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Elena

Tornades de Plumes

Eolowiothiel est une hybride elfique adorant le monde des humains et dissimulant ses pensées sous un air enjoué.

Factions

Vigies Élémentaires
Les Thaumaturges

Lignées

Lignée Murmil
Caractéristiques physiques :

Eolowiothiel est de petite taille pour une hybride elfique, même sa musculature diffère de ses congénères. Habituée aux voyages ainsi qu’aux travaux manuel, son corps est athlétique, tranchant avec l’aspect filiforme de la plupart des elfes.


Sa peau est pâle, ses cheveux sont pratiquement blancs tant le blond semble clair, d’aucuns pourraient penser que ce serait l’œuvre de la corruption, pour autant elle les a depuis sa naissance ainsi. Elle a rasé le côté gauche de son crâne et diverses tresses viennent composer une coiffure simple. Ses yeux sont gris pâle, presque blancs qu’elle tient de sa mère.


Divers tatouages ornent sa peau, notamment celui sur son visage qui s’entremêle avec ses éphélides que Vynth a tracé. Le tatouage entremêle les différents peuples auxquels Eolowiothiel se sent appartenir, sur le menton et les divers points, représentent les peuplades barbares qu’abritaient le mont Khuzdul. Les branches qui s’étirent de part et d’autre de ses lèvres jusqu’à son front et en passant par ses tempes représentent les elfes. Les Telguns sont représentés sous ses yeux en divers points, symbole des flocons qui règnent en maître au sommet de Khuzdul. Elle a également au niveau du biceps un autre tatouage, un anneau noir et parfaitement délimité au-dessus d’un autre anneau plus épais qui se désagrège. Ce tatouage lui a été fait par Sylxalim.


D’un point de vue vestimentaire, Elena n’est pas parvenue à se débarrasser de la mode de Khuzdul, ses vêtements sont le plus souvent en cuir donnant un effet naturel et peu travaillé – quand bien même, pour une raison de confort, ceux-ci seraient correctement tannés. Elle porte de longues bottes renforcées de fourrures qui lui arrivent à mi-cuisse ainsi qu’un pantalon brun. Son haut est un corset lacé sur le devant, en cuir, disposé sur un bustier en tissu. A ses poignets, des brassards en cuir font office de protection, entrelacés par des cordelettes, le cuir de buffle est vieilli par le temps et se craquèle malgré les bons soins qu’elle lui apporte.


A son cou, un gorgerin en cuir clouté la protège et maintient des spallières recouvertes de plumes, révélant son attrait pour le vol.


Tout ceci est agrémenté de divers grigris qu’elle porte : sur son front, le crâne d’un faon de chevreuil, tenu en place par une cordelette en cuir agrémenté d’anneaux. A son cou, pend un morceau du sternum d’un inil. Elle possède également d’autres grigris, tous composés d’un morceau d’ossement.


 

Caractéristiques mentales :

Eolowiothiel est une longue-vivante qui a passé l’essentiel de sa vie à vouloir côtoyer les courts-vivants. Cette problématique lui a offert un rapport à la mort assez particulier, que l’on peut voir sur son corps par les grigris qu’elle possède. D’aucuns pourraient supposer que ces grigris ont des propriétés magiques, ce à quoi Elena acquiescera, mais étant donné que l’hybride considère que la magie est omniprésente en toute chose et que les manifestations par les sorts lancés en sont que la partie la plus simple, il n’est pas évident de connaître leur charge réelle en magie.


Les ossements qu’elle arbore sont des représentations de la mort qui ne cesse de la suivre, c’est également un héritage. Ils représentent, à ses yeux, la charpente et est révélateur que si chacun diffère, au fond, on ne saurait reconnaître ses propres ossements si on les voyait. Nous naissons ainsi, selon elle, faits d’une certaine manière que les années viendront changer, fissurer et altérer sans jamais en changer la charpente.


Eolowiothiel, de part son statut de bâtarde, bien qu’elle préfèrerait que le terme d’hybride soit utilisé, a toujours été en marge de ce monde. Elle a pourtant, avec les années et les épreuves, su se trouver une famille qui l’acceptait pour ce qu’elle était en les Vigies Élémentaires et en les Thaumaturges.


