstein de moi ? Je ne suis qu’un carton d’invitation. Des informations sur comment manger à un banquet ? Discuter du grand art du badinage ? »
« Si tel est le cas suis votre homme»
Victorien appréciait cet échange à sa juste valeur, Parfait avait quelque chose que d’autres avant lui n’avaient pas su susciter comme intérêt. Il ignorait ce dont il s’agissait, pour l’heure et sa faim l’empêchait de se concentrer, il l’observait d’un œil attentif mais il devait fournir un effort considérable pour entendre ses mots.
« Où si vous souhaitez faire preuve de sincérité, peut-être pourriez-vous avancer ce qui vous semble intéressant pour commencer. »
L’homme avait piqué sa curiosité, à nouveau. Que pouvait-il bien attendre de quelqu’un comme lui, qui n’eut rien de préjudiciable par la suite ? Victorien avait de l’ambition, bien entendu. Il en était dévoré. Parfait demeurait un inconnu à qui il ne pouvait se permettre de révéler ses plus sombres travers. Mais à quoi bon ne rien tenter ?
Puisqu’il s’intéressait à l’hôte, il resta muet. Ecoutant d’une oreille distraite Ruthven dire tout le bien qu’il pensait d’une famille qu’il avait assurément manipulé et de Laizan qu’il avait peut-être même empoisonné pour en arriver là. Son simple timbre de voix venant l’irriter.
Comment ce sang impur pouvait-il se tenir plus haut que lui, Victorien de Karnstein sur l’échelle sociale ?
C’était hors de question, il ne pouvait le supporter plus longtemps.
Lorsque les portes s’étaient ouvertes il avait pivoté d’un mouvement un peu trop sec dans leur direction, avant de se détendre de nouveau, offrant un sourire avenant à Parfait.
« Peut-être devrions-nous suivre le moment, sauf si vous espérez rencontrer le Baron ? Je pense qu’il sera bien trop fort occupé avec ses ouailles pour l’heure. Mais si c’est votre intention je ne vous retiendrais pas. Quant à moi, je dois vous l’avouer, je ne compte pas me retrouver sans cavalière pour cette danse. »
S’inclinant légèrement dans sa direction il ajouta : « Mes ambitions concernent la régence d’Argelas, mais c’est une affaire délicate, comme vous pouvez vous en douter, nous en discuterons… De manière plus intime, si vous n’y voyez aucun inconvénient. »
Un faible sourire s’était figé sur son visage, puis il avait esquissé plusieurs pas en direction de la salle de bal, quelque soit les intentions de Parfait. Après tout il le retrouverait quand il en aurait besoin.
Victorien ressentait le besoin d’exprimer ses noirs desseins et ses sombres pulsions. Et si se confier à Parfait finissait par être préjudiciable… Alors il n’aurait qu’à faire disparaître le Silderoy aussi simplement que ça.
La barde eut un sourire amusé. On eut pu le prendre pour de la moquerie, mais il n’en était rien. Elle était probablement jeune, ou du moins, elle était ingénue. En décalage complet avec ce monde. Elle était cette note qu’on entend parmi les autres. La soliste parmi l’orchestre. Malgré la probable centaine d’années qui la séparait d’elle, une vie aux yeux des humains, elle avait toujours voulu garder cette étincelle. Ce qu’on prenait pour de la maladresse était souvent, simplement, le bousculement d’un arbitraire. Le maladroit révélait bien souvent toute l’hypocrisie de ceux qui se cachaient derrière les codes comme ils se cachaient ce soir derrière les masques. Elle non. Elle resplendissait de son honnêteté. Celle-ci lui teinta même les joues.
Elle se sentit mal à l’aise, et qui ne le serait pas en étant fixé par l’Artiste sur son estrade ? Il fallait pourtant se rendre compte que l’estrade faisait bien plus que l’artiste. Lorsqu’elle cesserait de trôner ainsi, elle descendrait de sa majuscule présomptueuse pour redevenir quelqu’un. Ne rencontrez jamais vos idoles, car ils ne sont, sans le spectacle, que votre égale. Et il en était de même pour les nobles et les bourgeois, d’où ce folklore et ces codes : il fallait un spectacle pour dissimuler la supercherie. Les nobles n’étaient que des artistes, maîtrisant un art triste. Et l’art n’est que tromperie. Les artistes, des charlatans. Il y avait ceux qui l’assumaient pour divertir et pour faire rêver et ceux qui le cachaient pour se rendre grands et mieux contrôler.
Et il avait elle. Le commun des mortels, comme diraient tant d’autres. Elle était pourtant une exception ici, au milieu des charlatans.
« Pardon, fannan mubadae. Votre maestria m’a transportée ; jusqu’à vous, et je... »
Alors qu’elle s’arrêtait de jouer pour l’écouter, elle eut l’impression que le monde s’arrêta en même temps que sa phrase. Dès les premières notes, elle eut un doute. Elle sentit le regard de Sincérité se poser sur elle, à la recherche de réponse qu’elle n’avait pas. Ce ne fut pas qu’elle voulut l’ignorer, mais elle ne pouvait être sure encore, et la question l’intriguait. On racontait qu’un grand artiste se reconnaît aux premières notes qu’il joue. Il faut dire qu’on racontait beaucoup de fabulations pour faire croire que l’Artiste trônât fabuleusement au-dessus des petites gens.
Non, il fallait plus pour reconnaître un artiste. Il était si facile d’imiter, n’importe quel musicien de talent pouvait jouer la partition. Ceux qui avaient l’habitude savaient même comprendre les particularités de l’auteur et offrir une expérience similaire. Mais il ne faisait qu’imiter. Un auteur, lui réinterpréter chaque fois son œuvre. Il l’ajustait à son humeur et à sa volonté. Il fallait, pour cela, attendre. Comme pour démasquer un imposteur, c’était en cherchant la personnalité de l’auteur dans les notes qu’on reconnaissait un artiste. Et cela prenait du temps. Car les artistes ne produisaient pas une œuvre parfaite. Ils parfaisaient leur production chaque jour, comme le forgeron affinait son geste, comme le marchand affinait son discours, comme le paysan affinait son ensemencement.
Mais le doute se leva. C’était bien elle. Une surprise. Et quelle surprise !
Ce n’était pas le prestige de sa présence qui était surprenant, mais bien sa présence. Mais il fallait reconnaître une chose, choisir ce morceau pour son retour, cela c’était la marque d’un grand retour. Reprendre par où tout c’était fini. Elle eut un sourire, un sourire avide. Avide d’en voir plus. Et un frisson lui effleura la peau.
« Vous devriez garder vos yeux sur le baron. Lorsque l’on veut vous duper, on attire votre attention ailleurs. Ou alors ce n’est la qu’une démonstration de force. Au fond, ce ne serait pas étonnant de la part d’un baron inconnu qui doit s’imposer à la noblesse en place. Dans tous les cas, gardez les yeux ouverts, le spectacle ne fait que commencer. Et il semblerait que je n’étais qu’un amuse-gueule. »
Elle aurait pu s’en offenser, mais ce n’était visiblement pas le cas, au contraire. La curiosité avait pris le pas sur tout autre sentiment.
« Ne soyez pas inquiet Silderoy, les sujets réjouissants ne sont pas fréquemment les plus intéressants, mais vous le savez aussi bien que moi. Je ne suis pas particulièrement ici pour badiner. »
Silderoy ? Prononcer son prénom aurait-il été trop lourd pour lui, à défaut d’une formule d’adresse ? Etait-ce l’inconscience du jeune noble ou une réelle volonté de s’imposer dans cet échange ?
Qu’en savait-il ? Parfait était précisément là pour badiner, quand bien même cela ne serait pas une finalité en soi.
Il surveillait le rythme des échanges, des arrivées de convives, de l’écoulement des victuailles du banquet ou encore du musicien derrière lui. Ce genre de choses lui donnaient parfois des inspirations dans la manière de pratiquer son art, pas le violon, non, celui qu’il s’efforçait de parfaire sans relâche depuis bien longtemps maintenant.
Il était plutôt bon pour ces exercices de badinerie. Mais il aimait tomber ce masque qui l’exténuait après ça pour détendre ses traits, regagner la froideur qui convenait à une personne seule au monde, du moins le sien.
L’Œil était déjà là et n’avait nullement besoin d’un second comme lui. Ce n’était pas dans les discussions que les informations les plus intéressantes tombaient. Quelles informations, qu’un noble lâcherait aussi facilement à une personne qu’il rencontrerait pour la première fois lors d’un bal, pourrait-on vendre?
Il répondit sans s’accrocher à cette lutte de position ; le baron choisit ce moment pour faire son apparition.
Les notes de piano qui s’étaient mise à résonner firent réagir son interlocuteur un bref instant qu’il faillit manquer. Y avait-il quelque chose de notable qui lui aurait échappé ? Il ne repéra rien de plus. Il écuma alors les quelques murmures de la foule afin de glaner ce qu’il cherchait.
Parfait suivit ensuite du regard la direction qu’indiquait Victorien de Karnstein pour prendre connaissance de l’homme au manteau rouge qui se démarquait de la foule.
« Le voici finalement qui fait son entrée. »
Parfait plissa très légèrement ses yeux et chercha toute irrégularité que le baron pourrait avoir.
« Et … quels sont vos intérêts, dans votre présence à cette soirée ? Etablir de nouveaux contacts ? reprit Victorien, visiblement peu ému de cette arrivée.
—Contrairement à beaucoup ici, du fait de vos rangs respectifs ou de vos occupations, je n’ai pas besoin de ces soirées pour faire apparat ou pour me faire connaître, je vois suffisamment de « vous » —au pluriel— dans mon métier, j’apprécie les voir en dehors, je l'avoue, soupira Parfait.
Alors je badine, je m’instruis, je discute avec le monde en ne laissant que peu de trace, c’est le principe du masque. Qu’aurait besoin la famille de Karnstein de moi ? Je ne suis qu’un carton d’invitation. Des informations sur comment manger à un banquet ? Discuter du grand art du badinage ? »
Son ton ne s’emporta à aucun moment.
« Si tel est le cas je suis votre homme», dit-il en inclinant élégamment la tête sur le côté.
Il prononça ensuite cette dernière phrase, d’un ton plus froid mais non sans légèreté, un sourire énigmatique qui était de circonstance toujours sur son masque et qui tranchait avec sa voix, commençant à tourner son buste vers le baron, et montrant quant à lui un certain intérêt pour la personne: "Où si vous souhaitez faire preuve de sincérité, peut-être pourriez-vous avancer ce qui vous semble intéressant pour commencer. »
« Aucune demande ne doit être insurmontable à ceux qui ont l’espoir de décrocher les lunes, Amarante. » Elle jeta un regard oblique à la saltimbanque, et sans se départir de son air avenant bien qu'un regard attentif puisse désormais y déceler les bulles de curiosité qui pétillaient dans son regard. D'un murmure, elle répondit à Mytral. « Est-ce ce que vous désirez ? Une salle de bal, aussi outrageusement mystérieux que soit son hôte donne rarement vu sur les frères des cieux.» Aveline esquissa à nouveau un air engageant, laissant filtrer l'ironie dans un certain amusement. Elle était raisonnable, aussi de doutait-elle que cette phrase n'était qu'un coup de pinceau dans la toile que la saltimbanque peignait autour d'elle, mais c'était aussi ça, le jeu. Tirer à partie des mots disséminés pour tenter d'en sortir un sens caché. Les plus doués le faisaient volontairement et decelaient sous cette volonté ceux qui ne l'étaient pas. Aveline était encore jeune, pourtant, et n'arrivait pas encore à déceler le double sens d'un double sens saupoudré d'un peu de politesse, mais elle apprenait vite. En sentant ses doigts se refermer autour d'elle, Aveline laissa échapper un hoquet lorsqu'elle découvrit ce que cela faisait que de faire une chute mortelle. Finalement, pas besoin de poison quand on pouvait voler ? La surprise qui l'avait saisie et avait fait se refermer sa main autour de celle de l'astre à ses côtés, laissa finalement place à un sentiment plus contrôlé. Son cœur remontait dans sa gorge, ne goûtant pas autant l'expérience que son esprit avide. Elles sinuèrent au travers d'Argelas à une vitesse telle qu'elle aurait pu s'inquiéter de l'état de ses cheveux, si l'expérience n'avait pas été telle. Du regard, elle nourrit son âme à la lueur des lanternes et des lucioles, des lunes et de l'astre à ses côtés. Le vent qui la chatouillait ne la fit pas fermer les yeux, entama de lui faire baisser sa garde d'apparence et de faux semblants. Elle rengaina la lame du Grand Jeu pour en expérimenter un tout nouveau. Un jeu dans lequel les fées qui naissaient s'associaient à des creatures qu'elle ne savait nommer, ce paysage la fit esquisser un sourire. L'un de ceux trop rares qui dévoilait ses dents et plissait ses yeux. Elle se souvenait des contes, et des ouvrages qu'elle lisait, des aventures qu'elle dévorait à défaut de celles qu'elle vivait. Sa lamentant d'une vie dorée qui exigeait de se dépersonnifier jusqu'à ce qu'elle devienne ce qu'elle était. Ce qui jaillit en fut l'expression, mais la fossette qui se creusa sur sa joue demeura invisible sous le masque. Elle tourna la tête vers celle responsable de ce nouveau monde autour d'elle, en sentant sa main autour de la sienne. Elle n'avait pas oublié sa présence, mais son attention s'était entièrement consacrée au monde autour d'elle. Ses iris changeaient de couleur et cette fois, elles s'associaient à la forêt qu'elles dévalaient à toute vitesse. Cela ne dura qu'une seconde, où elle lui rendit son regard avant que ses lèvres ne se referment et que son visage reprenne une expression plus saine, moins ouverte, appropriée à son rang et à ce qu'elle était devenue. Elle reconnut les murailles de l'incarnation du pouvoir, là où avaient logées les générations des familles des rois du Royaume. Qui étaient parvenus à unir les clans barbares et à rendre les cités sûres, sans lui, Norgûl aurait déjà éventré Vesperae en deux, les elfes noirs ou les loups-garous. Les humains n'étaient pas aussi puissants, Aveline ne derogeait pas à la règle, bien au contraire, mais Roland avait prouvé que le plus grand pouvoir des hommes résidaient dans l'unicité qu'ils étaient capables d'observer. Brusquement elle écarquilla les yeux en voyant les soldats, et détourna la tête vers Astre. Les avaient-ils vus ? Fut sa première pensée et en croisant la mine réjouie de son alliée d'un rêve, elle ne commenta pas les problèmes qu'elle pouvait rencontrer. Il aurait fallu qu'ils se souviennent d'elle, et la jeune Crisurvier n'était pas Viple, en cela elle demeurait insignifiante. « Nous allons briser un interdit, Demoiselle, comme vous l’avez promis. Je ne vous demande qu’à vous à prêter ce grand jeu maintenant. » Le mouvement de garde à vous des soldats des remparts la fit plisser les yeux et elle se décida à voir où Mytral voulait l'emmener pour répondre. Au sommet de la tour, Aveline fit un tour sur elle même. Elle n'était jamais montée si haut, à l'exception du vol qu'elles avaient fait ensemble, sa famille n'était pas si riche et de toute façon, l'or était bien mieux employé à d'autres choses. S'il fallait dépenser pour une ou deux tenues, le coût de certains manoirs auraient pu soulever des foules à eux seuls. Surtout quand on voyait qu'elles n'étaient que deux à y résider, désormais. Elle s'avança vers le rebord, y déposant ses mains pour profiter de la vision de l'horizon. Son regard se baissa vers forêts, et il lui semblait que ce point plus clair dans le ciel de minuit devait être Khuzdul. « Sommes nous dans la réalité ?, l'interrogea finalement Aveline. Qu'importe la réponse, cela n'altère en rien cette expérience.» Le monde qui s'étalait devant elle fit s'éveiller paresseusement l'ambition qui s'était endormi sur l'oreiller de l'étonnement. Elle redressa sa tête et voulut le monde. Aveline dut la raisonner, elle ne pourrait jamais épouser un prince, la Crisurvier était une rorturiere à côté d'eux. « Que le bal doit vous paraître morne quand vous pouvez traverser de tels paysages. Vous êtes de ces esprits libres, qu'est-ce qui vous à poussée à accepter d'y faire les réjouissances, Mytral ? » Comme depuis son arrivée dans le nouveau monde, Aveline murmura, la fille de Trigorn ne supportait pas cet accent Proncilien, mais elle s'en accommoda sans mal. Personne ne le saurait, après tout. Elle inclina ensuite la tête percevant enfin une musique qui fit remonter un long frisson le long de son dos « L'entendez vous également ? »
« Je suis flatté que vous le preniez ainsi, Dame ! Après tout, moi aussi je ne suis qu’humble roturier, simple fou, amuseur pour ces festivités, vous savez. Mais c’est pour moi toujours un plaisir de pouvoir me mêler à la haute bourgeoisie là où chacun peut-être qui il veut, derrière le masque. » Elle ne pu retenir un léger sourire sous le masque, "humble roturier, simple fou, amuseur". Cette personne montrer bien qu'il n'était pas un noble déguiser. Cela aurait pu, on trouve de tout dans la société et dans le monde après tout.
