HRP :
Dans un soucis pratique j'attends au maximum deux protagonistes supplémentaires pour interagir avec eux de manière fluide et ne pas faire un cycle de réponses trop long, merci pour votre compréhension. Je tâcherais de ne pas trop tarder dans mes réponses et de quitter proprement en RP le poste si jamais la flemme vient à me gagner. Vous êtes libres d'arriver comme vous voulez, j'ai fait une intro si nécessaire.
Un soupire quitta ses lèvres tandis qu'elle poussait la porte de l'auberge de Naep en ce début de soirée particulièrement frais à ses yeux pour la saison. De tout ce qu'elle avait toujours entendu sur le continent il faisait toujours frais pour la saison.
Machinalement ces doigts d'acier quittèrent le confort chaleureux de sa fourrure tandis qu'elle passait la porte et découvrait l'âtre accueillante, le heaume accroché à sa taille dévoilait dans son absence des traits qu'elle savait marqueraient au moins pour les minutes qui suivraient l'esprit des voyageurs, mais pas plus que ses yeux qu'elle employait à balayer la salle jusqu'à trouver un coin plus reculé afin de s'y installer dans l'immédiat. Elle venait d'arriver et si il était bon de ne pas traîner pour se familiariser avec son nouvel environnement, tout son corps insistait pour qu'elle repose la tension qui y demeurait au moins l'espace de quelques instants.
Lourdement elle se laissa choir, ce qui n'était pas dans ses habitudes et le grincement du tabouret fit rosir ses joues à l'idée que le premier pas posé sur les terres de Roland l'avaient immédiatement transformée en une vulgaire mercenaire au regard de tous. Passé la gêne elle chassa de son esprit les quelques regards encore insistants à son égard pour se laisser voguer aux souvenirs des mers qu'elle avait arpentée pour la première fois en étrange compagnie. Trop longtemps peut-être, pour ne pas constater durant les longues secondes qui suivirent que dans l'épuisement elle avait précisément pris place où une choppe trônait déjà, dont le propriétaire se tenait à présent à côté d'elle. Couverte par la honte elle s'apprêtait à se confondre en excuses, avant de s'attarder bêtement sur ses traits, plus longuement, produit sans doute de la longue traversée pour arriver jusqu'ici qui ralentissait considérablement ses facultés mentales.
Sexe : Femme
Race : Humaine
Taille : 168 cm
Tranche d'âge physique : 28 ans
Morphologie : Légèrement musclée
Couleur et longueur des cheveux : Noirs, mi-longs
Coiffure : Un genre de carré asymétrique
Couleur des yeux : Bleus clairs
Tenue (description globale en cas de désaccord avec la skin) : Armure complète sans blason visible, fourrure au niveau du col et heaume à la ceinture, en compagnie d'une main gauche et d'une épée bâtarde.
Armement & équipement :
→ Sac à dos
Signe distinctif : Imposante tâche de vin donnant une sensation de tâche de sang/cicatrice, multiples grains de beauté sur le visage, cheveux et peau particulièrement entretenus bien que visage un peu pâle
Un mince sourire étira les lèvres de Nelya à sa remarque. La solitude n’était pas une habitude. Il restait difficile de l’être au milieu d’une famille aussi présente que la sienne. Mais quitte à entamer un voyage, elle préférait également se perdre aux côtés d’autres.
« Si cela venait de vous, on dirait en tout cas la bonne morale d’un conte. »
Puis lorsque l’attention de son interlocutrice se tourna vers l’énigme sous son index, Nelya ne put que dodeliner de la tête.
« Il l’est. En tout cas, une part de lui ne peut se résoudre qu’avec elle et le don de voir certaines choses qui demeurent invisibles aux yeux des autres. Oh, je ne suis pas chaman. Le monde des esprits ne m’a jamais ouvert ses portes, je lui préfère définitivement celui des rouages de toute façon. »
Peut-être le monde des esprits était-il un rouage du leur, sans eux, rien ne pouvait plus exister et tout perdait de sa saveur. Son esprit s’abîma quelques secondes avant d’en revenir à la femme devant elle. Un mince sourire étira ses lèvres et elle lissa sa tenue d’un geste maladroit, retrouvant peu à peu une contenance.
« Non… Je suis désolée, mais les histoires de famille… Enfin, j’ai déjà bien assez à faire avec la mienne pour me soucier des autres. Enfin, je peux au moins vous recommander d’éviter l’une des familles locales. C’est biaisé, affirma-t-elle, un sourire pas le moins contrit sur le visage. Mais les Stehbran, vous devriez les éviter. Ils trempent dans des affaires sordides, de ce que j’ai compris. De plus, ils sont nos… Opposants politiques. Vous vous retrouveriez bien vite prise entre deux feux. »
Elle grommela.
« Même moi, si j’avais le choix, j’éviterais de me retrouver dans ces affaires. »
D’une gorgée, elle fit passer le goût amer qui envahissait sa gorge et son palais avant d’en revenir à Marianne.