Si d’aventure vous la croisiez, son naturel avenant et souriant serait la première chose que vous verriez d’elle, Elena a conscience que l’existence est éphémère et désire se souvenir de chaque instant, puisque la seule chose qui demeure en finalité est le souvenir que nous avons d’autrui. Aussi, elle tient un journal depuis ses 140 ans, au décès de l’un de ses premiers amis. Chaque année, il débute au 17 deficos et se termine au 16 deficos de l’année suivante, elle en est à plus de 300 journaux qu’elle conserve au sein de l’Enclave des Vigies des Cieux. Il est pour elle vital de relater tous les événements auxquels elle a participé ou assisté, s’étendant parfois en de longs monologues philosophiques durant ses longues nuits d’insomnie.


Dû à ses Leçons de Vol, Elena a divers troubles anxieux caractérisés parfois par des crises angoisses mais constamment par des insomnies et des cauchemars. Si aujourd’hui elle est habituée à ne pas dormir, il lui arrive de boire quelques verres pour tenter de s’assommer et de plonger dans les bras de Dranigba plus longtemps que d’habitude. Pour autant, elle prend bien soin de ne pas boire trop régulièrement pour préserver son serment.


Ce serment lui aura coûté beaucoup depuis peu, et si parfois elle hésite à l’abandonner pour reprendre une existence loin des dogmes des Vigies, elle sait que celui-ci lui a permis de se donner un objectif de vie et de sortir de l’apathie dans laquelle les décès de ses amis l’auront plongée. Eolowiothiel ne supporte plus de voir mourir les gens mais ne parvient jamais à s’empêcher de rejoindre ceux que son mentor nommait les Ephémères. Elle chérit la vie qui émane d’eux et leur volonté de la croquer à pleines dents.


Si Elena prie Willanjis, elle ne peut s’empêcher de le haïr en parallèle, ne sachant jamais sur quel pied danser avec le dieu qui lui a arraché tous les êtres qu’elle chérissait. Pour autant, elle vénère Dranig tout particulièrement.

 

Histoire :

Premier souffle (née en 914)

Eolowiothiel est née d’un amour illicite entre deux peuples en guerre, sa mère était une elfe et son père un Telgun, bien avant que la difficulté à procréer ne touche les siens. Son père n’aimait guère parler de son histoire avec cette elfe, si bien qu’elle ne sut pas qui elle était durant la majeure partie de sa vie.


Préservant sa fille de l’animosité des siens, il s’exila de Telundil, n’y retournant qu’à de rares occasions. Il établit leur demeure dans le cœur d’une caverne qu’il aménagea à mesure que les années défilaient. Ce goût pour le travail manuel, il le partagea à sa descendante qui, dès qu’elle apprit marcher, lui apporta son aide. Son enfance fut rythmée par une vie simple au milieu de l’un des territoires les plus hostiles du continent.


À de nombreuses reprises, elle manqua de se faire dévorer par les créatures qui habitaient là, sa curiosité l’emmenant explorer les vestiges d’une montagne dont le cœur avait fait vibrer autant de peuples que de flocons en composait le manteau. À chaque fois sauvée par sa débrouillardise ou son père, selon la distance à laquelle il se trouvait d’elle, elle apprit de ces expériences à appréhender les loups du baron qui vivait sur l’autre flanc, ou qu’il valait mieux contourner l’ourse qui protégeait ses petits.


Elle se lia d’amitié avec un Inil qu’elle nomma « Zéphyr », et qui devint son plus fidèle allié tandis qu’elle restait clouée au sol. Ses ailes souffraient d’une faiblesse musculaire due à son sang-mêlé, ce qu’elle compensait par une aisance physique qui lui permettait de se hisser aux flancs les plus escarpés des montagnes, affublée de deux appendices inutiles et inanimés qui ne cessaient de pousser dans son dos.


Ces ailes la firent hurler de douleur lors de leurs poussées de croissances, aussi, son père lui apprit-il à concocter des baumes et à suivre des entraînements réguliers qu’elle pratique encore aujourd’hui. De longues séries d’étirement et des mouvements, renforçant les musclés logés en profondeur. Pour parfaire sa position, il lui enseigna le maniement de l’arc.


Tout ceci fut néanmoins insuffisant pour lui permettre d’utiliser ses ailes, et il commençait à peser à l’enfant dont la curiosité dévorante se trouvait heurtée à la nature de sa race. Il ne pouvait accepter que son peuple la rejette, ce qui arriverait sans nul doute. Pour cette raison, il lui apprit l’histoire du monde telle qu’il la connaissait et à communiquer en commun, son peuple, à cette époque, commença à ne plus parvenir à engendrer de descendants. Qu’il ait gâché une chance pour une fille, une bâtarde inconnue, pour se mêler aux elfes, ne pourrait être compris. Sa fille, incapable de voler, était la chose la plus précieuse à ses yeux et il refusait qu’elle souffre d’animosités plus vieilles que le monde.


