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Arhena Casadeus

La Perle d'Or

Arhena Casadeus est l'une des archimages les plus controversées de l'Assemblée des Mages.

Factions

Lignées

Lignée Casadeus
Lignée Grimbald
Caractéristiques physiques :

Le sang hybride d’Arhena Casadeus s’exprime par des oreilles affinées, en pointes. Il lui confère une haute stature culminant à 178 cm, sa morphologie fine et élancé est la plupart du temps dissimulée sous des vêtements d’excellente qualité.


La qualité de ses vêtements se traduit en des coutures de fil d’or, des broderies faites par les plus grands tisserands du Royaume, la première originalité se traduit par le type de vêtements qu’Arhena Casadeus porte. Ses tenues faites sur mesure entremêlent certains aspects militaires et les manches bouffantes qui étoffent sa silhouette, ainsi que des pantalons plus pratiquables. Il lui arrive parfois de revêtir des tenues de circonstances lors des réceptions données.


L’analyse magique sur Arhena Casadeus échoue systématiquement, s’il y a en et sur elle une grande part de magie, celle-ci échappe à la plupart des esprits ne révélant par la même ni la quantité d’artefacts, ni le ou les courants qu’elle maîtrise.


Le visage est anguleux avec de hautes pommettes et des joues affinées. Ses traits, à la fois fins et marqués, présentent l’héritage de sang-mêlé de l’archimage ne retiennent que brièvement l’attention, celle-ci se focalisant sur ses yeux. Comme de l’or liquide, en les observant trop longuement, ils sembleront projeter une lueur sur la dentelle noire de ses cils, il demeure néanmoins difficile d’affirmer que ce soit réel ou un simple jeu de l’esprit.


Trois tatouages sont visibles sur sa peau, le premier sur son nez, le second comme une larme jusqu’en bas de sa mâchoire et le troisième ressemble à un collier à même la peau dont le pendentif serait un astre quelconque. L’encre utilisé, selon l’angle, semble parfois creuser sa peau en des fissures ou au contraire présenter du relief.


Le port altier de sa tête est accompagné d’une longue chevelure qui descend jusqu’à la moitié de ses cuisses, celle-ci forme des ondulations épaisses si sombres que comme le plumage d’un corbeau des reflets bleutés en parsèment les longueurs.


Ses ongles peints en noir sont si longs et si acérés qu’ils semblent capables d’infliger des blessures à qui en serait la victime.


Pour autant, l’attitude de l’archimage est rarement menaçante, bien que ses inclinaisons et mouvement de tête puissent faire songer à un quelconque serpent de l’île des cinq sages, son visage demeure plutôt expressif, jusqu’à ce qu’elle décide de ne plus rien manifester ; son expression se ferme alors, aussi simplement qu’un clignement d’yeux, laissant planer le doute de sa sincérité.

Caractéristiques mentales :

“Les choses où l’on a volonté, plus elles sont défendues et plus elles sont désirées.”

Arhena Casadeus s’est hissée au rang d’archimage sur la base d’une volonté de fer, si elle croit en la destinée, elle est persuadée que celui doit être déjoué et que ce n’est qu’un allant à contre-courant du destin que l’on peut obtenir ce qui pourra pleinement nous satisfaire. La difficulté pour quelqu’un de son statut, à des années de celui de la plupart des archimages, à obtenir les distinctions. Elle cultive ses désirs et ne les estime ou considère que si la finalité représente un défi. C’est ce goût pour les défis et les missions complexes qui attisent son intérêt ; devoir aller au travers de ses propres obstacles. La satisfaction qu’elle éprouve à chaque réussite lui donne envie de tout faire pour atteindre ses objectifs.


“La volonté absolue ne consent pas au mal ; mais la volonté y consent dans la mesure où elle craint, par refus, de tomber dans un plus grand malheur.”


Pour autant, ce qu’elle considère comme tout n’inclue à aucun instant de verser dans le mal ou la magie noire. L’archimage déprécie les personnes qui sombrent dans les énergies maléfiques et ténébreuses de ce monde, pire encore, considère leur chute comme un acte de faiblesse. Ce mépris qu’elle ne cherche pas à dissimuler à leur encontre s’étend à tous les mages en quête de pouvoir ; son expérience auprès de mages et des politiciens lui apprendront que le pouvoir ne doit jamais être un but en soi, mais toujours un outil.


L’acquisition de chaque année un peu plus d’influence et de pouvoir ne lui font jamais perdre de vue les raisons pour lesquelles elle en avait besoin.