« Le continent est incroyable. Nous avons engagé un précepteur pour nous aider avec tout ça. Je trouvais ça barbare, mais… Enfin. Il existe le blobball à Argelas, une sorte de sport avec un blob et particulièrement brutal, mais très intéressant d’un point de vue stratégique. Le temple de vie, bien sûr. Mais en allant au sud, vous devriez vous méfier de la forêt des ombres, même s’il y a le temple de Vanilius, non loin, les nécromanciens sont attirés comme des papillons d’une flamme. »
Les paroles se déversaient de ses lèvres sans qu’elle eût l’occasion de les retenir, plus tard, elle culpabiliserait d’avoir tant monologué. Plus tard, pas maintenant.
« Et puis, il y a Khuzdul avec son petit village pittoresque à ses pieds. Ce que Fulmyne a de feu, ils l’ont de neige ; des neiges éternelles qui ne fondent pratiquement jamais. Sans partir aussi loin, en restant à Naep, il faut savoir que c’est un lieu fait sur mesure pour les aventuriers. On dit que Saphan est la ville aux mystères, Naep est la ville à lever le voile sur eux. D’aucuns parlent du Gjanajo, une légende locale que l’on peut chercher à explorer. Il y a également dans les forêts de nombreux phénomènes étranges. »
Une nouvelle gorgée.
« Mais, vous apprécieriez la forge locale, les Thornemal se font faits leur nom grâce à leurs talents. Cela vaut la peine d’y regarder, voir si vous y trouveriez votre plaisir. »
Elle pencha la tête, concluant son propos.
« La question n'est peut-être pas ce qu'il y a d'intéressant, mais ce qui ne vous intéresserait pas, je crois. »
"Je peux vous les montrer, ça.. Pas de problèmes … Ici, ils les regardent avec des yeux gros comme des billes. Nous aussi, nous avons eu du mal, enfin, je dis nous, mais c'est d'autres personnes chez les miens, à les apprivoiser. C'est ma grande cousine qui a réussi à le faire, sans doute qu'à Harroka, vous avez le sang à négocier avec les golems."
Elle lui répondit d'un sourire, taisant à son tour le fait qu'elle n'était jamais parvenue à communiquer avec l'un d'entre eux, le peu de fois où elle s'y était essayée. Et à en croire de nombreux membres de son cercle, pas les plus aguerris pour savoir discuter avec ce qui ne pouvait formuler de mots, ce n'était pas le propre des habitants d'Harroka, mais sans doute celui de quelques exceptions auxquelles elle n'appartenait pas.
"Je suppose que c'est trop tôt pour vous demander ce que vous recherchez."
Faiblement son visage s'inclina dans sa direction comme dans un geste d'excuse qui se voulait être une confirmation : "Je suis au regret de devoir le confirmer, pour l'heure."
"Oui, je comprends bien. La liberté et les responsabilités sont oxymores et la famille se plaît à préférer les secondes, même si je n'ai pas à me plaindre. Ils ne forcent pas les mariages, plus maintenant. Au moins, j'aurais la paix là-dessus. … J'aurais encore préféré galoper à l'autre bout du monde, s'ils avaient essayé."
Marianne ne put contenir la crispation dans ses doigts et noya ses sentiments d'une gorgée supplémentaire, plus longue que les précédentes, ses yeux clos vinrent faire taire ce que son regard avait lui à dire sur la situation. Elle se contenta d'un faible rire, qui ne parvint pas à être aussi authentique qu'elle l'aurait souhaité et préféra continuer de l'écouter que d'y donner suite.
"Je n'avais pas prévu de partir de Naep... Et ici ma famille veille à ma sécurité. Mais j'aurais probablement envie de voyager un peu, si je peux vous y aider. Nous aurons l'air de deux perdus en terres inconnues, le début d'une histoire comique. Enfin, si ça vous dit"
A nouveau elle lui rendit son sourire, la perspective d'être seule pour ce long voyage avait cessée de l'enchanter au bout du sixième jour de navire et la perspective d'être aux côtés d'une femme, qui plus est telle que Nelya la rassurait bien plus que la compagnie des marins.
"Ce serait avec plaisir, je crois que quelqu'un à dit un jour, tant qu'à se perdre, il vaut mieux le faire accompagné. Et si ce n'est là l'œuvre de personne.. Considérez que cela vient de moi."
A nouveau son regard gagna l'objet tandis qu'elle chassait les prémices de souvenirs d'une discussion qu'elle fuirait comme la peste si elle venait s'installer à nouveau.
"Je ne sais pas, ... Je le saurais quand je l'aurais résolu, si la question importe encore. C'est souvent ça, les questions. On ne s'en soucie que tant que l'essentiel demeure invisible. Une fois dévoilé, on se rend compte qu'elles étaient inutiles."
Les sourcils de Marianne se haussèrent tandis qu'elle observait Nelya formuler ces réflexions profondes, une forme de mélancolie étrange s'installa en elle et son regard trouva sa chope. Elle la dissipa d'un souffle du nez avant d'en revenir à elle.
"Désolée, je ne marmonne que des remarques occultes... Ma compagnie y est intrinsèquement liée, si vous détestez ça, j'ai peur de bien vite vous ennuyer."
"Non ne vous en faites pas, j'ai l'habitude que d'entendre marmonner des réflexions complexes, j'ai eut un précepteur qui y était familier. Mais ne vous en offensez-pas, il était sage et bienveillant."
A nouveau son regard trouva l'objet, Marianne mettait peut-être là le doigt sur un élément dont Nelya refuserait de s'épancher mais elle ferait alors demi-tour. Il était bien normal que de se jauger dans les premiers échanges. "Je n'ai jamais rien vu de tel. Il n'a pourtant rien de particulier mais il semble … Différent, présente t'-il … quelque chose de magique ?"
