Le Domaine du Baron Ruthven
A l'extérieur du Domaine la ville est en fête, la foule s'est réunie pour célébrer le premier jour de régence du Baron Ruthven, un homme issu de la noblesse d'Argelas dont on chante les louanges bien que personne ne connaisse les coulisses de son ascension aux côtés de la famille Tyrionval.
Devant les lourdes portes de fer du Domaine, ouvertes à tous comme on tendrait les bras à un inconnu, bien que toutefois protégées par plusieurs miliciens locaux, quelques roulottes dont émergent des bouffons vous saluant avec déférence arborent un symbole :
Et à leur tour ils rejoignent la foule à l'intérieur du jardin.
La bâtisse à l'allure lugubre au premier abord est un ancien édifice réaménagé par le Baron il y'a de ça plusieurs années, mais l'homme est un individu secret, bien que l'ont raconte que son jardin secret est aussi fourni que celui de sa demeure, lui même luxuriant et semblable à une véritable jungle mais qui fourmillerait de bourgeois, nobles et autres badauds plus modestes s'adonnant à des conversations badines autant qu'aux échanges à voix basse au sujet du propriétaire des lieux.
Les escaliers de pierres jonchés par quelques lanternes vous mèneront jusqu'à une fontaine imposante, en son centre une statue associée à Zandaros recrache des flots ruisselants dans le bassin, en poursuivant leur route les invités guidés par quelques individus costumés donnant le ton de la soirée : Masquée, parviendront jusqu'aux portes de la bâtisse elles aussi gardés par deux hommes en armure, arborant sur leurs plastrons le blason du Baron : Un cerf de rouge et de noir.
Malgré vos réflexions vous ne parvenez ni à vous souvenir du nom du Baron et encore moins de la famille qui portait ce blason, la foule semble s'impatienter pour entrer et ne vous laisse guère le temps d'y réfléchir plus longtemps, les gardes consulteront votre carton d'invitation puis vous laisserons pénétrer le domaine. Ils ne répondront à aucune question, aussi aimables que des portes de prisons de la Commanderie et vous souhaiterons toutefois une bonne soirée d'un ton égal. Si l'aspect extérieur du domaine vous avait jusque là refroidis cet intérieur devrait quant à lui probablement vous intimider. Les étoffes y sont luxueuses, le plafond vous semble immense, les quelques symboles de parts et d'autres des murs ne vous rappellent rien non plus, et vous n'êtes pas les seuls à vous intéresser à cette curieuse décoration, la foule composée d'hommes et de femmes pour certains vêtus de nobles apparats, d'autres de leurs économies entières qui ne suffisent pourtant pas à faire pâlir les nobles sieurs et dames de l'assemblée.
Symboles aux murs
Le regard avisé pourra constater l'absence manifeste de gardes à l'intérieur du Manoir, tant que vous n'arborez aucune tenue extravagante, que votre physique n'est pas atypique et que vous n'appartenez à aucune ethnie exotique (autre qu'humain), vous n'attirerez nullement l'attention, pour les autres, ceux qui correspondent à cette description quelques murmures et regards dans votre direction seront votre lot pour la soirée. A l'étage finalement, sur le balconnet une silhouette fait son apparition au dessus de l'imposante pendule d'or annonçant 20h, un homme masqué et élégamment vêtu se présente à la foule qui fait taire les murmures pour mieux l'écouter, aucune musique ne s'échappe de l'assistance, aucun membre du personnel ne semble présent, les "festivités" commencent déjà à provoquer quelques regards préoccupés, puis finalement l'homme prend la parole.
"Sires et gentes Dames bonsoir ! Bienvenue dans la somptueuse demeure de Sire Ruthven, Baron et régent d'Argelas. Je serais votre Maître de Cérémonie, Monsieur Lioncourt, représentant des Sybarites qui accompagneront ce soir vos festivités aux côtés de leurs compagnons les Saltimbanques."
A ses mots plusieurs individus masqués font irruption à ses côtés, semblent apparaître aux quatre coins de la foule et entament pirouettes et accords musicaux venant prendre au dépourvu une partie de l'assemblée.
A l'étage
"Le Baron Ruthven vous rejoindra pour ouvrir le Bal, profitez durant ce temps de mets issus des îles au delà de nos terres mais aussi des plats traditionnels de notre région du Nord du continent. Puisse Brastos vous accompagner dans ses réjouissances et longue vie à notre Régent !"
Ses paroles pleines d'entrain rassurèrent finalement les convives qui furent accompagnés par les flûtes et les extravagances des Saltimbanques jusque dans la salle du banquet, semblant faire oublier à beaucoup la raison tragique de cette même régence : Le mal inconnu frappant l'un des membres les plus éminents de la famille Tyrionval, s'étant gardée jusque là bien à l'abris d'évoquer tout commentaires. Monsieur Lioncourt fini à son tour par disparaître dans l'assemblée profitant de la cohue générale, les convives quant à eux pour la plupart se retrouvèrent finalement transposée dans une grande salle tenant toutes ses promesses : Pourvues de nombreuses tables, aussi longues que larges, des victuailles raffinées sur celles-ci, des plats du nord du continent, mais aussi de Minghelle et quelques mets exotiques de l'île des chasseurs, des domestiques masqués intégralement glissant dans l'assistance avec de nombreux verres d'un vin local succulant tandis que des alcools moins nobles mais tout aussi efficaces reposaient sur des présentoirs prévus à cet effet. Dans la salle du banquet la musique se poursuivait au rythme des conversations, de nombreux sièges disposés pour permettre aux invités de soulager leurs éminents postérieurs. Sur le mur du fond, une horloge d'or, à nouveau, absolument démesurée indique à son tour 20h15. Le discours fut bien plus long qu'il n'en avait l'air, finalement, peut-être étiez-vous totalement subjugués par les événements. Les pitres poursuivent leurs numéros tandis que des cracheurs de feu s'ajoutent aux artistes venant subjuguer l'assistance.
Place à l'amusement ! La soirée ne fait que commencer.
Alors qu’elle s’apprêtait à faire face à celui qui montait sans s’inquiéter outre mesure, en partie persuadée qu’il savait déjà qu’elle était là, elle sentit une main délicate la saisir avec force et la tirer dans la cage aux oiseaux. Elle retint un cri de surprise, consciente que sa présence n’était pas souhaitable, et que si elle se fichait bien de s’attirer des ennuis, ils étaient parfois préférables à l’ennui, elle ne souhaitait pas accabler celle qui semblait en avoir bien assez.
La pièce était somme toute assez banale, un bureau transformer en atelier d’artiste. Loin des capharnaüms dont elle avait l’habitude, on y ressentait le désordre propre aux artistes, bien qu’il essayait ici de s’ordonner, probablement pour s’adapter à son noble milieu. Elle ressemblait à cette pièce, un désordre profond vêtu de bienséance. Non pas que la barde pensait que Carmina jouait volontairement la comédie, plutôt qu’on lui avait surement appris à être ainsi et qu’elle avait tout fait pour rentrer dans le moule.
« Carmina, tout va bien ? »
Bien qu’elle ait déjà entendu la voix du baron, elle avait eu l’esprit ailleurs lorsqu’il avait parlé, si bien qu’elle ne reconnut pas la voix. C’est la musicienne qui lui confirma l’information, tirant un sourire satisfait à la barde qui regardait toujours la pièce et qui cachait donc ce sourire mal avisé à sa nouvelle protégée. Ils échangèrent quelques banalités. Le baron semblait vouloir trouver une porte d’entrée, mais Carmina s’y refusa. Il sentait que quelque chose ne tournait pas rond, et sans preuve, le mécène risquait probablement trop à brusquer son artiste.
« C’était une très belle représentation. Je vais tâcher à ce que son souvenir ne soit pas souillé par quelques interventions extérieures. »
Son sourire s’étira, et elle tourna la tête vers sa consœur. Un sourire qui ne cachait rien de bon, à part le plaisir d’être ce qu’il ne souhaitait pas : la souillure de sa lubie. Elle aurait presque voulu être Roland et le gifler d’un revers de son gant pour le défier en duel. Mais il lui manquait de nombreux éléments. Elle semblait trop jeune, elle était là, elle qui avait disparu. Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Elle devait d’abord comprendre la situation. Elle devrait bientôt présenter ses hommages au baron et le féliciter de ses goûts musicaux. Le grain de sable savait être folie. Sa Sincérité s’en était allée, elle pourrait donc flatter le noble sans vergogne pour en savoir plus sur ses rapports avec la jeune Vercci.
« Lorsque le Baron reprendra la route à l’opposée, vous devrez quitter cet endroit, Antagara. Très vite. »
Elle était mignonne. Et elle le pensait sans méchanceté. Elle était innocemment amusée de la voir lui faire signe de se taire avant de prononcer ces mots. Elle lui cacha cet amusement, car elle ne voulait surtout pas l’offensé, elle était nerveuse et avait probablement de bonnes raisons de l’être. Nerveuse, la barde l’était aussi, mais elle l’était comme quand elle se préparait à monter sur scène et faire son spectacle. Pour elle, c’était avant tout une gorgée d’adrénaline. Mais elle avait des dizaines d’années que l’humaine n’avait pas eues pour s’habituer. Et peut-être une vision différente de la vie. Mais toutes ses considérations passées, elle se pencha sur elle, en lui posant la main sur l’épaule, avec une certaine fermeté qu’elle voulait rassurante. Sa voix ne fut qu’un souffle qui frôla l’oreille de sa protégée.
« Vous n’êtes pas seule, Carmina. Et nous veillerons à ce que vos notes s’envolent à nouveau, si c’est votre volonté. »
Après ces mots, elle s’écarta. Son ton avait temporairement été empreint d’un sérieux qu’elle n’avait pas laissé paraitre jusque-là. Pas de gravité, cela rendait les choses trop solennelles. Elle n’aimait pas dramatiser, elle laissait ça aux conteurs, ils adoraient. Et sa petite protégée semblait bien assez entourée par le drame, elle avait besoin d’autre chose. D’un espoir peut-être. C’était ce qu’elle avait voulu transmettre.
Et quand le moment fut venu, elle se dirigea vers la sortie. Une part d’elle voulut avoir l’audace de toquer à la porte du baron, mais l’autre se rendit compte que c’était prématuré. Puisque le baron était parti, il était peut-être temps qu’elle retrouve sa Sincérité, pour un temps. Elle ne savait pas bien, mais elle était prête à laisser le hasard guider ses pas le temps qu’une occasion se présente. Elle salua simplement Carmina d’un geste de la main et d’un sourire.
Le masque semblait avoir fait son effet, Valmont l'avait enfilé avant même de lui donner son avis sur ce dernier. Peut-être que le choix des couleurs avait suffi pour le convaincre.
Il lui tendit ensuite la main et Elizabeth fit de même, lui retournant un sourire alors qu'il la complimentait.
"- Laissez-moi vous offrir le plaisir d’une danse avant que mes responsabilités se rappellent à moi. Noble Dame."
"Avec grand plaisir, Chevalier Valmont.", en lui faisant une courte révérence.
Elle marchait à ses côtés jusqu'à la salle de bal, ignorant les quelques regards curieux qui s'étaient tournés vers eux sur leur passage. Laissant le Chevalier la guider, elle répéta soigneusement chacun des gestes qu'elle avait appris lorsqu'on lui avait enseigné la danse.
"- Mais où avez-vous appris ces grands dons, magicienne ? De l’école de Trigorn ?"
"Oh non, ma famille ne côtoie pas les écoles de magie, nous apprenons avec les nôtres. Et vous, ça ne doit pas être de tout repos de surveiller une telle soirée. Comment faites-vous pour rester attentif à ce qu'il se passe ?"
Sa réponse à la question l'intéressait réellement, non pas parce qu'elle devait en savoir plus sur le baron mais bien parce qu'elle ne refusait jamais quelques conseils qui pourraient l'aider tôt ou tard.