“Les derniers des imbéciles sont souvent plus intelligents que ceux qui se rient d’eux.”


Les desseins ne peuvent s’accomplir seuls, en cela Arhena a toujours cultivé une certaine différence avec les autres mages, employant sarcasme et ironie, elle les place au service d’une collecte d’informations au sujet des personnes. Elle ne s’intéresse pas à une personne pour son rang, ni pour son statut, mais bien et uniquement pour ses avis. Investiguer les certitudes de chacun est un de ses passe-temps, sa propre attitude déviante utilisée pour déstabiliser ses interlocuteurs.

Le mépris qu’elle éprouve à l’égard de ceux en quête de pouvoir comme d’une finalité en soi s’accompagne toujours d’une méfiance exacerbée ; elle ne commettra plus l’erreur de les sous-estimer. La loyauté dont peut faire preuve Arhena pour ses alliés est au diapason du respect qu’elle éprouve pour ses ennemis, un respect pour leurs compétences malgré la faiblesse dont ils font preuve.


“Si les passions et les rêves ne pouvaient pas créer des avenirs nouveaux, la vie ne serait qu’une duperie insensée.”


Loin de la froideur ou de l’insensibilité qu’éprouvent certains de ses homologues, Arhena ne s’exprime qu’au travers des passions et des rêves. Ses considérations sur la magie et le reste du monde la poussent à se renseigner à ce sujet, mais elle éprouve une véritable passion à la pratiquer. Le courant qu’elle maîtrise et ses mystères sont autant de sources à son intérêt ; jamais pour devenir plus puissante, car elle considère que le monde et la magie sont les deux faces d’une même pièce. D’autres passions telles que la calligraphie et le chant la distraient du spectre de l’ennui.


“Prêcher le faux pour obtenir le vrai.”


Arhena Casadeus s’est construite pour devenir l’outils de ses propres rêves et idéologies. Ses mensonges, vérités en demi-teintes ou sarcasmes pour expliciter sa véritable pensée sont autant de méthodes pour l’archimage pour conserver un pion d’avance sur ses alliés et ennemis. Elles sont nées d’années à vivre aux côtés de politiciens, le secret doit être cultivé pour que l’obtention demeure complexe à ceux qui suivront et que leur pensée se construise sur le cheminement de la sienne ; qu’il faille prouver son tort ou sa raison.

Brèves de vie :
La lignée est la plus pourrie des cellules sociales. Et des sociétés. La plus égocentrique. La plus despotique.

Brève première.

Sa main serrait la mienne, entourant mes doigts des siens. Je ne parvenais pas à détacher mon regard de ce qui nous entourait, les tentures dans des matériaux plus noble que tous les vêtements que j’avais pu toucher conféraient à la pièce une ambiance, quelque chose d’à la fois grandiose et accueillant. Après avoir voyagé autant de semaines pour le rejoindre, la fatigue rendait mes jambes lourdes et douloureuses.


Je relevai les yeux vers lui lorsque ses dents grincèrent. Je tentai de raffermir ma prise sur sa main : j’étais là. Sa mâchoire demeura serrée et il s’accroupit face à moi lorsque nous nous trouvâmes devant une porte à double-batants. Son regard d’or acéré me donna envie de détourner le mien, mais je me fis violence et son approbation me réchauffa jusqu’aux orteils.


"Bien. Révise.

— Je dois aller voir les Princes, ils sont le triumvirat le plus puissant et le plus fort de la famille. Je dois les saluer avec mon sang même s’il est sale. Les Princes sont Helvia, mage des os ; Qilin, démoniste et Dorian mage du lius.

— Dans quel ordre ?

— Dorian en premier, puis Helvia et Qilin en dernier.

— Pourquoi ?

— Je...” Je bégayai sous son regard et risquai de le détourner jusqu’à la grande porte. Ses doigts se plantèrent dans ma chair et je réprimai mes larmes. “Le démoniste demeure toujours à la fin parce qu’il doit survivre le plus longtemps, la mage des os est le secret de notre famille alors elle doit survivre aussi plus longtemps...

— Bien. Ils t’assigneront auprès d’autres membres de la famille, tu dois avoir l’air trop faible pour ton âge mais assez forte pour que tu ne serves pas à un démon possesseur. Je sais que tu as peur et tu as raison. Je n’aurais jamais pris le risque de le faire si tu n’en étais pas capable.”