Marianne n'y comprenait rien à la magie, elle n'avait jamais eu de don particulier pour elle, aucune affinité mais elle s'y intéressait d'aussi proche que sa condition le permettait : Bien peu. On lui avait bien offert parfois des babioles enchantées aux prix démesurés pour des attentes bien en deçà, c'était là son seul rapport aux arcanes.
Elle en revint à Nelya, "Je cherche à me mettre au service de familles respectables, l'or ne m'intéresse pas plus que la réputation, peut-être avez-vous passée assez de temps sur le continent pour avoir à m'en recommander certaines ? Et avec ça … Existe t'il un endroit que je ne devrais absolument pas rater ? De là où je viens on parle beaucoup du Temple de Donblas et de ce que vous appelez la Sphère de Vie."
Elle ne put empêcher ses yeux de briller à cette seconde idée. "Mais je devrais d'abord commencer par Naep." Elle peinait à chasser l'excitation qui l'envahissait de tout voir et de tout découvrir maintenant qu'elle s'y trouvait, plaçant derrière elle les problèmes qui l'avaient conduit à poser le pied sur cette nouvelle terre. "Dites-moi, Nelya, à l'exception de vos golems, que devrais-je absolument voir à Naep ?" Elle joignit ses mains sous son menton, elle devait l'avouer, elle trouvait la voix de Nelya reposante et lutterait sans doute dans les prochaines minutes, malgré l'intérêt qu'elle lui portait, à conserver parfaitement son esprit à l'écoute. Il valait mieux qu'elle y parvienne, sans quoi elle périrait probablement de honte pour une raison hautement légitime cette fois.
Un sourire étira lentement les lèvres de Nelya lorsque la curiosité supplanta la frayeur chez son interlocutrice. Peut-être changerait-elle d'avis en les découvrant, et l'Artificière ne pourrait pas lui en vouloir. Les créatures locales demeuraient petites, par rapport aux Eclatés, et l'ignorance conduisait à la peur. Peut-être était-ce aussi pour cette raison que les politiques s'étaient emparées des rituels. Elle coulissa son regard jusqu'à la pierre, puis au mécanisme. Mais fallait-il tout confier, à tous ? Certains l'utiliseraient sans doute à mauvais escient, certains oublieraient la notion la plus fondamentale des rituels. La seule dont il fallait se soucier ; et la seule que nul ne lui avait dit.
"Les reliefs." Nelya eut un petit sourire en coin, si elle savait pour les tablettes de sa famille... Mais elle n'en dirait rien. Le dogme poussiéreux méritait d'être nettoyé en douceur, pas de tout jeter par terre et d'espérer que ça devienne quelque chose. "Je peux vous les montrer, ça.. Pas de problèmes." Elle se pencha en avant et eut un ton de conspiratrice, gommant les différences qu'elle avait sa sœur Sakina. "Ici, ils les regardent avec des yeux gros comme des billes. Nous aussi, nous avons eu du mal, enfin, je dis nous, mais c'est d'autres personnes chez les miens, à les apprivoiser. C'est ma grande cousine qui a réussi à le faire, sans doute qu'à Harroka, vous avez le sang à négocier avec les golems."
Elle la contempla ensuite quelques instants.
"Je suppose que c'est trop tôt pour vous demander ce que vous recherchez." Elle dodelina de la tête puis se renfrogna à sa remarque. "Oui, je comprends bien. La liberté et les responsabilités sont oxymores et la famille se plaît à préférer les secondes, même si je n'ai pas à me plaindre. Ils ne forcent pas les mariages, plus maintenant. Au moins, j'aurais la paix là-dessus." Elle leva les yeux au ciel. "J'aurais encore préféré galoper à l'autre bout du monde, s'ils avaient essayé."
Et Nelya ne mentait pas, peut-être aurait-elle accepté de le rencontrer, mais si elle en croyait les histoires que lui racontaient les personnes, les mariages arrangés demeuraient la plus insupportable manière de servir la famille. Les alliances deviendraient importantes, un jour, quand ils seront bien réinstallés, mais elle croyait davantage en les alliances de connivence qu'au reste. La pierre à son majeur chauffa paisiblement, en réponse à ses émois, et elle se calma.
"Je n'avais pas prévu de partir de Naep... Et ici ma famille veille à ma sécurité. Mais j'aurais probablement envie de voyager un peu, si je peux vous y aider. Nous aurons l'air de deux perdus en terres inconnues, le début d'une histoire comique. Enfin, si ça vous dit" Elle grimaça, brièvement, avant de se fendre d'un mince sourire qui ne dévoila pas ses dents.
Elle fit tourner l'objet sur la table, du bout de l'index, tout en douceur.
"Je ne sais pas, avoua-t-elle." Elle toucha doucement les mécanismes qui illuminèrent légèrement la sphère par intermittence en des lueurs absconses dont elle n'avait déchiffré qu'un seul des symboles. "Je le saurais quand je l'aurais résolu, si la question importe encore." Son regard se voila tandis qu'elle s'absorbait dans la réflexion. "C'est souvent ça, les questions. On ne s'en soucie que tant que l'essentiel demeure invisible. Une fois dévoilé, on se rend compte qu'elles étaient inutiles."