Mais malgré tout, comme il le disait à la fin de sa phrase "chacun peut-être qui il veut, derrière le masque" et c'était actuellement le cas, pour elle, se présentant comme étant de la "Haute", tout comme, elle en était pratiquement certain, lui derrière se masque et cet accoutrement de clown. Tout comme elle était à la recherche d'information en regardant furtivement depuis son arriver pour quelconque petite information à rapporter à la fin de sa mission, cette personne, était lui aussi en mission. La question cependant, était de savoir de quel genre. Peut-être avait-elle sans le vouloir, trouver une mine d'information quel soit intéressante pour cette endroit, ou bien pour tout autre chose, seul le futur après ce bal pourra le dire.
Pour l'heure elle devait cependant répondre à son interlocuteur! -En effet, les masques aident beaucoup à cela, surtout les personnes qui se pense de la Haute alors qu'il ne sont à peine qu'au dessus du petit peuple. Cela leur donne enfin le moment de 'gloire' de se penser au dessus des autres, et toucher des montagnes si grande que peut peuvent normalement approcher.
Cependant, le plus intéressant son surtout ceux qui sont là, avec en tête bien d'autre projet en tête. Elle fini sa phrase tout en tendant son bras, tenant son verre à présent à moitié vide, regardant le 'monde' dans se bal à travers se dernier, mi vide, mi sous le vin, qui pourrait faire penser qu'ils soient sous le sang, selon certaines personne! Alors que les premières note de piano se mirent à être jouer, elle cru commencer à reconnaitre l'ère jouer, sans vraiment le reconnaitre, mais la réponse de son interlocuteur la fit oublier quelques instants le piano et les notes de musique: « Les Sybarites n’ont aucun Maître, Dame. Nous ne rendons de comptes qu’au saint patron des arts, du bon goût et des festivités. Brastos lui-même. » "Les Sybarites? Quel nom étrange, mais surtout inconnu de mon côté! Peut-être est-il connu des haute instance de la Maison du Corbeau? Je pense que ce n'est pas un nom donner au hasard, je vais donc le noté de côté et en parlerais lors de mon compte rendu! Rendre compte à Brastos? Soit c'est une élucubration soit c'est un message codé, ou bien autre chose! pensa t-elle." Alors qu'elle le regarder, à le faire de nouveau sa belle révérence, elle entendit le ton employer dans la phrase qui suivit, ainsi que le message cacher qui en ressortait!
« Mais puisque nous parlions de masques, Dame De Second Nom, à ce sujet... je me demandais… Dans cette grande mascarade quel rôle jouez-vous ? »
Elle avait donc vue juste, il n'était pas qu'un simple 'amuseur' comme il pouvait s'être désigner plutôt. Les Hautes Instance de la Maison du Corbeau avait peut-être voulu que la mission soit surtout pour avoir des informations sur le Baron Ruthven, mais il semblerait qu'elle est trouver autre chose, et ce même sans le vouloir ni le chercher. Un faux pas et peut-être que tout pourrait capoté à présent. Elle allait devoir la jouer moins 'rentre dedans' pour soutirer des informations, mais elle devait tout de même continuer, qui sait ce que cette soirée pouvait bien cacher d'autre! -Quel rôle je joue, dans cette Mascarade vous dites? Elle fit alors mine de réfléchir, m'étant un doigt sur son menton de son autre main, lâchant la rose de sa robe, comme pour faire croire qu'elle réfléchissait à ce que voulait dire sa phrase. -Eh bien, comme vous je présume ! Je joue le jeu! Je viens dans cette soirée 'mondaine', je porte un masque, j'essai d'en apprendre plus ce l'espace autour de nous et des personnes environnantes, surtout pour savoir si certaines sont plus intéressante et valent beaucoup plus le coût que d'autre! Alors qu'elle fini sa phrase, la musique qui retentit la prit quelque peu de court, reconnaissant maintenant notes, et chant. -Comme c'est intéressant, ce Baron est un original, une musique de la créatrice et musicienne 'Carmina Vercci'! A n'en point douté, cela va faire du tumulte parmi les convives! Finit-elle par dire, tout en remettant ses bras prêt de son corps, attendant la suite!
(POUR TOUS)
Les quelques notes étaient retombées puis la mélodie avait véritablement pu commencer.
Le Chevalier Valmont s’était dirigé vers l’escalier pour couvrir l’arrivée tant attendue, l’homme avait regagné sa démarche droite et stricte avant de trouver le repos, les bras le long du corps, mais toujours la main proche de son arme.
Le Baron n’était déjà plus une attraction au goût du jour pour ceux qui disposaient d’une connaissance aiguisée dans les instruments à clavier, tous cherchaient à présent l’origine de ce que certains pensaient d’ores et déjà avoir reconnu.
Les murmures s’étaient fait légions, des froncements de sourcils sous les masques et les apparences.
C’était dans cette confusion généralisée d’amateurs et de néophytes en musique qu’un homme de rouge joliment vêtu avait rejoint le Chevalier au pied de l’escalier.
Valmont inclina la tête dans un geste respectueux tandis qu’un furtif regard fut échangé entre eux.
Le Baron gravissait à présent les marches, tandis que la musique se répercutait dans la salle du banquet.
Le grand bal allait enfin pouvoir s’ouvrir.
(Pour Aveline)
« La vérité n’est jamais une bagatelle, quand elle est dissimulée aux yeux d’autrui. » Un sourire étira ses lèvres, avenant et complice avant de se faner à la commissure de ses lèvres. « Je conserverai votre tabou quel que soit celui que vous me ferez enfreindre. »
La confiance que plaçait la jeune noble dans la Saltimbanque fit naître sur ses lèvres en retour un faible sourire tandis qu’à l’image de deux jeunes amies elle se faisaient des promesses sur le toit de Vesperae.
« Aucune demande ne doit être insurmontable à ceux qui ont l’espoir de décrocher les lunes, Amarante. »
A nouveau les doigts de la Saltimbanque vinrent offrir une emprise souple sur la main d’Aveline et elle la fit plonger à ses côtés. Après une chute qui leur sembla durer une éternité c’est horizontalement qu’elles se déplaçaient à présent dans les rues d’Argelas, planant tel des volatiles ayant déployés leurs ailes. Illuminées par les lunes ainsi que quelques lanternes aux toits, la ville était à elles. Seul les décorations et la façade des bâtiments persistait dans ce songe éveillé.
Arrivé à proximité du Cottage elles s’envolèrent à nouveau, prenant de la hauteur jusqu’à dépasser les plus hautes cimes, des arbres et des collines réunies. Sous leurs pieds s’étendaient à perte de vue les verdoyantes forêts du continent où brillaient une multitude d’astres nommés lucioles.
Elle l’entraîna, conservant le silence pour la laisser apprécier le goût d’une liberté renouvelé, elles slalomaient dans une indolente valse, permettant à la jeune fille d’apprécier le vent frais chatouiller son véritable visage, ses pupilles enregistrer des images par dizaines de fées et autres habitants merveilleux de la forêt voleter en tout sens pour éclairer leur route. L’odeur même de la forêt vint s’immiscer dans leur odorat et même Astre qui savait tout cela irréel se prit à en déguster la douceur, celle de la nostalgie.
D’un mouvement incontrôlé et tendre elle pressa doucement la main d’Aveline, comme une grande sœur l’avait fait lorsqu’ensemble elle lui avait fait découvrir les vastes forêts qu’avait à offrir le monde.
Ses iris verdoyantes s’étaient tournées vers Aveline dont elle espérait pouvoir saisir l’expression en dépit des masques.
Tandis qu’elles terminaient leur périple à travers bois, accompagnée d’une nouvelle mélodie, un piano qui leur était parvenue au travers même des illusions, elles s’élevèrent à nouveau, quittant les forêts luxuriantes pour retrouver le ciel étoilé.
Sous leurs yeux s’étendait à présent les murailles imposantes de la tyrannie de ceux bien-nés, un lion qui n’avait rien de Minghelle hurlant fièrement pour démontrer sa supériorité sur la plèbe, tout en restant étendu paresseusement sur un tapis rouge d’un sang innocent.
La pupille espiègle de l’hybride s’illumina, ses doigts se resserrèrent autour d’Aveline tandis que les soldats avaient interrompus leur ronde pour contempler les deux astres.
D’un murmure elle rappela à Aveline la raison de leur présence en ces lieux : « Nous allons briser un interdit, Demoiselle, comme vous l’avez promis. Je ne vous demande qu’à vous à prêter ce grand jeu maintenant. »
Et n’attendant guère de réponse elle l’emporta, surplombant les militaires qui se mirent au garde à vous à la vue des nouvelles Reines de ce palais mental.
Elle déposa Aveline au sommet de la plus haute tour, de la plus grande des murailles, lui permettant d’apprécier une vue comme elle n’en avait encore jamais eu.
(Pour Parfait) « Je vous remercie de m’avoir mis dans la confidence. Je garderai cela à l’esprit lorsque je poserai mes yeux sur la personne. Mais de vous à moi, ces sybarites n’ont pas bonne réputation non plus, dit-il d’un sourire qui se ressentait dans la voix, et je ne parle pas de leurs talents de saltimbanques qui sont eux tout à fait louables. Un marchand ne prend pas sans donner en retour après tout, commenta-t-il en riant calmement cette fois-ci.
Il était plutôt bien informé. Quel autre secret recelait-il ? Victorien se contenta d’un faible sourire poli. Il avait du mal à se concentrer sur ce qui l’entourait à présent tant une grande satisfaction l’habitait, mais après avoir abreuvé la soif de connaissances de Silderoy il se devait de faire taire sa propre faim. Une faim insatiable.
Victorien eut un nouveau regard pour l’assistance, cherchant un spécimen qui correspondrait à ses attentes. Parfait était une personne avec qui discuter, mais surtout se confier au sujet de Ruthven avait été convenable mais il en attendait plus de cette soirée et cela il ne pouvait lui offrir.
"Vouliez-vous parler d’une chose en particulier ? J’ai conscience que ce ne sont pas là des sujets bien réjouissants pour de telles festivités. »
« Ne soyez pas inquiet Silderoy, les sujets réjouissants ne sont pas fréquemment les plus intéressants, mais vous le savez aussi bien que moi. Je ne suis pas particulièrement ici pour badiner. »
Il suivit d’un bref regard en coin le regard de son compère vers l’horloge
« Je crains hélas de ne pas être quelqu’un de particulièrement intéressant, mais peut-être vos intérêts s’aligneront avec les miens. »
Son regard bifurqua à nouveau avec intérêt vers Parfait et alors qu’il s’apprêtait à répondre il fut interrompu.
Lorsque les quelques notes résonnèrent Victorien imita les autres convives, scrutant en tous sens, d’un air distrait. Sous son loup ses traits avaient connu un mince changement. Presque imperceptible. Ne prêtant pour sa part aucun intérêt aux murmures alentours lorsque la musique avait véritablement débutée dans l'assistance.
Alors qu’une silhouette qu’il connaissait bien se frayait un chemin parmi les convives ce n’est que lorsque son manteau écarlate s’était séparé de la masse qu’il le désigna, d’un mouvement du menton à son accompagnateur de l’instant.
« Le voici finalement qui fait son entrée. »
Reprenant la conversation où il l’avait finalement laissé, ne s’intéressant que peu à l’hôte de la soirée il entreprit : « Et … quels sont vos intérêts, dans votre présence à cette soirée ? Etablir de nouveaux contacts ? »
(Pour Fractal) « - En effet, je suis loin de ce qui pourrait ressembler à un Ermite, bien que j'en connaisse. Après tout, c'est même pour cela que je suis ici.
Si je suis ici, c'est pour remplacer les personnes de Premier Nom de liste d'invitation, car je les cites 'Nous avons d'autres affaires urgente, donc ne seront pas disponible, chargez-vous de cela!'. »
Cette femme venait donc remplacer d’illustres invités qui n’avaient pas daigner venir, la curiosité vint pointer le bout de son nez, qui pouvaient-ils être ? Mais cela ne faisait pas beaucoup d’importance en réalité, cette fête était pleine à craquer de personnes qui se pensaient importantes et irremplaçables, c’était le propre des soirées mondaines. Finalement elle s’était décidée à boire, il la pensait bien plus méfiante, peut-être s’était-il fait des idées. Que pouvait-il bien arriver, après tout ? … Oh il ne préférait pas y penser maintenant.
Toutefois le Fou constata qu’elle ne s’était pas emparée du met qu’il lui avait confié, elle se méfiait probablement de lui, sans doute a raison. Mais il n’avait pourtant rien empoisonné.
Alors qu’elle s’était amusée à pointer une direction, les regards s’étaient faits à nouveau plus discrets, d’autre au contraire plus appuyés. Cela avait amusé l’homme derrière le masque, il fallait bien le reconnaître. Contrairement a ce qu’il avait pensé de prime abord elle était plus loquace et sociable qu’il n’y paraissait, était-ce simplement sa compagnie qui déliait sa langue ? Peut-être. La tournure que tout cela prenait lui plaisait, jusqu’à ce qu’il crût entendre …. « - Mais vous avez cependant raison sur ce point! Qui stagne, n'évolue pas. Je dirais même, qu'il régresse, et pour des noms des Haute-Sphères, reculer est synonyme de flèche dans le pied. Bien que certains aiment à rester sur leur acquis et se pensant à l'abri, ils ne se font que cible pour de plus gros « poison ! » »
Avait-il bien entendu ? … Ce devait être un tour de son esprit. Une autosuggestion. Elle avait dit poisson, qu’il était bête parfois. Cela lui arracha un souffle amusé. Du coin de l’œil il avait constaté le mouvement de ses cheveux, que signifiait ce tatouage pour qu’elle souhaite à ce point jouer avec son attention ? Peut-être cherchait-elle simplement à la détourner d’autre chose. Il en était revenu à la conversation lorsqu’elle avait évoqué le fait d’abattre quelqu’un, peut-être métaphoriquement. Sans doute, même. Mais le Grand Jeu, comme elle l’avait si bien souligné était un monde de faux-semblants, de sous-entendus et de vérités en demi-teintes.
Il s’inclina bien bas alors qu’elle évoqua finalement son intrusion.
« Je suis flatté que vous le preniez ainsi, Dame ! Après tout, moi aussi je ne suis qu’humble roturier, simple fou, amuseur pour ces festivités, vous savez. Mais c’est pour moi toujours un plaisir de pouvoir me mêler à la haute bourgeoisie là où chacun peut-être qui il veut, derrière le masque. » « -Oh je vois. Mais, je ne parlais pas nécessairement du Baron, vous savez; dit-elle en souriant encore derrière son masque! »
Sa tête s’inclina sur le côté, il ne s’y attendait pas mais ne laissa rien transparaître, elle semblait bien curieuse, cela l’intriguait en retour. Qui représentait-elle, en réalité ? Il avait adressé un regard à la salle, puis avait fait le choix d’ignorer le piano, la conversation ici le tenait bien plus en haleine.
« Les Sybarites n’ont aucun Maître, Dame. Nous ne rendons de comptes qu’au saint patron des arts, du bon goût et des festivités. Brastos lui-même. »
A nouveau il avait exhalé sa plus belle révérence, s’était penché dans sa direction pour ajouter, sur le ton du complot, jetant une œillade volontaire à ses voisins indiscrets.
« Mais puisque nous parlions de masques, Dame De Second Nom, à ce sujet... je me demandais… Dans cette grande mascarade quel rôle jouez-vous ? »
Mascarade avait été utilisée dans son sens premier, celui des festivités et du bal. Mais c’était bien son sens second qu’il était utile de comprendre. Lorsqu’il eut terminé ses interrogations … La musique avait retenti et il en avait paru le premier surpris.