Alors que ses pas furtif et sa présence discrète la firent aller sans trop d'encombre à l'endroit qu'elle avait désigner comme ça prochaine zone de 'recherche', Fractal finit par arriver à l'étage. Elle regarda rapidement que personne ne l'avait vue et fit quelque pas, avant de finalement se retrouver face à un long couloir. Ce dernier était occuper par exactement quatre portes, quelques bougies qui furent allumées, qui se balançaient par intermittence et nonchalance, éclairant ainsi l'endroit. Les derniers ajout furent des peintures murales, tout aussi distingué qu'il fut obliger pour bien représenter l'endroit et surtout la noblesse, tous d'une couleur bleuté, et surmonté de Lys noirs. S'arrêtant quelques secondes pour regarder les peintures, mais reprenant ses pas, elle vit au bout du couloir, un assez grand tableau, qui représenter alors, une Forteresse, semblant prospère au vue de l'entourage pleine de verdure. Les connaissances inculqué par 'La Maison', pendant leur apprentissage, lui firent tiqué cependant à quelques choses qui n'aller pas avec les tableau de ce couloir! "-De ce que je me souviens et qu'on nous à rabâcher plusieurs fois, c'est Ô combien les nobles et la Noblesse sont attachée au symbole. C'est presque comme un genre de marque de fabrique.. Et si mes souvenirs sont exacte, le Lys à plusieurs représentation, tel que , la pureté, l'unité, l'amour pur et la noblesse des sentiments... Mais ce Lys est représenter par un Lys de couleur blanche.." pensa t'elle, tout en mettant un doigt sur son fin menton, réfléchissant alors. Regardant à nouveau les tableaux, elle reprit son flot de pensée. "- Admettons que comme je l'ai dis plutôt, les nobles sont sensible au symbole, le blanc est censé représenter le bon côté, le gentil en quelque sorte. Mais comme toute bonne chose, il y en a des mauvaises, et toujours représenter par le noir.. Si ce que l'on dit est donc vrai alors, ces Lys Noir représenterais l'antithèse des Lys Blanc, et pourrait être vue comme l'impureté, la désunion, l'amour trompeur et de l'aversion à la Noblesse..?" finit-elle par pensé. Alors qu'elle se reculée et se trouver alors au milieu du couloir, elle souffla une seconde, et parla à voix basse comme pour ne pas être entendu, alors qu'elle était seule; -Non je dois avoir chercher un peu trop loin dans les détails.. Mais cela reste suspect. Vraiment dans quel genre de bourbier j'ai pu avoir était envoyer.. Elle se mit alors à regarder vers les portes, et compris que, au vue de la disposition de celle-ci, devait être les portes des chambre. Si elle pouvait faire la différence entre les portes au vue de chaque type de porte, elle dirait qu'il y avait, deux chambre d'amis, une chambre pour le Chevalier ou Garde du Corps et que la dernière serais posséder par le Baron lui-même. Passant à chacune d'entre elle, tout en revérifiant à nouveau être bien seule à l'étage, elle remarqua qu'elles furent toute occuper car fermer. Se dirigeant finalement vers celle qu'elle savait instinctivement être celle du Baron, Fractal se mit à enlever sa Rose multiformes de sa robe et s'accroupie, dans l'idée de crocheter cette porte. Cependant aussi idiot que cela puisse être pensé, elle se dit qu'elle devrait possiblement crocheter les autres aussi, car après tout, par sécurité, il était plus simple et sécuritaire de cacher des choses dans des chambres qui n'était pas celle qu'on utilisait. Se fut à ce moment qu'elle réussit son crochetage et, tout en se relevant, elle remit sa Rose à sa robe, et se mit à ouvrir la porte discrètement. Elle ne s'attendait cependant pas à voir d'aussi troublante découverte; «-Mais qu'est ce que!?»
Rose Multiformes
La mine plongée vers l’extérieur, Aveline glissait ses doigts contre la peau fine de son poignet. A la surface de la peau, elle sentit son pouls s’emballer. La peur émergea des tréfonds de son être et pointa son immonde face au-dessus d’elle, un filet de bave de terreur dégoulinant sur ses épaules. Elle émit un râle, et un frisson remonta le long de l’échine de la jeune femme. Cela expliquait les mouvements qu’elle avait décelé, mais ses yeux n’étaient pas assez perçants pour distinguer autre chose de ce qui faisait face. La bête se raidit lorsqu’elle détourna la tête vers Victorien. A son instar, il jeta un coup d’œil par la fenêtre, mais si quelque chose faisait rage, il n’en montra rien. “Vous devez être Aveline Crisurvier. Je suis enchanté de vous rencontrer, je me présente, Victorien de Karnstein.” La jeune femme entrouvrit les lèvres en observant le visage de l’individu face à elle, la bête de la peur rugit à nouveau, mais elle y demeura sourde. Elle réajusta le masque de ses expressions, afficha un sourire aussi poli que le fut sa révérence. “C’est bien moi, vous avez l’œil, Sire de Karnstein. Je suis ravie de faire enfin votre connaissance.” Sa voix était un peu trop haut perchée la faisant minauder. Quelle mouche l’avait encore piquée ? “En avez-vous eu assez de danser Demoiselle, ou puis-je vous inviter à mon tour ?” Elle resta un instant silencieuse en sentant les bêtes s’affronter dans un coin de son esprit, la peur bavait sur l’envie et celle-ci piquait la peur de tous ses intérêts. Au milieu, Aveline l’observait un sourire aux lèvres. Elle rejeta ses cheveux en arrière, en profitant pout reposer son regard sur l’extérieur. Il fallait savoir agir et vite, l’immobilisme apportait plus d’ennuis que de raisons. Son sourire se crispa et la bête gagna en force lorsqu’elle regarda par la fenêtre. Elle se claqua mentalement d’être aussi portée dans d’émotionnelles réactions. Quelle horreur, songea-t-elle avec dégoût pour sa propre personne. Que pouvait-elle faire ? Il avait regardé par la fenêtre, il savait et pourtant tout ce qu’il trouvait à faire était de lui proposer une danse. Et Aveline aimait danser, quand bien même ne serait-il pas Mystral. Son regard balaya la foule et avant que son silence n’en devienne inconvenant, elle esquissa un sourire. “Il serait bien malvenu de venir à un bal pour n’esquisser qu’une seule danse.” Elle tendit la main dans sa direction. “Et je crois que nous faisons toujours mieux connaissance avec un partenaire de danse. Qu’en pensez-vous, Sire de Karnstein ?” Elle répéta son titre, autant par politesse que pour se souvenir de son rang. L'astre de la soirée avait quitté le jeu, remplacé par l’un des serpents des courts. Qu’à cela ne tienne, le venin de l’intérêt sinuait dans ses veines, et Aveline avait des crocs qui rayaient les parquets. En tenant sa main, la jeune Crisurvier le guida auprès des autres couples qui valsaient, déposa son autre main sur son épaule, s’il l’acceptait et le laisserait mener. Autant se retrouver à côté de quelqu’un si les ennuis pénétraient dans la pièce, et pour sûr, elle obtiendrait davantage d’informations. Elle fit briller ses yeux, et fut surprise de constater qu’elle n’ait pas tant eu à se forcer.
(Pour Elizabeth) Elle avait grimacé, Valmont avait-il touché une corde sensible en évoquant sa mère ? Elizabeth semblait pourtant plus prompte à parler d’elle que de son père, la raison de sa venue ici.
"J'espère ne pas vous donner l'envie d'aller lui raconter que le talent de sa fille n'est pas à la hauteur du sien dans ce cas."
Son air amusé et son propos lui arracha un faible sourire et il se contenta de contenir son compliment réconfortant à son égard, bien que creux.
Il se laissa contempler, patientant tranquillement tout en l’écoutant avec une certaine attention qu’il accordait aux interlocuteurs d’intérêt.
"Ma mère n'aime pas faire des créations communes, plus passe-partout. Ses créations sont toujours aussi originales et uniques. Mais j'ai le sentiment que vous ne cherchez pas à attirer le regard à tout prix, vous ne le faites malgré vous en étant.. vous, tout simplement. C'est pour cette raison que je pense à quelque chose d'assez simple et qui attirera moins les regards que votre visage découvert."
Son visage à nouveau présenta un air amusé, non il ne cherchait pas à attirer l’attention. Avant l’avait-il voulu, il souhaitait être glorifié, reconnu, aujourd’hui la lumière placée sur lui était une telle une malédiction.
Ses yeux se posèrent sur le phénomène magique qui lui faisait face, Romulus n’avait jamais vraiment compris la magie, il ne la ressentait que faiblement lorsqu’elle ne lui était jamais directement adressée, pourtant il la côtoyait bien plus souvent qu’il ne l’aurait voulu. Les évocateurs quant à eux étaient une source d’inquiétude autant que de fascination aux yeux du chevalier. Capables de créer en l’espace de quelques instants, avec pour seule limite l’imagination.
Il s’était ensuite saisit du masque du bout des doigts, goûtant la magie du mieux qu’il en était capable, caressant légèrement celui-ci tandis qu’Elizabeth poursuivait, le sourire aux lèvres.
"Alors, qu'en pensez-vous ? S'il ne vous plaît pas, je peux toujours vous en faire un autre, maintenant que vous savez ce que je suis."
A nouveau il reposa son regard sur elle, un faible sourire aux lèvres en retour, plaçant le loup aux couleurs qui rappelait indéniablement le Baron auquel il était décidément lié plus que de raison.
Sa main s’était tendue dans la direction de l’évocatrice tandis que la musique se poursuivait, maintenant que les choses étaient en ordre et malgré l’agitation extérieure il comptait bien honorer sa parole.
« Vous êtes capable de merveilles à n’en pas douter. Et je crois que grâce à vos dons, vous n’aurez rien à envier à votre mère dans le futur. Vous avez parfaitement cerné mes attentes. » Un faible sourire s’était à nouveau étiré tandis qu’il avait pris sa main dans la sienne.
« Laissez-moi vous offrir le plaisir d’une danse avant que mes responsabilités se rappellent à moi. Noble Dame. » Et il l’avait entraîné dans la salle du bal, pressant un peu plus ses doigts autour des siens dans une douce étreinte.
D’un regard il avait avisé les alentours, comme si il s’était attendu à autre chose, tandis que les couples formés pour la soirée virevoltaient autour d’eux. Il avait pris place, comme il l’avait appris et dans un rythme forgé par l’expérience il avait mené la danse.
« Mais où avez-vous appris ces grands dons, magicienne ? De l’école de Trigorn ? »
Il continuait à la faire valser, un faible sourire planant toujours sur ses lèvres.
(Pour Antagara)
- Si mes mots sont parfois empreints de mensonges, mes notes, elles, ne mentent jamais. »
Les mots de la barde enorgueillirent l’artiste qui avait retrouvée de sa superbe, au moins jusqu’à ce qu’elle perçoive distinctement les pas dans l’escalier.
« J’ai déjà beaucoup entendu cela, vous savez ? »
« Dites-moi plutôt qui le désire. »
Sans répondre Carmina l’entraîna à l’intérieur par les poignets qu’elle avait saisit avec force, la jeune femme menue n’avait rien d’impressionnant mais sa force de volonté se transmettait au travers de sa musique, mais aussi de son corps.
Les pas remontaient l’escaliers jusqu’au couloir, et d’un geste qui ne risquait d’éveiller les soupçons elle referma la porte plus doucement, après avoir passé derrière elle l’hybride, la laissant contempler par elle-même ce qui semblait avoir été autrefois un bureau et qui présentait des allures d’atelier.
Un piano trônant dans un coin de la pièce, tandis que plusieurs tableaux réalisés par l’artiste et rappelant ceux du couloir, demeuraient entreposés sur les meubles, une toile avait été laissée en cours de travail, représentant un sombre dédale.
De l’autre côté de la porte une voix s’était échappée, celle du Baron : « Carmina, tout va bien ? »
Elle n’avait encore jamais lâché Antagara, et resserra ses doigts autour de son poignet, souhaitant s’assurer par cette pression comme un signal qu’elle demeure silencieuse.