Nelya redressa ensuite la tête, cligna des yeux pour dissiper les réflexions au sujet de l'énigme sous son doigt. Puis, se rappela ce que lui avait annoncé Félicitée.
"Désolée, je ne marmonne que des remarques occultes." Elle haussa les épaules, refusant de davantage s'excuser ou de se justifier. "Ma compagnie y est intrinsèquement liée, si vous détestez ça, j'ai peur de bien vite vous ennuyer."
« Seule ? Vous… »
Les questions allaient affluer et Marianne ne pouvait pas lui en vouloir, sa situation semblait suffisamment incongrue pour déclencher ce genre d'interrogations à son sujet, afin de masquer sa réflexion tandis qu'elle la scrutait elle se décida à boire une nouvelle gorgée, la laissant poursuivre sans répondre, à son propre sujet.
« Nous vivons ici, moi et ma famille, désormais. Il y a l’ancien manoir, qui leur appartenait… À notre retour, nous avons tous travaillé pour le nettoyer et réparer ce que l’abandon avait causé comme dégâts. » La curiosité brûlait ses lèvres mais la bienséance l'empêchait de l'interrompre pour se jeter sur ces nouveaux éléments acquis. Un manoir, elle ne s'était pas trompée sur la classe sociale dont elle imaginait Nelya. Ce genre de choses ne trompent jamais.
« C’est une affaire un peu compliquée, Disons que des différences d’opinions entre ma famille et d’autres personnes nous ont poussés à l’exil. Nous sommes parvenus à trouver un terrain d’entente. »
Elle avait parut hésitante et pour l'assurer Marianne inclina légèrement la tête, signe qu'elle comprenait et compatissait à sa situation. Bien qu'elle la trouvait … exceptionnelle et véritablement inattendue, les problèmes de familles et les différents politiques étaient monnaie courante dans leur milieu.
Mais tout de même, à mesure qu'elle y réfléchissait … L'Exil ? Et cet à mesure que le temps passait qu'elle observait à présent Nelya avec un œil nouveau, un intérêt profondément renouvelé. Mais il était bon de ne pas trop la bousculer.
« Nous vivions ici, avant ça. Dans ce même manoir. Il y a des.. Eclatés qui gardent nos jardins, des… » Elle était parvenue à ne rien laisser paraître … Jusqu'aux golems. Elle entrouvrit la bouche, entre fascination et choc. A Harroka les golems étaient un sujet épineux, de crainte dans la grande majorité des cas.
« Des golems d’obsidienne, gigantesques. Ça nous attire quelques ennuis. Vous trouveriez sans doute très ennuyeux de garder le manoir, je crois. Ils ne sont pas très causants et ma famille très… Enfin, si vous connaissez les familles proches de la noblesse – et j’ai cette impression – vous comprenez. »
"J'ai ma préférence en ce qui concerne la garde rapprochée, il est vrai. Les lieux n'ont pas mon plus grand intérêt à moins qu'ils ne soient chargés d'une histoire qui me pousserait à passer la nuit à en contempler les reliefs muraux." Elle eut un faible sourire, à nouveau son regard gagna l'objet qu'elle contemplait. "Je serais très curieuse ..." Avant d'en revenir à ses yeux, "De découvrir vos golems, nous en avons aussi, mais peu osent véritablement s'en approcher. Ils sont fait de pierres, de flammes. Nous avons beaucoup d'élémentaires, mais nous peinons à les comprendre. Une histoire commune difficile et chargée."
« Mais… Et vous, pourquoi avez-vous décidé de partir seule ? Des.. Problèmes de famille ? »
A nouveau Marianna but une gorgée dont elle aurait besoin. Après la mention de l'Exil de la sienne, qui ne semblait pas être un sujet facile, Neyla entrait légitimement dans le détail de son existence à elle. Pour gagner le temps nécessaire à la réflexion elle contempla l'objet qu'elle lui laissait observer, elle avait beaucoup entendu parler de ce genre de mécanismes qui lui rappelait les inventions mony dont certains Harrokiens faisaient les éloges.
« Ou vous avez… Des problèmes, tout court ? »
Son regard franc trouva le sien, Neyla semblait être une personne qui avait connue de grandes difficultés, probablement sa famille en réalité. Et en connaissait encore. Sans doute pas des difficultés semblables aux siennes, mais elles pourraient peut-être se comprendre, pour peu que Marianne accepte de lui ouvrir la porte de son intimité. "Je connais des difficultés familiales, c'est vrai. Mais aucune suffisamment importante pour devoir fuir sans retour vers une autre terre, si cela peut vous rassurer." Elle inclina faiblement la tête, avant de reprendre, choisissant d'entrouvrir la porte à une conversation plus privée.
"J'ai choisis de partir afin d'explorer plus de possibilités que celles qui m'ont été offertes. Et j'espère trouver ici ce que je cherche, sans quoi … Je retournerais à ma famille, à ma terre et à ma vie traditionnelle. Rien qui ne saurait être arrangé, en somme." Son regard se porta un instant sur les autres clients, avant qu'elle n'en revienne à nouveau à Neyla.
"J'essaye d'apprécier autant que possible la liberté dont je peux jouir. J'imagine que vous devez comprendre." A nouveau ses yeux trouvèrent l'objet, un sujet bien moins délicat à aborder que leurs histoires de familles respectives, elle trouva tout de même son regard avant d'y revenir.