« Pourtant, vous voici ici. Vous, guère habituée des grands événements, recluse et inadaptée de la société. Sans être à votre aise vous me semblez bien loin de l’Ermite, mais dites-moi plutôt, si vous l’acceptez, qu’est-ce qui vous amène si loin de votre solitude habituelle, Dame ? » "Bien, il semblerait que l'heure de la récolte d'infos soit arriver! Alors commençons en bonne et due forme!" - En effet, je suis loin de ce qui pourrait ressembler à un Ermite, bien que j'en connaisse. Après tout, c'est même pour cela que je suis ici. dit-elle, mimant et soufflant légèrement, faisant aller ses bras ballant pour représenter se fait. Si je suis ici, c'est pour remplacer les personnes de Premier Nom de liste d'invitation, car je les cites 'Nous avons d'autres affaires urgente, donc ne seront pas disponible, chargez-vous de cela!'. Ce fut la réponse qu'elle donna, même si ce fut inventer de toute pièce. Quoique, peut-être pas, après tout, elle ne pensée pas que les Haute-sphère de la Maison du Corbeau seraient venu par eux-mêmes dans ce genre de soirée. Finalement elle ne mentait pas, elle ne faisait juste que changer quelques faits! Fractal repris une légère gorgée de son verre, buvant ce vin petit à petit, au risque de quelconque poison qui pourrait y être mélanger, même si au vue des légère gorgée, elle ne subirait aucunement ses effets. On était pas dans le domaine de l'assassinat, à travailler dans se genre de mission, sans être au préalable préparer, et les poisons était une chose qu'ils le fallait contrer. Cela paraitrait extrêmement idiot qu'un assassin ne ce fasse assassiner à cause d'un poison en pleine mission. Ce fut alors que son interlocuteur lui dit quelque chose d'intéressant, qui ne fit que l'intrigué d'avantage! « Le Grand Jeu est plein de subtilité, c’est vrai. Il semble vous lassez considérablement. Mais si je puis vous donner un conseil, de part ma faible expérience et mes observations du milieu dans lequel vous évoluez… Le Grand Jeu nécessite de tuer, ou d’être tué. Celui qui n’évolue pas socialement est déjà considéré comme mort. Ne pensez-vous pas ? Mais vous, vous ne semblez pas vous intéresser à ses fadaises qui pourraient pourtant vous être fatales. »
D’un geste il se redressa, d’un mouvement lent. « Vous, Dame. Vous êtes une personne bien intrigante. Mais pardonnez mon intrusion dans vos affaires, que rien ne justifie, après tout, cela ne me regarde pas. » Elle remarqua que d'autre regard était à nouveau diriger vers elle, ou plutôt vers eux, maintenant qu'elle était 'accompagnée'. Faisant mine de pointé du côté d'où ont les regardaient sans pour autant pointé personne en particulier, comme pour montrer une quelconque chose au mur ou autre, elle répondit à ses mots: -Le Grand Jeu hein! En effet, mais, la subtilité comme vous le dites, est bien le mot qu'il faut utiliser dans ce moment ! Après tout, qui parle de tuer ou d'être tué, lors d'un simple Bal dites moi? dit-elle, en le regardant du coin de l'œil, souriant légèrement, et même malgré le masque, on pouvait voir le visage bouger à cela. Elle ne lui laissa cependant pas le temps de répondre directement, et repris la discussion: - Mais vous avez cependant raison sur ce point! Qui stagne, n'évolue pas. Je dirais même, qu'il régresse, et pour des noms des Haute-Sphères, reculer est synonyme de flèche dans le pied. Bien que certains aiment à rester sur leur acquis et se pensant à l'abri, ils ne se font que cible pour de plus gros poisson! Faisant exprès de faire aller ses cheveux, elle reprit finalement à nouveau: -Bien que je puisse ne pas en donner l'impression, je m'intéresse à ce genre de chose, après tout, comme dit plutôt, stagné est un quasi synonyme de mort. Qui sait quels personnes il faut avoir dans son viseur, pour pouvoir l'abattre ou bien, au contraire, avoir les bonnes personne pour de relation futur, qu'importe le genre que ce fut! dit-elle jouant avec une des roses de sa robe, indiquant de façon subtile des sous-entendu, rester à savoir si elle parler de tuer ou non. -Mais ne vous inquiétez pas pour 'l'intrusion', au contraire, c'est toujours dans se genre de moment, que nous apprenons des choses, qu'importe ce que peuvent être ses dernières! Elle le regarda alors faire le pitre, le voyant placer sa main au cœur, comme pris sur le fait ! Tel devait-il le faire, tel son rôle ici, ce fut aussi la première fois qu'elle entendu les grelots qu'il portait, malgré qu'il est déjà bouger. Ce fut alors qu'il lui reparla à nouveau! « Je ne travaille pas pour le Baron, si c’est ce que vous pensez, ma solde n’est pas aussi noble que je l’espèrerai ! » "Bien, parfait, je devrais essayer de jouer au moins cette carte, qui ne tente à rien! Pensa t-elle" -Oh je vois. Mais, je ne parlais pas nécessairement du Baron, vous savez; dit-elle en souriant encore derrière son masque! Ce fût osée, qui sait si elle ne venait pas de commettre une erreur, mais, quelque chose lui disait que cette personne face à elle, n'allait pas nécessairement aller voir un quelconque garde ou se mettre à l'éviter. Et puis, si par malheur elle devait partir beaucoup plutôt, elle avait toujours pu glané des informations par-ci par-là, aussi petite soit-elle. Se fut alors qu'elle se mit à entendre les quelques note de piano, qui se mirent à captiver tout l'assistance. Sa dernière pensée au moment des première notes fut que, malgré la jolie intonation des notes sur un piano, le Baron ne s'avait pas être à l'heure!
En fermant les yeux pour laisser la vedette au mince sourire se fendant sur son visage, le noble parlait sans qu’il ne le sache. Son mana avait observé un rythme que Parfait reconnaissait, celui qui survenait lorsque l’intime était sondé. Nulle télépathie, simplement une dérivation de la magie dont une personne ayant l’âge d’être le grand-père de son interlocuteur avait l’expérience.
« A ce qu’on dit, Laizan est tombé gravement malade, mais tout le monde ignore ce qui l’a vraiment affecté, les soigneurs du Royaume se réunissent à son chevet pour lui permettre de récupérer au mieux. »
Parfait choisit ce moment pour le fixer dans les yeux, soulignant l’importance qu’il portait aux paroles de la personne en face de lui, guettant une fluctuation dans les pupilles, le regard de Victorien de Karnstein qui traduirait un mensonge.
« Des rumeurs, vous savez, ont parfois une part de vérité. Et ce qu’on dit du Baron n’est pas très joli à entendre »
Ses yeux s’écarquillèrent subtilement, faisant montre d’un étonnement, ou tout du moins d’un certain intérêt. Ainsi les informations circulant dans la noblesse concordaient avec ce qu’il savait déjà et n’étaient pas si filtrées.
Mais quelle position pouvait-il bien avoir pour être dans la confidence ? Il ne l’était vraisemblablement pas.
Derrière son loup, et malgré les apparences, tout ne lui était pas permis. Faire ce qu’il lui plaisait… était-ce là ce que lui permettait cette soirée ? Il avait beau avoir préparé son costume, il ne demeurait nullement le besoin de deviner son identité. En était-il seulement conscient à quel point lorsqu’il eut prononcé sa deuxième phrase de la soirée ?
« Il serait issu d’une famille de roturiers, on dit même que c’est un bâtard de Proncilia, mais vous ne devriez pas tarder à en apprendre plus, puisque vous en êtes originaire, vous aussi. Ruthven a manigancé pour obtenir les faveurs des Tyrionval et il semblerait qu’il ait été doué en la matière. Il faut au moins lui accorder ça, malgré ses fautes de goût. Pour finir, il a taillé sa place dans le Grand Jeu, obtenu ce titre, puis la régence d’Argelas. »
Parfait apparut comme ayant cerné le profil de leur hôte. Aussi, son regard se ferma à écouter le plus jeune et il ne s’étonnait plus. Il regardait alors simplement en contre-bas pour se concentrer sur les mots du corbeau. Ceux-là prenaient , à ce moment, une allure musicale malgré ce dernier lorsque le flûtiste reprit sa mélodie endiablée en accompagnement.
Il releva simplement le regard à hauteur de l’oiseau — désormais sans plumes — à la fin de ses explications pour signifier un certain sérieux.
« Je vous remercie de m’avoir mis dans la confidence. Je garderai cela à l’esprit lorsque je poserai mes yeux sur la personne. Mais de vous à moi, ces sybarites n’ont pas bonne réputation non plus, dit-il d’un sourire qui se ressentait dans la voix, et je ne parle pas de leurs talents de saltimbanques qui sont eux tout à fait louables. Un marchand ne prend pas sans donner en retour après tout, commenta-t-il en riant calmement cette fois-ci.
Vouliez-vous parler d’une chose en particulier ? J’ai conscience que ce ne sont pas là des sujets bien réjouissants pour de telles festivités. »
Il scruta la salle une nouvelle fois, puis jeta un œil à l’horloge dorée qui indiquait 8h40.
« Je crains hélas de ne pas être quelqu’un de particulièrement intéressant, mais peut-être vos intérêts s’aligneront avec les miens. »
Quelques notes de piano retentirent, empiétant sur la fin de sa phrase. Et Parfait chercha brièvement du regard l’origine de ces dernières.
Valmont lui avait semblé contrarié lorsque les gardes avaient fait leur apparition, était-ce parce qu'il était le seul à ne pas avoir été informé du code vestimentaire requis pour cette soirée ? C'était peu probable mais cette idée suffisait à l'amuser. Ou peut-être craignait-il simplement que ces quelques détails troublants mettent à mal l'histoire qu'il lui avait raconté.
"- Je me ferais un plaisir de découvrir… votre savoir-faire concernant ce masque. Et votre robe est sublime, vous la mettez parfaitement en valeur. Que votre mère soit une personne renommée ne m’étonnes guerre et elle a parfaitement su saisir ce qui vous sied."
Elle n'avait entendu que la moitié de ce qu'il lui avait dit, étant trop occupée à faire le point sur ce qu'elle savait et ce qu'elle ignorait encore. Autrement dit, pas grand-chose et potentiellement tout. Elle lui fit un sourire et le remercia en espérant réussir à se sauver la face mais l'homme semblait déjà ailleurs, comme préoccupé par quelque chose. Avait-elle commis une erreur ? Non, il ne la dévisageait pas donc quelque chose d'autre devait occuper son esprit.
"- Mais je crains que pour l’instant ma place ne soit aux côtés de mon Seigneur, si vous voulez bien m’excuser, Dame Casteron."
"Je vous en prie, faites donc.", lui répondit-elle en inclinant légèrement sa tête en avant. "Je ne voudrais pas vous retarder."
Valmont l'avait ensuite surprise en lui demandant une danse une fois son devoir accompli. Elle avait encore beaucoup de questions laissées sans réponse alors s'il choisissait de revenir vers elle, elle n'allait certainement pas le repousser.
"Ce serait avec grand plaisir, Sire Valmont.", en lui offrant son sourire le plus sincère.
A peine eut-elle fini de parler qu'une mélodie lui parvint aux oreilles, elle reconnut facilement qu'il s'agissait de notes jouées au piano. Elle se sentait captivée par cette musique qui lui offrait un peu de répit dans cette salle remplie d'inconnus et ferma les yeux pendant quelques secondes. Le piano avait toujours eu un effet très apaisant sur elle, lui rappelant certains souvenirs d'enfance qu'elle chérissait plus que tout.
La joie ne laissa place à aucun sourire, mais elle la réchauffa de l’intérieur face à l’étonnement de la saltimbanque. Aveline avait plus d’un tour dans son sac, aucun de magie ou d’arme, mais sa plus grande force résidait dans son verbe. Une verve qu’elle cultivait depuis tant d’années qu’il lui semblait vital de garder sa langue pour continuer d’exister.
La langue fourchue des mensonges n’était que l’une des armes, et n’apportait pas ce qu’elle désirait vraiment. L’adolescente se laissa subjuguer par les iris rosées de son interlocutrice, mais conserva la distance vitale pour pouvoir lui tenir tête, une distance artificielle et virtuelle quand elle sentit la main de l’astre se déposer sur la sienne. Elle n’était guère habituée à des interlocuteurs aussi tactiles, mais n’éprouva pas la répulsion inhérente à chaque contact.
Un sourire en coin étira ses lèvres, aux mots de l’astre dont les acrobaties verbales attisaient un peu plus la soif de la curiosité en elle.
Mytral. Elle savoura le nom comme une sucrerie fondant sur la langue, en éprouva la texture de vérité et se demanda quel secret l’astre devrait taire. Aveline pouvait porter son deuxième prénom avec les honneurs, mais la prudence, mère de sûreté dissimulait une vie lassante.
Elle aurait dû retrouver la terre ferme, s’en remettre à sa recherche d’informations, s’imprégner des jeux de la noblesse et faire semblant de fausseté. Ne lui importaient plus ses devoirs ou obligations, ne comptaient plus l’héritage financier qui accablait ses épaules. Elle trouverait une solution, comme à son habitude. Le piano lui fit incliner la tête et elle sentit jusque là le changement d’ambiance d’une musique.
Le doute s’immisça en elle, et la curiosité ne sut plus où donner de la tête. Il n’était guère habituel d’entendre ces premières notes dont l’écho sur le toit du manoir faisaient vibrer les cieux.
« La vérité n’est jamais une bagatelle, quand elle est dissimulée aux yeux d’autrui. » Un sourire étira ses lèvres, avenant et complice avant de se faner à la commissure de ses lèvres. « Je conserverai votre tabou quel que soit celui que vous me ferez enfreindre. »
Pourquoi dissimulait-elle son nom, si ce n’était pour se cacher ? Se cacher de qui ? Les questions fusaient dans son esprit, formant une toile emmêlée qu’elle savait, plus tard, être une cible de ses tentatives de démêlement. Elle redressa la tête de l’ambition, elle voulait en savoir plus.
« Je pourrais vous demander de me surprendre… » Un léger rire s’échappa de ses lèvres tandis que ses yeux se fermaient, un instant. Elle les reporta à nouveau sur les horizons avant de les plonger dans ceux de son interlocutrice. « Mais je n’ai aucun doute que vous en serez capable, étoile. »
Un bref sourire s’étira sur les lèvres, peu de choses pourraient autant la surprendre que la saltimbanque qu’elle n’était venue voir que par curiosité et qui l’avait fait s’envoler au-dessus d’Argelas. Pas même lesdits paysages.
(Pour Aveline)
Le regard de l’Artiste des esprits plongé dans celui de la Noble lune fut piqué de surprise, ses sourcils se haussèrent dans un mouvement incontrôlé, ses yeux se plissèrent à leurs tours et un souffle s’échappa de son nez.
L’audace de la jeune fille jusque là subjuguée par les tours d’Astre l’avait tant pris au dépourvu qu’elle avait été cueillie au milieu de la pleine teneur de ses émotions.
Le masque s’était fendillé, laissant apercevoir l’étonnement de l’hybride face à une jeune fille qui jouait bien mieux le Grand Jeu qu’elle ne l’eut cru et ce en terrain inconnu.
Les iris rosées se firent brillants sous les étoiles, un sourire étira à nouveau ses lèvres. Le masque était pour quelques instants tombé du visage de l’hybride, tandis qu’Amarante ne cessait de se laisser guider et de reculer dans leur échange elle avait décidé de faire un pas en avant lorsque l’artiste avait baissée sa garde, une simple remarque avait suffit à la prendre de court dans son propre esprit.
Elle avait légèrement incliné la tête, saluant celle qui était parvenue à se sortir de la toile du rêve dans laquelle elle l’avait plongée, mais si Mytral était prête à lui céder un peu de terrain, piqué dans son orgueil d’elfe, Astre comptait bien mettre à profit la fourberie des humains pour reprendre la main dans la danse.
« Ne vous en déplaise, Demoiselle. Je m’en vais vous rendre la main à nouveau. » Du bout des doigts elle avait saisi celle d’Aveline, comme précédemment.
« Un talentueux acrobate retombe toujours sur ses pattes et les plus adroits magiciens ont toujours un tour dans leur chapeau. »
Ses yeux rayonnèrent, elle esquissa le sourire sincère d’un début d’appréciation avant d’ajouter : « Pour vous, je vais briser un tabou. Puisque nous sommes ici seules au monde sous les étoiles, gardez mon secret et je tairais le vôtre. »
La musique parvenait enfin à leurs oreilles, celle des Saltimbanques qui avaient repris le contrôle du bal grâce au concours de Lioncourt.
« Mon véritable nom est Mytral, mais si vous pensez que cela est une bagatelle sachez qu’aucun de mes accompagnateurs ne le connaît en réalité. Ne dites rien sur ce que vous savez de moi et je ne parlerais à personne de notre petite balade au-dessus des cieux. »
Elle lui offrit un sourire, espiègle celui-ci.
« Ce sera notre petit secret. »
(Pour Elizabeth)
Romulus observa la tenue de son interlocutrice d’un air appréciatif, opinant du chef alors qu’elle lui faisait savoir que sa mère était couturière.
Il n’en avait à sa connaissance jamais entendu parler, mais il vivait depuis un certain temps maintenant dans la cité des duellistes et ses voyages à Trigorn se faisaient particulièrement rares.
A l’évocation de s’éloigner du reste de la foule, mais aussi de ses intérêts, Romulus haussa les sourcils quelque peu surpris. Était-il vraiment convenable pour lui de s’éloigner avec une jeune femme de la soirée ? Une femme qui, qui plus est, se méfiait de la nourriture qu’on lui servait et semblait particulièrement suspicieuse, elle aurait tout aussi bien pu vouloir l’assassiner. Mais il prendrait probablement le risque, elle avait piqué son intérêt, et après l’avoir observé de haut en bas brièvement il pensait s’en sortir.
Le regard de sa comparse fut attiré par l’arrivée des hommes du baron, une expression traversa furtivement son visage et il se redressa. A ses mots il scruta plus attentivement les gardes, restant silencieux.
Puis quittant le mutisme il lui offrit un sourire affable, ajoutant simplement : « Je me ferais un plaisir de découvrir… votre savoir faire concernant ce masque. Et votre robe est sublime, vous la mettez parfaitement en valeur. Que votre mère soit une personne renommée ne m’étonnes guerre et elle a parfaitement su saisir ce qui vous sied. »
Il était sincère mais son esprit était déjà ailleurs. Les choses n’allaient pas tarder à s’enclencher et cela tira un souffle entre ses lèvres.