Il se mit en quête de trouver une personne qui serait capable de lui apprendre à s’envoler, une personne qui lui permettrait de voir le monde d’un autre regard que le sien, craignant de l’enfermer dans la solitude à ses côtés.


Envol

Des légendes parlaient alors d’une ancienne guilde qui avait réuni nombre de races, un panthéon aux figures héroïques oubliées. Un demi-millénaire d’existence lui suffisait à se souvenir d’un certain Ghendry, le père fondateur des Vigies des Vents. Un Telgun ayant progressivement délaissé la guilde pour passer le flambeau aux nouvelles recrues, dont l’existence entremêlait une vie d’ermite et de voyages. Il la laissa durant trois mois se débrouiller seule, confia sa survie à Zéphyr. Ce n’était pas la première fois qu’Eolowiothiel restait seule, mais pour une période si longue, ce n’était arrivé qu’une seule fois et s’en alla en quête du fondateur des Vigies Élémentaires.


Durant ses absences, Eolowiothiel avait des devoirs, comme entretenir la maison, préparer le bois pour lanjis qui se rapprocherait. S’il s’assurait qu’elle ait de quoi s’alimenter durant toute la période de son absence, ces réserves étaient supposées servir en cas de coups durs, aussi devait-elle chasser. C’était lors d’une de ces chasses qu’elle et Zéphyr virent pour la première fois d’autres êtres. Ils faisaient partie d’une expédition destinée à aller à la rencontre des nains qui vivaient plus haut dans la montagne, ou peut-être étaient-ils venus chercher de l’or. Elle peinait encore à bien comprendre et à articuler le commun. Sa curiosité piquée au vif, elle les suivit aux côtés de son fidèle compagnon. Elle les reconnut comme des habitants d’Azrak, quelques nains aux côtés de barbares. Ce n’était pas une route faite pour eux, mais de ce qu’elle comprit, l’autre flanc du mont avait été recouvert de blizzard et de neige, le rendant impraticable. Elle les observait se déplacer, le pas des nains, plus habitué que celui de leurs compatriotes, était sûr, les autres ressemblaient à un quelconque faon qui venait de naître. Prévenue par son père, en cas de rencontres, l’adolescente demeura cachée. La montagne pour autant n’était guère une dame à laisser arpenter des inconnus sur ses flancs les plus escarpés, et la chute d’un rocher, devant les yeux écarquillés d'Eolowiothiel, en balaya la moitié. Puis, Khuzdul gronda tandis que la poudreuse fraîchement tombée entama de dévaler la pente. L’autre partie du groupe, principalement composée de nains, avait réussi à s’en sortir sans trop de dommages, mais ils avaient des blessés et des moyens limités. Durant ce temps, Eolowiothiel s’était cachée dans une des crevasses avec Zéphyr, elle serrait l’inil dans ses bras et attendit. Même lorsqu’elle les entendit se relever, elle demeura dissimulée.


Son père lui avait appris à rester immobile plus longtemps, ils se relevaient trop tôt à son goût, lorsqu’elle entendit les gémissements, elle comprit d’où venait leur hâte. Les blessés survivraient-ils à l’ascension ? D’un regard vers Zéphyr, elle hésita à lui demander d’aller les soigner. Elle avait promis à son père de ne pas se montrer. Elle finit par se faufiler en dehors de la crevasse, et se mit à chercher dans la neige s’ils n’avaient pas oublié quelqu’un. Des années durant, elles rêveraient des corps glacés qu’elle déterra de la neige. L’un d’entre eux était pourtant en vie quoiqu’inconscient. Zéphyr l’aida à le soigner et elle lui prêta sa cape pour le protéger de la neige. Arion fut son premier ami. L’expédition redescendit pour aller chercher les corps, et Eolowiothiel les vit emmener Arion. Elle continua de le voir en secret durant des mois qui devinrent des années, puis des décennies.