Je pris une inspiration et releva la tête, sa confiance en moi me guidait. J’en reviens à la porte et nous la traversâmes, sa main n’était plus dans la mienne, mais je sentais sa présence tout autour de moi. Un long couloir s’évasa jusqu’à arriver dans une salle Rituelle. Du sang séché maculait les interstices du sceau gravé dans roche au milieu de la pièce. Autour, divers sièges avaient été disposés et des adolescents de mon âge étaient assis. Tous avaient un foulard sur leur main gauche. J'en reviens au Triumvirat des Princes puis fixait à tour de rôle Dorian, Helvia et Qilin, leurs yeux d’or pareils aux miens m’intimidaient mais je ne le montrai pas.


J’avançai jusqu’au centre du sceau, attrapai le couteau pour observer le Prince Dorian, je plantais la lame au travers de ma paume. La magie noire pénétra par la plaie ouverte et mon sang s’écoula d’autant plus vite. Il emplit chacune des rigoles du sceau pour l’activer.

Dorian détourna le regard de moi, lorsque je tombai à genoux et réprimai un haut-le-cœur de douleur. Je ne le lâchai pas du regard.


“Princes Casadeus, par mon sang souillé je vous salue. Voyez comme mon âme ne nourrit que de purs desseins”


Le sceau émit une légère fumée noire et il en revint à moi. Dans ses yeux, le mépris suintait, et la peur refluait. Je lui rendis son regard : je savais pourquoi il me haïssait, mais il ne m’empêcherait jamais d’exister.


Brève seconde :

Nemia se laissa tomber sur son lit, les baldaquins étaient sculptés en diverses arabesques dans un bois sombre. Les rideaux qui préservaient son intimité, retenus par des ficelles en or remuèrent lorsqu’elle s’étira. Ses yeux glissèrent sur moi et une moue étira ses traits. 

 

“Tu comptes rester là ? 

— C’est ce qu’ils m’ont dit de faire.” 

 

Elle leva les yeux au plafond. Et se redressa en rejetant ses mèches brunes par-dessus son épaule jusqu’à arriver devant sa coiffeuse.  

 

“Tu as l’air ennuyeuse. 

— Oui. 

— Je ne sais pas pourquoi tu fais encore partie de la famille. Avec ton potentiel, tu n’as rien d’une Casadeus. 

— Tu veux savoir pourquoi je le suis ?” Elle acquiesça et je sentis un sourire déplaisant s’étirer sur mes traits. “Il faut bien des mages suffisamment mauvais pour perdre leur temps avec toi. 

— Quoi ? Comme oses-tu je suis une dé... 

— Démoniste, je sais. Tu as fait le rituel : je sais aussi. Les Princes t’ont complimentée ? Evidemment. Tu restes celle qui a eu le démon le plus jeune et le plus faible qu’ils avaient en réserve, alors ils ne vont pas gâcher de véritables talents avec toi.” 

 

Je croisai son regard dans le miroir, si elle avait pu me tuer, elle l’aurait fait. Dommage, cela ne faisait pas partie de ses pouvoirs. J’aurais peut-être pu, moi, contrôler son esprit jusqu’à ce qu’elle cesse de respirer, mais je ne voulais pas décevoir mon père.  

 

“Anastasia a commencé avec une bête démoniaque, elle aussi.” Sa voix interrompit le fil de mes pensées. “Je ferai comme elle. 

— Tu m’en diras tant. 

— J’y arriverai ! 

— Ah.” J’esquissai un sourire chaleureux. “Tu y arriveras, oui. Tu te penseras meilleure que tout le monde et tu mourras en affrontant un démon.” 

 

Je m’écartai quand Nemia balança sa brosse à cheveux sur moi, mais à peine avais-je eu le temps de me redresse qu’elle se jeta sur moi, ses doigts autour de ma gorge. 

 

“Lorsque nous aurons fait le triumvirat, si je meurs, tu mourras avec moi.” 

 

Je remuai les lèvres et peu à peu ses doigts se détachèrent de mon cou. Trop faible pour y parvenir davantage, j’attrapai son poignet et le releva au-dessus de sa tête. Nos visages n’étaient qu’à peine séparées. 

 

“Sauf si tu meurs avant, Nemia. Ils prendront du temps à retrouver un mauvais démoniste pour moi. Et crois-moi, je n’aurais aucun remords à te tuer.” 

 

Elle tenta de reculer mais je la retins et glissai mon autre bras autour de sa taille. Je sentis son souffle s’étrangler. Les démonistes étaient préservés, protégés par ce monde et seuls les enfers étaient réels avec eux. Ils en devenaient fragiles. 

