Will Anva
Artisan justicier
Will est un évocateur qui perfectionne son art au temple de Donblas
Factions
Lignées
Caractéristiques physiques :
Les longs cheveux châtains en bataille agrémentés d’une petite barrette cuivrée, le menton souvent mal rasé, vêtu d’une chemise défraîchie au col ouvert sous un veston pourpre bordé de liserés dorés maintes fois reprisé, Will a tout du noblaillon oisif, avec son air parfois hautain et ses attitudes maniérées. Bien qu’il ne soit pas maigre, sa silhouette paraît élancée dans ses habits trop amples, et d’autant plus avec le haut chapeau noir qu’il revêt en permanence et le grandit. La base de sa pointe est piquée d’une longue plume de cygne, seule parure de sa tenue en parfait état, si ce n’est la paire de dagues ouvragées, aux pommeaux incrustés de saphirs, accroché à sa ceinture.
La joliesse de ses traits lui procure malgré tout un certain charme décalé, voire une élégance marginale, quand son visage s’adoucit et ses yeux marrons pétillent d’intérêt.
Caractéristiques mentales :
Will se dévoue à son amour des arts, sous toutes leurs formes. Fier, il se considère lui-même comme un créateur, et au-delà d’un nihilisme qui le tient éloigné des questions morales, a une conception personnelle de la turpitude : il méprise autant l’inesthétique qu’il exècre le vol. D’un naturel commode, il demeure lunatique et agité ; sa seule constante est son racisme enseigné des vulreks et des shaamahs. Il recherche cependant l’appréciation des gens qu’il considère comme ses pairs, et n’a de cesse de parfaire son propre artisanat, notamment pour échapper aux vagues de mélancolie dont il souffre régulièrement.
Histoire :
Will Anva, de son vrai nom William Narraud, est le fils cadet de notables de Micarko, propriétaires de réserves de bois. Né peu avant l’accession au trône de Keadon VI, il ne connaît pas les conflits entre le royaume d’Harroka et les animains, et grandit dans le confort. Sa famille a profité des pénuries pour s’enrichir, et lui prodigue dès son plus jeune âge une éducation digne des nobles de la cité. Ce privilège provoque l’ire de ses deux grandes sœurs qui le tourmentent à la moindre occasion, sous le nez de ses parents, indifférents à ses malheurs. Élève capable mais turbulent, il dédaigne l’histoire et les mathématiques au profit de la musique et du chant. Son don pour l’évocation se révèle lorsqu’il fait apparaître, au cours d’un récital, une petite vache en acacia : l’un de ses jouets, brisé par Kadya, la plus jeune.
Défile alors une série de précepteurs supplémentaires, tous reconnus au sein de la capitale pour leurs talents occultes, qui tentent de développer ses capacités magiques. William, peu réceptif à leur approche théorique et rigide, ne progresse guère, et se fait régulièrement tancer par ses professeurs pour son manque d’assiduité. A cela s’ajoutent les remontrances de son père, et les coups toujours plus virulents de ses aînées, jalouses de son pouvoir. Le garçon passe le plus clair de son temps au sanctuaire de Danava, à aider ses prêtres jusque dans leurs tâches les plus mineures, pour échapper à sa maisonnée. Il y cultive une vénération de la déesse de la beauté, et un attrait particulier pour les orgues. Il se lie également d’amitié avec Anvaëlle, une des membres de la congrégation, pleine de bonhommie, qui se substitue à une figure maternelle absente, trop occupée par ses affaires.
William est ensuite envoyé à la cour pour apprendre l’étiquette, et se faire connaître de la noblesse. S’il en apprécie le raffinement, il ne supporte pas les codes, fastidieux et insipides à son goût. Il tente une nouvelle fois d’échapper à ses devoirs, mais ses géniteurs sont intraitables. Le jeune homme découvre le pot-aux-roses : à cause des réquisitions royales, les Narraud sont au bord de la faillite, et Minolea, sa mère, œuvre depuis sa naissance pour le marier à l’une des filles de la suite de la reine Kaliana, afin d’obtenir un rang qui les sauverait de la ruine. Horrifié à l’idée de passer le restant de ses jours enfermé entre quatre murailles ternes, il se plonge dans la magie, et dépense son énergie à tenter de trouver une alternative au bois, sans succès : toutes ses créations, même les plus fidèles, sont éphémères. Les échecs successifs le frustrent au point d’en détester cette recherche de stabilité et postérité que partagent les nobles et ses parents, incapables d’apprécier la qualité de son art.