« Parfaitement Ruthven, merci. » Un silence s’en suivit, « Souhaites-tu manger quelque chose ? »
La pression fut en partie relâchée sur Antagara et elle reprit « Non, je n’ai pas faim, merci.
- C’était une très belle représentation. Je vais tâcher à ce que son souvenir ne soit pas souillé par quelques interventions extérieures. »
Ses épaules s’affaissèrent et elle souffla un « merci », au travers du bois, tandis que les pas s’éloignaient à nouveau vers le fond de la pièce.
Ce n’est que lorsqu’elle eut l’assurance que la porte fut fermée qu’elle se relâcha totalement la barde, se tournant dans sa direction à demi et lui intimant le silence, déposant son index sur ses propres lèvres.
Sur le ton de la confidence elle ajouta, très bas « Lorsque le Baron reprendra la route à l’opposée, vous devrez quitter cet endroit, Antagara. Très vite. »
(Pour Fractal)
Les pas de Fractal vers l’étage l’avaient mené vers un long couloir menant sur quatre portes, quelques bougies allumées se balançaient avec nonchalance éclairant l’endroit par intermittence, aux peintures murales distinguées, d'un bleu surmonté par des lys noirs.
Au fond de celui-ci un tableau représentant une forteresse prospère entourée de verdure indiquait l’endroit où le long tapis écarlate aux bordures d’or bifurquait vers l’inconnu.
Le silence y régnait tandis qu’en opposition les rires, la vie et la musique s’échappait de l’escalier.
Personne ne semblait se trouver à l’étage, laissant à l’invitée le soin d’explorer librement.
(Pour Aveline)
Victorien poursuivit son chemin vers la jeune Crisurvier, glissant son mouchoir de poche à l’intérieur de sa tenue tandis qu’il avait incliné la tête dans sa direction, constatant qu’elle l’avait remarqué.
Il vint se placer à ses côtés, jaugeant à son tour l’extérieur, avant d’en revenir à la jeune femme. « Vous devez être Aveline Crisurvier. » Derrière le loup sombre le jeune homme lui avait souri, avant d’incliner respectueusement la tête. « Je suis enchanté de vous rencontrer, je me présente, Victorien de Karnstein. »
Ses doigts se déposèrent délicatement sur le tissu de son épaule, semblable à une caresse au travers de celui-ci.
« En avez-vous eu assez de danser Demoiselle, ou puis-je vous inviter à mon tour ? »
Elizabeth écoutait Valmont attentivement tandis que ce dernier lui dressait son propre portrait, profitant également de ce moment pour analyser sa tenue. Loyal, honorable, courageux, gentilhomme, voilà qui était tout à son honneur, mais était-ce la vérité ou ce qu'il espérait être réellement ?
L'ambiance autour d'eux se calma légèrement, le bruit laissant place à une sensation familière qui attira son regard le temps d'une seconde. Ne voulant pas paraître une nouvelle fois suspicieuse, elle reporta son attention sur le chevalier qui continuait sa description.
"- J’ai toujours aimé les grandes aventures chevaleresques, les héros, voyez-vous. Je crois que c’est à cela que j’ai toujours aspiré."
Il avait porté sa main contre le symbole qui ornait fièrement son torse, un geste qui ne manqua pas de la faire sourire. La loyauté avait toujours été une valeur importante pour elle, enseignée dès son plus jeune âge pour ses parents, et elle respectait tous ceux qui la partageaient.
"- Je suis quelqu’un de plutôt romanesque, je crois, en somme."
Valmont lui parut un instant inquiet puis son expression changea lorsqu'elle ressenti à nouveau la sensation. Elle plissa légèrement les yeux en l'observant, n'ayant aucun doute sur ce qu'elle venait de ressentir : quelqu'un faisait usage de télépathie et il venait d'en être la cible.
"- Cherchez-vous à me faire parler pour étudier si je ferais le parfait cavalier à vos yeux ?"
Elle souffla du nez à sa question, pariant que son air contrarié était dû à la télépathie et non à l'idée qu'elle puisse effectivement l'étudier. Comment réagirait-il si elle lui disait la vérité ? Que le parfait cavalier à ses yeux ne serait nul autre qu'une cavalière ? Inutile de le torturer plus qu'il ne semblait déjà l'être.
"Je ne doute pas un instant que vous soyez un bon cavalier, Sire Valmont. Si ce n'était pas le cas, nul doute que vous resteriez auprès du Baron plutôt que vous mêler aux invités."
"- Mais je suis aussi entêté, il faut croire. Cela m’a autant desservi qu’été utile, par le passé."
Elle hocha la tête en silence et lui sourit légèrement. Il n'avait pas encore l'air habitué à ce genre d'exercice mais personne n'allait lui en vouloir pour ça.
"- Si cela vous suffit, je suis prompt à observer vos dons de créatrice, en espérant… Qu’ils seront à la hauteur de la réputation de votre mère."
Elle grimaça légèrement à la mention de sa mère.
"J'espère ne pas vous donner l'envie d'aller lui raconter que le talent de sa fille n'est pas à la hauteur du sien dans ce cas.", l'air amusée d'être comparée avec elle. Après tout, il était chose courante pour elle en tant qu'évocatrice de l'être, c'était devenu une habitude dont elle ne s'offusquait plus.
Elle l'observa à nouveau de bas en haut et se remémora tout ce qu'il lui avait dit depuis leur rencontre.
"Ma mère n'aime pas faire des créations communes, plus passe-partout. Ses créations sont toujours aussi originales et uniques. Mais j'ai le sentiment que vous ne cherchez pas à attirer le regard à tout prix, vous ne le faites malgré vous en étant.. vous, tout simplement. C'est pour cette raison que je pense à quelque chose d'assez simple et qui attirera moins les regards que votre visage découvert.", lui dit-elle en rapprochant ses mains l'une de l'autre, paumes vers le haut.
Ses lèvres bougèrent dans une courte incantation silencieuse et une forme commença à se matérialiser au-dessus de ses mains, d'abord méconnaissable puis s'affinant avec le temps jusqu'à prendre la forme d'un masque noir assez fin avec des finitions dans un ton rouge foncé.
Elle attendit que le masque soit terminé avant de le lui tendre avec un leger sourire sur les lèvres.
"Alors, qu'en pensez-vous ? S'il ne vous plaît pas, je peux toujours vous en faire un autre, maintenant que vous savez ce que je suis.", avec une lueur amusée dans le regard.
Le rouge s'échappa, sa carapace aussi solide que les crabes des plages intacte. Perplexe, Jehane le regarda glisser vers les escaliers, tandis qu'elle se rappelait les leçons de son père sur la pêche au casier. "Surveille toujours leurs pinces, ou c'est toi qui finiras en dîner" lui avait-il enseigné ; mais Ruthven ne l'avait qu'effleurée, et ses épaules ne portaient aucune autre marque que celle de la mission qu'il lui avait donnée. L'élève savait écouter, parce que les conteurs n'inventaient rien ; ils transmettaient, comme Brastos la connaissance de ses pairs. Plus encore que l'artiste elfe, elle ouvrirait grand les oreilles pour secourir l'homme du baron dévoré par ses affaires. La chevaleresse en fit le serment muet au sid qui venait de l'adouber. Ignorant royalement le buffet, elle redressa le menton au-dessus de la foule de sycophantes, qu'elle fendit d'une démarche impériale jusqu'à la salle de bal, où les instruments assourdissaient la mesure discordante des murmures.
Jehane scruta les masques. Elle n'accomplirait pas cette quête seule, et se devait de trouver des panthères dignes dans la meute de loups. Son regard sinua des rombières aux dames, des porcs aux princes, repéra quelques corbeaux parmi les vautours qui tournaient, mais aucun héros ne se distingua. Ennuyée, l'adolescente tambourina contre sa malette du bout des doigts. Son oncle lui conseillerait sans doute d'entrer dans la danse, le maître d'armes de se placer selon son allonge, et sa mère de quitter ce manoir sordide sur le champ. Dépouillée du faste des légendes, elle reconnaissait la soirée bien morbide, quand ni les toilettes extraordinaires, ni même les mets les plus délicats ne parvenaient pas à délier le nœud de son estomac. L'occasion était trop belle, le temps avançait trop vite, les sybarites jouaient trop bien, et leurs maîtres cachaient trop de choses. L'apprentie conteuse avait eu les yeux plus gros que le ventre, à s'immiscer dans une histoire sans introduction, et qui ne connaissait pas encore sa fin.
D'une inspiration, elle effaça ces notes noires pour retrouver le rythme de la valse. Najm alsabah réfléchissait le soleil, pas comme les drows. À l'image des cavaliers, un pas après l'autre, l'élève prêterait son faible éclat au bal, ne fut-ce qu'en l'honneur d'Albérich, dont l'héritage continuait de prodiguer ses lumières. Pour l'heure, il lui fallait un partenaire, et en l'absence de la barde, elle rechercha de nouveau l'oiseau des îles.
Son bras droit dans le dos de sa cavalière, serrant délicatement la main de la jeune femme dans la sienne, Parfait menait la danse, se fondant parfaitement dans ce jeu.
Il ne jouait pourtant pas, il dansait sérieusement au gré de la musique, faisant sienne la douceur du rythme ternaire. Son maintien était ferme pour transmettre ses intentions à la danseuse mais ses pas se montraient suffisamment souples pour faire ressortir son élégance.
Il devait bien cela à celle qui l’accompagnait. Elle avait suscité son intérêt et sa magie se sculpterait d’après son esquisse. Il se devait de s’en montrer digne.
Ou peut-être jouait-il tout de même le jeu des regards. Un moment il plongeait le sien dans les yeux de sa partenaire ; le suivant il prenait le temps de laissait vaguer celui-ci vers d’autres horizons, se jouant de l’envie de la femme d’en apprendre plus sur l’homme derrière le masque tandis qu’elle-même gardait ses lèvres bien closes à profiter de l’instant.
Deux pas et ils reculaient, deux pas de plus et ils avançaient, tournoyant comme les aiguilles d’une horloge, jouant finalement ce jeu de dupe que la danse savait faire oublier le temps d’un instant qui échappait au Sablier d’Or.
Le temps passait inéluctablement en dehors et bientôt la valse jouait ses dernières notes.
Il raccompagna la dame en périphérie de la salle et la remercia sobrement tout en inclinant le buste, la main gauche de cette dernière toujours dans la sienne.
« Ce fut un plaisir, gente dame », dit-il en lui accordant un dernier regard avant de la laisser.
Il balaya la salle du regard puis se dirigea à nouveau vers le festin. Il entretenait son étiquette, cela lui permettait d’étendre son expérience de vie. Ces soirées faisaient tout à fait l’affaire, d’une envergure suffisante pour que tout le monde ne puisse se connaître bien qu’elles se fussent rares.
Il caressait les flux éthérés de son pouvoir, les accompagnant, les suivant, prenant le pas par endroits sur la nature, déployant son influence à sa guise. Il commettait quelques erreurs qu’il s’empressait de corriger, continuant de se familiariser un peu plus à ces situations. A l’insu de tous ses griffes s’étendaient déjà dans la chair de bon nombre de convives.
Un message vint alors troubler cette harmonie et s’échouer dans sa toile. Oh il était bien un artiste, oui, mais d’un art qui ne s’admirait pas par le commun des mortels.
Provenant du hall et irradiant vers le domaine, ce message semblait s’être adressé aux gardes et à d’autres personnes au sein du domaine qu’il localisait à présent, tandis que quelques membres de l’assistance y réagirent plus ou moins subtilement au milieu des festivités.
Il nota dans sa tête les personnes réagissant puis regarda hasardeusement les heureux dans la confidences, scrutant les réactions sur leur visage de sa vue périphérique.
Que pouvait bien valoir une telle débauche de moyens ? Une soirée mondaine, vraiment ? Même lui n’était pas si fantaisiste avec son affaire.
