

50.0%
Phase croissante

83.2%
Phase décroissante


18.1°C
Partiellement nuageux


10.1°C
Ensoleillé



Journal d'Elena, date inconnue.
"Après quinze minutes, qui ont eu la formidable idée de passer au jour suivant - ce qui n'arrangera pas leurs affaires - les Marche-Zéphyrs ont été prêts à embarquer. Ils s'étaient ré-équipés, prirent le temps de s'alimenter et déjà Locë rangeait la dernière caisse pour que nous puissions monter.
Ce temps a servi pour remettre à plat les différentes informations et bien davantage au sujet de Ghendry. Je n'ai jamais réussi à le convaincre de quoique ce soit, et je crois que je place bien trop d'espoirs en eux dans la réussite de ce non-sens. Ils ont eu davantage d'informations sur ce qu'il m'avait dit, en amoria. Je n'en ai même pas parlé à ton prédécesseur, Journal, puisqu'il y a toujours cette difficulté qui me prend à aborder ce sujet. Mais je crois qu'il est temps.
Ulmo m'avait accompagnée, parce qu'encore aujourd'hui, je ne peux y aller seule. Je ne pouvais pas demander à Ned de m'accompagner, pour sa relation naissante avec Adélie, ça aurait été inconvenant. Alors, j'ai dû lui dire, sans tout évoquer, pourquoi je ne pouvais plus m'y rendre seule.
Lui qui trouve d'habitude tous les mots pour m'en parler, n'a pas su articuler quoique ce soit, si ce n'est des excuses. Il n'y avait rien à excuser, pourtant. Il ne pouvait pas le savoir. Même si au fond, je crois qu'elles ont apaisé quelque chose en moi. Enfin, il a fini par m'accompagner. Il s'était terré dans la Ne-Passe-Pas et nous nous sommes faits discrets pour pas qu'il me sente arriver.
Il l'a senti, j'ai senti qu'il dissimulait quelque chose, juste à temps et sur son visage les brûlures contaient des histoires que ses lèvres refusaient de dire. Je n'ai pas pensé à leur en parler, j'aurais dû le faire.
Voici ce qu'il me dit : "Les faits demeurent les mêmes : elle s’est volatilisée. La veille les ouragans, le lendemain la stase." et "L’échec venait de son interruption, pas de ses conséquences."
J'ai perdu mon calme. Lui se targuait de tout savoir, de ne rien dire, d'être plus intelligent que quiconque et, si j'ai encore pour lui, une admiration formidable, je n'ai plus supporté rien de ce qu'il était. Il allait parler. Je l'ai provoqué, avec son dernier amour, le dernier vestige de son humanité. Sa tombe que la Tempête profanerait si elle venait à toucher Trigorn. S'il ne se souciait plus des vivants, peut-être un mort le réveillerait-il.
En parlant, je distinguai sur l'un des rebords glacés qui faisait office de bureau, la carte du monde et des annotations autour de Coacville.
Je leur parlai de comment il était, sans leur dire qu'il nous avait attaqué. De l'homme complexe et finalement, la discussion divergea."