Son père finit par revenir et elle reçut sa première leçon de vol avant que bien d’autres ne suivent. Ces leçons étaient le plus souvent douloureuses et difficiles. Arion et Zéphyr, heureusement, étaient à ses côtés, au début tout du moins. Il ne vieillissait pas comme elle, l’adolescent devint un jeune adulte alors qu’elle semblait tout juste sortie de l’enfance, ce qui brisa leur idylle naissante. Quand il devint adulte, Zéphyr était mort de son bel âge, et elle semblait toujours aussi jeune. Il lui présenta ses enfants, et ses leçons n’étaient toujours pas finies. Ses enfants grandirent et vécurent comme elle avec leur père, jadis, leurs premiers émois. Arion devint grand-père quand elle avait toujours l’air d’une adolescente, lui donnait-on seulement cinq ans de plus.


Lorsqu’elle sut enfin voler, son ami fut emporté par une tempête de givre, laissant ses enfants orphelins de leur père. Si eux avaient pu la croiser à quelques reprises, son existence devait demeurer un secret, aussi assista-t-elle à son enterrement de loin, comme la première fois qu’elle l’avait vu elle se cacha et étouffa sa peine. C’était le 17 deficos 1054.


Ghendry, son instructeur, savait très bien qu’elle s’échappait, mais lorsqu’elle revint, glacée par la mort de son ami, il lui offrit de quoi se distraire de son deuil. L’apprentissage redoubla de difficultés, et bientôt, elle n’eut plus de place pour penser à l’Éphémère, comme l’appelait le vieil homme, il qualifia cela de « Leçon de vie ».


Ce fut sa première leçon de vie et l’une des plus douloureuses. Elle se concentra exclusivement sur son apprentissage auprès de Ghendry, pour oublier son deuil. Il lui fit découvrir l’art du vol, celui des éléments et bien sûr : l’aéromancie. Si Eolowiothiel raconte volontiers de multiples anecdotes sur son existence, elle se tait sur cette période. Deux siècles plus tard, ses cauchemars sont encore hantés par les méthodes de Ghendry qui mêlaient l’irréel à la douleur, les exercices aux épreuves.


À 163 ans, Eolowiothiel décida de quitter le monde d’en haut et d’aller explorer celui d’en bas, contre l’avis de son père, mais avec la bénédiction de Ghendry. Voir la montagne ne parvenait qu’à lui rappeler la mort d’Arion, et elle avait conscience de retenir son père dans une vie d’exil quand son peuple avait besoin de lui.


C’est ce qu’elle lui expliqua, pour le convaincre d’accepter son départ. Elle lui raconta son histoire avec Arion, mais passa sous silence la réalité des entraînements avec le fondateur des Vigies. Le secret qu’elle fit de ses entraînements continua jusqu’à ce qu’elle se confie à Barthang qui l’emportera dans la tombe. Il finit par accepter, conscient que la solitude était progressivement en train de la rendre folle, à condition qu’elle revienne une fois par an.


Le monde d’en bas

En 1077, Eolowiothiel descendit pour la première fois de Khuzdul. Habituée au froid glacé, même en plein Moniac, la première chose qui la surprit fut les étendues vertes et la chaleur infernale qui régnait. Mais plus que cela, ce qui la surprit le plus, était comme le monde fourmillait. À Khuzdul, à cause du froid, le temps semblait comme suspendu, les longs vivants qui habitaient là-haut avaient cette tendance à se laisser porter par les événements. En bas, tout semblait rapide, en un changement perpétuel.


Son père lui avait parlé de la sphère de vie, mettant un point d’honneur à éduquer l’adolescente sur la déesse de la nature, en hommage à sa mère. Aussi, c’est là qu’elle se dirigea en premier. Elle y découvrit les ruines de Sarosana sur lesquelles quelques paysans se dirigeaient à nouveau. Comparé aux autres clans qu’elle avait pu croiser, celui-ci lui semblait pacifique. Jusqu’en 1107, sa vie se composa de voyages jusqu’à Khuzdul ou d’autres contrées que les villageois lui avaient conseillées et de travaux dans le village pour les aider à le rebâtir.


Elle vit naître, sans le savoir, celui qui quelques années plus tard deviendra Roland Ier du nom, bien qu’elle ne le côtoyât pas spécifiquement. La plupart du temps, elle partageait le repas avec les autres maçons, partageant leurs savoirs respectifs. Son père lui avait enseigné comment créer des meubles à partir de sapins, et eux lui apprirent à bâtir les fondations des maisons du village.


Elle noua une relation avec Elio puis avec Arthur, ces relations moururent avec le temps.


Eolowiothiel qui souffrait malgré tout de l’absence de son père se fit appeler Elena auprès des Éphémères qu’elle préférait nommer par leurs prénoms. Une idylle naquit entre elle et l’un des maçons, ainsi que de nombreuses amitiés.