Poser l’œil sur un télépathe était toujours plus rassurant que de le laisser évoluer librement. Parfait était prudent, mais les limites de cette dernières se trouvaient être plutôt larges le concernant.
Il saisit une pâtisserie qu’il analysa d’un air songeur, et se positionna à l’entrée de la réception pour avoir vue sur le hall, s’adressant par la même occasion à un groupe s’y trouvant, se prétendant ravi d’avoir l’occasion d’étendre son réseau.
Il jeta un coup d’œil anodin en direction du hall, comme s’il se taraudait à l’idée de sortir s’aérer un peu avant de reprendre les festivités, puis un autre en direction de l’escalier dont le baron avait le secret.
La pianiste se révéla enfin dans l’entrebâillement hésitant de la porte, et le regard de la barde découvrit la bête en cage. La proie acculée. Un sourire tendre et rassurant se glissa sur ses lèvres, mais les sons en elle ne résonnaient plus pareil. La fête était terminée, la barde entrait dans la danse. Dans le Grand Jeu des nobles. Antagara était une bien piètre danseuse, mais elle était la troubadour. Cavalier ou cavalière se pliait au rythme imposé par le musicien, et si le baron était le Cavalier pour Carmina, il était temps de lui imposer une autre valse.
« Dites-vous vrai ? L’avez-vous apprécié ?
- Si mes mots sont parfois empreints de mensonges, mes notes, elles, ne mentent jamais. »
La dague qu’elle tenait fermement montrait toute la terreur qu’elle éprouvait, mais aussi toute son impuissance. Elle le tenait comme un enfant la main de ses parents. Un objet rassurant dont elle ne prévoyait jamais réellement d’avoir à utiliser, mais il n’y avait pas plus dangereux qu’une proie acculée.
« Je suis bien Carmina Vercci, j’entends parfaitement votre surprise, mais je vous saurais gré de garder cela pour vous, s’il-vous-plait. »
Antagara hocha la tête d’un air entendu, gardant un léger sourire aux lèvres, qui se voulait rassurant. Cela dit, elle doutait que cela reste un secret, les saltimbanques devaient bien avoir remarqué cela, quoiqu’ils puissent être de mèche. À vrai dire, il n’y avait pas besoin d’être un artiste émérite pour reconnaître Vercci, et sans avoir vu interpénétrer, la foule se laisserait, comme elle, convaincre que ce fut bien elle. Si elle était la seule à en avoir la preuve, ses mots se mêleraient de toute manière aux ragots.
Mais le chasseur et Cavalier approchait. Le regard de la proie s’agitait et elle entendait les pas décidés, mais légers de ce dernier. Sa main s’était serrée un instant autour de son poignet, avec une délicatesse surprenante. La barde était définitivement un espoir, mais, à ce stade, probablement n’importe qui d’autre l’aurait été. Le hasard voulu que ce n’importe qui soit de la Confrérie des Arts, et en cet instant, Carmina devenait sa mission.
« Vous ne devriez pas être ici, Antagara. Vous devriez… partir. »
Un léger sourire en coin vint se loger sur ses lèvres.
« J’ai déjà beaucoup entendu cela, vous savez ? »
Son regard restait focaliser sur la pianiste, bien que, du coin de l’œil, elle surveillait la seule issue par laquelle s’approchait le Cavalier.
« Dites-moi plutôt qui le désire. »
« Oh ne vous en excusez pas. »dit-il d’un air très amusé« J’ai l’habitude des originaux, l’excentricité est une forme de normalité parmi les Saltimbanques, vous savez. Et vous êtes très loin d’être originale dans le mauvais sens du terme, comme d’autres individus de la haute société, une minorité, bien entendu. » Fractal l'écouta alors que tout comme lui, pendant une fraction de seconde à peine, elle se mit d'un coup d'œil à regarder vers la foule.
-"Serait-ce un sort télépathique? Aussi subtil soit-il, j'ai pu le percevoir, et pourtant le psychisme et moi ça fait trente-deux.." Elle vit alors du mouvement dans l'assistance, remarquant les gardes du Baron se mouvoir et partir en direction du Hall.
-"Utiliser de la télépathie pour les gardes? Ce n'est pas une information direct, mais ça m'en donne une autre, soit le chef des garde connait la magie, soit et là c'est encore plus bizarre, ce Baron connaitrait la magie...?" Tout cela se fit en très peu de temps, comme hors du temps, c'est donc normalement qu'elle pu remarquer son interlocuteur lui faire une révérence respectueuse, quoique un peu rocambolesque, faisant ainsi tinter ses grelots. « Bien que notre conversation fût pour moi très intrigante et que vous avez représenté un vent de fraicheur dans cette soirée… » il s’était penché pour s’adresser à elle sur le ton de la confidence, comme bien plus tôt.« Pleine de personnes ternes. » Sa voix laissa passer une note amusée. « Je me vois dans l’obligation de la poursuivre en allant jouer mon rôle auprès des autres convives, j’espère que vous ne m’en voudrez point de vous abandonner ainsi. Mais je suis certain que vous trouverez de quoi vous sustenter, qu’il s’agisse de mets ou de conversations. » Il avait esquissé un pas en arrière, lui laissant le temps de lui répondre avec de s’éclipser à son tour avec une nouvelle gestuelle respectueuse mais quelque peu exagérée. Tout en le regardant faire, elle lui répondit, car elle savait cas un moment, elle se retrouverait seule à nouveau dans cette endroit, ce n'était pas un convive normal, mais une personne pour le spectacle, il devrait retourner donc à ses compagnon 'Saltimbanques' comme il disait. -En effet, notre conversation fût très intrigante mais aussi très intéressante, à n'en point douter, mon cher! Je me doute bien que vous devez retourner à vos occupations, je ne prend donc pas mal de cet abandon. Je trouverais bien comme vous dites, de quoi me sustenter. Ce fut alors que Fractal le vit partir en répétant une nouvelle révérence gestuelle exagéré mais toujours respectueuse. -"Eh bien, aussi original fût-il, enfin, quoi de plus normal vue le personnage, j'ai pu trouver quelques informations, et ce même si ce n'est pas par lui, tout comme cette magie ayant était diffuser dans l'air. Je pense qu'il pourrait-être temps de commencer à bouger et chercher, je n'aurais pas d'autres informations par ses Nobles, qui ne semble rien savoir eux même, à pars savoir qu'ils veulent s'amuser. pensa t-elle en le regardant disparaitre, ce fut alors qu'elle commença à se déplacer, aussi discrète que possible.
« Vous savez, Amarante. Léonard ne se dissimule parmi les loups que rarement avec des artifices sur lesquels il est si simple de lever le voile, lorsque l’on peut être n’importe qui d’autre il n’a souvent pas d’intérêt à être reconnu. » Un bref sourire étira ses lèvres, alors que les deux femmes se rapprochaient elle laissa à sa compagne de valse un faible murmure, envolé du coin des lèvres « Il est plus proche du renard dans le poulailler que du fier coq qui marche la crête haute. »
Le regard d’Aveline s’étrécit aux mots de sa cavalière qui lui avait fait perdre toute notion du temps qui s’écoulait, si Willanjis maudissait les bons instants, elle supposait déjà l’heure avancée. La grande horloge le lui aurait assuré, mais elle ne quitta pas du regard son interlocutrice, lui conférant l’intégralité de son attention.
« Monsieur Lioncourt nous sers de représentant, ce soir. Léonard avait une affaire bien … » Son ton s’abaissa tandis qu’elle jetait une œillade à gauche, puis à droite « plus importante, selon ses propres dires, sur le feu. »
La curiosité siffla sur les présomptions qui fourmillaient dans son crâne. Se pouvait-il que ce Lioncourt soit en vérité Léonard ? La jeune femme s’amusa des mots, les réorganisant. Lion, léo… Court ? nard ? Un bref sourire étira ses lèvres, sentant qu’elle cherchait un peu trop loin, ou peut-être pas. C’était ce qui l’amusait le plus et la décevait davantage encore. De trouver des liens saugrenus dont le sens faisait l’évidence mais qui s’avérait de n’être rien de plus que des inepties que son esprit ennuyé formulait.
« Si je puis avoir été la meilleure rencontre de cette soirée pour la jeune lune derrière le masque, laissez-moi l’être que pour celle dont l’ascension ne s’arrêtera pas avant les étoiles. »
Aveline arqua un sourcil, derrière son masque en observant l’astre qui, à dessein, faisait remuer la Vaniteuse. Elle se laissa emporter par la mélodie qui jouait à ses oreilles, évitant avec une aisance née de l’habitude, et des pieds écrasés, les gens qui dansaient autour d’elles tout en valsant. Elle réajusta sa main sur sa taille en écoutant attentivement ses mots.
« Voici Victorien de Karnstein, l’honorable fils du Comte de Naep, il est bien prompt à parler sans qu’on lui demande, lorsqu’il s’agit de notre hôte. Peut-être pourriez-vous en tirer plus, à l’occasion d’une danse. »
Elle détourna le regard, finalement, observant Lioncourt à la dérobée, puis Karnstein qu’elle lui désignait. Les leçons durement acquises et celles que ses pérégrinations aux échappées de l’imaginaires lui avaient insufflées se rejoignirent. Leur histoire s’écrivait dans le sang, avait expliqué sa mère. Elle avait ensuite incliné la tête dans sa direction et d’un sourire avait grandit la bête de l’ambition. La plupart des histoires s’écrivaient dans le sang, tout particulièrement celle des femmes. Mais ils étaient trop obnubilés par leurs guerres et leurs meurtres à perpétrer pour se souvenir de celui qui avait entouré leur naissance.
Elle quitta ses pensées et le visage de son interlocutrice s’était assombri, Aveline eut envie de dire un mot pour cajoler la mélancolie jusqu’à ce qu’elle se rendorme. Elle n’en fit rien, autour d’elle déjà avait éclos plus d’arbres et des fleurs qu’elle ne pouvait en nommer, le sinople semblait un lointain souvenir face à l’impériale forêt qui se dressait à leurs côtés.
Elle entrouvrit les lèvres, et peut-être son rythme s’en trouva altéré pour quelque chose de plus instinctif, abandonnant l’ivresse artificielle d’une danse guindée pour celle d’une feuille oscillant dans sa chute au gré du murmure des vents et du chant des oiseaux.
Du bout des lèvres, alors que l’émotion tendait à l’emporter, elle murmura en retour : « J’aimerais comme beaucoup, me tenir entre les bras d’une personne qui m’était chère. »
Aveline observa la végétation faner, les doigts visqueux de la peine l’affligèrent d’un sourire qui voila ses yeux émerveillés quelques instants plus tôt. L’opulence lui arrachait parfois un sourire, mais son imaginaire se gorgea de cette scène. Il s’en alimenta comme un assoiffé perdu au milieu d’une mer impropre à la consommation.
Elle observa Mytral, et décela un instant chez la demi-elfe ce que les nobles prétendaient être authenticité mais qui avait une saveur particulière chez ceux qui baissaient la garde. Elle lui laissa le temps, en conservant le silence, de se reprendre. De remettre ses affaires en place et de reprendre les rênes de ses émotions. Peut-être aurait-elle dû faire un trait d’esprit, ou dire quelque chose d’intéressant, mais elle s’en abstint et ne tenta rien d’autre que de l’observer. Aucune compassion n’exsuda de ses traits, ni même une empathie qu’elle était prompte à jeter en pâture à qui le voulait. A sa manière, un peu Crisurvière, elle se contenta d’ignorer ce qui était face à elle.
« J’ai passé un très agréable moment à vos côtés, Amarante. »
Aveline s’inclina, dans une révérence habituelle qui ne différait qu’au regard appuyé qu’elle lança à son interlocutrice, rapidement dissipée par quelque chose d’inhabituel.