Ses projets s’effondrent définitivement avec l’invention du simili-bois par les shaamahs, qui renfloue les marchés et permet aux négociants de retrouver la main-mise sur leurs réserves. Son mariage n’étant plus une priorité, sa mère relâche un peu sa bride. William, désabusé, se laisse porter par la vie et ses excès. Il use de ses pouvoirs pour épater la galerie, et attirer l’attention des autres héritiers de la cour, qu’il entraîne dans la débauche. Conscient que leur statut privilégié les prémunit contre les représentants de la loi, il s’enhardit toujours un peu plus et s’en sert pour semer le trouble en ville en toute impunité, allant jusqu’à provoquer plusieurs incendies et une émeute pendant des soirées effrénées. C’est au cours de l’une d’entre elles qu’il fait la rencontre de Rullia, une virtuose au tempérament fougueux, dont il s’éprend immédiatement. L’artiste vagabonde lui apparaît comme un bouffée d’air frais dans l’atmosphère oppressante de la noblesse et ses membres douceâtres, et après seulement quelques mois d’une relation passionnée, il décide de fuguer pour s’enfuir à ses côtés en direction de Doléria. Il laisse derrière lui son héritage mais emporte deux dagues ouvragées, cadeaux de ses sœurs avec lesquelles il s’est réconcilié en grandissant.
Pour échapper à d’éventuels traqueurs, William se coupe les cheveux, se laisse pousser la barbe et se fait appeler Anva. A peine arrivés, il épouse Aelis -Rullia n’étant qu’un nom d’emprunt- au temple de Danava, où il parvient ensuite à se faire engager en tant que facteur d’orgues, tandis que sa femme joue dans les réceptions fréquemment organisées par le maire. Les tourtereaux filent le parfait amour, et elle tombe rapidement enceinte. Pour la première fois depuis sa naissance, Will est euphorique ; jusqu’à ce qu’une nouvelle vague de sécheresse s’abatte sur le continent, et emporte avec elle sa vie de rêve. Dans ces conditions difficiles, et malgré les soins des prêtres, sa femme meurt en couches, le faisant sombrer dans la dépression. Il abandonne son travail, et part s’enterrer dans les taudis de la partie sud de Doléria. La plupart du temps ivre mort, son existence se réduit à un défilé d’hallucinations que son don transforme en objets déformés et lugubres ou scènes sinistres, et qui fait naître des rumeurs en ville autour une caverne maudite.
Sur le point d’en finir, il est repéré et sauvé par Tedeus Yrcin, qui l’éblouit par ses talents, son charisme et sa vision de la magie. Le maître des arts le convainc sans difficulté de rejoindre sa confrérie. Le lien ineffable qui les unit lui offre une ancre à laquelle se raccrocher, si bien que Will échappe peu à peu à son abattement, tout en explorant plus profondément ses capacités. Il quitte Harroka pour suivre l’exemple de son nouveau modèle, et voyage à travers le continent. Il subsiste en chantant ou en montant de petits spectacles fantasmagoriques dans les marchés, mais surtout en vendant ses créations, et partant avant que ses clients ne puissent se plaindre de leur dissipation. Son signalement commence malgré tout à se diffuser, et il se voit contraint de fuir le royaume pendant un temps, pour se faire oublier. Will essaie vainement de rejoindre Cirel, puis, coincé entre le palais au nord et la capitale au sud, se résout à tenter sa chance par-delà le mur du bout du monde. Le frère d’énergie est plusieurs fois repéré par des troupes de Norgul qui contrôlent une partie de ces territoires, et même s’il privilégie la fuite, doit se défendre à quelques occasions. Il fait également l’expérience des mages noirs, dont certains courants l’écœurent par leur caractère disgracieux, et ce qu’il considère comme une dégradation des œuvres de Danava. La perte du lien provoquée par la destruction de leurs artefacts le pousse finalement à revenir sur les terres des Roland, à la recherche des autres thaumaturges.
Relations :
Famille Narraud (Paviel et Minolea, ses sœurs Kelyane et Kadya)
Anvaëlle, prêtresse de Danava
Âge : 28 ans
Date de naissance : 05 amoria 1226
Race : Humain
Taille : 177 cm
Métier : Artisan
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