Le temps rattrapa sa course, après 40 ans à leur rendre visite régulièrement, en restant parfois plusieurs mois de suite. Plus que des alliés, les habitants du village étaient devenus ses amis qu’elle voyait vieillir, parfois mourir de maladies. Le temps avait soufflé leur raison, elle resta à leurs chevets, maudissant Willanjis quand ils furent incapables de la reconnaître, puis leurs familles, leurs femmes et même leurs enfants quand elle avait tout juste l’apparence d’une jeune adulte.


Elle enterra ceux qui avaient bâti Sarosa, séchant de nouveau ses larmes, et entama un nouveau deuil, ravivant les souvenirs d’Arion. En haut, son père dût se remarier afin de tenter de faire pérenniser les Telguns sur le déclin, ce qui acheva de l’éloigner de lui.


Vent de solitude

Roland avait entamé de rendre ce monde meilleur pour les siens, et pour cela il entama la pacification des plaines et des forêts. Capable de comprendre la nécessité pour les humains de s’unir, elle réfuta catégoriquement les meurtres qui avaient été perpétrés au nom du Royaume naissant. Cela, couplé au deuil qu’elle subissait, la fit plonger dans l’apathie. L’angoisse la prenait à la gorge, laissant ressurgir les vies qui s’étaient éteintes tout autour d’elle, et son éducation.


Eolowiothiel erra, sans savoir où aller, sans oser plus que jamais s’attacher aux Éphémères qu’elle chérissait pourtant. Elle ne les aimait pas parce qu’ils étaient des Éphémères mais parce qu’ils lui semblaient plus réels que tout ce qu’elle avait pu voir des longs-vivants. C’est ainsi qu’elle se retrouva non-loin des terres drows et commit son premier meurtre. Forte de ses pouvoirs, attaquée par des créatures malfaisantes, elle déversa toute sa rage et sa peine sur eux avant d’être gravement blessée. Elle ne se fit pas attraper ni enfermer, mais laissée pour morte dans ce que deviendrait la grande Gathol.


Elle s’en releva, sans trop y croire, attisant en elle un blizzard de vengeance. Ces années furent les plus difficiles, dont elle ne parle jamais, Elena devint une chasseuse. Son père lui avait enseigné à tuer que pour survivre, l’aéromancienne en fit un sport. Vanilius l’avait punie et Willanjis torturée, elle prit à partie Narthe pour obtenir réparation. Ce qu’on lui avait imposé, égoïstement, elle ne désirait que le faire subir à d’autres. Elle en oublia les nuances de gris qui composaient le monde et se contenta d’imaginer que les elfes noirs étaient tous mauvais par essence. Elle entendit parler pour la première fois de Faern’aral, les chasseurs de sorciers, mais refusa de se rapprocher d’eux.


Aujourd’hui encore elle nourrit une certaine rancœur à leur égard qui, pourtant, la place dans une situation périlleuse car elle devint pire qu’eux durant ces années. Jusqu’à ce qu’elle croise la route de Phyrintra, une batarde tout comme elle. Une cible de choix à son goût, suffisamment métissée pour être excusée. Elle l’avait pris en chasse, se repaîtra de la peur qu’elle était capable de distiller, jusqu’à ce qu’elle voie les autres drows la torturer et lui faire subir des sévices.


Cet instant cristallisa les pensées qu’elle avait tourné à leur encontre quand elle les massacra, tout en les balayant quand elle lui tendit la main. L’hybride, tout comme elle, ne parlait pas la même langue qu’elle. Se dissimulant du peuple de Phyrintra, elle la surveillait de loin et s’obligeait à ne pas les traquer. Elle apprit ainsi quelques bases de drows durant une dizaine d’années de vie à la fois proche et lointaine de cette nouvelle relation. Ce n’était pas une amie, mais elle avait une dette de sang envers elle, et Elena lui devait d’avoir retrouvé la raison.


Un jour, pourtant, aussi simplement que ça, Phyrintra ne sortit plus. Les mois devinrent des années et Elena décida de laisser à son intention un collier qu’elle avait créé, un des nombreux grigris qu’elle avait appris à faire avec elle, y mêlant une touche de ce que les barbares avaient porté, puis elle reprit la route.