« Mais je crains que pour l’instant ma place ne soit aux côtés de mon Seigneur, si vous voulez bien m’excuser, Dame Casteron. »
Il s’apprêtait à rejoindre l’escalier qui menait aux gardes, mais avant cela il avait tourné à nouveau la tête dans sa direction, la prenant à témoin. « M’accorderiez-vous une danse, une fois mon devoir accompli ? »
(Pour Fractal)
La jeune femme qui attirait l’attention mais demeurait décidément loin de tous avait accepté son présent tout en l’écartant, se méfiait-elle ? Elle avait assurément raison de le faire, mais qui était-on pour se méfier dans pareille réception d’un simple Saltimbanque ? N’importe quelle personne qui connaissait un peu le Grand Jeu, sans doute. Il avait côtoyé nombre d’événements grâce à son cortège de fous et nombre de fois il avait vu lettres commanditées être distribuées lors de valses, coupes empoisonnées et coups de poignards distribués comme on souhaite la bonne journée.
« Pourtant, vous voici ici. Vous, guère habituée des grands événements, recluse et inadaptée de la société. Sans être à votre aise vous me semblez bien loin de l’Ermite, mais dites-moi plutôt, si vous l’acceptez, qu’est-ce qui vous amène si loin de votre solitude habituelle, Dame ? »
Le Fou s’était assuré de reprendre ses termes pour que cela ne lui soit pas reproché, parfois les « Hautes Sphères » pouvaient se montrer fort susceptible.
Cela ne lui avait pas échappé, alors, elle était d’une attention supérieure à la moyenne des convives présents ici, elle attisait assurément sa curiosité à présent.
Presque autant que ce tatouage, hors du commun dans pareil endroit.
Un bref regard à la droite indiquée fit se retourner à leur conversation les convives indiscrets qui ne tarderaient pas à nouveau de proférer racontars sur cette curieuse dame en noir.
« Le Grand Jeu est plein de subtilité, c’est vrai. Il semble vous lassez considérablement. Mais si je puis vous donner un conseil, de part ma faible expérience et mes observations du milieu dans lequel vous évoluez … » Baissant le ton, sur celui du conspirateur il se pencha dans sa direction, susurrant à travers le masque.
« Le Grand Jeu nécessite de tuer, ou d’être tué. Celui qui n’évolue pas socialement est déjà considéré comme mort. Ne pensez-vous pas ? Mais vous, vous ne semblez pas vous intéresser à ses fadaises qui pourraient pourtant vous être fatales. »
D’un geste il se redressa, d’un mouvement lent. « Vous, Dame. Vous êtes une personne bien intrigante. Mais pardonnez mon intrusion dans vos affaires, que rien ne justifie, après tout, cela ne me regarde pas. »
Il se décida à ne pas relever la remarque silencieuse concernant le tatouage, tout deux savaient, bien qu’il ignorât encore ce que cela signifiait.
Il plaça sa main sur le cœur, dans un geste théâtral, victime d’un coup fatal. Ce fut la première fois que ses grossiers grelots se mirent à tinter tandis qu’il retournait dans la peau du personnage exubérant, il était redevenu le Fou. « Je ne travaille pas pour le Baron, si c’est ce que vous pensez, ma solde n’est pas aussi noble que je l’espèrerai ! »
Le saltimbanque ne se soucia pas du mouvement à l’étage, c’était à Lioncourt d’animer la soirée, il se contentait de la subtiliser.
(Pour Jehane)
Alors que la jeune conteuse faisait preuve de modestie et de flatteries, un sourire fut arraché au Maître de Cérémonie sous le masque, tandis qu’elle s’échappait de ses doigts pour rejoindre la talentueuse mais ô combien mal accompagnée Antagara.
D’un geste maîtrisé Monsieur Lioncourt avait incliné le buste, conservant une main soigneusement disposée sur son chapeau pour saluer la jeune convive.
« Vous me flattez, jeune ibna Khairan, puisse votre père être fier de vos prouesses à son tour. »
Ses bras s’écartèrent comme pour l’accueillir à nouveau mais il n’en fit rien. « Mais si un jour le cœur vous en dit, rejoignez l’aventure ! » Un rire avait accompagné la remarque de Jehane, quant à savoir si cela l’avait vraiment amusé, nous laisserons la place au doute.
Une dernière œillade pour l’hybride a qui il tira son chapeau, dans tout les sens du terme, puis il fut absorbé par la foule, aussi simplement qu’on pouvait disparaître du jour au lendemain des rues d’Argelas quand on n’était pas de bonne famille.
C’était peut-être ce qui attendait les quelques invités de basse naissance qui se trouvait actuellement dans le domaine. Lioncourt n’avait aucune idée précise sur les intentions du Baron. Il ne savait que peu de choses à son sujet.
Mais il y’a une chose qu’il n’ignorait pas contrairement à tous les autres.
Il était parmi eux.
(Pour Parfait)
A nouveau Victorien accrocha son regard au masque de Parfait, écoutant sa réponse avec un intérêt mesuré, il était ici essentiellement pour faire la conversation avec des individus dignes de sa curiosité grandissante mais il ne savait pas encore si ce Silderoy était de cette trempe.
Il lui arracha toutefois un faible sourire de circonstances, ou peut-être était-il sincère, à son tour ? Cela leur faisait un point commun, le voilà fort aisé à présent. Mais peut-être était-il comme lui un individu dont on attendait trop et qui s’effondrait sous le poids de cette charge, finalement. Il était encore bien trop tôt pour l’évoquer. Du coin de l’œil il se contentait de le sonder. Parfait Silderoy était-il proche d’être comme Victorien de Karnstein malgré la différence évidente d’héritage qui les séparait ?
Ses sourcils se froncèrent sous le masque tandis qu’il était en proie à cette réflexion. Se pouvait-il que cet individu aussi intriguant soit-il au premier abord demeure… son semblable ? Ses yeux se fermèrent pour contenir une expression amusée, qui fut aisément remplacée par un regard avisé dans sa direction tandis qu’il évoquait l’objet de toutes convoitises ici : Le Baron.
Ruthven. Si ils savaient quel être misérable se cachait en réalité derrière ce statut noble. Oui, peut-être était-il plus socialement élevé que lui, mais un jour, à la manière de son créateur il serait Comte, lui aussi. Même plus que ça. Un sourire d’une arrogance certaine se figea sur ses traits.
« Si je connais ce très cher Baron Ruthven ? » Une pointe acide s’était échappée d’entre ses lèvres, son mépris pour l’hôte de la soirée était aussi visible à présent qu’une demi-elfe au milieu d’une soirée mondaine.
Il reprit, une fois ses lèvres humectées pour répandre à nouveau son venin, il s’était rapproché de Parfait afin de le laisser seul convive dans la confidence.
« A ce qu’on dit, Laizan est tombé gravement malade, mais tout le monde ignore ce qui l’a vraiment affecté, les soigneurs du Royaume se réunissent à son chevet pour lui permettre de récupérer au mieux. »
Mesurant l’effet de cette nouvelle déclaration il laissa un instant s’écouler avant de reprendre, ravi d’avoir une oreille attentive à ce qu’il pourrait déverser sur ce mécréant au sang impur de Ruthven.
« Des rumeurs, vous savez, ont parfois une part de vérité. Et ce qu’on dit du Baron n’est pas très joli à entendre. » D’un regard bleu il s’assura que Parfait le suivait encore lorsqu’il poursuivit.
« Il serait issu d’une famille de roturiers, on dit même que c’est un bâtard de Proncilia, mais vous ne devriez pas tarder à en apprendre plus, puisque vous en êtes originaire, vous aussi. Ruthven a manigancé pour obtenir les faveurs des Tyrionval et il semblerait qu’il ait été doué en la matière. Il faut au moins lui accorder ça, malgré ses fautes de goût. Pour finir, il a taillé sa place dans le Grand Jeu, obtenu ce titre, puis la régence d’Argelas. »
Son regard se redressa vers son interlocuteur, un faible sourire satisfait aux lèvres, peut-être avait-il enjolivé certaines choses mais quelle importance ? Ruthven demeurait dans le fond de sa pensée exactement ce qu’il avait évoqué, un nuisible qu’il fallait écraser.
Il n’attendait à présent plus qu’une chose, savoir ce que Monsieur Silderoy trouverait à en dire.
(POUR TOUS)
8h40 selon l’horloge en or de la salle du banquet, le temps filait et il était impossible de le rattraper.
Soudain, à la surprise de tous et même celle des Sybarites réunis, une musique de piano, quelques notes, venaient de s’élever dans l’assistance dont personne n’aurait su se défaire. Que vous soyez dans un autre monde ou dans celui-ci, ses quelques notes se frayeraient un chemin jusqu’à vous.
Quelques notes sur un piano qui firent cesser de jouer les musiciens, les uns après les autres.
Les regards des convives cherchaient à présent la source de cet étrange phénomène qui semblait venir de partout et de nulle part à la fois.
Et tandis que tous étaient captivés par la musique personne ne se souciait à présent du manteau écarlate au masque noir qui se frayait un chemin vers l’escalier le rictus aux lèvres.
Le regard de Parfait, guettant la moindre miette que l’on pourrait lui lâcher ne passa pas à côté de la légère crispation de Victorien.
« Je vous remercie d’avoir pensé à moi, monsieur Silderoy, mais je ne goute que très peu aux boissons locales. »
A cette indication, il garda son sourire de façade ancré sur son masque, et des yeux quant à eux plus froids mais dont l’absence de détails visibles sur le visage rendait impossible l’interprétation. Ainsi celui-ci buvait-il peu. Crainte ? Hygiène de vie ? Goût personnel ?
Il regardait le noble porter attention à la salle une fois la prestation du flûtiste arrêtée, il prétexta de suivre son regard pour en faire de même alors que Lioncourt prenait la parole.
Les sybarites étaient décidemment doués pour ce genre de réceptions… et cette demi-elfe, la magie au bout des doigts, intéressant.
L’Astre volant dans le ciel le laissait plus indifférent. Il prenait seulement garde à ne pas laisser une situation complexe arriver, jouant socialement à fermer la moindre ouverture qui pourrait la faire s’intéresser et s’approcher de lui.
« Et vous-même… Etes-vous un artiste ? Peut-être est-ce la raison pour laquelle votre patronyme ne m’est pas inconnu. »
Parfait sourit réellement cette fois, non pas que cela eut été visible.
« En quelque sorte, je suppose, répondit-il après avoir placé brièvement sa main à la bouche, comme pour réfléchir et ne finalement pas répondre aux interrogations. J’ai appris le violon mais n’excelle pas dans ce domaine, cela nous fait un point commun, dit-il en penchant légèrement la tête sur le côté et en levant les mains, comme pour se lamenter sans laisser l’impression d’en être réellement impacté pour autant.
Je viens de Proncilia, cela est tout à fait normal que mon nom ne vous évoque pas grand-chose… d’une famille de marchands. J’ai d’ailleurs été étonné de la situation concernant Laizan Tyrionval, peut-être en savez-vous davantage concernant cette régence que ce qu’on en dit couramment ? »
La récompense tomba. Et son corps vibra d’un frisson avant de s’apaiser, de retrouver sa sérénité habituelle.
Elle était chez les nobles, elle savait se satisfaire du peu qu’ils offriraient. Les riches ne donnaient rien, c’était un principe. Un principe qu’elle connaissait bien, et auquel elle s’était habituée. Elle avait su tirer une réaction à cette foule impassible. Les murmures et les demi-mots étaient enthousiastes. Modérément enthousiaste, cela allait de soi. Un noble se devait de ressembler autant que possible à une statue. Et il y en avait sûrement certains qui n’applaudissaient que parce que d’autres le faisaient, sans même avoir apprécié le spectacle. Les nobles ne devaient pas s’extraire de leur troupeau. Il fallait se conformer. L’avis général était le seul qui importait, il ne fallait surtout pas faire preuve de mauvais goût.
Elle se redressa enfin et joua quelques notes pour dresser à nouveau sa chevelure, lui rendant sa taille, sa couleur et même sa coiffure à la suite d’une série de notes parfaitement choisie. Elle observa Lioncourt, et comprit que le temps du spectacle était fini. Il s’agissait, pour l’heure, de simplement accompagner la soirée d’une musique agréable, mais qui savait se faire discrète pour offrir l’attention aux hôtes et aux autres festivités.
Elle reposa alors sa mandoline pour attraper son luth et vit alors les gardes. Le fameux baron allait bientôt faire son entrée. Mais cela ne l’intéressait pas tant que cela. Ce qui la rendit plus curieuse, c’était que compagnie de Lioncourt s’était extrait de sa conversation pour, vraisemblablement, s’approcher d’elle, alors que les regards s’étaient tournés vers l’esplanade.
Elle joua quelques notes pour accompagner la soirée, suivant l’ambiance choisie par les Saltimbanques, souriant à celle qui s’approchait.
Alors qu'elle regardait les alentours, verre de vin à la mains, elle resta concentrée malgré la démonstration 'magique' de la personne faisant apparemment partie des 'Charlatans'. A ses yeux, la mise en avant de cette femme par la personne qui les avait reçu plutôt, était comme un placement d'une pièce sur un échiquier, que ce soit intentionnel ou non, comme pour montrer une quelconque démonstration de pouvoir, ou quoique ce fut d'autre. Après tout ce n'était pas ce pourquoi elle était ici. Tout en remontant légèrement son masque pour laisser montrer ses lèvres, elle humidifia ses dernières, avant de prendre une légère gorgé de son verre, puis remis son masque en place, avec autant de grâce possible, pouvant faire noble et non passé pour la personne véritable qu'elle puisse être. Elle pouvait voir quelques coup d'œil aller vers elle, ça et là, mais aucun rapprochement ne fut fait cependant. Bien que cela ne lui déplaise pour autant, elle n'était pas ici pour être approcher pour quelconque 'mondanité' ! Après quelques temps, et sans ne rien laisser paraître, ce fut sans broncher qu'elle laissa la personne, un Saltimbanque rouge l'approcher. "Une pause peut-être? Ou bien un tout autre rapprochement? Voyons si ça peu s'avéré être utile et intéressant! Pensa t-elle! Ce fut alors, que les premiers mots et regard furent échanger que cette ombre lui offrit une part de tarte. « Vous ne participez pas aux réjouissances ? » Faisant rouler l'alcool dans son verre, et décidant de ne pas paraître impoli, pris la part qu'on lui offrit et la posa sur une table proche d'elle, et répondit: -Merci pour cela! Pour répondre à votre question, je ne suis guère habituée au grand rassemblement. Même si nous vivons dans des sphères qui peuvent-être à des lieux de certaines vies, certaines personnes n'en sont pas moins des reclus et des inadaptés de la société. Elle remonta légèrement son masque, prenant une nouvelle gorgé, faisant bouger ses cheveux en faisant cela et ayant vue le léger regard de son interlocuteur sur ce qu'il se trouver 'derrière elle'. Et repris ensuite, replaçant son masque: -Et puis, même si je ne me réjouis pas en étant en groupe, je peux bien voir que je ne suis tout de même à ma place, regarder, à notre droite, les œillades vers nous, elles ne sont pas là que parce que vous m'approchez, mais bien là depuis mon arriver. Le monde de la Haute sphère est toujours comme cela, approcher ou ne pas approcher. Parler des-un et des-autres, même sans être en groupe ou même sans ce connaître. C'est ce que nous faisons actuellement après tout. Ou bien peut-être que j'intimide malgré mon jeune âge? Elle tourna alors la tête pour le regarder dans les yeux, malgré le masque: -Et vous? Avez vous vue ou trouvez des choses qui semble attisé la curiosité de votre point vue ou bien la vue d'un autre? Comme celui de votre Maître employeur? Dit-elle tout en faisant un mouvement pour faire bouger ses cheveux, lui faisant comprendre qu'elle avait bien vue son regard plutôt et ce qu'il avait certainement vue! Ce fut au même moment qu'elle vit de l'animation du coin de l'œil, voyant des gardes faire leur apparitions et s'amonceler en haut des marches. "Ce fameux Baron ne devrait plus tarder il semblerait…"
Le chevalier Valmont venait d'avaler deux petits fours en l'espace d'une minute, était-il affamé ou trouvait-il la nourriture particulièrement délicieuse ce soir ? La réponse était probablement la deuxième, un chevalier au service d'un baron ne devait certainement pas manquer de nourriture parce que ce serait une très mauvaise idée de la part de ce dernier d'affaiblir ceux qui sont supposés assurer sa protection.
L'histoire qu'il venait de lui raconter était effectivement une histoire assez banale donc probable, d'autant plus lorsque l'on connaissait la fin tragique de la famille Valmont. Mais d'ailleurs, comment avait-il réussit à survivre ? Elle lui poserait peut-être la question plus tard.
"- Je suis toutefois dans l'obligation de vous rendre la pareille, votre nom ne m'est pas inconnu, pourriez-vous me rafraichir la mémoire au sujet de votre père ?"
Comme s'il avait lu en elle, il venait de lui poser exactement la question qu'elle souhaitait éviter. Pourquoi avait-elle donc mentionné son père ? Comment allait-elle lui expliquer que son père était à la tête d'une guilde dont la mission n'était connue que de ses membres et ce, sans éveiller les soupçons d'un homme à la solde de l'hôte de la soirée.
