Le bureau de Brunehilde Richetour était à l'image de la directrice, épuré, glacial et capable d'effrayer quelques enfants. La grande table en chêne trônait, sur celle-ci des piles de différents parchemins parfaitement organisées, que ce soit par taille ou par thématique. Sur cette table, aucune plante, mais bien différentes plumes, une bougie et de quoi faire fondre la cire pour les sceaux qui scellaient les lettres qu'elle envoyait à des sots. L'affaire était rondement menée, les épais rideaux occultaient les astres jumeaux qui s'étaient élevés dans le ciel. Le lieu avait qu'un seul tableau, il compensait sa laideur par l'abstraction de ce qui était peint. Une sorte de mélange de noir, rouge et blanc faisant des spirales. L'œuvre était hideuse et selon les rumeurs de l'école, serait capable d'hypnotiser quelqu'un. Jourdain avait eu bien des qualités, mais la peinture n'en faisait pas partie.
Elle qui n'avait jamais aspiré à devenir directrice, encore moins lorsqu'elle avait commencé à connaître l'assemblée des mages, dirigeait désormais l'école. Ce tableau lui rappelait pourquoi elle reprimait son envie de jeter certains élèves par la fenêtre. Mais au moins et contrairement à l'assemblée leur âge pouvait expliquer cela. Les politiciens de l'assemblée étaient une plaie putride qui la démangeait continuellement, et rien ne semblait réussir à les empêcher de faire leurs jeux de pouvoirs. Elle leur avait reproché, déjà, d'avoir strictement rien fait. Ils savaient que Thabeg était un incapable. Probablement un meilleur directeur qu'elle, mais lorsque l'on dirigeait l'école, l'objectif était la protection de l'école. Lui ? Il avait été incapable de la battre alors qu'il maîtrisait la glace face à une pyromancienne, qu'aurait-il fait, si ce n'était pactiser avec Yrcin et fuir l'école ? La professeure attrapa la lettre qu'elle écrivait, peu satisfaite du résultat et la leva au-dessus de la bougie pour la laisser immoler les mots laids qu'elle avait laissé s'échapper de sa feuille.




— Il est certain que lorsqu’on part avec des souvenirs on prend le risque qu’ils nous suivent, commenta-t-elle, je les mettrais en sûreté ou les détruirai le cas échéant. Elle désigna le bureau, lui indiquant de les poser dessus par la même occasion. Spy les déposa un à un sur le dit bureau comme demander, faisant attention à chacun des objets. Bah, autant qu'il soit de notre côté que du leur non? se dit-il. - Et bien je suis d'accord avec vous, mais bizarrement, et je ne sais pas si c'est lier à mon écharpe ou par je ne sais quel 'miracle', mais je n'ai eu aucun de ses mages noir qui ma couru après pour les récupérer. Comme vous pouvez le voir, on voit bien qu'il sont magique et on sent bien la magie à présent qui en ressort. Mais dans mon écharpe, rien. dit-il reprenant l'écharpe, la regardant un moment et la remettant autour de son cou. — Je pensais que vous nourrissiez de l’ambition,reprit-elle d’un ton tranquille, suffisamment pour ne pas vous arrêter au premier obstacle, surtout aussi futile que pécunier. Les opportunités sont des occasions à ne pas rater. Vous avez le choix, donnez-vous les moyens ou non. Spy gromela, c'était bien sympa mais si l'argent était pas là, tu paie comment pour le reste? L'argent rester le nerf de la guerre, sans ça tu n'avais rien, il fallait donc toujours trouver un moyen d'en avoir, que ce soit pour manger, un toit, des leçons, payer une école... - Je ne dis pas que je n'ai aucune ambition. Cependant, l'argent reste la chose qui fait pas mal bouger les choses dans la vie. On achète pas quelque chose sans. Je peux toujours me débrouiller en vendant quelques armes que j'ai pu trouver en même temps qui sont des armes normal sans magie, mais ça ne sera pas éternel. dit-il en mettant sa seul patte restant sur sa hancher — Je vais me charger de les analyser. Vous pouvez dormir à l’école ce soir, si vous en ressentez le besoin. Votre ancienne chambre est toujours disponible. Réfléchissez à mon offre et donnez-moi une réponse quand vous l’aurez fait sérieusement. A bientôt. Hum, comme toujours, toujours aussi sec et direct, mais Spy ne s'en formalisa pas. Il avait bien compris comment était l'ancienne Professeur devenue Directrice. Il l'avait bien vue pendant ses cours ou lors de la destruction d'artefacts, il y a plus de six mois. Ou comme le moment dans la commanderie. - Très bien. Je vous remercie pour la chambre! Je n'aurais pas penser que cette dernière ne soit encore libre pour tout dire. dit-il alors qu'il finit par haussé l'épaule. Je réfléchirais à votre offre. Sur cela je vous laisse Professeur Richetour! Sur ces derniers mots, Spy salua Richetour en s'arquant pour la saluer et fit demi-tour, route vers la porte pour sortir du bureau. Une fois la clenche en patte, il ouvrit la porte et la referma. Respirant un coup, il se retourna et se fut à ce moment qu'il vit que deux personne semblait attendre eux-mêmes pour voir Richetour. La fameuse Lucette amie de Madeleine si il se rappelait, la fameuse éperdue amoureuse de cette idiot d'Iphurnus dans leur classe. Et il y avait aussi la Professeur de Pyromancie, la Professeur Besson, si il se souvenait correctement. Spy ne l'ayant que peut de fois rencontrer mais pour le peu, il l'avait apprécier! - Bonjours Professeur Besson. Lucette! les salua t-il .