« Je vous suis reconnaissante pour cet instant hors du temps. Puissiez-vous trouver d’autres plaisirs en cette soirée et que Brastos vous bénisse encore longtemps de ses faveurs. J’ose espérer pouvoir de nouveau croiser votre route un jour. »
Elle se retint de donner son nom, et conserva Mytral et les yeux ternes du manque pour elle, l’insidieuse créature des mystères referma ses griffes sur les tabous qu’elles avaient brisé côte à côté.
Dans un murmure, presque inaudible, destiné uniquement à la lune elle lui ajouta : « Je ne vous apprendrais rien, en vous conseillant de vous méfier, alors je ne puis que vous souhaitiez une douce soirée. »
Aveline inclina la tête et, d’une main délicate la déposa sur son épaule, affichant un sourire comme si la saltimbanque lui avait une plaisanterie.
« Passez également une bonne soirée. J’espère que vous trouverez le chemin vers de plus vertes soirées. »
Elle l’observa s’éloigner, s’immobilisant au milieu des danseurs qui l’imitaient. Elle aurait pu la suivre du regard, mais quelque chose avait attiré son attention, et Aveline Crisurvier, n’ayant que son bagout pour elle, inspecta ce qui détonnait dans une salle pleine de convives. Elle croisa les mains dans son dos, adressa un sourire à l’héritier des Karnstein l’invitant à se diriger dans sa direction, d’un geste souple se dirigea vers les fenêtres.
S’isoler pour découvrir ce Victorien était un premier pas, mais ce qui l’intéressait était de comprendre le manège qui se jouait à l’insu de tous. Elle croisa les mains dans son dos et inspecta brièvement l’extérieur avant de se tourner vers le bal.
(POUR TOUS)
La musique s’était alors interrompue, puis une seconde avait repris lorsque les convives s’étaient sentis disposés à inviter de nouveaux joueurs dans la danse, aux yeux de tous ou presque la soirée se déroulait à merveille. Seuls quelques sens avisés avaient compris l’envers du décor.
Pour Aveline
La jeune noble était, ce qui ne surpris l’astre à aucun instant, une partenaire de danse idéale, l’étoile et la lune venant éblouir quelques regards dans l’assistance par leur singularité absolue. « Que de secrets pour un seul individu, un pas dangereux que de se présenter sans l’appui de ses alliés et lorsqu’ils sont affaiblis. » « Nombre de détracteurs y verraient une forme de malice. » Astre laissant l’adolescente mener la danse comme elle l’entendait, après tout c’était là son initiative de lui offrir la main. Parfaitement à l’aise dans le rôle de suiveuse autant que dans celui de meneuse, la saltimbanque se laissait porter par la délicatesse de la jeune noble, profitant de ces instants pour étudier avec intérêt les réactions de sa cavalière. « Les masques n’aident en rien, mais je ne crois pas l’avoir croisé, en cette réception. Il ne passe pas inaperçu, pourtant. Est-il ici sous un loup ? Les secrets aiguisent ma curiosité, en cela, je ne suis qu’une parfaite représentante de ce monde dont les dorures ne dissimulent pas l’attrait des commérages. » « Vous savez, Amarante. Léonard ne se dissimule parmi les loups que rarement avec des artifices sur lesquels il est si simple de lever le voile, lorsque l’on peut être n’importe qui d’autre il n’a souvent pas d’intérêt à être reconnu. » Un bref sourire étira ses lèvres, alors que les deux femmes se rapprochaient elle laissa à sa compagne de valse un faible murmure, envolé du coin des lèvres « Il est plus proche du renard dans le poulailler que du fier coq qui marche la crête haute. » Amusée par la perspective que la jeune Amarante nourrisse une telle curiosité elle se décida à profiter encore un peu de la danse pour la faire languir, avant de lui révéler la stricte vérité qu’elle n’avait aucun intérêt à dissimuler plus longtemps « Monsieur Lioncourt nous sers de représentant, ce soir. Léonard avait une affaire bien … » Son ton s’abaissa tandis qu’elle jetait une œillade à gauche, puis à droite « plus importante, selon ses propres dires, sur le feu. » « Je suis venue présenter mes hommages à cet intriguant baron. Mais en vérité, comme beaucoup d’entre nous ici, je fais ma représentation endeuillée de la famille. Peut-être devrais-je verser une larme, à un moment, pour le spectacle. J’imaginais devoir danser avec des damoiseaux à l’haleine déjà avinée, mais… Je me retrouve à réellement apprécier cet instant et à ne pas regretter la quiétude de mon propre foyer. » « Si je puis avoir été la meilleure rencontre de cette soirée pour la jeune lune derrière le masque, laissez-moi l’être que pour celle dont l’ascension ne s’arrêtera pas avant les étoiles. » D’un geste du menton elle avait désigné un jeune homme, en pleine conversation dans l’un des coins de la grande pièce. « Voici Victorien de Karnstein, l’honorable fils du Comte de Naep, il est bien prompt à parler sans qu’on lui demande, lorsqu’il s’agit de notre hôte. Peut-être pourriez-vous en tirer plus, à l’occasion d’une danse. » Ses yeux s’étaient mis à scintiller et lorsque cette chère Amarante avait posé la question qui s’en suivit, ils étaient devenus ternes à nouveau, la grande obscurité avant l’explosion du feu d’artifice dans le ciel. « Et vous, si vous ne deviez pas manger pour distraire quelques figures de notre Royaume, où préfèreriez-vous être ? » Les yeux de la saltimbanque virèrent lentement au vert d’émeraude, et la salle de bal se nimba de couleurs de verdoyantes, les convives tournoyants à présent au sein de la luxuriante Cirel. Sous la mélodie des oiseaux rares. Du bout des lèvres, alors que l’émotion tendait à l’emporter, elle murmura en retour : « J’aimerais comme beaucoup, me tenir entre les bras d’une personne qui m’était chère. » Et lentement ensuite, alors que l’instant semblait suspendu dans le temps, la musique s’était interrompue, les plantes et les arbres s’étaient comme fanés, jusqu’à disparaître et présenter à nouveau la sobriété d’une salle de bal luxueuse dans un domaine noble. Mytral avait poursuivie un instant l’étreinte de leurs doigts, puis comprenant son erreur avait souri, replaçant sur ses traits le fard avenant de la Saltimbanque, elle s’était inclinée dans une révérence. « J’ai passé un très agréable moment à vos côtés, Amarante. » D’un pas elle s’était esquissée en arrière, avant de consulter les alentours, là où les danseurs s’étaient tous interrompus. Dans un murmure, presque inaudible, destiné uniquement à la lune elle lui ajouta : « Je ne vous apprendrais rien, en vous conseillant de vous méfier, alors je ne puis que vous souhaitiez une douce soirée. » Elle s’était éloignée, dans quelques pas d’une danse solitaire qui avait à présent bien plus attrait à une certaine mélancolie et avait dissimulé derrière ses attitudes et ses sourires la fracture nommée Galadriel qui avait fait surgir Mytral là où n’était pas sa place. La saltimbanque n’avait pas été la seule à s’intéresser à Aveleine Crisurvier, Victorien de Karnstein le bien nommé, tout en essuyant d’un mouchoir immaculé le coin de ses lèvres se dirigeait à présent dans sa direction.
Pour Fractal Il l’avait écouté avec la politesse qu’il accordait à tous ses interlocuteurs et ça oui, à sa manière décalée elle jouait assurément le Jeu. Le Fou aurait même qualifié cela de valse, un pas en avant, un pas en arrière. Elle laissait une porte ouverte avant de la refermer. Elle était indéniablement en quête d’informations, comme beaucoup d’autres ici, mais le Fou ne savait probablement pas ce qui l’intéressait en réalité, comme la plupart de ceux qui se tenaient ici et souhaitaient en apprendre plus sur le Baron. « Oh ne vous en excusez pas. » dit-il d’un air très amusé « J’ai l’habitude des originaux, l’excentricité est une forme de normalité parmi les Saltimbanques, vous savez. Et vous êtes très loin d’être originale dans le mauvais sens du terme, comme d’autres individus de la haute société, une minorité, bien entendu. » Son regard fut un instant attiré par la foule, puis il se tourna vers celle-ci tandis que la musique s’était arrêtée, sans jamais détourner véritablement son visage de son interlocutrice. Lorsque la musique reprit et que les danseurs s’étaient à nouveau mis en marche, il en était finalement revenu à la Dame, s’inclinant dans une respectueuse révérence tandis que ses grelots s’étaient à nouveau mis à tinter. « Bien que notre conversation fût pour moi très intrigante et que vous avez représenté un vent de fraicheur dans cette soirée… » il s’était penché pour s’adresser à elle sur le ton de la confidence, comme bien plus tôt. « Pleine de personnes ternes. » Sa voix laissa passer une note amusée. « Je me vois dans l’obligation de la poursuivre en allant jouer mon rôle auprès des autres convives, j’espère que vous ne m’en voudrez point de vous abandonner ainsi. Mais je suis certain que vous trouverez de quoi vous sustenter, qu’il s’agisse de mets ou de conversations. » Il avait esquissé un pas en arrière, lui laissant le temps de lui répondre avec de s’éclipser à son tour avec une nouvelle gestuelle respectueuse mais quelque peu exagérée.
Pour Jehane « Cette réception est aussi petite qu'une pyramide, avec vous à sa pointe, alshams aljadida. J'en pense que si c'est là votre présent pour nous, je suis curieuse de connaître votre futur, sire régent. » La jeune minghelloise s’exprimait excessivement bien pour tout ce qu’elle avait l’air d’être : Une roturière, mêlant dialecte des terres de Poliomée au commun qu’il était coutume d’employer sur les terres du Roi. « J'ignore tout de ses fondations : je ne sais pas si vous l'avez bâtie par qalb min dhahab, tradition, ou emplie de richesses pour piéger d'éventuels pillards. Les souris comme moi n'appréhendent pas les labyrinthes pour ce qu'ils se veulent être. Mais je ne pleurerai pas sur leur malédiction, si c'est le tombeau que vous leur réservez. 'Aemaa ! » « Le véritable trésor est sous leurs yeux : les saltimbanques sont plus délicieuses que les oranges, et elles n'étaient que l'entrée : vous avez éclipsé un soleil de la vôtre ! » Le regard du Baron avait suivi ses gestes, une faible lueur dans son regard, la mallette avait piqué sa curiosité un instant supplémentaire, semble-t-il, mais la politesse de mise il ne s’y attarda pas. A ses mots Ruthven avait légèrement incliné la tête dans sa direction, visiblement flatté par les propos de la conteuse. « Je suis encore trop jeune pour porter une alliance, messire baron, mais cela me préserve de l'amertume des vins mal tournés : j'en pense que cette réception est un sawar, que ceux qui n'apprécient pas une telle scène ne méritent peut-être pas l'homme qui l'a imaginée, et je prie Brastos que lui-même n'oublie pas de la savourer. » « Mais si la siasa vous accable jusque dans votre palais, je peux vous escorter au buffet : j'y ai trouvé des glaces d'agrumes qui soulageraient les langues les plus irritées. A moins que vous n'ayez faim que d'oreilles attentives, auquel cas je dois me présenter à nouveau : Jehane man Yastamie.» L’homme n’avait à son expression présenté aucune surprise face aux propos de la jeune fille, ni même en raison de son dialecte, une simple attitude divertie s’était dégagée de ce qu’il avait laissé être un monologue pour la jeune chevaleresse, curieux de sa verve. Lorsqu’elle eut terminé, il entreprit de lui répondre : « Je vous remercie, Jehane man Yastamie. Madihik yunasibuni… » Il marqua un temps d’arrêt, l’air pensif. Quelque chose traversa son expression, presque imperceptible, dans un froncement de sourcils plus appuyé qu’il ne l’aurait fallu. « alhaqu fi alqalb. » Sembla t’il hasarder, avec incertitude, son minghellois semblait érodé, si il l’avait un jour parlé, les apparences en avaient peut-être été affectées et il offrit à Jehane un sourire contrit et complice témoignant de sa déconvenue. Réajustant de deux doigts son loup de manière convenable l’hôte jeta un regard oblique à la salle de bal, la satisfaction manifeste des danseurs sembla le revigorer. Puis à nouveau il présenta son regard sur la jeune fille, la couvant un instant de celui-ci comme quelque chose de précieux, ajoutant : « Peut-être vos oreilles attentives pourront m’être d’un grand secours dans une situation complexe. » Ses sourcils se haussèrent, tandis qu’il semblait l’inviter dans la confidence. « Mais pour l’heure, je suis au regret de devoir m’absenter quelques instants, Jehane. » Sa main se déposa délicatement sur son épaule, son contact lui fit l’impression qu’il ne l’avait effleuré que du bout des doigts. « Pour que cette soirée puisse s’administrer correctement il faut parfois prendre les choses en main par soi-même. » Un sourire étira ses lèvres, dont la signification sembla abstraite. A nouveau sa tête s’inclina en direction de la jeune minghelloise, et tandis qu’il la dépassait lentement il ajouta à son intention, ne l’observant que du coin de l’œil. « Mais profitez des mets à votre disposition, nous aurons l’occasion de nous revoir ce soir, wardat alrimal alshabab. » Qui cette fois ne souffrit d’aucune fausse note. Le Baron repris sa route, d’un pas ininterrompu jusqu’aux escaliers d’où il avait émergé et où la barde avait elle-même disparue. Son pas soutenu ne procurant qu’un très faible glissement sur les sols de la demeure, comme si il se contentait de les effleurer.