 

“Mais je suis sûre qu’on peut trouver un compromis, toi et moi.” 

 

Ses yeux flambèrent et j’eus à peine le temps de me jeter sur le côté pour éviter son familier qui avait bien envie de m’arracher les yeux. Il écumait de rages et ses yeux étaient si bêtes qu’ils en devenaient vitreux. 

 

“Rappelle-toi qui tu es. Et ne me menace plus jamais, bâtarde.” 

Il est des héros au sourire plus glaçant que la mort elle-même.

Brève première :

Des piles de livres soutenaient la planche qui formait le bureau ; bancal il ne fallait pas trop s’appuyer sur le bord sous peine de le voir se renverser. La pièce exiguë était insalubre et les fenêtres sifflaient l’air glacé de lanjis : ils n’étaient pas aussi froids que l’expression du père.

Syrio Casadeus était un homme dur et glacial, comme beaucoup de membres de la famille et des mages noirs aux émotions émoussées par la nécessité de pratiquer l’art occulte. La ressemblance s’arrêtait là. Les bons pères qu’il avait connus avaient enterré leurs progénitures, ce monde était bien trop dangereux pour faire preuve de mollesse. Lui, plus que tout autre le savait. Les enfants trop doux mourraient et les parents trop tendres en devenaient les victimes.


« Tu n’es pas une démoniste. »


Ses cheveux noirs cascadaient jusqu’au sol, en bas de ceux-ci des petites feuilles s’accumulaient et de la poussière. Rien de cela ne l’avait fait les couper et sa crinière était l’une des rares choses qu’il ne régissait pas.


Le livre ouvert devant elle, elle se balançait sur le tabouret à deux pieds et l’ignorait.


« Arhena.

— Je sais. Je n’y peux rien. »


Il grinça des dents en la sentant aussi désinvolte. Il la saisit par la nuque et la força à tourner la tête vers lui.


« Aux yeux de cette famille, tu n’es rien.

— Et quoi ? » Un éclat de colère traversa les iris d’or de la jeune fille. « Ils ne représentent rien pour moi, non plus.

— Tu n’as pas le luxe de faire ce que tu veux, petite sotte, siffla-t-il entre ses dents serrées.

— Oui, parce que tu as trop peur d’eux ! »


Elle pressa sa main sur sa joue en l’observant les yeux écarquillés par le choc de sa paume sur son visage. Il afficha un sourire froid et attrapa son menton, le pinçant entre deux doigts.


« Et tu ferais bien d’en faire de même, Arhena. Personne ne te viendra jamais en aide, personne ne soutiendra la pourriture de ta corruption. Ta mère en est le premier exemple. » Syrio ne se laissa pas abattre par les larmes qui embuaient les yeux de sa fille. « Tu veux survivre ? Dis-moi. Est-ce que tu veux survivre ou mourir ?

— Je… » Elle peinait à parler, sentant les doigts s’enfoncer un peu plus dans sa mâchoire. Figée sur place, elle l’observait. « Survivre. »


Il acquiesça et relâcha la prise sur son menton avant de s’accroupir devant elle.


« Il est très important que tu comprennes ça. » Il attrapa ses mains entre les siennes et releva ses yeux d’or sur les siens. « Un jour, je mourrai. Peut-être plus tôt que prévu, et ce jour-là, tu seras seule. Les Casadeus sentent que tu n’es pas aussi maudite qu’eux. Ton sang est mêlé à quelque chose de magnifique et de grandiose, loin de la bassesse des démonistes. Tu ne seras jamais une démoniste et cela devient ta plus grande force, ta plus grande liberté. Ne crois jamais que ceux qui règnent sur les nôtres sont souverains. Ils sont enchaînés à des devoirs et à des sacrifices qu’ils devront faire. Tu peux les duper, tu peux être plus maligne qu’eux ; mais si tu refuses de jouer selon les règles qui nous sont imposées, tu mourras avant même d’être adulte. »



Quelle faiblesse que de céder au mal par la magie noire ; si vous avez à y céder, faites-le avec la magie blanche.

Brève première :

La violoncelliste avait une voix mélodieuse, même quand elle m’insultait de tous les noms elle se promenait sur les octaves de la rage pour redoubler d’inventivité. Son manque de créativité me consternait et je laissais glisser mes yeux sur elle.


« Toi et toute ta famille finirez par pourrir en envers ! »


Original. Combien de fois les mages noirs ne faisaient pas référence aux Casadeus ? Surtout ceux qui avaient disparu quand j’avais fait le nécessaire. Le souvenir de Nemia flotta en marge de ma mémoire. Au moins, ses insultes n’avaient jamais à rougir.