La Vigie des Cieux

De nouveau, Eolowiothiel se retrouva seule en pleine errance. Le spectre du deuil et de la dépression qui l’avait touchée se nourrissait du monstre de culpabilité lorsqu’elle prit finalement conscience de la réalité de ces actes.


Aujourd’hui encore, elle sait que cette sensation de ne plus avoir été elle-même n’est qu’une excuse à ces crimes et elle en porte le poids. Fussent-ils des drows, fussent-ils des monstres, rien ne justifiait les tortures qu’elle avait commises. Errant à nouveau, elle reprit la route de Khuzdul, revenant aux origines de ce qu’elle était et auprès de la seule personne en qui elle avait confiance, Ulmo, son père.


Malgré sa nouvelle union, il ne la fit pas attendre avant de répondre à son appel et ils se rencontrèrent de nouveau. Il lui confia l’Emeraude, une dague en alliage d’or et d’ivoiron et l’entoura de sa mèche de cheveu. Elle reprit une vie d’ermite, voyant son père ainsi que Ghendry. Déjà souffrante de ses propres erreurs, cet isolement la plaça à la lisière de son esprit. Son mentor et tortionnaire lui parla des Vigies Elémentaires et lui proposa de les rejoindre, arguant qu’elle n’avait rien de mieux à faire. Ce qui n’était pas faux, s’imposa comme une vérité absolue quelques années plus tard.


Elle pratiqua le rituel de Yacië en 1133, fit la rencontre de Barthang et d’autres vigies avant d’en devenir une elle-même. Il devint l’un de ses plus fidèles amis, le premier qui était comme elle un long-vivant. Il lui parla de sa vie à Cirel, ce qui éveilla lentement la curiosité. C’est là qu’elle exigea de rencontrer sa mère auprès de son père. S’il refusa de lui donner son nom, il lui confia qu’elle faisait partie d’une guilde nommée Faern’aral.


Eolowiothiel ne comprenait pas pourquoi sa mère refusait que son père ne lui en révèle à son sujet, car c’est ce qu’elle avait compris dans les silences d’Ulmo.


La Vigie des Cieux se mit en tête de trouver Faern’aral. Ce qu’elle réussit à faire, en 1142, elle rencontra une femme glaciale qui, malgré une certaine attention à son égard, ne cherchait jamais à en révéler à son sujet. Sa mère lui parla de Cirel, bien qu’elle n’y fût plus, vivant la vie de nomade de l’ordre des chasseurs de sorciers. Ce mélange chaud-froid, une proximité naissante avec une distance aussi marquée agaça autant qu’il blessa Eolowiothiel. De crainte de passer pour une adolescente mal élevée en lui faisant la remarque, elle garda le silence et s’en fût.


Encore très instable à cause de son isolement durant sa traque aux drows. Eolowiothiel était une Vigie prometteuse qui avait besoin d’accompagnement. Barthang la prit sous son aile, l’elfe devint davantage qu’un mentor, la Vigie des Vagues et elle se lièrent d’amitié. Pour son instabilité, car son esprit n’était pas au beau fixe, Elena était suivie par Locë, partout où qu’elle aille, l’hybride ne se tenait pas loin.


Il lui fallait, pour exceller, tout oublier et tout réapprendre, encore une fois. Elle finit par révéler à Barthang ce que Ghendry lui avait fait vivre. Les diverses leçons comme autant de tortures psychologiques qui avaient formées Eolowiothiel à l’image du fondateur. Elle excellait d’un point de vue technique, mais sa faiblesse venait des fondations de crainte et de souffrance de ces entraînements. Ils avaient fait s’écrouler Eolowiothiel dans un désir ardent de vengeance.


Ils prirent le temps, se l’octroyèrent pour lui permettre de renaître. Elle ne s’excusa jamais ce qu’elle avait fait, mais son serment était une corde face aux abysses. Elle s’acclimata aux elfes, et autres longs vivants, mais ne supportait pour le moment pas de subir le regard des Éphémères. Eolowiothiel savait qu’elle avait fauté, et que l’importance qu’ils revêtaient à ses yeux était une pierre qu’elle n’était pas prête à déplacer.


Tempêtes

Elle fut considérée apte à participer aux missions en 1147 et en 1154, un siècle après le décès d’Arion, elle s’en alla affronter un orage, seule.