"Oh vous savez mon père n'est pas quelqu'un de très connu, contrairement à ma mère. C'est une couturière assez renommée à Trigorn et très talentueuse, c'est d'ailleurs elle qui a confectionné la tenue que je porte ce soir.", en lui montrant celle-ci sous un nouvel angle.
Elle profita ensuite que l'homme en soit revenu au masque pour continuer à détourner son attention de son père.
"Malheureusement je crains que ça ne soit pas possible de vous aider à le trouver en restant ici. Il nous faudrait nous rendre dans une pièce plus calme pour cela."
En finissant sa phrase elle aperçut du mouvement du coin de l'oeil et tourna la tête pour voir ce qu'il se passait. Plusieurs gardes venaient de faire leur apparition, portant sur leurs armures le cerf de rouge et de noir qui servait de blason au baron. Un détail qui ne lui échappa pas, pourquoi les autres gardes portaient-ils le blason du baron alors que celui qui s'était présenté comme l'un des leurs en portait un autre ?
"J'ai l'impression que notre hôte ne va pas tarder à se présenter.", lui dit-elle en lui souriant, faisant de son mieux pour cacher ses soupçons le concernant.
Aveline suivit du regard la pluie des astres, se souvenant d’une lointaine lecture qu’elle avait récupérée, un récit hérétique, au demeurant. Une écriture bancale avait suffit à l’intriguer, la perfection des récits héroïques de preux chevaliers l’ennuyait et elle leur préférait celle de ceux qui avait échoué, de ceux dont les tares les poussaient à lutter contre la dualité de ce monde. Aussitôt la pensée avait traversé son esprit, qu’elle la balaya pour se concentrer sur le spectacle hors du temps.
Aux mots sur le destin de la saltimbanque, elle se sentit obligée de murmurer – comme si elle craignait de briser la magie du simple son de sa voix.
« C’est que l’on prête au destin un dessein quand il n’a pour intention que d’être la somme de nos exactions. »
Comme toujours, son ton et ses mots s’affirmèrent dans une sorte de miasme putride de jolies tournures de phrases dont le sens premier était aussi torve que le sourire d’un assassin. D’une certaine manière, ces curieuses tournures alambiquées conféraient à qui les proférait le statut d’assassin de la compréhension. Cela donnait l’air plus intelligent, paraissait-il, quand la seule propriété que cela conférait en réalité était d’être capable de placer des doubles sens.
Comment une personne capable de telles prouesses était-elle une simple saltimbanque ? Elle-même portait un masque d’assurance quand elle ne s’appuyait que sur une fragile fondation d’inexpérience, mais elle donnait mieux le change que la plupart des enfants de nobles. Ils se laissaient prendre à la gorge par des rêveries futiles que leur statut de privilégié leur conférait ; comme le paysan n’a guère le choix d’aller au champ, le noble doit se plier aux conventions sociales. Tous ceux qui espéraient changer cet état de fait, de briser la roue qui contrôlait le monde étaient des idéalistes stupides.
D’une certaine manière, sa découverte du monde et du toit du Baron lui rappelait son devoir et sa condition. On ne changeait pas les règles en les brisant, il fallait œuvrer avec subtilité comme une araignée tissant sa toile. Elle tourna à nouveau sur elle-même, refoulant la surprise de sentir un sol dur sous ses pieds – elle avait littéralement volé au-dessus d’Argelas et vu des choses que seuls les moineaux et associés pouvaient contempler, alors pourquoi était-ce cela qui la surprenait autant ?
La présence de la saltimbanque dans son dos, elle plongea son regard à perte de vue, sa curiosité se mêla à son ambition lorsqu’elle lui fit une proposition dont le goût de l’interdit coula sur sa langue comme du chocolat fondu. Une proposition, si tentante soit-elle, ne devait jamais être prise au pied de la lettre. Un bref sourire étira ses lèvres et elle tourna la tête vers la saltimbanque qui murmurait à son oreille, quelques centimètres les séparaient encore dans une inconvenance qui fit dresser la tête, dont les crocs enragés luisaient au fond de son âme, aux années d’éducation dans la noblesse.
Cette fois son murmure se fit plus suave, plus doux et certainement plus assuré.
« Les confins ne semblent pas avoir de secrets pour vous, s’il me fallait briser un interdit, qu’il le soit pour vous aussi. Je crains hélas que vous n'ayez pas préparée cela. »
Aveline, quand la stupeur avait cédé la place à une forme d’admiration, s’était souvenue que la saltimbanque savait précisément ce qu’elle faisait, et que d’une certaine manière quand l’admiration avait cédé place au noyau immonde qu’elle abritait, rien n’était nouveau pour l’hybride.
Séduire était l’essence du jeu de la noblesse, inspirer un désir qui, heureusement pour Aveline, ne devait pas toujours être charnel, était le moyen d’incliner son interlocuteur. Son désir passait dans ces choses, de voir dans les prunelles d’autrui ce qu’elle ne voyait jamais dans leur attitude, le relief de l’authentique.
Cela dit, songea-t-elle avec une certaine amertume, si elle continuait d'être une girouette ainsi, sa santé mentale serait à remettre en doute.
(Pour Aveline) Un fin sourire s’était dessiné sur les lèvres de l’hybride alors qu’elle sentait les doigts de la jeune noble se resserrer sur sa paume. Astre nourrissait une idée assez probable de ce que cette vision de leur enfant pourrait provoquer comme réaction à ses parents, et ses yeux se fermèrent pour dissimuler une lueur amusée.
L’assurance d’Aveline ressemblait à présent à des balbutiements étourdis issu du rêve éveillé. Ce n’était pas une surprise pour la saltimbanque, confrontez-les à l’inconnu et vous obtiendrez ce qui se terre derrière le titre et les statuts.
« Pourquoi ? »
Les iris argentés d’Astre lui rendirent son regard, d’une main tendue elle vint cueillir le firmament du bout des doigts et répandit sur Argelas aussi simplement que cela une pluie d’étoiles scintillantes déferlants comme une mer de confettis sur la ville.
L’hybride se contenta de suivre le flot des astres, entraînant la jeune novice dans sa course, volant à la poursuite des étoiles, surplombants les toits de la cité des bretteurs comme deux oiseaux majestueux.
Ce n’est qu’après une folle escapade au travers de la nuit qu’elle laissa la jeune fille regagner la terre ferme, ou plutôt les tuiles de la demeure du Baron Ruthven. Le nez plongé dans les étoiles qui offraient à nouveau un spectacle imprenable d’ici, un rideau de lumières s’abattant sur les collines entourant la ville.
« Je vous mentirais Amarante en vous disant que notre rencontre avait quelque chose de prédestiné, je ne crois pas qu’il existe un destin, ou même un grand dessein. »
Ses iris lilas se reposèrent à nouveau sur son visage et dans ceux-ci des étoiles semblaient à leur tour y briller.
« Mais si je peux aujourd’hui vous rendre un service, en vous faisant vivre une expérience unique et à jamais inégalée, il en va de la mission que je me suis donnée, de le faire. »
Un nouveau sourire étira ses fines lèvres, tandis qu’elle se penchait dans sa direction comme pour lui révéler un secret.
« Nous pouvons nous épanouir dans les règles de la morne société, mais rarement sans en contorsionner certaines. »
D’un geste elle la fit à nouveau danser, tourner sur elle-même, tandis que ses pieds semblaient évoluer à présent sur une surface plane, bien loin des tuiles sur lesquelles elles s’étaient reposées.
Placée à présent derrière elle, elle s’était appuyée sur son sceptre pour se pencher dans sa direction, soufflant à son oreille sans jamais quitter l’horizon des yeux.
« Souhaitez-vous briser un interdit, en nous aventurant encore plus loin dans les confins de la nuit ? »
(Pour Jehane/Antagara et musique générale) Tout comme le reste de l’assemblée, Monsieur Lioncourt s’était mis à écouter le récit visuel et auditif d’Antagara jusqu’à la dernière note, l’instant suspendu il pouvait presque encore percevoir dans le silence les dernières notes flottants dans l’air.
Cette ménestrelle avait un certain talent il fallait lui reconnaître et son moindre défaut résidait assurément dans le fait de ne pas choisir avec suffisamment de minutie ses fréquentations. Les Charlatans, quel talent gâché. Non pas qu’il existe une rivalité tangible entre les deux entités, simplement une personnalité comme Antagara semblait avoir bien mieux à faire dans les rangs Sybarites.
Le Maître de Cérémonie fut toutefois interrompu dans ses réflexions par une jeune femme qu’il n’avait pas encore remarqué parmi la foule, son masque placide dissimulant un air avenant qui transparaissait dans son attitude accueillit la jeune Jehane, dans le silence qui régnait il n’eut pas à tendre l’oreille pour l’entendre et sa candeur lui arracha un sourire.
La troupe ne comptait qu’une seule minghelloise et la jeune fille n’avait sans doute pas utilisé ce terme sans en être sûre, Samia avait encore touché sa cible. La foule clama d’un ton modéré et convenable sa grande appréciation pour l’œuvre du Charlatan tandis que Monsieur Lioncourt tournait le dos à la scène.
Avec une certaine douceur il s’empara du présent comme s’il avait s’agit de l’oiseau lui-même, consultant celui-ci sous tout les angles, avec une minutie d’horloger, la pièce rare qu’il détenait à présent le fit opiner du chef avant d’en revenir à son interlocutrice.
« Bien entendu Chevalier ibna Khairan, je lui remettrais votre humble présent ! » Ses grands gestes et son timbre haut avait attiré quelques regards dans leurs directions, d’un geste il fit comprendre à la jeune fille qu’il devait en revenir à ses ouailles, mais gardant sa main sur son épaule il comptait bien la retenir pour en revenir à elle plus tard.
Le talent d’Antagara méritait bien plus d’enthousiasme mais il n’en fit rien, il ne fallait pas non plus brusquer les invités du Seigneur Baron de ses lieux.
« Chers Sires, Gentes Dames, Antagara de la troupe des Charlatans, puisse ses mélodies nous accompagner jusqu’au bout de la nuit ! »
Mais il se faisait maintenant temps de reprendre la main et c’est de cette même main qu’il fit signe aux autres saltimbanques de récupérer l’attention de la foule par leurs instruments ainsi que leurs facéties. Plusieurs objets personnels avaient déjà été dérobés dans l’assemblée mais les rires, l’ambiance et l’alcool faisant son œuvre personne ne l’avait encore remarqué tandis que l’horloge indiquait 8h30. Lioncourt en revint ensuite à la jeune Jehane, lui souriant au travers du masque d’un air avenant.
« Dites-moi, Jehane, comment avez-vous trouvé la représentation d’Antagara ? » D’une main il désigna l’hybride non loin, avant de poursuivre.
« Et vous ? Avez-vous un talent particulier … ? La musique ? Le chant peut-être ? Tel que je vous vois vous pourriez tout aussi bien être une danseuse. »
Sa main revint finalement se placer le long de son propre corps mais n’y resta pas longtemps, tandis qu’il écartait à nouveau les bras. « Si un jour vous avez l’âme d’une véritable artiste, ou d’une ménestrelle enchanteresse n’hésitez pas à vous présenter à nous. Les Saltimbanques sont une grande famille qui serait ravie de vous accueillir. »
(Pour Parfait) Victorien inclina en partie la tête, ni trop bas pour ne pas montrer à son interlocuteur un respect qu’il ne méritait pas, mais suffisamment pour lui signifier qu’il était un homme éduqué.
Il ne put retenir un sourire à l’évocation de son nom, Parfait. Voilà autre chose.
Silderoy en revanche raviva dans ses souvenirs quelques bribes sur lesquelles il n’arrivait pas à mettre la main. L’avait-il déjà entendu où était-ce là un jeu de sa mémoire ? Il déciderait d’en avoir le cœur net.
Son regard pivota à son tour vers le joueur de flûte, la crispation vint saisir ses doigts, les immobilisant un court instant tandis qu’il caressait le bas de son visage dans un geste pensif. « Oh oui, j’aime les arts, mais à mon grand regret je ne suis pas quelqu’un de très doué dans ce domaine malgré mon entêtement. Je préfère laisser ça à d’autres et me contenter d’en apprécier les résultats probants. »
D’un geste il le remercia avant d’aviser la salle du regard, l’air las à nouveau. Son intérêt fut piqué par la vue de l’hybride musicienne. En partie elfique, voilà qui présentait un intérêt supplémentaire dans cette soirée qui s’était au premier abord présenté d’un ennui mortel.
« Je vous remercie d’avoir pensé à moi, monsieur Silderoy, mais je ne goute que très peu aux boissons locales. »
A nouveau ses yeux se promenèrent dans la foule, constatant une jeune noble en pleine transe aux côtés d’une Sybarite, main dans la main.
Ruthven organisait finalement des soirées plus intéressantes que sa propre famille. Il n’était pas déçu d’être venu.
« Et vous-même … » Son regard se reporta sur Parfait, « Etes-vous un artiste ? Peut-être est-ce la raison pour laquelle votre patronyme ne m’est pas inconnu. »
A la vue d’un serviteur Victorien lui confia sa cape de plumes, dévoilant une tunique raffinée d’un noir et rouge sobre aux quelques dorures parsemées.
L’intérêt pour la soirée croissait de minutes en minutes aux yeux de Victorien de Karnstein.
(Pour Elizabeth) "Vous êtes plein de surprises, Sire Valmont. Si jamais on vous reproche un peu trop que vous soyez à visage découvert, n'hésitez pas à me le dire. Je serai ravie de vous aider à trouver un masque digne d'un chevalier."
Aux mots d’Elizabeth, Romulus avait haussé un sourcil, cette femme le rendait curieux à mesure que le temps s’écoulait sur l’horloge d’or de la salle du banquet. Il n’était guère friand des masques et autres réceptions auquel il était contraint de participer, pour autant la perspective de la voir l’aider à trouver un masque « digne d’un chevalier » l’intriguait. Ou peut-être était-ce un sous-entendu qui lui était passé totalement par-dessus la tête.
Alors qu’elle faisait la révérence il lui rendit son salut avec une maîtrise certaine, Casteron ? Un nom qui lui évoquait quelque chose sans être réellement familier. Son père devait être une personnalité importante, semble t’il, mais il ne le remettait pas dans l’instant.
Il lui offrit un sourire aimable, saisissant un petit four avant de le manger avec une certaine distinction. Ne pas gâcher les apparences était difficile lorsqu’on mourrait de faim.
« Pour être absolument honnête avec vous il s’agit d’une histoire plutôt banale et ennuyeuse à dire vrai. Mais je m’en vais vous la conter si vous y tenez. » Il s’était saisit d’un nouveau mets qu’il avait mangé avec plus d’empressement.
« Je participais à un tournoi organisé par la famille De Rivachel à Proncilia, j’étais alors sans Seigneur à qui prêter serment, le Baron manquait quant à lui d’un protecteur alors que sa puissance se faisait grandissante et que les ennemis venaient à poindre. J’ai été celui-ci lorsqu’il a découvert mes compétences martiales. Voyez, une histoire plutôt banale, en somme. Et depuis ce jour je ne l’ai plus quitté. »
Le mensonge avait été enrobé d’une part de vérité qui permettrait probablement à Romulus de s’en tirer indemne face à cette femme qui semblait sans être de la noblesse, habituée aux faux semblants. « Je suis toutefois dans l'obligation de vous rendre la pareille, votre nom ne m'est pas inconnu, pourriez-vous me rafraichir la mémoire au sujet de votre père ? » Il avait presque oublié.
« Mais vous avez parlé d’un masque à ma hauteur ? Je serais curieux d’en apprendre plus. Montrez-moi donc... Dame Casteron. »
(Pour Fractal) Fractal attira quelques regards en cause ses yeux jaunes ambrés avait attiré l’attention de quelques convives échangeant à son sujet dans une discrétion relative. Sa place dans un coin de la salle retint certains de se rendre au près d’elle, ce qui ne fut pas le cas d’une ombre rouge dans son sillage, se glissant à ses côtés pour contempler l’assistance.
Il lui tint finalement quelques mots tout en lui confiant une part de tarte.
« Vous ne participez pas aux réjouissances ? » Le masque s’était tourné dans sa direction et du coin de l’œil il sembla attiré par ce qui se trouvait sous ses cheveux et qu’il avait entre-aperçu.
(POUR TOUS) L’horloge indiquait 8h35 et les derniers convives semblaient être arrivés, c’est le moment que choisirent plusieurs gardes armurés arborant les armoiries du Baron pour faire leur apparition en haut des marches, sur la plateforme surplombant l’assistance.
Le Baron n’allait probablement plus tarder à présent.
Elle hocha légèrement la tête en observant l'homme du coin de l'oeil. Romulus Valmont ? Bien qu'elle n'ait jamais entendu parler de ce prétendu chevalier elle n'était pas non plus surprise. Les Valmont étaient originaires de Gathol et avaient, comme de nombreuses autres familles, été victimes de l'attaque de Pignoval. Enfin, c'est ce que son père lui avait enseigné.