« Que sais-tu de Morgane ?

— Qu’elle te tuera, toi et tous ceux ici.

— Je suis absolument terrifiée par tes menaces.

— Tu ferais bien. Elle va réunir les Casadeus survivants et la démoniste ! Il n’en suffit que de deux pour te mettre à genoux. »


Ainsi, Morgane lui avait parlé des triumvirat, au temps pour l’omerta qui entourait les secrets des nôtres, si elle les éventait ainsi ça me faciliterait autant la tâche que m’agacerait. Plus personne ne se souviendrait d’eux, la loi du silence les avait guidés et la condamnation de l’oubli était la plus grande offense que je pouvais leur faire.


« Et comment a-t-elle réussit à te convaincre que t’allier à elle était une bonne idée ? » Elle se refusa à me répondre et se contenta de me fixer de ses prunelles agacées. « Certains musiciens sont parvenus à demeurer excellents en étant sourd, mais ce n’est pas ta musique qui m’intéresse, d'autant que tu lui as souhaité de pourrir en envers, je crois.

— La ferme, salope. »


J’arquai un sourcil et réprimai un rire face à son insulte. « Tes arpèges sont bien en-dessous de la réalité. Alors, qu’a-t-elle fait ?

— Je ne te dirais rien, tu es une traître à la cause ! »


La cendre m’observait avec des yeux brûlants, la cause des mages noirs ; en faire un art accepté de tous ou contrôler le monde. Rien de plus intéressant. Ils me semblaient aussi vides que les têtes cabossées des élèves sur lesquels Quetza aurait voix absolue.


Je soupirai et traçait dans l’air les fibres de ma propre magie, face à moi, elle écarquilla les yeux, je me penchais vers elle.


« Qu’elle fasse son triumvirat ; d’une pierre trois corps. En attendant… Je crois que nous avons quelques informations que l’armée n’a pas besoin de connaître. » Je glissai mes doigts le long de sa joue et manqua de me faire mordre. « Ne t’en fais pas ; tu serviras Démonio fidèlement encore. »


Son hurlement fit frémir ma peau et hérisser mes poils, je m’en contentais : aucune souffrance ne serait assez grande pour réparer les existences brisées qu’elle avait semé sur son chemin. Marcian surgit dans mon dos et il scella l’esprit gluant et chaotique de Lucy. Je lui offrais cet avantage sur moi : connaître les Casadeus. Sa fidélité pourtant m’était acquise de bien des manières, une maigre assurance pour préserver la condamnation à l’oubli.



J’ai toujours préféré la solitude aux grandes réceptions. Et je déteste la solitude.

Brève première :

L’ambiance était aux réjouissances, même les princes avaient quitté leurs grands airs guindés pour s’abandonner à la débauche qui parcourait comme un courant électrique toute la pièce. De mon côté, je m’étais adossée à un mur pour contempler la grande famille à qui j’appartenais. Les sourires se fendaient et les yeux d’or pétillaient, tous les mêmes.

L’alcool du vin ne m’infligea aucune brûlure et je réprimais un énième soupir, aidée par la musique qui parvenait à mes oreilles. Nemia papillonnait d’hommes en femme, lointains cousins ou épouses libérées. Je la suivais du regard virevolter avec autant de grâce que de légèreté, suivant l’impulsion de notre magie qui nous réunissait envers et contre tout, même dans l’envers, on comptait que les triumvirat survivaient à la traction de Vanilius et que notre lignée maudite se retrouvait pour régner dans les cercles les plus inférieurs.


Je n’en croyais pas un mot. Les dieux étaient plus intelligents que nous autres et même si certains se prenaient à l’oublier, la souffrance ne recelait aucun bien, sauf peut-être à quelques rares occasions. Je préférais de toute façon la chaleur de Fulrullia, concernant ce point, que les sévices de Démonio. Notre troisième être se rapprocha et je tournais la tête vers lui, mon cynisme ne parvint pas à réprimer le sourire qui étira mes lèvres.


Griffin était un homme de taille moyenne qui grandissait à mesure que l’on échangeait avec lui, sa voix de baryton jouait pour beaucoup. Une simple mèche blanche traversait ses cheveux corbeaux, se mêlant à la pâleur de sa peau. La barbe taillée avec soin qu’il arborait aurait pu être nommée perfection pour le profil droit, si du gauche la cicatrice qui barrait sa joue et ses lèvres ne creusait pas des trous dans celle-ci. On reconnaissait l’entrée dans la famille après sa naissance à un unique œil doré ; l’autre était du vert des prairies, quand le soleil de moniac avait abattu sa ferveur brûlante en délavant leur couleur : la dernière nuance avant le jaune.