"Si vous en ressentez un jour le besoin, autant que la gentillesse de bien vouloir me tendre la main, je pourrais assurer votre sécurité, si votre famille connaît encore quelques difficultés, au moins le temps de me familiariser avec le nord du continent." Puis ses lèvres se pincèrent ensuite à l'idée qu'elle pouvait donner l'impression de faire l'aumône. "Mais dans le cas contraire, je m'accommoderais avec plaisir de votre compagnie." Peut-être un peu trop vivement, elle n'était pas des plus à l'aise dans ce cadre si peu familier. Elle en revint à l'objet de leur intérêt et tenta une première approche.
"Je n'ai pas pu m'empêcher de le remarquer … Est-ce humain ?"
Nelya but une gorgée en l’écoutant et toucha à nouveau le mécanisme du bout des doigts, activant une partie de ce qu’elle avait déjà compris, dans un lent geste.
« Seule ? Vous… »
Elle pencha la tête, inspectant sa tenue et sa coupe de cheveux. Elle ne lui semblait pas si jeune, peut-être avaient-elles le même genre de familles, dont l’essence s’inscrivait dans la proximité. Peut-être aussi était-elle une Marie ou une Ennya, pour les seuls noms dont elle avait connaissance, d’étranges secrets entouraient Mélusine, aussi. Une fois, Nelya avait surpris une discussion entre Linéance et Louise.
Elle n’était pas bien vieille et l’exil tenait depuis deux ou trois ans, les deux femmes se surprenaient que Mélusine ne fût pas en Exil avec elles. Une question de véritable membre de la famille. Nelya n’en parlait jamais. Pour certains secrets, il valait mieux prétendre ne pas les connaître.
« Nous vivons ici, moi et ma famille, désormais. Il y a l’ancien manoir, qui leur appartenait… À notre retour, nous avons tous travaillé pour le nettoyer et réparer ce que l’abandon avait causé comme dégâts. »
Nelya hésita quelques instants, il n’était pas dans sa volonté de se plaindre à outrance de la situation. Elle le laissait bien volontiers à d’autres des siens. Une part d’elle se sentait honteuse d’avoir été ainsi remerciée par le monde, qu’ils aient oublié ce qu’ils étaient… Parce qu’ils avaient échoué à se protéger mutuellement. Elle s’humecta les lèvres et réfléchit comment tourner sa phrase :
« C’est une affaire un peu compliquée, commença-t-elle. Disons que des différences d’opinions entre ma famille et d’autres personnes nous ont poussés à l’exil. Nous sommes parvenus à trouver un terrain d’entente. »
Elle se racla la gorge, imaginant sans mal les bonds que ferait Félicitée ou même Sakina devant sa manière de tourner les événements. Elles n’en avaient pas honte, elles. Mais Nelya se sentait mortifiée.
« Nous vivions ici, avant ça. Dans ce même manoir. Il y a des.. Eclatés qui gardent nos jardins, des… » Elle pinça les lèvres et reprit, d’un ton réassuré. « Des golems d’obsidienne, gigantesques. Ça nous attire quelques ennuis. Vous trouveriez sans doute très ennuyeux de garder le manoir, je crois. Ils ne sont pas très causants et ma famille très… Enfin, si vous connaissez les familles proches de la noblesse – et j’ai cette impression – vous comprenez. »
Elle tourna doucement les rouages entre ses doigts, puis redressa un peu la tête, surprenant son regard. Nelya serra un peu plus le rouage entre ses doigts.
« Mais… Et vous, pourquoi avez-vous décidé de partir seule ? Des.. Problèmes de famille ? »
Avec délicatesse, elle déposa les avant-bras sur la table et fit un peu plus tourner le mécanisme entre ses doigts avant de le déposer sur la table, le tenant de l’index pour permettre à Marianne de le regarder. Elle eût un petit sourire, désira mentir, prétendre que ce n’était qu’un jouet, mais sa voix s’étouffa au fond de sa gorge.
« Ou vous avez… Des problèmes, tout court ? »
"Minghelle, ou l'île des cinq sages." ... " Il paraît qu'il y a, au nord, des jungles luxuriantes." A ces mots les sourcils de Marianne se haussèrent, ses yeux furent transposés par son imagination scintillant sa pupille, replongée dans son imagination comme lorsqu'elle était enfant et se plaisait à contempler des sommets craquelés des monts des étendues infinies de paysages inconnus. "Mais je n'en viens pas. Je viens d'une autre île, très peu connue. On l'appelle l'Île aux Ebènes. C'est un désert, sans le sable, mais avec une roche n..." Marianne l'écouta sans l'interrompre, acquiesçant uniquement du regard, elle offrit un sourire à la serveuse et une légère inclinaison de la tête avant d'en revenir immédiatement à la conteuse et de la remercier d'un bref merci du bout des lèvres, trop intriguée à l'idée de rencontrer quelqu'un de si différent pour prendre le risque de la faire dévier de son sujet.