Pour Elizabeth "Mh.. Parlez-moi un peu de vous, de qui vous êtes à l'intérieur et je ferai de mon mieux pour vous créer un masque à la hauteur de votre personne." Le dépourvu l’avait saisi mais il tâcha de ne rien en montrer, prenant une légère réflexion il entama d’un ton qui se voulait assurer la liste de ce qu’il estimait être ses qualités, dans un premier temps. « J’estime être… loyal, honorable… » L’un de ses sourcils s’était haussé pour la prendre à témoin d’un air amusé « Courageux et gentilhomme. » Tandis qu’un trouble silencieux semblait se répandre parmi certains membres du comité, Romulus resta égal. « J’ai toujours aimé les grandes aventures chevaleresques, les héros, voyez-vous. Je crois que c’est à cela que j’ai toujours aspiré. » Dans un geste, se laissant aller à ses pensées il avait porté la main au symbole qui ornait son torse, ses doigts se rapprochant de son cœur dans l’inconscient du chevalier. « Je suis quelqu’un de plutôt romanesque, je crois, en somme. » Son visage sembla un instant marquer une fausse appréhension à cette idée. Puis une pensée sembla étirer ses traits, tandis qu’il s’était perdu dans la contemplation des siens. « Cherchez-vous à me faire parler pour étudier si je ferais le parfait cavalier à vos yeux ? » Ils se firent rieurs, mais quelque chose semblait l’avoir contrarié. « Mais je suis aussi entêté, il faut croire. Cela m’a autant desservi qu’été utile, par le passé. » Laissant passer un silence, observant les boucles d’Elizabeth demeurant coi il finit par briser le silence qu’il avait lui-même imposé, « Si cela vous suffit, je suis prompt à observer vos dons de créatrice, en espérant… » En prenant à témoin la robe de son accompagnatrice « Qu’ils seront à la hauteur de la réputation de votre mère. » Dans la salle de bal la musique venait de s’interrompre, laissant finalement place à une autre valse au grand bonheur des invités. Un sourire était né à la commissure de ses lèvres tandis qu’il avait prononcé ses mots, une légère pointe de défi qui l’espérait-il allait stimuler Dame Casteron.
Pour Antagara Elle n’avait d’abord pas réalisé, entraînée par la mélodie elle s’était laissée porter par les notes de la barde avant de se souvenir que personne n’aurait dû se trouver ici.
La curiosité l’avait animée à présent celle là même qui l’avait poussée à entrouvrir la porte pour laisser apparaître son visage que beaucoup avaient déjà oubliés.
Serrant fermement l’objet sur ses doigts, elle avait ensuite légèrement haussé les sourcils, contenant aussi habilement qu’il lui était possible sa surprise, la barde itinérante était… Une demi-elfe.
« Dites-vous vrai ? » Son visage terne et pâle semblait s’être illuminé d’une nouvelle flamme, l’espoir avait ressuscité dans ses yeux teintés d’une méfiance accoutumée.
« L’avez-vous apprécié ? » A nouveau l’artiste demeurait sur la réserve, entre flattée et soupçonneuse. Puis finalement elle avait incliné la tête, retrouvant ses bonnes manières, un faible sourire fiché aux lèvres, poli ou sincère, il était difficile de faire la part des choses quant on observait celle qui avait été toute sa vie au plus près des puissants, objet de fascination, sans l’avoir jamais été elle-même.
D’une voix basse et mesurée mais dans laquelle on devinait aisément qu’elle pouvait être mélodieuse, elle leva une partie des interrogations de la barde.
« Je suis bien Carmina Vercci, j’entends parfaitement votre surprise, mais je vous saurais gré de garder cela pour vous, s’il-vous-plait. »
Cette demande semblait être ce qu’elle était, mais pouvait très aisément se transformer en une menace bien plus qu’à demi-mot à celui qui l’entendait.
Le regard de Carmina se tourna un bref instant vers les escaliers, et d’un geste plus vif qu’elle ne l’aurait voulu elle avait saisit le poignet d’Antagara, de la même manière qu’elle effleurait les touches pour faire ressentir des émotions au public. Ses lèvres s’étaient pincées, tandis qu’elle l’avait relâchée, son regard noir s’était posé sur le visage de l’hybride. « Vous ne devriez pas être ici, Antagara. »
Puis après un temps, d’ajouter.
« Vous devriez… partir. »
Le couloir était vide, aucun garde n’y vadrouillait, ce qui était plutôt une constante dans cette soirée. Ce n’était pas que le baron ne s’occupait pas de sa sécurité, il avait eu ses gardes, mais plutôt qui ne semblait tenir à rien d’autre qu’a sa propre sécurité. Cela dit, elle ne s’inquiétait pas plus que cela, les assassins s’occupaient des nobles, sa mort n’avait rien à apporter, à moins qu’elle fouine un peu trop loin, comme derrière cette large porte qui semblait renfermer de nombreux secrets.
Mais ce n’était pas son objectif, elle se fichait bien des secrets malsains des nobles. Les notes l’intéressaient bien plus, et elles jouaient toujours derrière cette porte, mais quelques tableaux attirèrent aussi son regard. Elle n’était pas une grande amatrice de peinture, plus à défaut que par réel désintérêt. Elle n’avait pas croisé grand nombre de peintres sur la route, mais elle admirait la finesse du coup de pinceau. Elle fut, cela dit, peu surprise et peu enthousiasmée par le choix des scènes. Les nobles n’étaient fascinés que par la grande Histoire. La sphère de vie, la guerre, les villes en ruine. Cela manquait de fête, de commun. Mais tout manquait de commun ici.
Elle s’approcha alors de la porte qui l’intéressait, la musique venait d’ici, sans aucun doute. Elle attrapa son luth. Elle écouta les notes un moment et commença à l’accompagner. Elle sentit la surprise perturber le jeu de la pianiste, avant qu’elle reprenne un moment, plus sereinement. Elles partagèrent alors un moment que seuls les artistes pouvaient connaître, un partage de note à note, un échange qu’elle chérissait par-dessus tout. Et après un moment, tout s’arrêta, alors elle s’arrêta aussi. Et un silence se posa. Une réponse se fit attendre, suffisamment pour qu’elle ait le temps de remarquer l’étrange agencement des tableaux, qui lui avait échappé. Plus on se rapprochait de la porte renforcée du baron, plus ils étaient sombres ou ternes. Au vu de ce qu’elle avait déjà entraperçu de ses goûts esthétiques, cela n’avait rien de surprenant. Mais une voix, discrète et féminine émergea enfin de la pièce, une voix quelque peu perplexe, et peut être inquiète.
« Qui est là ? »
Elle fronça légèrement les sourcils, puis se rendit compte que cela n’avait rien de surprenant en soi. Elle était plutôt à contre-courant de la soirée, et ce lieu n’était probablement pas censé accueillir les invités. Non, ce qui l’étonna, c’est qu’elle semblait surprise qu’après une telle absence, personne n’aurait la curiosité de venir la voir. Au vu de la mise en scène, elle aurait parié sur le contraire.
« Antagara, barde itinérante. »
Elle hésita à développer sur ses intentions, mais elle marqua une courte pause pour voir comment elle allait réagir. Elle avait été rendue curieuse par la timidité de l’artiste qui venait faire pourtant, a ses yeux du moins, un véritable coup de théâtre.
« Que voulez-vous ? »
La voix semblait inquiète. Voilà qui était étrange, mais qui rentrait plutôt bien dans son scénario. Elle avait connu nombre d’artistes qui s’étaient brulé les ailes face à une popularité soudaine. Si elle ne vivait que pour cela, certains artistes ne supportaient pas le spectacle et le regard, parfois impitoyable, des autres. Surtout dans les milieux de ce genre. Cela sonnait bien avec sa dernière musique, "Brisée". Mais si elle avait voulu disparaître, pourquoi revenir aujourd’hui, pourquoi à un événement si attendu, pourquoi avec cette musique ?
« Vous êtes bien Carmina Vercci ? Je crois avoir reconnu votre doigté, et cela faisait un moment que vous n'aviez pas joué. Choisir ce morceau, "Brisée" , pour votre retour, un retour anonyme qui plus est...je dois bien avouer que cela m'a fait frissonner. »
Elle souhaitait lui parlait d’artiste à artiste, elle se fichait bien des ragots. À l’heure du bal, tout le monde cherchait sa cavalière après tout, et son intérêt s’était tourné ailleurs. Elle n’était pas venue trouver une partenaire de danse ni de discussion. À vrai dire, elle aurait surtout voulu faire danser les notes avec elle.
Mais elle sembla se lever, dans un geste mesuré et méthodique. Une note impromptue résonna, probablement involontaire, avant que des pas se fassent entendre vers la porte, et un verrou qui s’ouvre.
Les premiers couples avaient entamé leur valse, tous si élégamment synchrones que l’on aurait pu croire que cela eut été répété. La plupart en avait au moins l’habitude cela-dit. Le sens des pas se faisait naturel, chaque rotation évidente.
Parfait contemplait le romantisme du jardin qui dénotait de l’architecture neo-gatholienne du château. Cette statue de Zandaros, en vœu pieu d’amour véritable, reflétait dans l’eau de la fontaine le manège plus haut en de petits éclats chatoyants, comme si elle lui conférait un consentement divin.
Cette dissonance était profonde. Etait-elle volontaire ? Les lignes de champs se déchiraient ici devant la fenêtre, il les observait.
Puis, lorsqu’il n’en eut plus cure, il s’en détourna pour distraire ses sens à la lumière de la soirée. Il n’aurait pas été convenable qu’il ne dansa point après tout.
Il adorna un siège de son manteau noir. A la sortie d’une colonne, une veste sombre l’habillait désormais, plus adaptée à l’activité, sans que personne n’y porte vraiment attention. Il regarda pas moins de deux secondes quelles jeunes femmes étaient encore seules, et s’avança en direction de l’une d’elle qui faisait tapisserie.
Les regards de ces dames se tournèrent vers lui alors qu’il approchait le groupe. Et il fixa l’une d’entre elles légèrement plus que les autres, toujours le sourire aux lèvres, de façon à montrer son intérêt sans toutefois dévaloriser le reste.
« Je vous regarde maintenant depuis un certain temps déjà, mais je ne parviens toujours pas à me défaire de votre régal. Me permettriez-vous de vous offrir cette danse ? » dit-il en lui tendant le bras et en s’inclinant légèrement, la paume de sa main vers le plafond.
La femme accepta sans plus de cérémonie mais en esquissant toutefois un sourire amusé face à cette vaine flatterie qu’il avait volontairement exagérée.