Ses yeux devaient déjà être fascinants, avant qu’il ne nous rejoigne. Il s’appuya à côté de moi, son épaule frôlant les dentelles bouffantes de ma robe. Il tendit le verre qu’il avait dégoté les dieux savaient où et me tendit le bourbon. Je m’en saisis et offrit les mets délicats du vin pour leur préférer la saveur tourbée.


Le mage des os, détenteur de l’un des secrets les mieux gardés des nôtres attirait les regards et les curiosités autour de nous. Je remuais un peu, mal à l’aise de recevoir les étincelles de la lumière sur lui. Je leur préférais l’ombre, loin de leurs regards.


« Souris, Rena. » Son regard plongea vers moi, tandis que j’esquissais un sourire carnassier. « Au temps pour moi, j’avais oublié. »


Je réprimais un air amusé avant de me détourner vers le reste de la foule, déjà certains membres papillonnaient jusqu’à nous, attirés par la luminosité du mage noir. Les papillons brûlant leurs ailes. Nemia lui fit un signe de la main plus loin, tandis qu’elle tournoyait dans l’une des danses ridiculement complexes que seuls quelques élites parvenaient à les pratiquer.


« Griffin, susurra une voix non loin de moi, aussi charmeuse qu’enchanteresse.

— Ma chère Nayla, quel plaisir de vous voir.

— Arhena, claqua son ton aigre. »


Je figeais un sourire qui dévoilait encore une fois un peu trop de mes dents, je supposais qu’il hurlait : je mords. Mais j’inclinais la tête face à la femme pour compenser mon expression, un peu. Ses cheveux étaient tout aussi noirs que la plupart des nôtres, mais à notre différence ils formaient un halo qui la couronnait et sa peau d’ébène aux tatouages dorés indiquait de quelle branche de la famille elle provenait. Avant nos princes, c’était l’un des leurs qui avaient été démoniste. La bénédiction s’était pourtant diluée et depuis sa mort face à une secte démoniaque aucun des leurs n'avait manifesté le don.


Ils étaient en passe de tomber en disgrâce, quel dommage.


« Avez-vous eu vent de cette naissance ?, reprit-elle en observant Griffin, son ton à nouveau adoucit.

— Que dans les grandes lignes, un nouveau démoniste, il me semble, badina-t-il.

— Mais oui ! Quelle chance. Ils ont été trois cette décennie.

— Dommage que les deux premiers soient morts lors de leur première invocation, rétorquais-je, acide. »


Le silence qui prit place mit tout le monde mal à l’aise, moi y compris. Je terminais mon verre. « Oh, le voilà déjà fini. Je m’en vais le remplir. »


Avant qu’ils n’aient pu dire quoique ce soit et sans les saluer, je m’éclipsais, non sans entendre la voix de l’affreuse beauté s’agacer.


« Je leur avais bien dit qu’il ne la fallait pas parmi les nôtres. »


Brève seconde :

Je me souviens encore du monde qui faisait vivre ce lieu, ces chasseurs de démons qui, une fois réunis, se faisaient chasseurs de plaisirs éphémères. Ils traquaient chaque instant de vie pour mieux le croquer et le dévorer, reprendre à leurs existences brisées et à leurs esprits en putréfaction une brève d’humanité.


Depuis leur mort, le métronome de nos trois âmes jumelles a perdu le rythme et les battements erratiques de mon cœur se perdent. Je n’aurais jamais dû survivre, c’était ainsi que le sort existe et demeure, celui des triumvirat de pouvoir.


Trois entités pour n’en former qu’une plus complète et plus entière ; le seul moyen pour que nous soyons en mesure de lutter contre les démons. Ce que le pouvoir partage, l’esprit le fait résonner en écho et si nous partagions nos pensées les plus secrètes, nous étions des parts de nous-même.


Aujourd’hui, il n’y avait plus rien. Et ce n’était pas seulement le pouvoir qui me manquait, non, c’était eux. Eux que j’avais appris à aimer bien malgré moi, pour ce que nous étions devenus et la manière dont nous avions transcendé notre individualité pour en former une plus grande.