Les années qu’elle avait passé auprès des autres Vigies lui avaient appris à reprendre contact avec le monde, à accepter le Royaume qui était né, mais aussi à vivre avec les morts qui pesaient sur son âme. Mais jamais vraiment elle ne parvint à accepter celles qui pesaient sur son cœur. A l’exception des Vigies, Eolowiothiel ne partageait pas ce qu’elle était. Elle mentait et manipulait les êtres qu’elle croisait pour se protéger, ne jamais véritablement se rapprocher d’eux et conserver une distance qui, lorsqu’ils mourraient — car aucun ne pourrait jamais lui survivre — lui permettait de demeurer de glace. Elena avait, face aux tempêtes, une compréhension que Ghendry lui avait enseigné.


Durant toute cette période de sa vie, Elena fit la rencontre avec ses propres démons, et y découvrit les traumatismes qu’elle n’était pas parvenue à gérer. Lors d’une mission dans un petit village côtier, à cause des tensions avec les lycans dans un Royaume nouvellement formé, Elena manipula une certaine Hinat. Sans se rendre compte, c’est elle qui tomba dans les filets de la vieille femme. L’orage prit une brusque ampleur que la Vigie parvenait à retenir et elle demanda à Hinat de faire évacuer le village, ce que la sage fit. Néanmoins, nulle sagesse ne pouvait compenser la folie qu’elle eût de rester.


En 1157, Elena pleura à nouveau la mort d’un Ephémère. Touchée par la dévotion de la femme à qui elle n’avait fait que mentir. C’est ainsi qu’elle découvrit Sylxalim, un aéromancien né avec un don particulièrement puissant. L’éphémère l’attira instantanément, et même lorsqu’il perdit son bras, sa volonté de continuer à tout faire pour entrer dans le groupe, acheva de la séduire. Elle le prit sous son aile et ensemble ils finirent par devenir un duo de choc. Ils s’épousèrent en 1173, malgré leur différence d’âge.


Il lui raconta son passé venu d’Harroka, et ensemble ils décidèrent de surveiller l’île. Elena y découvrit un peuple d’Ephémères bien différent de celui du Royaume avec lequel l’acceptation ne parvenait pas à passer. Ils évoluèrent afin d’aider les Vigies Brûlées locales et s’en allèrent en mer ensemble afin de lutter contre les tempêtes qui naissaient par centaines dans l’océan des condamnés… Sans comprendre comment cela se faisait qu’elles naissaient toutes ensembles.


Ils se marièrent au Coronar, l’Enclave des Vigies des Cieux et elle le présenta même à son père Ulmo. Jusqu’à ce qu’ils soient appelés sur une tempête différente, en 1188… Et que Sylxalim y perdit la vie dans l’exercice de ses fonctions. Elle l’érigea, au sein des Vigies, en héros pour sa résilience face au rituel de Yacië.


Elle redoubla d’intensité dans sa lutte contre les tempêtes, retournant à Harroka pour l’annoncer à la famille de Sylxalim et disperser ses cendres, selon ses dernières volontés, dans l’océan des condamnés.


Elena ne supporta plus jamais de retourner à Harroka et s’en alla à Khuzdul durant quelques années. Elle y rencontra Ghendry et régla ces comptes avec lui en 1200, lui reprochant ses traitements et ce qu’il avait fait. Cela n’arrangea ni ses cauchemars, ni ses insomnies, ni ses crises d’angoisse qui étaient revenus au décès de son époux, mais la soulagea. Barthang l’épaula et lui présenta sa propre famille, elle se rapprocha à nouveau de l’elfe en toute amitié. Elle ne fut pas dans le royaume des Rolands lors du coup d’état de Pignoval. Pour autant, les échos de celui-ci, finirent par enfin lui faire prendre conscience de la stupidité d’en vouloir à un Royaume déjà établi depuis si longtemps. Elle mit de l’eau dans son vin.


Suite à une discussion très arrosée avec Barthang, en 1219, lui vint l’idée de créer la Ligue de Protection des taverniers et des aubergistes, lorsqu’elle expliquait que les aubergistes étaient la seule chose qui faisait tenir le monde debout. Jusqu’en 1225, elle recruta de nombreuses personnes dans le groupuscule afin de protéger aubergistes et taverniers.


Clouée au sol

Jusqu’en 1240, Elena écoula des jours presque heureux aux côtes de Barthang et Vynth. Elle eut quelques idylles avec les Ephémères aussi brèves qu’intenses mais ne souhaita plus s’engager depuis le décès de son époux un demi-siècle plus tôt. Jusqu’à ce que Barthang ne se fasse enlever par une mage noire, Elena fit tout ce qu’elle pouvait pour le sauver. Elle accepta de passer un pacte avec ce démon humain. Mais Rehnya était douée pour rédiger les pactes et jouer des perceptions de chacun, elle tua Barthang et assouvi son désir de contrôle sur Elena.