"Je ne suis jamais allée à Harroka. Mais un membre de ma famille en avait écrit quelques pages." La voyant se saisir de sa chope, Marianne en fit de même et tendit celle-ci dans sa direction, trinquer était probablement un symbole universel. Dans le cas contraire elle ne se risquait pas à commettre un impair, en tout cas elle l'espérait. Elle sentait à la fois son corps détendu d'être enfin arrivé et libre de faire plus de pas que le navire ne comptait de planches, mais son esprit était accaparé par toute la pression que représentait ce lâcher prise solitaire. Il existait bien des dangers, mais aucun dont elle ne saurait se sortir grâce à ses relations qu'elle préférait éviter d'employer, son parler ou son arme, il fallait qu'elle parvienne à se détendre. Pour cela elle fit le choix sensé de boire une gorgée précautionneuse, fermant un instant les yeux pour mieux apprécier sa boisson qu'elle dégustait à la manière d'un vin qu'ont lui aurait assuré d'une qualité nécessitant le plus grand intérêt. Il avait ce goût de plante qu'elle n'aurait pas imaginée. Un frisson secoua son échine et elle rouvrit les yeux, peut-être un peu trop grands pour en revenir à son interlocutrice. "Je peux essayer de vous aider, je ne suis pas experte... Mais, j'apprends, même si ce n'est pas toujours très évident." "Je ne suis pas parfaitement ignorante des us et coutumes du continent, j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer quelques-uns de ces habitants et d'étudier à son sujet, je ne représenterais pas un poids pour vous, soyez en assurée. Mais ce serait avec plaisir. Et en échange je pourrais vous en dire plus au sujet de mon foyer qu'est Harroka, c'est une terre qui mérite d'être explorée, et nombreux s'y risquent, de plus en plus. Et de mon côté je me risquerais bien volontiers à aller explorer ces jungles luxuriantes, à présent." Un faible sourire étira ses lèvres à l'idée. "L'avantage, c'est qu'ici, tout le monde vient un peu d'ailleurs. Surtout à Naep où tous les aventuriers veulent s'y faire un nom. Vous êtes aventurière ?" Elle acquiesça à nouveau, reprenant une faible gorgée avant de songer à la réponse la plus adaptée à offrir, un savant mélange entre la vérité et le mensonge peut-être ? Au moins par omission.
"Ravie de vous rencontrer, Marianne, je suis Nelya." A nouveau sa tête s'inclina faiblement dans sa direction, Nelya donc. "Je ne suis pas ici pour me faire un nom." J'en ai déjà un. Ne put elle s'empêcher de penser.
"Mais je devrais assurément trouver du travail au plus vite. J'ai une certaine spécialisation dans la protection des familles, je suis … Garde. Entre autres choses. A défaut d'être aventurière, je suis au moins aventureuse, je crois." D'un geste elle replaça ses cheveux afin de gratter ce point de démangeaison dans sa nuque, elle avait été dévorée pendant le voyage. Fichus bateaux. "C'est la première fois que je pars aussi loin de chez moi. … Et seule." Elle peina à réfréner le sentiment d'excitation dans sa voix et ne parvint pas plus à retenir le sourire un peu gêné qui s'en suivit, elle était une jouvencelle en armure. Fort bien. Nelya saurait au moins à quoi s'en tenir dès les premiers instants. Toutes ces leçons sur l'étiquette avaient été bien inutiles pour ces premiers pas sur le continent. "Et vous Nelya, quelle est la raison qui vous amène à Naep ? A moins que vous ne viviez ici ? Et si ce n'est pas indiscret, … bien que j'en devine sans doute aisément les raisons, pourquoi avez-vous quittée vos terres d'origines ?" Son regard fut irrémédiablement attiré par la curiosité naturelle qui l'habitant vers l'objet qu'elle triturait, une légère inclinaison sur le côté, un geste poli de la tête dit pour elle ce qu'elle ne voulait pas encore lui demander, dans l'espoir que Nelya lui révèle par elle même au fil de la discussion.
Elle la suivit du regard, prendre place. Nelya déposa ses mains dans son giron et en profita pour faire passer l'énigme d'une main à l'autre, continuant d'en éprouver les reliefs, la mine concernée. Elle suivit du regard les gantelets dont elle se débarrassa et inspecta ses mains.
Puis, la discussion continua et la serveuse récupéra la chope oubliée. De toutes les choses étranges du continent, et le Secret seul savait combien il y en avait, celle qui la déstabilisait le plus était celle qui lui avait le plus manqué : les gens. Elle hésitait toujours, incertaine de savoir comment réagir, sans commune mesure avec ses débuts.
On lui avait parlé de Harroka, sa grande-cousine par alliance en était originaire. Aussi acquiesça-t-elle quand elle lui en parla.
"Minghelle, ou l'île des cinq sages." Elle se pencha un peu. "Il paraît qu'il y a, au nord, des jungles luxuriantes." Si, comme elle, la mercenaire venait d'une terre où la végétation était aussi absente, cela la ferait sans doute réagir. "Mais je n'en viens pas. Je viens d'une autre île, très peu connue. On l'appelle l'Île aux Ebènes. C'est un désert, sans le sable, mais avec une roche n..."
Elle se redressa en s'interrompant, pendant que la serveuse apportait leurs boissons respectives et régla de quelques pièces sorties de sa bourse. Elle la remercia et en revint à son interlocutrice, s'attardant quelques instants sur son nez et la marque rouge qui s'y trouvait.