Je me souviens encore de mon père qui m’avait accompagné ici-même, la première fois, de ses sourires glacés qu’il offrait à quiconque se prenait de la folie de juger mon sang. J’avais peur de toute cette foule qui m’oppressait.


Et le silence seul m’accueille. Les instruments de musique sont abandonnés, une fine pellicule de poussière en ternisse les éclats. Je m’assieds sur la scène des musiciens et j’observe les lieux tout autour de moi. Plus rien ne viendra jamais les troubler, je le sais, et je ferais tout pour. Je pensais les haïr, que je suis idiote. Je pensais que leur mort m’apporterait ce qu’il me manque et le vide est juste plus grand et plus vaste. Je pensais pouvoir la contrôler, parce que je sais qu’elle m’est indispensable, celle qui a fait goûter la folie aux plus grands sages : mais elle me connaît depuis toute petite et je ne peux me cacher auprès d’elle.


Elle parle et me rappelle que tout n’était pas si terrible aux côtés de Griffin. Je ne pleure pas, l’or ne peut pas fondre dans le froid qui me glace.


Et le feu qui dévore ce lieu ne réchauffera jamais mon cœur gelé par ce que j’ai fait.


Qu’il en soit ainsi.


Brève tierce :

Je l’observais baver depuis plusieurs minutes, désormais. Son langage était ralenti par l’odeur d’alcool qui se portait jusqu’à moi. Le vin, même d’excellente qualité, en haleine était une puanteur sans fin. D’un sourire je l’inclinais à me révéler ses plus tortueux secrets.


Les festivités battaient leur plein, sous un quelconque prétexte inutile s’était réuni le gratin de la magie, les plus hauts dignitaires de l’Assemblée aux côtés des plus influents nobles.


J’avais très envie de m’arracher les cheveux et de l’étrangler avec.


« Et que vous a-t-il dit ?, soufflais-je d’une voix douce.

— Oh, ma chère ! Je ne saurais répéter des propos d’une telle vulgarité. »


S’il savait. Je lui offris un rire de gorge qui fit briller ses prunelles au point de le rendre presque séduisant. J’avais besoin de cette information et il me la révélerait, je ne le lâcherai pas sans qu’il ne parle. La méthode Casadeus aurait consisté à rentrer dans son esprit et lui arracher ce que je voulais savoir, mais j’étais une autre femme. Je m’insinuerai sous sa peau jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien me refuser et il parlerait tôt au tard.


De préférence, tôt.


Il m’invita à danser et je le suivis, aux mouvements complexes venaient les valses aux pas connus que n’importe qui se donnant la peine pouvait parvenir à maîtriser. Une acceptation bien plus douce pour les petites gens qui m’obligeait à, à moi aussi, tourner dans le vide dans l’espoir de trouver un sens à tout cela.


Sa main sur ma hanche, la mienne sur son épaule et nos doigts entrelacés, l’homme me fit tourner encore et encore. J’avais une ferme nausée qui ne me quittait plus, pourtant je souriais toujours et riais à ses badineries. Le souvenir de Griffin fit rater un battement à mon cœur, comme à chaque fois. On aurait pu croire que les années avaient apaisé son souvenir, mais c’était un leurre. Il était toujours là, omniprésent autour de moi, surtout dans ces instants.


Nous tournâmes encore, quand je m’excusai auprès de mon cavalier pour me faire désirer et surtout me reprendre. Je sentais à ses coups d’œil en coin que le masque se fendillait. Quelque chose que je corrigerai bientôt, mais pas ce soir. Pas alors que je me retrouvais au milieu des fastes et des tenues hautes en couleur et que son souvenir m’étouffait.


Je me glissais dans l’une des salles attenantes et la musique me parvint assourdie lorsque les portes se refermèrent. J’entendais encore leurs murmures, autour de moi, mais je les ignorais et continuais ma route. Une fois perdue dans les couloirs, je m’adossais au mur, expirant. Sa présence autour de moi comme symbole de son absence.


Je ne sais pas précisément combien de temps je restais là, à me replonger dans des souvenirs que j’aurais préféré oublier, jusqu’à ce que sa voix me parvienne.



Certains vous diront qu’elles sont mauvaises. Je vous souhaite de conserver vos passions longtemps.

Brève première :

« Vous ici ? Voyez-vous cela. »


Je clignais des yeux et quittais mes pensées pour observer autour de moi. Je détestais plus que tout être prise de court. La première chose qui me frappa furent ses yeux bleus, il esquissa un lent sourire. Mon silence pesa sur lui jusqu’à ce qu’il finisse par s’expliquer.