Leur relation, tumultueuse, mena Elena dans les pires aspects de la psychée de Rehnya. Celle-ci enrageait de ne pas trouver une empathe suffisamment puissante et espérait que le pouvoir d’Elena et des Vigies lui permettraient de réussir. Son influence sur elle était telle qu’Eolowiothiel était incapable de refuser quoiqu’elle demande. Pour autant, elle parvint à conserver les secrets des Vigies et ses proches. Elle subit, durant les deux années qui suivirent diverses violences aussi bien physiques, que psychologiques et sexuelles de la part de la sorcière. C’est lorsque Lucinda parvint à faire battre le cœur des Thaumaturges en 1242, que Rehnya se désintéressa d’elle.


Aussi vite que possible, Eolowiothiel prit la fuite et se remit à sa grande œuvre contre les Tempêtes. C’est en 1243 qu’elle sauva un navire mit à mal dans l’océan des condamnés. Elle y découvrit un groupuscule d’Ephémères qui voulait libérer les Shaamah… Et fit la rencontre d’Eddard. Leur idylle naquit presque instantanément – au premier regard.


Séduite par ses grands idéaux, elle se rapprocha de lui sans jamais pouvoir lui révéler pourquoi elle ne supportait pas qu’il la touche. Progressivement, il l’aida à passer au-delà de ses traumatismes, et découvrit qu’elle était incapable de parler sans prendre des risques. Pour cette raison, il abandonna le navire de son cousin et, à l’insu de la Vigie, entra parmi les Thaumaturges en 1246. Eddard vendait bien, son air avenant et sa bienveillance permettaient de compenser l’immondice de Rehnya. Ils le firent signer le pacte en 1247 et il comprit enfin ce que Elena ne pouvait pas lui révéler. Ensemble, les deux tourtereaux s’enfuir à Harroka afin de trouver une formule pour briser le pacte.


De ce rituel, aucun des deux ne parlent et ils le conservent secret, ce n’est qu’en 1249 qu’ils parvirent à le briser. Ils se retrouvèrent traqués par les jumeaux Fossecrelle. Elena prenait le risque d’influencer les Vigies, ce dont Eddard avait bien conscience. Il rompit avec elle, et l’accusa de moults torts. Aidé par Locë qui la retint, il la força à s’éloigner pour se sacrifier afin qu’elle ne soit pas mise en danger. C’est ainsi qu’il se fit enfermer en 1250 et, quelques mois plus tard, lorsqu’elle comprit la supercherie, elle fut interdite d’y retourner.


La Vigie n’était pas autorisée à prendre part aux conflits, elle devait s’éloigner des Thaumaturges jusqu’à ce que la problème soit réglé. Une fois réglé, lorsque Rehnya et Tedeus furent assassinés, et Eddard libéré par Slayn, ils prirent conscience tout deux que les mensonges qu’ils avaient nourri l’un et l’autre avaient creusé un fossé que rien ne saurait combler. Ils acceptèrent de rester des amis, après une dernière étreinte.


Elena demeura parmi les Thaumaturges auprès de Lucinda, Eddard et Cathleen puisqu’ils représentaient la seule chose pour laquelle, cette fois, elle briserait son serment. Ces trois éphémères représentent à ses yeux l’humanité dont elle ne doit jamais se départir.


Depuis traniria 1253, Elena a entendu parler d’une nouvelle tempête. Une tempête gigantesque qui perturbe jusqu’à certains chemins d’éther. Elle doute que ce soit l’une des tempêtes prophétiques dont lui a parlé Ghendry.


 

Relations :

Elena considère comme les siens les membres de Vigies Élémentaires et des Thaumaturges.


Arion, Zéphyr, Arthur, Elio, Hinat, Sylxalim sont ses plus proches amis, aujourd'hui décédés.


Elle a eu une relation avec Eddard de Redan.


Elle considère comme ses amis : Nelly, Brida, Lucinda, et tout particulièrement Cathleen dont elle se rapproche depuis 1253.


Elena

Âge : 340 ans

Date de naissance : 13 yuyio 914

Race : Demi elfe - Demi Telgun

Taille : 179 cm

Métier : Vigie des Cieux, Fondatrice de la LDPDTEDA, Membre des Thaumaturges

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