Une belle journée de moniac dans les plaines du Triomphe. Une charrette chargée de quelques paquets et de deux tonneaux descendait vers le sud, tirée par deux chevaux. Et qu’ils soient montés dès Proncilia ou en cours de route, les prix avantageux pour une place à l’arrière avaient su attirer quelques gens qui préféraient faire route à plusieurs, que ce soit pour la sécurité, la rapidité ou toute autre raison.
Un jeune homme, entrant à peine dans l’adolescence était assis à côté du cocher, plongé dans un livre malgré le cahotement. Il releva la tête et ferma celui-ci.
« Où dormirons-nous ce soir ? demanda-t-il au cocher.
—S’il n’y a pas d’incident, on mont’ra l’camp un peu plus loin dans les hauteurs », répondit celui-ci de son habituel ton sec.
Le plus jeune jeta ensuite un œil par-dessus son épaule vers les voyageurs. Voyant ceci le cocher releva le menton, sans véritablement se retourner et demanda au dernier monté :
« J’te descends où déjà ? »
(HRP : Vous pouvez vouloir aller n'importe où dans le sud du royaume si la ville se trouve "globalement" dans l'axe Proncilia-Lyzdo (pas d'Abheleim par exemple). Le cocher acceptera les détours contre compensation financière. Vous pouvez embarquer à tout moment, à tout endroit traversé avant la fin du périple avec un chargement raisonnable. Vous êtes les bienvenues pour toute éventuelle intervention de votre part impliquant tous les personnages à bord, j'offre principalement un contexte.
La marchandise semble, d'après les échanges précédent être la propriété d'Adonis.)
Pris de court par le cuisinier. Les deux paysans s’immobilisèrent une fraction de seconde la bouche ouverte, comme pour laisser échapper un mot qu’ils n’avaient pas eu le temps de penser.
Joseph, riche de sa vivacité, s’exclama ensuite en s’élançant vers le barde déjà parti :
« A’endez, ‘va vous l’ra’pagner !
—Hm, j’vais pouvoir négocier avec l’seigneur comme ça voir c’qu’il veut, acquiesça Martin avant d’en revenir à Jurgen. Si vous trouvez des acheteurs, j’peux en produire plus. Mais c’fait pas un peu loin Arg’las ? »
Sur le côté, le chariot ne s’était pas arrêté, laissant, s’il n’était pas arrêté, quelques instants pour en admirer le travail du bois, hélas quelque peu abîmé par endroits.
Tiré par deux chevaux, un homme sommairement armé d’une lance et d’un gambison à côté d’un cocher moins menaçant que le sien, Jurgen put voir par une ouverture devant, contrairement aux autres dont les rideaux étaient tirés, un bref reflet métallique, sans doute d’une armure, ainsi qu’un javelot, la pointe en l’air. Le visage de l’homme, assis sur un côté en face, croisa brièvement celui de Jurgen dont l'accoutrement et l'attitude obtinrent un sursaut d'expressivité de sa part, sans qu'il ne put s’y attarder longuement.