Il sembla surpris lorsqu'elle lui parla de sa tenue, ce qui l'amusa fortement bien qu'elle fit attention à ne pas le lui montrer. Pouvait-elle battre un chevalier avec de simples mots ? Voilà qui allait rendre cette soirée un peu plus appréciable pour elle. Elle tourna la tête vers l'horloge pour regarder l'heure, le temps était compté et elle devait faire attention à ne pas en manquer. Mais puisque la soirée ne faisait que commencer, elle pouvait bien discuter avec lui le temps que le reste des invités se mette à son aise grâce aux alcools proposés par le baron.
"- Vous êtes la première personne à me le faire remarquer, on ne me trouve pas encore assez habillé à dire vrai.", lui répondit-il en passant sa main devant son visage.
Elle souffla du nez, amusée. L'emblème du Roi avait tout de suite attiré son regard, à tel point qu'elle n'avait même pas relevé l'absence de masque sur le visage de ce cher Sire Valmont. Plus ils échangeaient et plus il détonait avec le reste des invités présents ce soir, en était-il seulement un ?
"Vous êtes plein de surprises, Sire Valmont. Si jamais on vous reproche un peu trop que vous soyez à visage découvert, n'hésitez pas à me le dire. Je serai ravie de vous aider à trouver un masque digne d'un chevalier."
Leur échange fut brièvement interrompu par l'intervention de Lioncourt et de la barde mais Elizabeth ne s'intéressait pas ce spectacle, bien plus intéressée par la révélation que venait de lui faire son interlocuteur. Voilà qui expliquait certaines choses à son sujet mais à chaque mystère résolu, un autre venait le remplacer. Elle hocha légèrement la tête puis observa la foule, comprenant son besoin de s'en éloigner quelques temps et se doutant que ce n'était pas non plus la seule raison de son éloignement. Aussi bon soit-il, un garde ne sert à rien s'il se retrouve prisonnier d'une foule au pire moment.
"- Mais j'ai été fort impoli, je m'en excuse, quel est votre nom, .. Dame ?" "Je m'appelle Elizabeth, Elizabeth Casteron.", elle lui fit une brève révérence comme on le lui avait enseigné. "Je représente mon père qui n'a pas su se libérer pour venir en personne."
C'était un mensonge et personne n'avait besoin de le savoir. En tant que chef de guilde son père était bien plus utile à Trigorn qu'il ne l'aurait été durant cette soirée.
"Je suis assez étonnée d'apprendre qu'un Valmont se retrouve au service d'un Baron à Argelas. Comment vous êtes-vous rencontrés ?", lui demanda-t-elle.
Elle n'avait pas vraiment envie de s'étendre sur sa famille, ce qui était probablement le cas pour lui aussi. En lui posant cette question, elle prenait le risque qu'il l'interroge à son tour sur la sienne mais elle avait besoin de le savoir, et son père l'aurait certainement réprimandée s'il avait été là et qu'elle ne l'avait pas fait. De toute façon, rien ne l'obligeait à lui dire la vérité sur sa famille. Et l'inverse était également vrai.
A l’écoute de la musique, Parfait prenait son temps. Le rythme qui s’écoulait entre les doigts du flûtiste duquel il s’était approché caressait son masque sans que nul ne sache ce qui passait réellement au travers.
Tandis qu’une faible harmonie naissait entre le spectateur et l’artiste une voix vint la troubler :
"Mon instinct me souffle que vous êtes quelqu'un de plus intéressant que la moyenne des notables réunis ici. Ai-je raison de le penser ?
—Bien inutile, pensa Parfait.
—C'est un bal masqué, tout l'intérêt de la démarche est de ne pas être reconnu, mais je me considère comme un esprit libre. Mais vous avez tout l'air d'un original, vous aussi. Je suis Victorien de Karnstein, à qui ai-je l'honneur ?"
Il commença à tourner la tête vers son interlocuteur alors que ses yeux s’attardaient encore un dernier instant sur le musicien. Lorsque ceux-ci s’en détournèrent pour croiser finalement le regard de l'homme au masque de corbeau, il put constater que celui-ci semblait quelque peu altéré. Fatigue ? Alcool ? Il venait d’arriver… peut-être autre chose. Ce serait là une éventualité intéressante, le genre de trait qui lorsqu’on s’y engouffre révèle bien des richesses.
C’était un de ses traits à lui, une habitude ancrée profondément si bien que cela ne lui prit le temps que d’un battement de cils pour décider de sonder davantage la situation.
Il lui tint à peu près ce langage:
« Parfait Silderoy, tout l'honneur est pour moi Messire de Karnstein, répondit-il d’un ton sobrement aimable. Etes-vous un amateur de musique, vous-aussi ? Les esprits libres sont souvent de grands artistes », ajouta-t-il en se tournant brièvement vers le sybarite masqué.
Une phrase bien plate, éludant tout l’enrobage du noble — il l’avait particulièrement soignée. Parfaite.
Il porta sa coupe à ses yeux pour en admirer la robe du contenu, puis en but une gorgée.
« Oh, il y avait un serveur ici il y a peu. Il doit encore être dans les parages », s’ « inquiéta »-t-il en faisant mine de ne remarquer que maintenant que les mains de sa nouvelle compagnie étaient vides.
Les mots vidés de leur essence étaient une arme aussi efficace que puérile, mais Aveline les utilisait rarement ainsi. Elle leur préférait les double-sens, et la victoire de son père sur le champ de bataille, persuadé d’avoir été béni par Narthe, avait consisté en une mort rapide. En tout cas, elle le souhaitait. Le changement ne fut pas aisé à déceler d’autant plus sous le masque, ce fut une ridule de tension, un léger mouvement de la mâchoire. Ou peut-être le savait-elle parce qu’elle avait vu dans ses yeux une morne lueur.
Sans trop savoir pourquoi, Aveline eut envie de s’excuser. Elle ne désirait pas sortir de ses bonnes grâces, ce qu’elle ne comprenait pas vraiment. Au fond d’elle, quelque chose se débattait avec des années d’éducation à ne jamais demander ni permission, ni pardon. A ne jamais se soumettre à quiconque, le prix de la liberté d’une petite noble n’avait jamais été dans le sang, contrairement à celui des personnes de basse extraction. Ce fut cela, cette admiration silencieuse et refoulée qu’elle avait pour ceux qu’il lui fallait mépriser. La fascination de l’adolescente pour les personnes vraies que la jeune adulte s’était chargée d’oublier. Tout cela la fit incliner la tête, et murmurer en silence un simple mot en réponse à ses compliments. Navrée.
Bientôt, la saltimbanque balaya ses compliments comme on fait s’envoler une mouche et Aveline tourna sur elle-même, ravie d’avoir mis des bottes plates. Le monde changeant par magie fut comme un coup dans le plexus solaire et la fit expirer d’un coup, ébahie par les convives disparus. Son regard papillonna autour d’elle tandis qu’elle s’élevait et sa main se crispa sur celle de la saltimbanque tandis que le vide remplaçait la terre ferme.
La peur mêlée à la fascination et à la présence de la demi-elfe, hérissa ses poils, et la mine d’une carpe hors de l’eau fut remplacée par un air soigneusement neutre tandis qu’elle observait tout autour d’elle. Du regard, elle dévorait un monde sous un jour qu’elle n’avait jamais vu, elle se nourrissait des venelles vues du dessus et, en levant le nez vers le ciel, s’abreuva des étoiles, goûtant le goût interdit de l’infini dont les livres l’avaient mis en appétit.
Son regard se détourna vers la silhouette de la saltimbanque dont le sourire lui rappela quelque chose, l’absence de souffle gorgeant ses poumons la fit murmurer.
“Comment...” Elle cligna des yeux, sentant ses mots se perdre. Était-ce vraiment la question à poser ? Que répondrait-elle ? De la magie ? La curiosité avait fait jaillir son immense tête, gobant le mépris qu’elle avait créé de toute pièce. Quels mots lui permettraient-ils d’en savoir véritablement plus ? Un instant glissa et son regard se dissipa vers l’horizon impossible. Elle observa les yeux rosés de la saltimbanque, et celle qui n’en perdait jamais une pour l’ouvrir et s’attachait à faire des phrases à double ou triple sens dont seule elle les comprenait quand ce n’était pas un simple mensonge, se sentait muette. La musique de la barde qui semblait venir du ciel lui-même ou de quelconques nuages lui rendit la parole, elle qui n’osait plus donner des phrases répétées dix mille fois, de crainte de brise l’instant. Couverte par la musique, mais aveugle au spectacle de l’autre demi-elfe de la soirée, Aveline se concentra sur celle qui partageait le firmament avec elle et souffla. “Pourquoi ?”
Plus tard, Aveline se frapperait sans doute le front de la main pour ce manque d’éloquence légendaire, mais sur l’instant, ce fut ce qui lui sembla le plus juste.
(Pour Aveline) - « Vous m’en voyez flattée, mais je ne le porte que pour saluer ceux qui ressortiront vainqueurs des affrontements au mur. » Un instant suspendu dans le temps le masque de Mytral se flétrit, ses souvenirs voguèrent vers une sœur qu'elle avait jadis aimée et dont la route s'était séparée de la sienne, en cause une guerre civile qui l'avait à tout jamais impactée. La plaie ne s'était jamais refermée et parfois Mytral réussissait des incursions dans la vie de la Saltimbanque, mais à chaque fois Astre parvenait à la repousser. Un jour le mur s'effondrerait, elle comme eux le savait. Et ce jour là ni Mytral ni Astre n'avaient idée du désastre qui les attendraient. Puisses-tu te tenir loin de mes pensées un jour de plus, Galadriel. Le temps avait reprit son cours, une fraction de seconde s'était écoulé durant laquelle la Saltimbanque n'avait presque pas cillée et trop absorbé par le spectacle la bourgeoisie environnante ne l'avait pas remarqué, elle peut-être. Était-elle vraiment différente ? Quelle importance. "Puissent les survivants vous voir illuminer le ciel comme cette nuit." A son tour le visage de l'elfe s'inclina à ses flatteries, non trop bas pour ne pas lui présenter son couvre-chef, mais assez pour la laisser deviner ses traits détendus, les flatteries glissaient sur elle tout comme les insultes, les gens méprisaient pour la plupart les troupes d'amuseurs et malgré le conflit, d'autant plus lorsqu'ils étaient elfiques. Mais cette jeune femme était venue jusqu'à elle pour avoir du spectacle et en tant que Saltimbanque il était de son devoir de lui en offrir. Un sourire complice vint à nouveau la cueillir tandis qu'elle fit tourner d'un geste maîtrisé la jeune femme sur elle même dans une danse lente qui fit disparaître autour d'elles les convives. A présent seules au monde sous un ciel étoilé. Amarante se mit à rayonner d'un faisceau d'argent sur la voute céleste portée par Aveline et ensemble elles s'élevèrent vers les cieux, au dessus des maisons d'Argelas, pour que la Saltimbanque qui était parvenu à décrocher l'une des lunes la remette en place : Dans le ciel. Astre s'élevait sans crainte au dessus des toits, habituée à la voltige, à mesure qu'elles échappaient à la gravité pour toucher les étoiles du bout des doigts c'est Argelas qui devenait un ciel de lanternes et de tuiles. Ses doigts formaient une poigne réconfortante pour la jeune fille qui pour la première fois de son existence approchait du ciel tant promis. Une pensée sur les vaines promesses des hommes arracha un sourire à la Saltimbanque. Pour faire toucher le ciel à une femme, le premier comme les autres, être une psychiste suffisait. Loin d'être rendue sourde, la musique entraînante d'Antagara leur parvint des confins de la nuit. Pour tout les autres, Astre et Aveline se contentaient d'observer la salle, comme en transe, mais pour elles l'ascension venait de commencer.
(Pour Jehane) A nouveau un sourire sembla étirer les lèvres de son masque, si furtif qu'il fut peut-être un tour de l'esprit de la jeune fille dans l'atmosphère magique ambiante. - Je m’en voudrais d’imposer un tel fardeau à votre pas si léger, agrobate. Elle exécuta une révérence à la fois grâcieuse et si exagérée que les nobles s'en seraient retournés sur son passage pour la toiser d'un air plus de jugement si ils n'avaient pas déjà été assez occupés par le retour de Monsieur Lioncourt se frayant un chemin dans la foule. Du bout des doigts elle se saisit du présent dont l'aspect lui rappela immédiatement les terres qu'elle avait autrefois foulé, un élan nostalgique vint frapper la Saltimbanque de toutes sa puissance, habituée à garder les apparences elle inclina la tête dans un remerciement respectueux. Le visage à nouveau redressé, tandis que Lioncourt faisait la présentation obséquieuse de la barde Antagara, son visage se mit à onduler un bref instant, son masque donnant l'impression de se craqueler, puis d'un geste elle croqua dans la tartelette sans avoir à s'en débarrasser. La pointe de sa langue rosée passa un instant sur ses lèvres, venant savourer à nouveau le goût des oranges de la terre qui l'avait vu naître et son visage se figea à nouveau, le maquillage laissant place à la face rigide mais souriante du masque de Saltimbanque. "Ces soirées sont notre lot quotidien, une existence de fêtes et de réjouissances.. Mais aussi d'un dur labeur pour mettre des étoiles dans les yeux de nos invités." D'un pas elle se fendit dans sa direction, à nouveau, la prenant en complice elle émit quelques mots dans un souffle à l'oreille de la jeune fille, sans que les lèvres de son masque ne se mettent à nouveau à bouger. "Profites-en, tayir saghir, il semblerait que le spectacle ne fait que commencer." tandis qu'Antagara entamait sa mélodie entraînante, la Saltimbanque s'éclipsa d'un pas souple vers l'arrière, abandonnant la jeune fille à la musique et aux petits pains, disparaissant dans la myriades de couleurs provoqués par la demi-elfe. Et dans les ombres, d'un geste imperceptible à ses invités guères habitués au monde du crime, elle informa le meneur des opérations que Jehane n'était pas une cible à envisager. Quelque part elle lui rappelait une jeune fille pleine d'innocence qui n'avait pas survécu à son voyage loin de chez elle.
(Pour Elizabeth) - "Sire. Ou peut-être devrais-je vous appeler par votre grade ?
Le regard de l'homme se posa sur son tabard de lion, peut-être aurait-il finalement dû le troquer contre le cerf de la demeure, moins de confusion en aurait découlé. "Sire conviendra parfaitement, mais si vous souhaitez être exact je suis le Chevalier Romulus Valmont." Il ne cilla pas, au mieux elle ignorait tout de la famille, dans le pire des cas elle ne lui poserait probablement aucune question gênante à ce sujet, l'histoire dramatique se suffisait à elle même. Un sourire étira le coin de ses lèvres tandis qu'elle semblait chercher à se dédouaner d'un délit abject, celui de ne pas faire confiance à un noble inconnu de tous qui vous invitait pour sa grande réception. Prononcé ainsi elle avait toutes les raisons de s'en méfier. - "Mais dites-moi, n'êtes-vous pas un peu trop habillé pour un bal ?" La question le prit au dépourvu il dû bien l'avouer, trop habillé ? Cette femme en voulait-elle à sa vertu ? Et quelle vertu. Il dû retenir un soupire à cette pensée qui se transforma en un soufflement du nez après quelques instants d'hébétude, il avait l'habitude de soigner les apparences. Guère celle de se retrouver aux côtés de femmes aussi .. directes. "Vous êtes la première personne à me le faire remarquer, on ne me trouve pas encore assez habillé à dire vrai." Sa main passa devant son visage, relevant l'absence de masque sur celui-ci. "Pour ne rien vous cacher…" Lioncourt s'était exprimé et l'avait interrompu, un regard dans sa direction plus tard il en revint à sa compagnie. "Je suis au service du Baron Ruthven. Mon rôle n'est pas vraiment de profiter de la soirée. Mais j'avais besoin d'un instant de calme loin de la foule." Ses poumons avaient expiré tout l'air dont ils avaient été capables. "Mais j'ai été fort impoli, je m'en excuse, quel est votre nom, .. Dame ?"
(Pour Antagara/Foule générale) Face au spectacle offert par Antagara une grande partie de la foule aux yeux concentrés sur elle demeura coite, ses cheveux ainsi lâchés avaient provoqués des haussements de sourcils et des murmures d'indignation que l'ouïe et la vue avaient finalement fait taire.
Quelques lèvres s'entrouvrirent, des murmures fusèrent, avant que des applaudissements distingués et mesurés vinrent rompre le silence de Temple qui s'était imposé à l'assistance. La performance tout en sons et lumières d'Antagara avait convaincu la plupart des invités mais faire preuve d'un enthousiasme plus grand en société, au sujet d'une bâtarde était inconcevable. Pour autant, ce soir, le nom des Charlatans et celui de la barde avait reluit et la performance avait arraché un rictus au Baron derrière le voile.
Alors que Lioncourt redirigea l’attention sur elle, la Charlatan ne put s’empêcher de sourire. Quelle était l’intention derrière ce geste ? Elle n’en savait que trop rien. Et cela, à vrai dire, ne lui importait pas. S’ils eurent été assez naïfs pour croire que lui offrir l’attention, à elle seule, la déstabiliserait, alors tant mieux pour elle, et s’il était intentionnel de lui offrir avec bienveillance cette opportunité de voler la vedette, alors elle la saisirait. Mais tout cela n’était probablement ni l’un ni l’autre. Tout cela n’était qu’un grand spectacle, avec ses événements et ses rebondissements. Elle était une corde au luth de Lioncourt, et il avait probablement décidé que la jouer serait intéressant, quoi qu’il advienne.