« Vous avez oublié ?

— Je n’oublie pas.

— Oh. Avez-vous trouvé votre Dehlia ? »


Je le fixais, sans écarquiller les yeux malgré la stupeur qui m'avait envahie en prenant conscience de qui il était.


« Vous êtes le soldat.

— J’étais, oui. Vous avez l’air… »


J’agitai ma main pour balayer l’air, lui épargnant de devoir me trouver un qualificatif.


« Vous faites la garde ?

— … Non ?

— Alors, quoi ?

— On m’a dit que l’Assemblée serait ici, répondit-il en haussant les épaules.

— Et vous voulez voir l’Assemblée… » Je laissais glisser mon regard de haut en bas puis de bas en haut, en sachant pertinemment qu’à mon mépris se disputait une certaine appréciation. « Vous ?

— … Aussi surprenant que cela puisse paraître. »


Je lâchais un rire en me rendant compte de la folie qui lui avait pris.


« Un soldat à l’Assemblée, on aura tout vu.

— Lucian y est bien.

— Il est différent des autres soldats.

— Pas moi ?

— Certainement pas, vous leur ressemblez comme deux gouttes d’eau, on douterait que vous soyez seulement capable de magie. »


Son pouvoir fouetta l’air autour de moi et glissa sur ma peau en une caresse glacée, je demeurais immobile, peu encline à lui faire goûter le mien pour le moment. Je sentis des flocons s’incruster dans le duvet qui couvrait ma peau. D’un regard acéré je me contentais de le jauger, certaine qu’il ne me ferait rien. Il avait l’air encore doux, malgré les années qui étaient passées et le fait qu’il m’eût bousculée dans l’un de mes rares moments de faiblesse.


Au moins, j’avais retrouvé Dehlia. Si cela n’avait pas été le cas, il n’aurait pas fait que goûter à mon pouvoir.


« Les autres soldats ont plus de jugeotte que toi et fuient. »


Un sourire étira ses lèvres lorsqu’il se rapprocha de moi.


« Des soldats avec de la jugeotte ? Tu nous as bien vu ? »


J’arquais un sourcil, le dos toujours appuyé contre le mur. Son sourire révéla des dents en bonne santé et une haleine fraîche. J’en oubliais presque la raison de ma venue, je pourrais peut-être l’oublier plus tard.


« Suis-moi. »


Je pivotais sans attendre qu’il me suive : il me suivrait, j’en étais persuadée. Autrement, je ne lui aurais jamais tourné le dos.


Sans sueur, sans sang, sans rage point de bonheur.

Brève :

A genoux devant moi, les princes étaient déjà morts et il ne restait plus qu'elle. Le meilleur ou le pire pour la faim. Notre triumvirat était soudé, nos esprits et notre essence entremêlés. En tuer un ferait mourir les autres.


J'enfonçai sèchement ma lame dans sa gorge jusqu'à ce qu'elle heurte sa colonne vertébrale. Et ses yeux écarquillés me fixèrent. Des années étaient passés et Nemia l'avait oublié, mais pas moi : j'étais une bâtarde. La mort la cueillit et j'offris à la démoniste un sourire sans joie ; je la laissai éprouver la froideur des Casadeus.


Le mal devait être aboli, et cela passait par nettoyer la plaie de ce mal. Son corps s'écroula au sol, et une seconde plus tard je sentis notre troisième être hurler en silence.


La souffrance s'imposa à moi et je manquai de suffoquer. Ses bras autour de mon être furent ma seule ancre face à la déferlante de douleur. Démonio m'emmena aux portes de Vanilius et seuls ses bras me retinrent.


Relations :

Alliés / proches :

  • Arhena Casadeus entretient une relation avec Alério.

  • Lucian Kipiani est une relation à la fois proche et lointaine pour qui elle éprouve un grand respect.

  • Marcian Osmonov et Arhena Casadeus ont une entente et des secrets qui les rapprochent.

  • Griffin Casadeus, mort.


Ennemis :

  • Morgane Casadeus

  • Marwen Casadeus

  • Nemia Casadeus


Arhena Casadeus

Âge : 168 ans

Date de naissance : 17 arisis 1087

Race : Hybride

Taille : 178 cm

Métier : Conseillère des Tyrionval

Puissance magique : Maître

Musique thème

Campagnes jouées

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Alério

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Enseignant

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Le Rat

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Griffin Casadeus

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Marcian Osmonov

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Quetza

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Sacrifice Nécessaire

00:00 / 05:56

État civil

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