Aveline valsait avec la saltimbanque, la laissant mener la danse comme elle le désirait, il était rare qu’elle doive prendre l’autre position, mais ce n’était là qu’un infime détail et, au fond d’elle, la Crisurvier ne doutât pas un instant que l’importance de la laisser faire. Elle lui adressa un sourire, se mouvant en des réflexes nés d’une habitude bien rôdé. Le soldat maniait son arme dans des danses meurtrières, la sienne ne serait pas si sanglante.
« Si par-là Amarante, aucun sous-entendu ne s'y présente, je vous répondrais que je ne connais pas le Baron personnellement. Mais si vous souhaitez savoir depuis quand le Baron opère, à ma connaissance, il n'est en place que depuis deux ans, dans l'intimité la plus totale. »
Un bref sourire étira ses lèvres, deux ans, elle avait pu sentir que c’était court, bien que certains n’apprenaient jamais les codes malgré les années et la ribambelle de titres qui accordaient à leur nom sans poids une valeur imméritée. Parfois, elle exécrait les jeux de pouvoirs de la noblesse, mais elle méprisait ceux qui refusaient de présenter les prérequis nécessaires à cet art subtil de la demi-vérité.
« Que de secrets pour un seul individu, un pas dangereux que de se présenter sans l’appui de ses alliés et lorsqu’ils sont affaiblis. » Quelque chose chafouinait l’adolescente concernant le baron, au-delà de la demeure sinistre que les rêveries de Mytral avaient éclipsé. Dans l’attitude, cela s’était ressenti, mais elle ne comprenait pas pourquoi le baron avait attendu si longtemps pour se présenter au monde, elle continua sa pensée à autre voix. « Nombre de détracteurs y verraient une forme de malice. »
Jouer avec les mots était important et il fallait parvenir à en déceler les différences notables. Le sourire de Mystral pourtant ne semblait pas être en demi-teinte et éclaira l’adolescente, la réchauffant jusqu’à ses orteils engoncés dans des chausses qui auraient ravi le Temple de Démonio tant l’inconfort pouvait se muer en douleur.
« Je ne suis pas la personne la plus apte à en apprendre à son sujet, contrairement à l'un de nos joueurs d'échec les plus invétéré… » Astre lui accorda une œillade teintée de mystère, avant de surenchérir, ne faisant que guère durer l'instant. « Léonard, entre autres personne, Fondateur des Sybarites, l'organisation à laquelle est affiliée les Saltimbanques. »
Lorsqu’elle inversa la tendance de la danse et qu’elle recula, Aveline resserra ses doigts avec douceur sur son épaule avant de la déplacer sur sa hanche, un bref sourire aux lèvres qui fit pétiller ses yeux derrière son masque. Après un temps, elle finit par visualiser ce Léonard dans des souvenirs lointains.
« Les masques n’aident en rien, mais je ne crois pas l’avoir croisé, en cette réception. Il ne passe pas inaperçu, pourtant. Est-il ici sous un loup ? Les secrets aiguisent ma curiosité, en cela, je ne suis qu’une parfaite représentante de ce monde dont les dorures ne dissimulent pas l’attrait des commérages. »
Elle fit une moue faussement contrite, révélant clairement qu’elle ne se souciait pas réellement d’être attirée par les mystères. La cause, néanmoins, elle la passait sous silence. Qui se cachait à ce point pour faire une démonstration par la suite avait sans doute quelques squelettes dans le placard. La Crisurvier voulait connaître lesquels, elle voulait savoir quelles immondices sous leurs joues fardées dissimulaient ceux qui dansaient à ses côtés.
La plupart avait commis assez de crimes pour ne pas détonner au beau milieu des geôles du château.
« En quelle qualité êtes-vous venue ici, Demoiselle ?
— Oh. » Aveline esquissa un sourire. « Je suis venue présenter mes hommages à cet intriguant baron. Mais en vérité, comme beaucoup d’entre nous ici, je fais ma représentation endeuillée de la famille. Peut-être devrais-je verser une larme, à un moment, pour le spectacle. J’imaginais devoir danser avec des damoiseaux à l’haleine déjà avinée, mais… » Aveline esquissa un sourire, finissant sa phrase sur un murmure et se pencha légèrement vers la silhouette gracile de la saltimbanque après l’avoir fait tourner sur elle-même. « Je me retrouve à réellement apprécier cet instant et à ne pas regretter la quiétude de mon propre foyer. »
Sa voix avait pris un accent de vérité. Un foyer n’était pas réel, il était marqué des immondices de la précieuse noblesse. Le foyer était un lieu chaleureux, et pour les femmes Crisurvier, la chaleur était toujours factice. Elle aurait regretté assurément la bibliothèque tenue par cet homme plus vieux encore que la sphère de vie, mais heureusement, Mytral avait fait briller la nuit des lucioles, et la part encore émerveillée d’elle-même ne pouvait cesser de murmurer. Ce fut peut-être cela qui la poussa à murmurer.
« Et vous, si vous ne deviez pas manger pour distraire quelques figures de notre Royaume, où préfèreriez-vous être ? »
Le Fou l’accompagna jusqu’à la salle du bal, s’écartant avec elle pour laisser la place aux danseurs qui s’exerçait déjà sur la piste, à nouveau son regard se tourna vers son accompagnatrice.
« Alors vous ne pensez pas danser ? » Son regard s’attarda ensuite sur sa tenue avant d’en revenir à ses yeux.
« Cela serait dommage, je suis persuadé qu’avec votre panache vous parviendrez aisément à trouver un cavalier qui vous permettrait de vous améliorer. » Puis, se penchant à nouveau vers elle tandis que ses grelots venaient faire s’écarter quelques dames et gentilshommes importunés il glissa quelques mots à son intention :
« Avez-vous des problèmes avec la noblesse environnante, gente dame ? Je vous trouve très à charge à leur encontre. »
En avait-elle trop fait? Elle avait certes un petit peu "bavé" sur les nobles comme on pourrait le dire crument. Mais, après tout, qui ne penser pas ce qu'elle avait dit?
Faisans mine de réfléchir alors qu'il était pencher vers elle, elle le vit regarder sa tenue et décida de répondre à ses questions:
-Pour ce qui est de danser et s'améliorer, je ne pense pas qu'un cavalier, ou même une cavalière serais intéresser à cela! Je suis plutôt sur que les questions fuserait plus qu'autres chose, et je ne suis pas intéressée à cela! dit-elle en touchant particulièrement une des roses de sa robe!
Avant de finalement enchainer:
-Pour ce qui est de votre seconde question, disons que je n'ai pas plus de problèmes qu'une autre personne envers la noblesse environnante, j'essai de jouer mon rôle de 'noble' qui parle mal derrière leur dos.
C'est après tout une chose normal dans la 'Haute-Sphère'. Nous dirons que sur le coup, vous êtes tomber sur une originale, j'en suis désolée pour cela!
A moins que, peut-être, cela vous gène car vous avez des personnes de votre entourage que vous connaissez dans ce milieu !
Pourtant, je trouve que parfois se lâcher comme ça même si ce n'est pas à haute voix, fait toujours plaisir, comme un genre de jeu!
Mais toujours moins intéressant que Le Grand Jeu et tout ses subtilités! dit-elle légèrement souriante.
Valmont s'approcha d'elle à nouveau et la salua d'un "Madame.". Elle lui rendit la pareille, s'inclinant légèrement à son tour.
"Chevalier.", lui répondit-elle avec un léger sourire. "Vous voilà à nouveau, vos obligations sont-elles finies ?"
Elle passa sa main autour du bras qu'il venait de lui offrir et le suivi jusqu'à l'alcôve du domaine avec un petit soufflement du nez amusé à la mention d'un moment à l'écart de la foule.
"- Mais ne vous en inquiétez pas, je suis un homme de principe, vous souhaitiez une danse, vous l’aurez. Ne nous attardons pas longtemps sinon nous allons manquer celle d'ouverture."
"Oh mais cela ne m'inquiète pas. Après tout, vous devez faire bonne figure pour le Baron, il serait mal venu de faire faux-bond après avoir promis une danse."
Elle l'observait tandis qu'ils s'éloignaient de la foule et il lui sembla légèrement plus à son aise à l'écart de celle-ci. Voilà qui s'avèrerait très handicapant si la foule présente ce soir se retournait contre le Baron pour une quelconque raison. A moins que son courage ne soit plus grand que son malaise, évidemment.
"- Comment comptez-vous procéder, Elizabeth ?"
S'écartant de quelques pas pour être plus à son aise après que celui-ci l'ait relâchée, elle observa attentivement le chevalier de la tête aux pieds.
"Mh.. Parlez-moi un peu de vous, de qui vous êtes à l'intérieur et je ferai de mon mieux pour vous créer un masque à la hauteur de votre personne.", lui répondit-elle avec un nouveau sourire.
« Jehane, mawla. Je ne fais qu'arriver ic... »
Le cœur du bal gravita vers la jeune femme, et le sien s'emballa. Son visage ne s'arrêta qu'aux pieds du rubicond, dont les bottes transperçaient les épais nuages noirs à la recherche d'une éclaircie. Dans la foulée, elles sauvèrent le colibri tremblant de l'orage qui s'amassait autour de lui. Le tonnerre grondait toujours au loin : l'adolescente aperçut plusieurs éclairs dans les yeux des convives tempétueux, mais la corneille souffla un vent frais à ses oreilles, et l'élève oublia Dranig pour se plonger dans l'inconnu.
Elle redressa la tête avec égards, tandis qu'elle cherchait la légende de leur amphitryon. Si son plumage rappelait l'envers des cieux, son bouc ne présentait pas de cornes, mais une mine avenante. Il ne gardait aucune fable sous son bec, rien qu'un peu de piquant dans sa poche. Encore chamboulée, la minghelloise hésita. Par nature, les nobles mentaient comme les sphinx posaient des énigmes, les barons sanglants mangeaient les petites filles qui ne terminaient pas leurs écuelles, et pourtant, elle ne voulait pas complimenter ses mets dans le seul but de rassasier la fatuité d'un monstre imaginé : la fille d'Al-Râwi ne décevrait pas un homme sans histoire venu écouter des contes en lui servant des fadaises. Après tout, la façade lugubre contemplait une fontaine de vérité, aussi la chevaleresse se décida à lui offrir un rafraîchissement épuré :
« Cette réception est aussi petite qu'une pyramide, avec vous à sa pointe, alshams aljadida. J'en pense que si c'est là votre présent pour nous, je suis curieuse de connaître votre futur, sire régent. »
Du regard, elle balaya la salle qui se vidait. Jehane traversa les âmes vides sans les voir, et ne retrouva pas plus l'oiseau que la barde, envolées dans leurs propres danses ; mais elle récupéra une partie de son pétillement, enchantée à la vue des cavaliers qui tournoyaient. La jeune femme se rapporta à son interlocuteur, un index songeur posé sur le menton :
« J'ignore tout de ses fondations : je ne sais pas si vous l'avez bâtie par qalb min dhahab, tradition, ou emplie de richesses pour piéger d'éventuels pillards. Les souris comme moi n'appréhendent pas les labyrinthes pour ce qu'ils se veulent être. Mais je ne pleurerai pas sur leur malédiction, si c'est le tombeau que vous leur réservez. 'Aemaa ! » affirma-t-elle d'un grand geste, avant de rabaisser la main sur sa mallette. « Le véritable trésor est sous leurs yeux : les saltimbanques sont plus délicieuses que les oranges, et elles n'étaient que l'entrée : vous avez éclipsé un soleil de la vôtre ! »
Jehane poursuivit, son sourire recouvré :
« Je suis encore trop jeune pour porter une alliance, messire baron, mais cela me préserve de l'amertume des vins mal tournés : j'en pense que cette réception est un sawar, que ceux qui n'apprécient pas une telle scène ne méritent peut-être pas l'homme qui l'a imaginée, et je prie Brastos que lui-même n'oublie pas de la savourer. »
Saisie d'une soudaine épiphanie, la chevaleresse fronça les sourcils, dévisagea le masque du baron, et proposa d'un ton qu'elle espérait solennel :
« Mais si la siasa vous accable jusque dans votre palais, je peux vous escorter au buffet : j'y ai trouvé des glaces d'agrumes qui soulageraient les langues les plus irritées. A moins que vous n'ayez faim que d'oreilles attentives, auquel cas je dois me présenter à nouveau : Jehane man Yastamie. » conclut-elle avec une courbette maladroite, se jouant du mythe des dévoreurs d'enfants.