Elle arrêta de jouer de son luth, un instrument qu’elle affectionnait, mais qui était pratique pour une musique d’ambiance. Face à une foule, dans un bal, pour voler la vedette, sa mandoline serait plus adaptée. Elle reposa alors son luth sur son support, la sangle étant venue se détacher comme par magie à la fin de sa précédente prestation. Elle attrapa ensuite sa mandoline avant de s’incliner vers la foule en écartant les bras dans un geste exagérément théâtral, un sourire aux lèvres.
Elle se redressa alors et enfila la sangle de sa mandoline. Chaque geste semblait précis et aussi calculé qu’instinctif. Cela n’en retirait pas pour autant la fluidité et l’élégance des gestes. Loin de geste répété d’un automate tiny, ils avaient cette aisance de l’artisan ayant longuement travaillé son geste pour affiner son art. Rien ne semblait troubler l’artiste, ni les rires, ni les regards, ni les commérages. Elle était dans son monde, à sa place, seule au milieu des regards, au milieu de l’attention. Comme le poisson d’eau, comme l’oiseau du ciel, comme l’accroc de sa poudre, ce n’était pas qu’elle aimait cet instant en suspens avant le début, c’est qu’elle en avait besoin. Elle ne vivait que pour ce frisson, et alors que ses doigts frottèrent les cordes, elle sortit de sa transe qui n’avait duré qu’une fraction de seconde pour les spectateurs.
Elle ouvrit alors la bouche, comme pour dire quelque chose, mais seule une note en sortit, alors que ses doigts vinrent pincer les cordes et danser sur le manche de sa mandoline et que son pied vint frapper la mesure sur le plancher de la scène, puis l’autre. Elle avançait, tournait, lentement, au rythme du tempo que lui imposait la musique pendant qu'elle faisait travailler ses propres cordes, vocales elles, pour accompagner les envolées de celles de sa mandoline.
Musique d'ambiance
Les mages et novices les plus affûtés purent sentir qu’alors, seulement en cet instant, après quelques mesures à peine, le spectacle commençait réellement. Tandis qu’elle commençait à tourner sur elle-même pour faire dos à la foule, sa chevelure bien enchevêtrée se détacha d’elle-même et ses cheveux, soudainement bien trop longs, vinrent valser en suivant le mouvement de la barde. Et dans ce balancier, ils prirent alors une panoplie de couleur bariolée que n’auraient pas reniée les costumes de bouffons des saltimbanques. Et ensuite, quand elle refit face à la foule, celle-ci put remarquer qu’entre les frettes de la mandoline, le bois s’éclairait de lueurs colorées chaque fois que l’hybride posait un doigt dessus.
Et le jeu continua quelques courtes minutes. Elle se sentait seule, au milieu de rien, juste elle, non pas qu’elle ignorait la foule, au contraire, elle leur adressait regards et sourire mi-amusé mi-complice, mais au fond d’elle, il n’y avait qu’elle, le spectacle, et sa musique. La foule n’était, pour l’heure, qu’une toile de témoin anonyme. En cet instant, rien d’autre que sa prestation n’existait. Jusqu’à la dernière note, alors qu’elle se penchait encore en avant pour marquer la fin, les bras écartés. Pour profiter de ce court silence, bien que troublait par les aléas du bal et de ses activités, cette rechute de l’attention, avant, elle l’espérait, l’éclat de leurs applaudissements. C’était à ce moment-là que les rôles s’inversaient. Elle devenait la toile et il n’y avait plus que la foule. Et ce frisson d’excitation était sa poudre. Un court silence qui précédait le jugement.
Elle observait un peu distraitement les personnes présentes ce soir, dressant une liste mentale des familles dont elle avait pu reconnaitre certains membres. En balayant la salle du regard elle remarqua un homme dont la tenue jurait avec celles des autres invités se diriger vers le banquet. Était-ce un soldat ? Que faisait-il ici ? Pourquoi avoir choisi cette tenue ? Tant de questions qu'elle lui poserait si la situation se présentait.
Elle avait repris son observation lorsque l'homme qui l'avait intriguée lui adressa la parole et la salua de façon très polie, peut-être n'était-il pas qu'un simple soldat. Elle inclina légèrement la tête en retour pour le saluer. "Sire. Ou peut-être devrais-je vous appeler par votre grade ?", en lui souriant brièvement.
"- Je vous ai vu faire." lui glissa-t-il en guise de réponse avec un petit sourire qui la fit souffler du nez d'amusement. "- Vous méfieriez-vous de notre hôte ?"
Elle leva brièvement ses mains vers le haut comme si elle avait été prise en flagrant délit de quelque chose, ce qui était un peu le cas en réalité.
"Oh non, nullement.", lui répondit-elle simplement avec un sourire. Après tout, il était encore trop tôt pour se mettre à parler de poisons avec un inconnu, même pour elle. "Mais dites-moi, n'êtes-vous pas un peu trop habillé pour un bal ?"
Elle reconnut ensuite la voix de l'homme qui les avait accueillis faire la présentation d'une barde dont elle avait déjà entendu le nom dans les rues de Trigorn. Elle était trop mal placée pour pouvoir l'apercevoir et se sentait bien heureuse de ne pas être à la place de cette dernière. Attirer l'attention ne lui posait aucun problème, quand c'était elle qui l'avait choisi.
Revenant dans ses quartiers après une demande de mission personnel des hautes instances de la Maison, Fractal souffla légèrement. 'Vous devez être préparer au besoin, être bien apprêtée, et porter un masque' Ce fut les mots qu'on lui avait dit. Ne comprenant pas sur le moment, elle avait acquiescée, et était monter dans sa chambre. Ce fut alors qu'elle comprit le sens du mot 'bien apprêtée' quand elle vit la tenue les petits accessoires allant avec, et le masque déjà préparer sur son lit. Se passant la main sur le visage quelque seconde, elle souffla de résignation.. -Une mission avec des nobles? Quoi de mieux que d'être habillée comme une andouille et se pavanée avec la Haute… Enfin à quoi bon, j'ai déjà accepter autant se préparer. Faisant le chemin vers la petite salle de bain de sa chambre tout en se déshabillant sur le passage, elle passa par la suite quelque temps à se nettoyée de sa dernière mission, puis, commença les changements sur elle même pour sa mission, changeant alors sa couleur de cheveux rouge grenadine pour une couleur plus orangé-flamme, ses derniers allant maintenant jusqu'au bas de son dos alors qu'ils sont jusqu'au épaule naturellement, ainsi que ses iris rouge, passant quant à eux, à une couleur plus jaune ambré. Se regardant quelques minutes dans le petit miroir de sa salle de bain, peaufinant les détailles, la seule chose qu'elle n'avait pu enlever étant un de ses tatouage, entre ses omoplates, se dernier pouvant être légèrement vue quand ses cheveux bouger beaucoup ou si quelqu'un la coller d'un peu trop prêt. Elle ressorti de sa salle de bain, serviette autour du corps, et regarda à nouveau la tenue. -Au moins la tenue n'est pas bariolé de couleur à en donner un mal de tête, c'est déjà un point positive, pensa t-elle! Prenant la tenue et se dirigeant vers le grand miroir de la chambre, elle mis alors la tenue, avec quelques difficulté et quelque noms d'oiseau sortant de sa bouche, nullement habituer à porter se genre de tenue, aussi jolie peuvent-elle être. La robe ainsi mise sur, elle mis les pants de cette dernière plus correctement, ses derniers retenu par des rose et leurs ronce comme décoration. Une fois fait, elle attrapa les collants noir et les mis sans ayant à refaire sa robe. Le talent de tout faire correctement comme dirais certains, au vue de leur métier. Elle chaussa ensuite les talons rouge qui avait était mis avec la tenue. Se regardant quelques seconde, elle pris ensuite le ras de cou qui était poser à côté de la robe et le mis. -Aussi beau ça tout cela, ce n'est vraiment pas mon truc, se dit-elle en se regardant dans le miroir.! Même si elle était vraiment jolie, et pourrait-être même se faire qualifier de bon parti, elle préférée sa tenue habituelle. Plus libre dans ses mouvement. Prenant sa rose multiforme et la m'étant dans sa tenue, elle prit le masque, dernière pièce à son accoutrement et sortie. Redescendant les escaliers et allant vers la porte pour sortir, elle prit l'enveloppe disposer au meuble d'entrée, nécessaire pour sa mission. Elle sortie alors de la Maison, et se dirigea vers l'endroit ou elle était 'attendu'. Se fut après une dizaine de minutes de marche, quel se trouva devant les portes d'entrée, à présent affublée de son masque et tendant son enveloppe comme montrant qu'elle faisait partie de cette 'univers'. Inspectant alors sur son passage tout ce qu'elle pouvait trouver d'intéressant pour sa mission, elle nota dans un coin de sa tête, le symboles des roulottes des bouffons qu'elle avait vue à l'entrée, et une fois entrée, nota à nouveau dans un autre coin de sa tête, le blason du Baron : Un cerf de rouge et de noir tout comme les symboles au murs, représentant comme un genre de lame... Chose qui ne lui dit rien, mais possiblement que ses supérieurs en s'aurais peut-être beaucoup plus à ce sujet. La chose notifiable aussi, était le flagrant manque de garde du corps à l'intérieur. Criant presque à l'assassinat.. Elle fut alors arrêter dans ses analyses et ses pensées par la voix d'un homme, qui se présentera comme il s'était lui même cité " Le Maître de Cérémonie, Monsieur Lioncourt, représentant des Sybarites " Écoutant légèrement son discours, Fractal pris cependant soin d'écouter au moment ou il parla du fameux Baron Ruthven et le moment de sa dite venu. Se positionnant dans un coin de la pièce, elle prit un verre de vin aléatoire, ne regardant pas si ce dernier pouvait être un dernier cru centenaire ou bien un vin bon marché et attendit.
Sans jouer des coudes, puisque cela aurait été inconvenant, Aveline était néanmoins parvenue à se glisser aux côtés de l’essaim. Elle ne doutait pas qu’elle devait leur ressembler, au premier abord, se rapprochant ainsi pour voir le spectacle si époustouflant qu’il y avait presque quelque chose de magique. Plus jeune, elle aurait détesté d’être ainsi ballotée entre des gens, surtout pour se rapprocher de quelque chose d’aussi banal qu’une saltimbanque, pire que tout l’idée de ressembler à ses congénères lourdauds et désagréable l’aurait irritée. Aujourd’hui, elle savait, l’aigle ne se dérangeait pas de partager le ciel avec des pigeons et que le soleil brillait autant pour les bourgeois, classes populaires que pour elle.
Les menaces de son sceptre ne faisait pas reculer une Crisurvier, sa propre mère l’avait entraînée à ne pas broncher devant une arme. L’une comme l’autre avaient parfaitement conscience qu’elles étaient aussi douées de leurs mains et de leurs pieds que pour les hautes tâches telles que la danse, la couture et autre activités d’un intérêt désespérant. Au moins demeuraient l’écriture et la lecture, un puits infini dans lequel Aveline plongeait.
S’il fallait se faire voir, partager avec ses congénères, Aveline décidait de le faire selon ses envies, et le sourire complice que lui accordât l’hybride la fit se sentir presque spéciale ; sans certitude que ça le soit véritablement. L’adolescente analysait ses propres émotions avec une minutie que sa mère lui avait enseigné, se comprendre soi-même ainsi que les raisons de quelconques pathos était requis pour savoir les simuler par la suite.
Elle se sentait privilégiée, ah.
L’ironie fit pétiller un instant son regard et un sourire amusé, bridé par une politesse exacerbée étira la commissure de ses lèvres, lorsque la saltimbanque vint lui parler, le masque dissimula une rougeur sur ses pommettes.
« Vous m’en voyez flattée, mais je ne le porte que pour saluer ceux qui ressortiront vainqueurs des affrontements au mur. » Aveline prit garde à donner des inflexions juvéniles au ton de sa voix, quand elle avait répété ces mots comme un automate quelques heures plus tôt. Des variations de la forme sans fond ; une allégorie de la noblesse. Ou caricature.
« Je ne refuse jamais une invitation… » La jeune femme fixa les yeux oscillant de couleurs entre vert et rose ce qui la fit incliner la tête. La surprise avait été aussitôt avalée par une assurance certaine. Néanmoins, en se rapprochant pour déposer sa main sur son gant, quelque chose de plus sincère se glissa sur ses traits, faisant perdre quelques octaves à son timbre habituelle haut perché. « Qu’elle vienne d’un baron inconnu ou de la cible de mécénats tels que vous, je n’avais qu’entendu parler de vous ; mais à vous voir, je comprends que la noblesse vous salue, c’est du bon sens. »
Elle se laissa guider par la saltimbanque, les doigts fourmillants de quelque chose qu’elle ne parvenait pas à identifier. Venue en vue de supporter les nobles et leurs parois lisses, sa curiosité qui bourgeonnait en elle lui faisait ressentir des aspérités inespérées.
C'est en un rien de temps qu'Astre avait attirée l'attention autour d'elle, tel un essaim d'abeilles quelques bourgeois intrigués s'était massés autour d'elle comme si son pollen était le plus riche de tout le domaine, lui arrachant un sourire discret, étirant un peu plus le sourire d'ange disposé sur ses fines lèvres, elle eut un regard pour sa consœur à l'autre bout du bal, la barde rousse, parmi ses pirouettes gracieuses qui lui valurent plus d'œillades encore. Elle prodiguait aux invités un spectacle tout en lumières, agrémentant sa danse à l'agilité du chat de faisceaux scintillants que les mages aux sens les plus affinés, c'est à dire une petite minorité parmi l'assistance, identifieront comme étant de l'illusion. Mais ce fut un tour de passe-passe suffisant pour arracher quelques sourires béats sous les loups des invités. Déployant progressivement tout ses atouts elle reprit place, fit tourner avec adresse son sceptre sans menacer les invités dont certains eurent toutefois un geste de recul, puis de sa tenue elle tira habilement son jeu, composé de cinq cartes. Entre ses doigts celui-ci devint un éventail de rouge et de noir dont elle se servit pour dissimuler à la vue de tous un sourire complice échangé à l'attention de la lune de la soirée. D'une inclinaison de la tête mais sans briser le silence ambiant qui l'entourait elle la salua, d'un pas glissé elle la rejoignit avec souplesse, se tenant à présent à une distance plus intime bien que raisonnable, propre à leurs rangs respectifs et ses quelques mots parvinrent à la jeune Crisurvier : "Nous avons la chance d'être en présence d'un noble astre." Puis baissant le ton pour ne s'adresser qu'à elle tandis que les regards se tournaient dans leur direction "Etes-vous ici pour vous distraire un instant de la morne société, Demoiselle Amarante ?" Ses yeux d'un vert amande bien que luisant virèrent progressivement à un rose pâle dans lequel brillait une étincelle d'intérêt. "Si c'est le cas, accepteriez-vous de vous élever en ma compagnie loin de cette ennuyeuse terre austère et de ses étoiles ternes ?" Sa main fut tendue telle une invitation, portant un gant élégant épousant à la perfection la longueur et la finesse des doigts de pianiste de la Saltimbanque.
Alors qu'elle dégustait comme tout à chacun, une silhouette s'était élevée non loin de Jehane, ou plutôt était-elle apparue ? Nul ne saurait vraiment le dire.
A l'image de ses compères elle avait glissé plus qu'elle n'avait marché, touchant le sol d'un pas léger, ne s'appuyant jamais sur autre chose que la pointe du pied, et dans un dernier pas elle avait fait ses pointes à ses côtés. Son visage habilement dissimulé s'était incliné dans sa direction, suivit d'un mouvement ample du bras tel une révérence, les plumes de son turban s'inclinant à la manière de Quetza faisant la roue. Puis tout en redressant le visage dans la direction de la jeune femme le masque semblait lui avoir sourit une fraction de secondes, avant qu'elle n'énonce l'évidence avec un accent qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître, originaire des sables chauds de Minghelle : "Vous aurez quelques difficultés à danser avec cette lourde mallette en votre possession. Souhaitez-vous que je vous en déleste, alsayida ?"
Certains Saltimbanques utilisaient la magie pour le spectacle sans grande considération pour les mesures prescrites par l'école de magie, une pratique qui aurait probablement dû en irriter plus d'un si ils avaient été invités, par chance aucun fauteur de trouble n'était de la fête. Ou peut-être que si, finalement. Un oiseau de mauvaise augure fit une entrée remarquée par quelques invités dans le banquet, avec quelques minutes de retard sur l'ouverture un jeune homme arborant une longue cape composé intégralement de plumes noires avait fait irruption dans l'assistance venant trancher considérablement de son noir avec les couleurs des invités, sans se presser il avait prit place aux côtés de Parfait. Gardant le silence dans un premier temps, tout en contemplant l'assemblée au travers de son loup argenté en forme de corbeau lui aussi, ses yeux bleus scrutant avec un intérêt las les convives auquel il était semble t'il déjà habitué. Si les réceptions mondaines l'ennuyait-il que faisait-il là ? Nul ne le sait, mais il trouva finalement en la compagnie de Parfait un certain intérêt, semble t'il, puisqu'il lui adressa quelques mots. "Mon instinct me souffle que vous êtes quelqu'un de plus intéressant que la moyenne des notables réunis ici. Ai-je raison de le penser ?" Finalement son visage pivota dans sa direction, offrant à son interlocuteur un regard blasé, en le découvrant le bas de son visage se figea finalement dans un sourire qui avait quelque chose de plus poli que sincère. "C'est un bal masqué, tout l'intérêt de la démarche est de ne pas être reconnu, mais je me considère comme un esprit libre." L'amusement transparaissait évidement dans cette dernière remarque. "Mais vous avez tout l'air d'un original, vous aussi. Je suis Victorien de Karnstein, à qui ai-je l'honneur ?"
