Sévices

TW peut heurter la sensibilité de certains 

03 mortis 1123 - Journal d'Elena 

Je suis bousillée, mes écrits seront brouillés. Et je ne m'en soucie même plus.

Elle était là, au sol, uniquement capable de subir ; s'immerger dans le miasme de souille qu'ils repandaient sur elle, plongeant dans ses entrailles pour y trouver ce qu'ils detruisaient. Y découvrir les cafards qui rongeaient les fragments de son être, s'eviscerer pour oublier la honte, cristalliser sa rage. 

Ma cible avait fini dans leurs filets, en raison d'un sang mêlée, subissait les pires obscénités. Je ne saurais expliquer ce qui survint en moi, en la voyant ainsi se débattre pour quelques inspirations aussitôt exhalé en des cris de fureur. Peut-être les insultait-elle, je n'en sais rien. 

Mais que ses geôliers aient expiré une ultime foi, un maigre souffle qui s'exhala de leurs lèvres, trop essoufflés à hurler en silence. L'acte ne m'apporte pas de plaisir en lui-même, mais il est nécessaire pour obtenir ce son si particulier. Il y a là, à la limite suprêmes de leurs lèvres, l'ultime maléfice de leur existence ; ils sont en paix. 

Peut-être la reverrais-je, la bête lèche ses plaies, mais bientôt la seule étincelle manquera de s'éteindre. Je le vois, dans les yeux morts qu'elle a, j'en suis devenue experte, puisque les dieux m'ont condamnée à la voir, autant l'assouvir selon mes désir, la dernière lueur d'un espoir qui se meurt. 

Je n'ai pas écrit pendant longtemps, peut-être ces pensées te surprendront-elles. Le temps a passé et j'ai fini par me libérer de lui, un ou mille ans auraient bien pu passer sans que cela ne change rien. Mais je viens de m'en rendre compte. 

Lorsque j'ai croisé son regard, ça a changé quelque chose. Quelque chose qui me fait écrire. Que ces pensées ne soient pas perdues dans les années, qu'il faille qu'il y ait une raison à tout ceci. Je n'aurais jamais dû avoir cette pensée, pas à cet instant où ils me prouvaient qu'en plus d'être des monstres pour autrui, ils se faisaient pire entre eux. Et nous partagions un sang. Quelle importance ? Je tue d'anciens elfes damnés, quelle importance cela devrait faire ?! Et pourquoi reviens-tu ici, comme si tu étais roi, t'immiscer dans ce que tu as créé ? L'inconnue de cette existence, puisqu'il faut bien un coupable, et je refuse de l'être, pour porter ce fardeau. Et, si les absents ont toujours tort, d'eux tu en es la reine.