Pour tous La valse s'était imposée comme une évidence, les cavaliers avaient trouvés leurs cavalières et une grande partie des convives s'étaient laissés prendre au jeu tandis que l'horloge d'or indiquait à présent 9h10. Les Saltimbanques s'étaient fait bien moins nombreux, laissant place aux véritables étoiles de la soirée… Les invités sur la piste.
Pour Aveline
Cette fois, elle l’entraîna au milieu de la salle, rassénée par l’envie qu’elle avait de partager l’un de ces rares instants où son corps pouvait se mouvoir autrement qu’en des petits pas détestables. En elle, l’envie redressa la tête, elle voulait définitivement danser avec l’astre qui la faisait voyager, mais surtout elle voulait faire durer cet instant avec Mytral plus longtemps. Et, en se rapprochant d’elle, Aveline retrouva les pièces du grand jeu. La Saltimbanque se laissa entraîner par la jeune noble ayant retrouvée un terrain plus propice à exercer, depuis qu'Amarante avait attirée son attention dans ses pensées elle ne lui avait que peu laissée l'occasion de s'exprimer en contrôle de la situation, les rôles allaient peut-être se renverser.
« Connaissez-vous le baron depuis longtemps ? » Mais c'était sans compter sur la vie chargée d'Astre, qui avait côtoyé bien des individualités, riches comme manants, à nouveau elle s'était naturellement imposée comme la meneuse du duo, glissant sa main sous le bras de sa partenaire avant de la déposer avec douceur dans son dos. De l'autre main elle avait saisit avec sa bénédiction la paume de la jeune Crisurvier et avait entamée la valse d'un premier pas en avant.
Non, cette fois Astre ne prenait pas un plaisir particulier à mener la danse et le jeu, les codes voulaient que les dames comme Aveline apprennent à suivre le cavalier qu'elle représentait en cet instant. Pour autant, en danse, comme en politique, ou au sein même du ménage, ce n'était pas toujours celui qui menait la barque en public qui tenait les rennes, bien au contraire.
« Si par là Amarante, aucun sous entendu ne s'y présente, je vous répondrais que je ne connais pas le Baron personnellement. Mais si vous souhaitez savoir depuis quand le Baron opère, à ma connaissance, il n'est en place que depuis deux ans, dans l'intimité la plus totale. »
Et la Saltimbanque la fit valser, un sourire planant sur ses lèvres. Mytral avait sourit, appréciant l'instant. « Je ne suis pas la personne la plus apte à en apprendre à son sujet, contrairement à l'un de nos joueurs d'échec les plus invétéré… »
Astre lui accorda une œillade teintée de mystère, avant de surenchérir, ne faisant que guère durer l'instant. « Léonard, entre autre personne, Fondateur des Sybarites, l'organisation à laquelle est affiliée les Saltimbanques. » Et après un tour supplémentaire dans la ronde, elle inversa à nouveau la tendance, tout en reculant d'un pas. « En quelle qualité êtes-vous venue ici, Demoiselle ? »
Pour Fractal « Je comprends, ne vous inquiétez donc pas pour cela, nous ne pouvons pas tous avoir la chance de s'avoir correctement danser! Moi-même je ne suis pas si bonne à cela, mais bon dans un endroit où des gens se pensent être mieux que les autres, je ne m'étonnerais pas que des nobles se pense bon danseur, alors qu'ils ne font finalement que danser en Canard ou en Crabe! Cependant j'accepte l'invitation d'accompagnement! Je pense que votre compagnie sera beaucoup plus appréciable que celle d'autres, ou même d'y aller seule! Et puis quelques chose me dit que refuser serait idiot mais aussi contre-productif ! »
Le Saltimbanque laissé échapper un rire à ses propos. Puis, sous le masque, un faible sourire, tiens donc. Décidément ce qu’elle considérait comme les « hautes sphères » du Royaume était décidément un sujet particulièrement sensible.
Le Fou l’accompagna jusqu’à la salle du bal, s’écartant avec elle pour laisser la place aux danseurs qui s’exerçait déjà sur la piste, à nouveau son regard se tourna vers son accompagnatrice. « Alors vous ne pensez pas danser ? » Son regard s’attarda ensuite sur sa tenue avant d’en revenir à ses yeux. « Cela serait dommage, je suis persuadé qu’avec votre panache vous parviendrez aisément à trouver un cavalier qui vous permettrait de vous améliorer. » Puis, se penchant à nouveau vers elle tandis que ses grelots venaient faire s’écarter quelques dames et gentilshommes importunés il glissa quelques mots à son intention : « Avez-vous des problèmes avec la noblesse environnante, gente dame ? Je vous trouve très à charge à leur encontre. »
Pour Jehane
Les pensées du Baron demeuraient incapables d’affluer plus loin que le masque qu’il arborait aux esprits doués d'antennes métaphysiques, un sourire avenant fiché sur celui-ci il saluait ceux qui prétendaient d’ores et déjà êtres des soutiens à une cause dont ils ignoraient tout. Que le pouvoir attirait toutes sortes de convoitises, mais il fallait aussi en assumer les travers. Loin des conspirateurs et des obséquieux c’est une jeune fille dont la simplicité tranchait considérablement dans ce monde de faux-semblants qui fit son apparition. « Bonsoir, honoré baron. Je ne vous dérangerai pas plus que nécessaire : je veux seulement louer la générosité de cette invitation, et la venue d'un homme prêt à partager les souffrances des citoyens d'Argelas. » Faiblement il inclina la tête dans la direction de Jehane, la jeune fille ayant attirée quelques regards dans sa direction qui furent à nouveau redirigés aisément vers l’hôte de la soirée, celui dont on cherchait à s’approprier les faveurs, mais Ruthven quant à lui n’en fit pas de même auprès de celle qui semblait avoir gagné son intérêt. « Je vous remercie pour cette délicate attention, êtes-vous une habitante de la cité, Demoiselle … ? » D’un pas il s’éloignait à nouveau de ses accompagnateurs qui s’éparpillèrent progressivement dans le hall, jetant des regards obliques au nouveau duo qui s’était alors formé. Plus bas il glissa quelques mots sur le ton du conspirateur à Jehane « Merci pour votre intervention, vous m’avez permis de me tirer de nombreuses promesses d’alliances auquel je n’espérais pas avoir à réfléchir ce soir. » Un faible sourire vint animer son visage à nouveau. « Comment trouvez-vous cette petite réception, jusqu’à présent … ? » Le Baron avait manifestement envie de faire la conversation, aussi étonnant que cela puisse être… Avec celle qui ne semblait ne rien avoir à lui apporter.
Pour Elizabeth
Romulus se sépara de la foule attenante au Baron après lui avoir signalé qu’il reprenait sa « surveillance », celui-ci n’en fit pas cas devant ses invités et Romulus inspira un instant, se remettant de la foule qui le galvanisait autrefois et avait maintenant tendance l’asphyxier. A son retour proche d’Elizabeth il inclina faiblement la tête pour la saluer à nouveau « Madame. » Puis il lui offrit son bras, avant de l’entraîner, non pas vers la salle de bal, mais plus à l’écart dans une alcôve du domaine, ajoutant plus bas, sur le ton de la confidence : « Je crois que vous souhaitiez que nous prenions un peu de temps à l’écart ? » L’air quelque peu amusé. « Mais ne vous en inquiétez pas, je suis un homme de principe, vous souhaitiez une danse, vous l’aurez. Ne nous attardons pas longtemps sinon nous allons manquer celle d'ouverture. » Une fois loin de l’attroupement, ce qui sembla lui faire le plus grand bien, Romulus relâcha sa future cavalière pour lui permettre d’opérer, affichant un air curieux. « Comment comptez-vous procéder, Elizabeth ? »
Pour Antagara
Les pas animés par la curiosité de la barde l'avaient mené jusqu'à un couloir où se côtoyaient tableaux de paysages connus et fabuleusement revisités et d'autres représentants des scènes de l'histoire tristement célèbres présentant toutes ou presque un détail troublant. Des plantes en pots semblaient disposées dans un ordre précis mais échappant à toute logique. Contre les murs du luxueux couloir on trouvait aux côtés de l'art et des bougies, des œuvres plus singulières et guerrières, quelques écus représentants de nobles et anciennes familles de Vesperae : De Rivachel, Penthagast, De Aymery, Mizel mais aussi les illustres Viple et Thornemal. Au sol trois tapis démesurés faisaient la longueur de celui-ci, et représentaient à chacun une distance de bien sept grands pas, séparés eux même d'un d'écart entre chaque tapisserie.
Une armure trônait fièrement dans le couloir, une épée longue bien qu'émoussée fermement disposée entre les mains, mais le plus important, portant fièrement les couleurs du Baron Ruthven.
Toutes les portes semblaient fermées, au nombre de quatre et se succédaient jusqu'à une cinquième, la pièce la plus éloignée quant à elle présentait une structure différente, son entrée semblait renforcée, abritant probablement derrière elle son lot de secrets.
Mais la porte dont l'attention semblait avoir retenue l'attention d'Antagara était en réalité la troisième. Derrière laquelle s'échappait quelques notes dont elle n'aurait aucun mal à reconnaître la créatrice. Il ne restait plus qu'à franchir le pas, si elle l'osait.
Elle inclina la tête avec Sincérité, et la laissa remonter le courant de toute son audace. Elle lui avait promis une valse, elle s’en amusa, ce serait un moyen original de décevoir sa petite admiratrice, si elle pouvait oser ce mot. On associe souvent aux gens de talent bien des vertus, et la troubadour surprenait souvent par ses talents médiocres de danseuse. Elle était parfaitement étrangère à l’art de danse, non pas qu’elle soit incapable de se mouvoir en rythme, mais elle manquait de ce quelque chose qui rendait les mouvements si élégants.
Le baron s’était montré, et la meute de loups s’était amassée pendant que le reste s’en allait danser. Dépourvue de sa Sincérité, elle pourrait en profiter pour chercher la timide Vercci, qui avait eu l’originalité de faire une entrée remarquée tout en étant parfaitement absente. Un sens de l’ironie qui ne manquait pas de plaire à la barde, à moins que d’autres choses ne se trament. Au vu de la situation, elle aurait juré que ce ne fut pas elle, mais son ouïe ne la trompait que rarement. Ce baron avait déjà bien trop de mystère pour si peu d’ancêtre, elle voulait tenter d’en éclaircir un.
Elle avait repérée que le son provenait de ce lieu qui avait vu apparaître gardes et baron. Désormais, la voie semblait dégagée et l’envie d’aller visiter un peu se transforma rapidement en choix. Elle n’avait pas de réputation à sauver, d’apparence à conserver, alors ça ne lui coûtait rien d’essayer, quitte à s’excuser platement et d’offrir en excuse son envie de revoir la pianiste. Ce n’était même pas réellement un mensonge, au fond.
Elle n’attira pas plus les regards qu’a son habitude, puisqu’elle attirait les regards à chaque instant, principalement dus à ses oreilles disgracieuses pour cette noblesse arrondie. Mais elle ne croisait plus grand monde, la plupart des nantis étaient partis danser sur les airs des Saltimbanques qui, après leur buffet gratuit, venaient probablement les délester de quelques kilos en trop, en pièce frappée.
Elle grimpa les marches du grand escalier pour rejoindre le couloir à l’étage. Et alors qu’elle arrivait en haut, il lui sembla entendre des notes. Un sourire se dessina sur ses lèvres. A priori, elle était encore là.