"Je ne suis jamais allée à Harroka. Mais un membre de ma famille en avait écrit quelques pages." Elle saisit sa chope de sa main libre, et l'observa à nouveau. "Je peux essayer de vous aider, je ne suis pas experte... Mais, j'apprends, même si ce n'est pas toujours très évident." Elle balaya une poussière sur la chope. "L'avantage, c'est qu'ici, tout le monde vient un peu d'ailleurs. Surtout à Naep où tous les aventuriers veulent s'y faire un nom. Vous êtes aventurière ?"
"Ravie de vous rencontrer, Marianne, je suis Nelya."
Marianne prit place, inclinant légèrement la tête afin de remercier son hôte, tandis que la serveuse approchait au signe de celle-ci elle entama de se débarrasser de ses gantelets en laissant échapper entre ses lèvres mi-closes un discret soupir de satisfaction, les laissant reposer à ses côtés à même le sol. "... Bienvenue à Naep. Prenez ce que vous voulez. " "Merci encore." En revenant à la serveuse elle l'interrogea sur les boissons de la région et se laissa tenter par une extravagance qui lui fit de l'œil : Une liqueur de "Petit-Chêne", dont le nom ne lui évoquait rien d'autre qu'un certain exotisme du continent là où les arbres venaient à manquer dans sa terre natale. Ici ils en avaient tant qu'ont se permettaient même d'en faire de l'alcool.
Son regard fut attiré par le mouvement de son interlocutrice dont elle apprécia le bijoux, assortissant son approbation manifeste d'un faible sourire avant d'en revenir à ses yeux.
"D'où venez-vous, si ce n'est pas indiscret ? Je suis moi-même arrivée... Il y a un an tout au plus." Il ne lui fallut que quelques secondes de réflexion pour s'assurer que pour l'heure elle appréciait celle qui lui faisait face et l'avait conviée à sa table et qu'elle ne lui mentirait pas sur ce point malgré le risque encouru que de faire confiance au premier venu. "Je suis originaire d'Harroka, des terres volcaniques dont vous avez peut-être entendu parler ? Depuis quelques temps il est fréquent que des voyages se déroulent dans un sens comme dans l'autre." Elle afficha ensuite une mine intéressée, détaillant un instant les traits de son interlocutrice avant de reprendre. "Puis-je vous demander en retour, d'où venez vous ? J'ai entendu parler d'une île aux déserts de sables plus étendus encore que les océans. Est-ce de là dont vous arrivez ?" "Je dois vous l'avouer, j'espérais trouver en vous de l'aide afin de me familiariser à cet endroit qui semble à la fois ... très différent de mon Royaume..." Puis en contemplant autour d'elle, "Et en même temps très semblable." Tandis qu'elle en revenait à son interlocutrice elle ne put s'empêcher de remarquer l'objet qu'elle triturait, mais avant de s'introduire un peu plus dans sa vie elle en revient à son visage, lui offrant un sourire avenant et conclut : "Mes excuses, je suis Marianne. Et vous même ?"
Nelya l'observa se lever, cligna des yeux, et accepta ses excuses, comme son empressement. Si elle était juste venue chercher sa chope, elle accepta de se rasseoir. Entre ses doigts, elle serra un peu plus l'énigme aux reflets dorés et cuivrés, et prit garde à ne pas se cogner un genou quand elle poussa la chaise.
Puis, pendant que la femme stationnait dans son dos, la pierre à son majeur frémit d'une douce chaleur, la propageant le long de son poignet, de son coude et jusqu'à sa nuque qui se hérissait par la présence de la femme. Elle tourna la tête au moment où elle apparaissait sur ses côtés.
Aux propos de la soldate mercenaire, un mince sourire étira les lèvres de Nelya et elle lui désigna la chaise. Elle aussi savait ce que ça faisait de débarquer ici. Et Naep n'était pas désagréable, habituée aux étrangers qui ne faisaient que passer. Le manoir réhabilité les désignait comme les envahisseurs de la magie et Thornemal, puis Stehbran avaient toutes les raisons de leur en vouloir à cause de ça.
Elle glissa une mèche derrière son oreille, révélant la boucle qui pendait.
"Oui. Bien sûr. J'étais venue chercher ma chope que j'avais..." Elle remarqua la serveuse et lui fit un signe. "... Bienvenue à Naep. Prenez ce que vous voulez. Quant à moi, je reprendrai de l'hydromel, compléta-t-elle à l'attention de la femme."
Son interlocutrice, une fois son choix réalisé, attira à nouveau toute son attention.
"D'où venez-vous, si ce n'est pas indiscret ? Je suis moi-même arrivée... Il y a un an tout au plus."
Nelya était revenue à vingt-trois ans sur le continent, après en être partie à seulement treize. Les us et coutumes lui manquaient parfois encore et l'apprentissage était une plaie que les casse-tête seulement compensaient.