Parmi les convives bien trop occupés à festoyer, à échanger, ou même à comploter, parce que c'était aussi le propre de ses soirées. Un homme sans autre apparat qu'une sobre tenue rappelant l'emblème du Roi, mais surtout sans masque, avait évolué entre eux, adressant quelques signes de tête à certains, quelques remarques basses à d'autres, à la recherche d'un peu d'air il s'était finalement éloigné de la foule pour se rapprocher du banquet. Portant l'épée à la taille et semblant l'un des rares homme armé de l'assistance il avait jeté un bref regard à Elizabeth non loin de lui, de quelques pas il s'en était rapproché avant d'énoncer d'une voix neutre et mesurée : "Madame." dans un salut poli, inclinant légèrement la tête à son intention. Laissant la réponse de son interlocutrice demeurer il en était finalement revenu à elle avant d'ajouter : "Je vous ai vu faire." un faible sourire venant finalement planer sur ses lèvres. "Vous méfieriez-vous de notre hôte ?"
Ces divers événements s'étaient déroulés presque en simultané, à quelques minutes d'écart seulement mais c'est finalement à 20h25 selon l'horloge (8 heure et 25 minutes, entendons-nous), que Monsieur Lioncourt le bien nommé fit finalement à nouveau irruption dans la salle, attirant à lui les regards pour faire une grande déclaration. "Sires et gentes Dames, j'ai l'honneur de vous annoncer avec un grand honneur que nous sommes en présence de l'inestimable barde de la troupe des Charlatans …" Il laissa planer un silence, quelques personnes pouffèrent à cette idée, non pas que les Charlatans n'étaient pas connus et reconnus, simplement que parmi les invités même d'un Baron on faisait parfois dans l'absence de culture. "Dame Antagara qui aura le plaisir de jouer pour nous !" d'un geste ample il désigna la demi-elfe par qui tout les regards ou presque furent finalement attirés comme un aimant, les Saltimbanques s'arrêtant de jouer leurs symphonies comme si ils avaient été un seul musicien. "Antagara, c'est à vous, enchantez nos oreilles je vous prie.", Monsieur Lioncourt l'avait-il prit au dépourvu ? Probablement. Lui offrir une tribune à elle seule était prévu ? Absolument pas. Mais après tout, quel meilleur moyen de démontrer son talent que d'être jetée nue dans la fosse aux lions ? Des milliers d'autres, bien sûr. Mais quoiqu'il arrive le spectacle doit continuer !
Elle n'était pas en retard mais pas non plus à l'heure comme on lui avait appris, ce qui était loin de la déranger puisqu'elle pourrait ainsi mieux se fondre dans la foule supposée déjà présente.
La demeure était impressionnante, et bien qu'elle ait l'habitude d'être en envoyée en mission dans ce genre de lieux, jamais elle ne comprendrait comment certains pouvaient se plaire dans ces immensités. Jamais au monde elle n'échangerait sa petite maison de Trigorn contre pareille demeure, elle ne cherchait pas à se sentir seule.
Elizabeth gravit les escaliers, suivant un couple arrivé juste avant elle. Quelle chance, elle aussi elle aurait adoré profiter de cet évènement avec celle qu'elle aimait tant mais elle n'était pas là pour s'amuser. « J'ai un mauvais pressentiment » lui avait dit son père pour se justifier de l'avoir choisie elle et non Katherine, sa sœur jumelle. Merci père, c'était très rassurant, mais puisqu'elle était le seul membre de la guilde présent ce soir, elle allait devoir faire très attention.
Elle passa la fontaine et gravit les dernières marches avant de montrer l'invitation reçue qui justifiait sa présence sur les lieux. Les gardes paraissaient aussi aimables que des portes de prison, étaient-ils vraiment payer pour cela ? Si la famille comptait faire bonne impression elle devrait les remplacer rapidement avant qu'ils ne fassent fuir les plus timides. A moins que ce ne soit leur rôle précisément, intimider et décourager les plus faibles qui s'aventureraient par ici. Elle les remercia d'un grand sourire qu'elle avait longuement travaillé pour qu'il fasse plus vrai que faux puis continua sa route.
Elle finit par arriver à l'intérieur juste à temps pour écouter la présentation de Monsieur Lioncourt. Les Sybarites étaient donc ici aussi, bien que cela ne la surprenait pas vraiment, mais elle devrait donc garder un oeil sur eux également. Encore plus de travail, génial.
Suivant ensuite la foule jusque dans la salle du banquet, elle remarqua l'horloge en or sur le mur. 20h15, vraiment ? Elle était pourtant persuadée d'être arrivée juste avant 20h, l'heure du début. Lui avait-il vraiment fallu quinze minutes pour monter les marches jusqu'à la demeure ? Si tel était le cas, elle devrait reprendre un entraînement strict dès le lendemain, la lenteur n'ayant jamais sauvé aucune vie.
Une fois dans la salle, son regard fut immédiatement attiré par un domestique masqué qui s'approcha d'elle et lui proposa un verre de vin, la boisson phare d'Argelas. Elle prit le verre en le remerciant et le porta machinalement à son nez pour en humer le contenu. Parfois les réflexes ont la vie dure. Ne détectant aucune odeur anormale et voyant déjà plusieurs verres à moitié vides dans les mains de certains convives, elle se laissa aller à le goûter à son tour. Et effectivement, il était délicieux. Si elle ne faisait pas attention, elle finirait son verre en moins de temps qu'il ne faut pour dire « Argelas ».
Après un rapide coup œil dans la salle, elle remarqua l'absence de gardes à l'intérieur. Soit le Baron Ruthven cachait bien son jeu, soit il était trop présomptueux. Mais de toute façon, si quelque chose se passait mal ce soir, ce serait le dernier de ses problèmes.
Un carrosse arriva au domaine, s’arrêtant devant le haut portail en fer forgé qui demeurait ouvert afin d’accueillir les invités. Le cocher en ouvrit la porte et deux personnes en descendirent.
D’abord une femme aux long cheveux noirs dont les yeux perçant à travers le masque en argent qui couvrait le haut de son visage se posèrent aussitôt sur la bâtisse, puis un homme aux cheveux platines qui en fit de même. Leurs tenues étaient soignées mais sans extravagance : une chemise ample couvert d’un long manteau pour l’homme et une robe d’un rouge profond légèrement ornée sous une longue cape ouverte sur le devant pour la femme.
L’homme mit sans plus tardé sur son visage le masque doré qu’il portait à la main, un léger sourire figé sur celui-ci pour la soirée.
L’apparence encore abandonnée du lieu de par la végétation par endroit sauvage et l’extérieur défraichi du bâtiment les rendirent dubitatifs. Ils avaient voyagé plusieurs jours pour venir ici. La nouvelle d’un nouveau régent d’une ville et de la mort de l’ancien n’était pas anodine, pourtant ce baron Ruthven n’était pas du genre à s’étendre, et, passé les plateaux d’Argelas, peu d’informations se répandaient. De la petite Noblesse ? Voilà une chose peu commune et digne d’intérêt.
Sans échanger un seul mot ils se mirent à marcher pour rejoindre les festivité, jetant tout juste un regard en direction des amuseurs et des miliciens pour signifier qu’ils avaient pris connaissance de leur présence.
Ils croisèrent les personnes discutant dans le calme du jardin, saluant sobrement ceux qui croisaient leurs regard, ignorant les autres. Puis ils montèrent les marches menant à la fontaine pour laquelle l’homme eut un bref regard appréciatif, et continuèrent sans s’arrêter jusqu’à l’entrée du bâtiment.
Plusieurs personnes s’amassaient ici, attendant de pouvoir pénétrer à l’intérieur.
Après un petit temps d’attente, il tendit là son carton d’invitation au garde tout en scrutant innocemment le blason ornant l’armure de ce dernier : un cerf.
Il ne laissa rien transparaître quant à son train de pensée et remercia aussi chaleureusement le garde qu’il ne leur avait souhaité de passer une bonne soirée.
La femme ne dit mot du début à la fin mais portait de temps à autres son attention sur quelques détails qui semblaient sans importance.
Aussitôt rentrée à l’intérieur ses yeux s’arrêtèrent pour juger la pièce massive, ses fournitures et quelques convives.
L’homme en fit de même à quelques pas de la porte afin de ne pas gêner le flux d’invités.
« Passe une bonne soirée… et le bonjour à ta tante de ma part, dit-il en direction de la femme l’accompagnant d’une voix légère mais sereine.
— Hm, merci », acquiesça-elle en s’en allant se fondre dans la foule.
Elle avait déjà reconnu quelques personnes qu’elle s'en alla voir.
L’homme se retrouvant seul avança au milieu de la foule, acceptant la coupe d’un servant à l’occasion.
Il ne connaissait pas grand monde personnellement mais commença à faire la conversation habilement à quelques invités, entament ces dernières par des remarques qui prêtaient à sourire et les réorientant vers des discussions plus sérieuses sur les affaires courantes d’Argelas. De temps à autres il prenait de quoi se sustenter en soulevant légèrement son masque.
Il avait vu l’horloge dorée qui eut happé son attention assez tôt, et s’y référait régulièrement pour gérer le temps qu’il passait avec chacun.
Il n’avait pas croisé de Tyrionval pour le moment, dommage.
Le discours de Monsieur Lioncourt marqua une pose bienvenue durant laquelle il jeta d’autres œillades aux personnes présentes, aux symboles en forme d’épée un peu partout sur les murs.
L’arrivée des saltimbanques marqua l’occasion pour lui d’écouter la musique d’ici, et il s’attroupa autour de ces derniers en même temps que bon nombre de convives. Il n’était pas encore l’heure du bal, autant apprécier ce qui pouvait l’être et ainsi essayer de suivre les conseils de son père.
Une drôle d’invitation. Depuis qu’elle avait rejoint les Charlatans, elle ne se produisait presque plus sans eux. Malgré cela, son nom restait parfois. Derrière ses innombrables noms de scènes, certains avaient suivi la longue carrière de la barde au sang-mêlé. Antagara était un fil qui reliait ses existences, un nom qui avait traversé sa vie. Celui qui se rapprochait le plus d’un véritable nom. C’était elle qu’ils avaient invitée. Pas les Charlatans.
Cela dit, elle pouvait comprendre. Il pouvait être malvenu d’inviter une troupe comme les Charlatans à des festivités mondaines. Ils étaient populaires, au sens premier du terme. Elle, elle n’était rien. Elle était la main qui faisait vibrer les cordes. Pour les gueux ou pour les rois. Cela dépendait des époques, des opportunités, de vies. Elle aurait pu refuser, mais elle refusait rarement de jouer. Et connaître les nouvelles faisait aussi partie de son métier. Pour se moquer ou chanter de tout, il fallait tout connaître, après tout.
Ce soir, elle avait troqué sa tenue des grands chemins pour une robe grenat, laissant sa gorge et ses bras découverts, recouverts d’un léger drapé noir aux motifs dorés. De quoi être élégant à moindres frais et sans s’encombrer de tout les froufrous que les nobles et les bourgeois aimaient tant porter. Elle avait aussi troqué sa tignasse en vrac et son bandeau par une coiffure lisse et rangée, un chignon bas orné de quelques perles. Enfin, pour couronner le tout, un loup noir et blanc arborant des notes de musiques dont l’orifice gauche était recouvert d’un tissu noir pour couvrir son œil.
Elle était fin prête. Elle observait les autres saltimbanques. Ils semblaient tous se connaître, et faire partie de la même troupe. Les échanges avaient été courtois, mais ils ne semblaient pas très enclins à vraiment échanger. Et son instinct lui conseillait de surveiller ses affaires, elle connaissait les troupes de ce genre, ils n’avaient rien de gens parfaitement honnêtes, et elle ne leur reprochait pas. Il serait mentir que de dire qu’elle ne leur ressemblait pas. Non, ce qu'elle reprochait aux Saltimbanques était différent. Ce n'était pas d'être malhonnête, c'était plutôt leur manière de l'être.
À bien les observer, et avoir observé tout le beau monde présent pour cette soirée, elle avait peut-être fini par comprendre pourquoi on l’avait choisi elle, parmi les Charlatans. La demeure comme la soirée paraissait faire dans la démesure, et elle était réputée pour ses prestations où la magie, autant que les notes, venait vous offrir un spectacle de tous les instants. Elle s’était peut-être un peu trop emballée sur la tenue, le spectacle était de mise, mais c’était quelque chose qu’elle pourrait arranger sur place.
Même seule, elle comptait bien voler la vedette aux Saltimbanques. Mais chaque chose en son temps. À leur entrée, ils accapareraient l’attention. Elle était encore à l’écart, mais la soirée ramènerait le public vers elle. À ce moment, et ce moment seulement, elle volerait la vedette à ceux qui faisaient minent d’offrir un spectacle divertissant au peuple pour le brutaliser et le terroriser.
Mais pour l’heure, il était temps d’entrer sur scène et de commencer à jouer.
Après avoir salué les convoyeurs qui l’avaient accompagnée jusque Argelas, Aveline réajusta sa tenue. Sa robe était noire, le buste et les longues robes parsemées d’éclats de pierreries blanches. De toute évidence, ce n’étaient pas des diamants, mais des cristaux de roche. Un nouveau symbole, la vitalité face au deuil, et supposé améliorer ses compétences dans les situations sociales. De même, la tenue s’évasait à la limite du sol en portant des représentations d’Amarante, symbole de victoire pour soutenir l’armée.
Foutaises.
Elle n’avait besoin de rien pour une situation sociale et l’armée n’avait pas besoin de symboles, d’idoles à la limite… Mais surtout d’armes et d’or. Le nerf de la guerre.
Le masque qui lui avait été offert par sa mère avait davantage de valeur, en tout cas pour elle, les broderies cousues s’évasaient en un rideau de perle qui dissimulait le bas de son visage. Elle se rapprocha du manoir en levant le masque sur son visage, jetant un coup d’œil aux nouveaux riches et nobles de mauvais goûts dont les tenues ressemblaient à une prairie défraîchie.
Le dos droit, sous le couvert de son masque, ses yeux noirs suivaient les différentes personnes, attentive elle tendait l’oreille vers les discussions qui se déroulaient. Ainsi le baron, dont elle avait encore oublié le nom, était un homme secret. Un bref rictus étira ses lèvres en voyant la statue du dieu de la vérité et la jeune femme marqua une halte pour en savourer toute l’ironie. Un homme proche de la noblesse dont personne ne se souvenait du nom devait en effet célébrer Zandaros et sa sincérité.
Le blason de cerf aussi inconnu au bataillon la fit s’interroger sur la prétendue proximité avec la famille Tyrionval. Qui était cet illustre inconnu qui l’avait invitée ? Elle ne s’en plaignait pas, il lui fallait bien faire des rencontres pour se trouver un parti, mais à les voir engoncés dans leurs costumes de bal, la seule chose que cela lui inspirait n’était pas un quelconque mariage. Plutôt un enterrement, plusieurs de préférence, ou une crémation, elle n’était pas compliquée.
Se laissant porter par la foule, elle salua et remercia les uniques gardes de la soirée avant de se positionner prête à écouter le discours de l’homme sous l’immense pendule en or. L’ostentatoire venait de vaincre le bon goût, manifestement. Subjugué par son discours, ses pensées moribondes s’interrompirent pour se laisser bercer par le timbre de l’homme. Monsieur Lioncourt.
Ce n’est qu’un quart d’heure plus tard, les yeux papillonnants qu’elle ne put s’interroger : qui était ce Lioncourt ? Quel étrange nom. Puis, tout sembla reprendre vie et son regard se porta sur les saltimbanques. La curiosité l’emporta sur son mépris et elle s’en alla à la rencontre de l’artiste aux longues oreilles et à l’étoile sur son œil. Les verres n’attirèrent pas son attention, ni les victuailles, l’absence de garde ne la rassurait pas : un assassin aurait fait carton plein, comme les invitations du bal, en empoisonnant les mets aussi mal gardés.
Au vu de quelques personnes à l’allure douteuse, il valait mieux se méfier. Elle évita cracheurs de feu et autres individus douteux pour se rapprocher de la saltimbanque qui avait attiré son attention. Dans un premier temps, elle se contenta de l’observer, ne relevant pas le retard de l’inconnu au manoir aussi majestueux que louche, puis s’approcha d’elle pour la saluer avec un sourire avenant et les yeux pétillants.
Le masque était superflu ; celui qu’elle portait parvenait aisément à en traverser le tissu.