« Bonjour… J’étais assise ici. »
Ces quelques mots suffirent à la ramener à la réalité dans ce qui serait probablement son quotidien durant des semaines et des mois : Elle était assise dans une auberge de voyageurs, loin du confort de jadis, mais tout de même plus à son aise que sur un navire en pleine tempête. Jusqu'à maintenant en tout cas, tout juste arrivée elle venait déjà de commettre un faux pas d'éducation, son regard trouva le visage de son interlocutrice avant de découvrir l'objet de sa venue : La chope restée sur place. Il ne lui fallut pas plus de temps pour se redresser comme si la chaise venait de lui mordre le séant, avant de présenter ses excuses : « Oh, bonjour ! … Je m'en excuse, j'avais la tête ailleurs et le corps rompu par l'effort. » D'un geste elle l'invita à prendre place, conservant le gantelet sur le dossier de sa chaise, se muant en gentilhomme afin d'alléger sa faute. Son regard s'attarda durant ce temps sur la tenue de la victime de son larcin, elle était soignée mais avant tout d'une grande distinction. Elle lui rappelait des souvenirs d'il y'a de ça deux semaines maintenant. Seulement quatorze petits jours depuis son départ de ses terres qui lui semblaient pourtant être une éternité de dépaysement. Bien qu'elle n'était pas des plus surprenantes jusque là, elle faisait même bien plus Harrokienne qu'elle même à bien y regarder. Elle se déplaça de quelques pas sur son flanc afin de ne plus être une menace silencieuse dans son dos si elle avait choisit de s'installer, dans le cas contraire elle se serait écartée d'elle même en sentant la gêne que lui imposait la situation. Elle avait un premier contact, pas de la manière dont elle l'avait attendu et n'avait encore moins fait bonne figure mais elle espérait en obtenir quelque chose, il fallait bien commencer quelque part, c'est pour cette raison qu'elle poursuivit : « Puis-je plutôt m'installer à vos côtés, en dépit de votre place ? Je viens d'arriver d'un très long voyage et j'ai encore besoin de me familiariser avec la ville. » Un sourire sincère agrémenta sa demande, elle n'avait de toute manière probablement aucune raison de refuser, Marianne était plutôt rassurante, mais elle assurait ses chances.
Assise dans un coin de la taverne, Nelya inspectait le puzzle avec un scepticisme renouvelé. Elle ne savait plus comment elle était entrée en sa possession. La mémoire lui échappait depuis le moment fatidique ; elle se glissait hors de ses pensées pour la concentrer sur l’instant présent. Et même avec cela, même en voyant tournoyer le monde autour d’elle, le casse-tête lui cassait les pieds.
Elle lâcha un soupir, relevant les yeux vers l’auberge, et se redressa d’un geste leste, serrant entre ses doigts la petite sphère aux mystères plus grands encore que ceux du globe. Elle réajusta son veston, froissé par le temps qu’elle était restée assise — combien d’heures ? Aucune importance. Aucun rendez-vous ni impératif, ne constituait son emploi du temps.
Elle lissa sa veste, suivant du regard sa sénestre ornée, la mine inquisitrice. Était-ce depuis l’Infinitésimale ? Elle revérifia que sa dague était toujours à sa ceinture, un cadeau de son père et une excentricité qui agaçait tout le reste de sa famille, une nouvelle ère, disait-on. Aussi, elle rejetait certaines traditions, notamment celles qui fracturaient les siens, celles qui menèrent à l’exclusion des autres.
Elle était l’aînée et en cette condition, elle devait se montrer digne. Pour cela, trois choses : devenir une brise balayant les poussiéreux dogmes, s’imprégner du monde et résoudre ce fichu casse-tête. Certaine qu’il lui fallait se resservir et s’aérer un peu l’esprit, elle se dirigea à grands pas vers le comptoir.
Ce ne fut qu’après avoir manqué de marcher sur un pied, qu’après avoir attendu que d’autres soient servis, qu’après avoir inspecté la carte, qu’elle remarqua qu’il lui manquait un élément essentiel. Elle revérifia une énième fois sa tenue : l’énigme dans sa main, la pierre à son majeur, sa dague à la ceinture, ses dorures sur ses épaules… Et la chope restée à table.
Par les Joyaux perdus, pesta-t-elle.
Elle se retourna pour s’avancer jusqu’à sa table. Elle y remarqua une femme qui trônait sur la chaise – dont les rainures du bois demeuraient imprimées sur son coccyx. La soldate — Nelya se corrigea : elle ne portait pas d’insigne ou blason — la mercenaire au nez taché de sang et aux yeux si pâles qu’ils semblaient inhumains avait pris sa place.
Démunie de sa chope, alternant du regard entre les deux, Nelya prit quelques instants à se rappeler comment on parlait la langue des hommes et non plus des énigmes. Elle bégaya un début de phrase, avant d’expirer, agacée par elle-même. Bien des phrases traversèrent son esprit, certaines brillaient même par leur politesse, d’autres par leur tournure, mais aucune ne parvint à franchir la barrière de ses lèvres. Puis, abandonnant l’idée de paraître intéressante, lâcha un :
« Bonjour… J’étais assise ici. »
Description
Genre : Femme
Race : Humaine
Taille : 167 cm
Poids : 60 kg
Tranche d'âge physique : Vingtaine
Morphologie : Basique
Couleur et longueur des cheveux : Noirs, aux omoplates
Coiffure : Attachés en un chignon, bouclent
Couleur des yeux : Noirs
Tenue : Porte un veston bleu et violet qui arrive jusqu'à ses chevilles, couvert de liserets dorés. Des bottes recouvertes d'un tissu argenté. Deux boucles d'oreilles et divers bijoux, dont une pierre à la main gauche dont les couleurs sont orangées / brunes.
Armement & équipement :
→ Une dague à la ceinture